A visiter dans le quartier de Retiro. Buenos Aires
31 mai 2014Mise à jour : 12 mars 2016 (2ème édition). 30 mai 2014. Catégorie : Buenos Aires.
Ce qu’il faut connaitre dans le quartier de Retiro : Cet article vient en complément d’une première partie exposant déjà par un rapide tour d’horizon à travers l’histoire et les grands thèmes généraux, le développement et la transformation du quartier de Retiro. Pour le lire cliquez sur : Le quartier de Retiro. Ci-dessous les éléments les plus représentatifs de ce quartier qui méritent le coup d’œil. Bonne visite ! Si vous avez des questions à me poser concernant le quartier n’hésitez pas, prenez contact avec moi via mon mail : petitherge@hotmail.com j’y répondrai ! Photo : La tour des Anglais sur la Plaza Britanica. |
Photo : Implantation dans le quartier de Retiro des éléments les plus représentatifs. Cliquez pour agrandir. |
C’est certainement le centre de ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier de Retiro. Alors il faut commencer par cet endroit pour une visite en détail du quartier. Comme je l’ai déjà expliqué ci-dessus (voir : un peu d’histoire), c’est le berceau de ce que fut à la fois le lieu où la palais de l’ancien gouverneur, transformé en siège d’une société britannique spécialisé dans la traite des noirs puis converti en caserne, fut enfin rasé pour laisser la place à une arène de corrida (1800-1822). Que de bâtiments déjà oubliés par le porteño que vous pouvez croiser sur cette place. Il est vrai que cette place est peut être l’endroit à Buenos Aires ou tout ce qui fut installé et édifié ne dura jamais plus de 50 ans ! La "Plaza de toros" qui reste debout que 22 ans et démolie, une caserne put prendre sa place que pour 44 ans (1822-1864). Celle-ci explose et part en fumée, on en reconstruit une autre qui tiendra debout que 27 ans (1864-1891), puis vient enfin l’installation du Musée des Beaux Art dans l’ancien Pavillon d’Argentine de l’expo de Paris de 1889. Le Pavillon restera en place que 41 ans (1891-1932), puis à son tour il finira à la casse. Peut être une malédiction, mais tout ce qui toucha cette place ne resta jamais très longtemps. Le seul élément qui a pu résister est la statue équestre de San Martin (Toujours en place en 2016) et qui fut installée en 1862. Certes, on la changea plusieurs fois de place et même de sens, mais au bout de 154 ans, elle a le privilège d’être l’élément indétrônable de la place ! Presque tous les bâtiments qui entourent la place sont aujourd’hui classés monument historiques, on peut entrer dans presque tous, donc faisons le tour de ce qu’il y a à voir sur cette place avant de passer dans d’autres secteurs du quartier. Adresse : Au coeur du quartier au bout de la calle Florida. Métro : General San Martin. En plein sur la place. |
Le Plaza Hotel est le premier palace construit à Buenos Aires en 1909. C'est un architecte allemand Alfred Zucker qui après avoir passé plusieurs années aux Etats Unis arrive à Buenos Aires et dessine les plans avec la nouvelle technologie de l'époque, structure en acier, recouvrement des parois en éléments préfabriqués en béton. L’entreprise argentine Tornquist (famille d'origine française), propriétaire du terrain et aussi financier du projet se charge justement de la fabrication de ces éléments préfabriqués, et pour la première fois en Argentine on place sur la façade des bow-windows métalliques sur chaque chambre. A l'origine le palace comptait 160 chambres et 16 suites. Premier hôtel à intégrer des ascenseurs et aussi un système d'air conditionné (chaud). Il fallait que le palace ouvre pour le centenaire de 1910, et a accueilli à cette occasion de nombreuses personnalités venues d'Europe et d'Amérique. L’Hôtel ne se visite pas, mais rien ne vous empêche à n'importe quelle heure de la journée ou de la soirée de venir prendre un café dans ses salons du premier étage. Le coup d’œil vaut la peine. Le Palace a été entièrement rénové en 2004-2005. La société Marriot va se retirer de la gestion de l’hôtel en 2014. Un article plus complet a été écrit sur le Plaza Hotel. Adresse : Florida 1005. Métro : General San Martin à 100 m. |
04 - Circulo Militar ou Palacio Paz et Musée de Armas de la Nacion :
Encore un autre bâtiment de style français, il a été dessiné et pensé en France par l'architecte Louis Marie Henri Lortais et construit à Buenos Aires sous la direction d'architectes argentins. C'est une commande de José Camilo.Paz, le fondateur et directeur du plus important quotidien de l’époque "La Prensa". La construction débute en 1902 mais Jose Paz n’aura pas la chance de le voir se terminer puisqu’il décède en 1911, un an avant son inauguration en 1912. C’est un gigantesque hôtel particulier (12.000 m2 pour 140 pièces) dessiné en style "académique Beaux Arts" où se mêlent des effets et allusions au Louvre et au Château de Chantilly. C’est d’ailleurs le plus grand hôtel particulier jamais construit à Buenos Aires. La veuve de Paz et les enfants iront y emménager en 1912. En 1938, l’Etat s’en porte acquéreur pour y placer le siège du Cercle Militaire, la Bibliothèque Nationale Militaire et le « Museo de Armas de la Nación ». Un article entier dans le Petit Hergé est consacré au Palacio Paz. Adresse : On peut à la fois entrer dans le Palacio Paz (entrée Avenida 750) pour y suivre une visite guidée et aller jeter un coup d’œil intéressant au Musée Militaire par une autre entrée (Avenida Santa Fe 702). Métro : General San Martin au pied. |
Sur la Plaza San Martin, cet immeuble est le symbole même de Buenos Aires des années 1930, Ce "gratte ciel" s'est monté en seulement 22 mois entre les années 1934 et 1935. D'une hauteur de 110 mètres, il a 33 étages et en 1935 était l'immeuble le plus haut de la capitale. Toute la structure est en béton armé. A l'origine, l'immeuble a été construit avec les fonds privés d'une seule famille et loué ensuite appartement par appartement. C'était l'immeuble le plus luxueux de Buenos Aires à l'époque, les appartements été loués par des riches « estancieros » du pays et tous les services étaient compris, tout comme un palace. Lingerie, piscine, gymnase, central téléphonique, chambres frigorifiques pour y garder les tapis ou les manteaux de fourrure...etc... C'était le Nec plus ultra en matière d'habitat urbain dans les années 30, et même Paris ne comptait aucun bâtiment de ce style à la même époque. Le Bâtiment est aujourd'hui classé monument historique, il est habité, les appartements se sont vendus et la plupart des résidents sont propriétaires de leur logement. Impossible d'y entrer, même dans le hall central (tres années 30 Bauhaus), les concierges ont ordre de virer tous les curieux ..... j ai essayé ! Adresse : Florida 1065. Métro : General San Martin à 200 m. |
06 - Basilica del Santisimo Sacramento :
Un peu perdue derrière l'Edificio Cavanagh, pour ne pas dire étouffée, cette église a quand même un intérêt. Le projet date de 1908 et l'inauguration eut lieu en 1915. L'église compte cinq clochers dont le plus haut a 50 mètres. Elle est construite en style Néo-Roman avec quelques penchants néo-byzantins, les plans ont été dressés par les architectes français Coulomb et Chauvet, et plein d'éléments rappellent souvent le Sacre Cœur de Paris, par exemple les coupoles vertes ornant chaque clocher. Les tympans sont ornés de mosaïques vénitiennes. L'autel de 3,20m de haut a été réalisé à Paris tout comme son orgue à quatre claviers. Y jeter un coup d’œil. Autre église de Buenos Aires fortemment influencée par le Sacré Coeur de Paris et la Cathédrale de Périgueux, Santa Rosa de Lima dans le quartier de Balvanera.
Adresse : Calle San Martin 1039. Métro : General San Martin à 200 m. |
Encore un projet conçu par des Français : 2 architectes : Dunant et Mallet qui gagnèrent le concours en 1911 pour édifier le siège du Centre Naval. C est un club, un centre de réunion, de fêtes mais aussi un hôtel pour les membres. Le projet fut inauguré en 1914. Encore un bâtiment dans le style "Beaux Arts" très à la mode à l'époque car venant de Paris. La façade est très pompeuse, l'intérieur aussi. On ne peut pas visiter, mais entrez donc au moins par la porte principale à l'angle de Cordoba et de Florida, ne serait ce que pour voir le hall d’entrée. Il fête cette année son centenaire.
Adresse : Avenida Cordoba 599. Métro : General San Martin à 400 m. |
Il s'agit d'un Hotel Particulier projeté en 1906 par l architecte Alejandro Christophersen pour la famille Anchorena. Le Palais est inauguré en 1909. C'est un exemple d'architecture classique français adapté au gout des porteños avec quelques touches "d'Art Nouveau ". A voir à travers les grilles, la "cour d'honneur". Pendant les années 1910-1920, le palais a été le témoin de fêtes fastueuses organisées par la famille Anchorena. En 1936, L'Etat argentin acquiert le Palais pour y placer le ministère des affaires étrangères. Aujourd'hui depuis la construction du flambant neuf immeuble de la Chancellerie à deux pas du Palais, il n'abrite que le siège cérémonial du ministère ouvert lors de la visite de personnalités étrangères. Le bâtiment ne se visitait pas, c’était vraiment dommage, mais… depuis 2012, des visites guidées sont proposées le jeudi à 15h. Adresse : Arenales 761. Métro : General San Martin à 200 m. |
12 - Les grands magasins Harrods :
Les grands magasins Harrods sont situés sur la calle Florida au 877, et malheureusement fermés depuis 1998. Le bâtiment est tout de même classé et ne peut pas être démoli. Plusieurs projets depuis 2000 ont été mis en lancé pour sa réouverture mais sans succès. En 1910, la décision est prise par Harrods-Londres d’ouvrir la première succursale à l’étranger. Les travaux débutent en 1912 sous la conduite de l’architecte anglais Paul Chambers. Le 31 mars 1914, les portes de Harrods ouvrent sur la calle Florida au 877. 15.000 personnes sont invitées à l’inauguration. Lors de l’inauguration les travaux ne sont pas entièrement terminés, puisqu’en 1915, l’aile donnant sur la calle Paraguay est inaugurée et en 1920, la dernière partie est enfin ouverte au public, lui offrant 47.000 m2 de surface couverte. En 1937, une dernière modernisation et agrandissement ont lieu à l’intérieur du magasin. On peut dire que l’apogée des grands magasins Harrods se situe dans les années 1940 lorsque 45.000 clients s’y pressent quotidiennement. En mai 1970, Harrods fut acheté par "Almacenes Argentinos » compagnie appartenant à la société financière « Anglo del Rio de Plata » alors aux mains des italiens. Mauvaises gestions, crises économiques cycliques du pays, aucune modernisation, mauvais investissements. Le déclin amorcé dans les années 60 devient un gouffre financier. En 1977, le groupe « Perez Companc y Tornquist » achète à Almacenes Argentinos le bâtiment et la marque Harrods Buenos Aires. En 1983, Mohamed Al Fayed devient propriétaire de Harrods Londres et veut récupérer la succursale porteña. Il se lance dans un premier temps dans des propositions à l’amiable avec Gilbertoni (Perez Companc) pour récupérer Harrods Buenos Aires. Une offre de 10 millions US avait été faite au milieu des années 80. Gilbertoni refuse. Le magasin continue à perdre son prestige et ferme ses 7 étages pour ne laisser ouvert que le rez-de-chaussée. En 1993, il ne reste plus que 28 employés sur les 2000 du temps de sa splendeur dans les années 40. En 1993, la direction argentine décide de mettre au point un plan de modernisation pour relancer le magasin. C’est alors que le propriétaire de la marque la société Knigthsbridge aux mains de l’entrepreneur égyptien Mohammed Al Fayed intervient de nouveau pour protéger l’usage de la marque. En mai 1998, les tribunaux de Londres donnent raison à Gilbertoni. Harrods Buenos Aires a le droit de garder son enseigne. En cette même année 98, les persiennes du grand magasin ferment définitivement. Passez voir sur Florida ce monstre tout vide ! Un article complet a déjà été écrit sur les Grands magasins Harrods de Buenos Aires. Adresse : Florida 877. Métro : General San Martin à 300 m. |
14 - Le Renouveau du Bajo :
Inutile de s’étaler sur le Bajo d’autrefois, vous avez déjà compris ! Le renouveau de ce secteur du quartier de Retiro, c’est la construction d’immeubles de bureaux dans les alentours dans les années 1970 – 1980, qui a profondément changé la physionomie de la clientèle. Entre 1930 et 1960, il y avait encore des usines et des entrepôts sur Libertador et même sur Alem. Les docks de Puerto Madero tournaient à plein régime et les dockers et autres manutentionnaires avaient besoin de se désaltérer et plus dans les bars du Bajo. Le Bajo s’était tout ce qui était à l’est de la calle Florida et jusqu’à Alem. Comprenant les rues de San Martin, Reconquista, 25 de Mayo et toutes les perpendiculaires entre la Plaza San Martin à Corrientes (donc s’étalant aussi sur le quartier de San Nicolas) une surface de 1 km nord-sud par 400 m ouest-est. C’est en 1969, que le quartier connait le premier coup de pioche de l’autre coté de l’Avenida Alem avec le début du chantier du Sheraton, ca sera le début du montage du complexe de bureaux du nouveau secteur de Catalinas. Les hangars sont détruits et remplacés par des bureaux flambants neufs, les ouvriers se feront de moins en moins nombreux, remplacés peu à peu par les cols blancs. Du coté du « Bajo » de nombreux immeubles de bureaux et d’hôtels voient aussi le jour entre 1960 et 1980. C’est aussi l’implantation d’un bar-pub qui viendra changer la donne à la calle Reconquista, je parle du Kilkenny, qui en 1998 va lancer l’idée de « l’happy hour » pour que les cadres des bureaux viennent boire un verre avant de rentrer chez eux en semaine. C’est un succès, on verra aussitôt d’autres bars suivre la voie, comme le John-John, la Cigale, Deep blue, Downtown Matias, etc… Ils lanceront d’ailleurs tous l’idée de fêter la Saint Patrick chaque année dans la calle Reconquista. Aujourd’hui avec la rénovation des rues en zones piétonnes, et l’invasion de la chaussée avec les tables et chaises, il est fort à parier que « le Bajo » va encore être à la mode dans les dix prochaines années. Adresse : La plus intéressante, la calle Reconquista entre Avenida Alem et Avenida Córdoba sur 400 m. Métro : General San Martin à 400 m. |
16 – Les trois stations ferroviaires de Retiro :
Elles sont au nombre de trois. Comme en France avant l’arrivée de la SNCF, chaque réseau était privé et indépendant, ce qui explique aussi la quantité de gares terminus à Paris. A Buenos Aires, les gares appartiennent à des sociétés différentes, et voilà pourquoi sur un même lieu, vous avez même trois gares, les unes accolées aux autres, avec des réseaux différents, des trains et des wagons différents et même des écartements différents. Il y a la Gare de la TBA (Trenes de Buenos Aires) (192 millions de voyageurs par an). Elle possède la plus grosse gare, la Estacion Mitre (de l’ancienne société FCCA), c’est la gare la plus intéressante. Cette gare est un véritable symbole pour son époque. Elle a été conçue à la manière des grandes gares européennes, elle marque l'apogée du développement du réseau ferré dans le pays (1890-1920) tant nécessaire pour acheminer vers la capitale toutes les denrées agricoles et l'élevage provenant des quatre coins du pays pour ensuite les exporter à partir du port de Buenos Aires. Le projet date de 1908, la construction commence en juin 1909 et l inauguration se déroule en grandes pompes le 02 aout 1915, alors que l'Europe est plongé dans la Grande Guerre. Pendant de nombreuses années la Gare de Retiro (Estacion Mitre) a été la plus importante d’Amérique Latine tant par son ingéniosité technique, grâce architecturale et dimensions. La gare est un Terminus et les voies sont arrêtés par de gros butoirs hydrauliques alors les plus gros du monde. Le système de signalisation était aussi le plus moderne pour l'époque car tout était pour la première fois électropneumatique. Le hall central est énorme et l’influence anglaise saute aux yeux. Il ne faut pas oublier que la presque totalité du réseau argentin fut a partir des années 1870 projeté et construit par des sociétés anglaises. Vers les années 1998-2000, la gare a été rénovée, et prendre un café dans le salon principal style "Belle Epoque" ne manque pas de charme. La seconde gare, juste au nord de celle de Mitre, c’est la Gare ferroviaire du Ferrocarril General Belgrano (plus connu sous le sigle (FCGB) Elle est nettement moins importante et moderne que celle de San Martin, la station de Belgrano date de 1914. En pierre, brique et structure métallique. Elle desservait à l’origine Buenos Aires – Rosario – Cordoba. Aujourd'hui elle ne dessert que la banlieue. L’écartement des voies est de 1000 mm. La troisième gare, encore plus au nord et touchant presque la terminal de bus de Retiro, c’est la gare « Estacion Retiro San Martin ». La plus petite et ancien terminus de la ligne Buenos Aires – Valparaiso quand cette ligne appartenait à la compagnie « Ferrocarril Buenos Aires al Pacifico ». La même compagnie qui avait installé ses bureaux dans l’Edifice Pacifico de la calle Florida. Cette gare date de 1912, elle est en bois et devait être provisoire avant de commencer à bâtir une énorme gare a la mesure des ambitions de cette ligne internationale. Aujourd’hui la gare « provisoire » est toujours debout et appartient a la société Ferrocarril General San Martin (FGSM) et ne dessert que des lignes de banlieue. Adresse : La Estacion Retiro Mitre sur Avenida Ramos Mejia 1358. En fait sur la Plaza Britanica. Métro : Retiro juste devant. |
17 - Le Théâtre National Cervantes :
Installé sur l’Avenida Cordoba juste à la limite avec les quartiers de San Nicolas et de Recoleta. L’histoire du Théâtre Cervantes est indissociable de celle d’une figure emblématique du début du XXème siècle : Maria Guerrero, actrice espagnole renommée en son temps. Elle est son mari étaient à la tête de la troupe de théâtre « Compañia del Teatro de la Princesa de Madrid ». Ils prennent l’habitude de venir chaque année durant l’hiver austral donner quelques représentations à Buenos Aires et élisent toujours le théâtre Odeon. Mais en 1910, le Théâtre Odeon est démoli et la troupe ne retrouve plus ses repères. C’est alors que germe l’idée chez le couple Guerrero-Diaz qui est à la tête d’une fortune immense de monter leur propre salle. Ensemble, à partir de 1918, ils déploient leur temps, leur énergie mais surtout leur fortune personnelle dans l’immense projet de construire ce nouveau et grand théâtre à Buenos Aires qu’ils appelleront le Cervantes ! Le 5 septembre 1921 marque le jour de la concrétisation du rêve du couple Guerrero : ce jour est celui de l’inauguration, au cours de laquelle Maria tient le rôle principal dans la pièce La Dama Boba de Lope de Vega. La salle principale, qui porte le nom de sa bienfaitrice, a une capacité de 860 places. Les spectateurs peuvent prendre place dans les petites loges qui bordent le tour du théâtre ou bien dans les fauteuils tamisés de velours rouge et de dorures. Adresse : Libertad 815. Métro : Tribunales à 400 m. |
C’est le plus ancien hôtel particulier encore debout se trouvant sur la Plaza San Martin. C’était la demeure de la famille Haedo qui avait demandé vers 1870 à l’architecte Passeroni de lui construire une « mansion » face à la Plaza San Martin au niveau de Avenida Santa Fe 600. Le petit édifice avait à l’origine un style néogothique. Puis il reçu une modernisation qui lui apporta plutôt un style Néo-Renaissance italien. En 1881 Haedo vend son hôtel particulier à Reynaldo Villar qui lui donne à nouveau une nouvelle façade au style plus français, puis celui-ci le céde au Banco Popular Argentino. L’Etat Argentin l’acquiert peu de temps après pour ensuite en 1942 le céder au tout nouvel organisme de « l’Administración de Parques Nacionales » pour y placer son siège. Aujourd’hui c’est toujours la même administration qui est propriétaire de l’ancien hôtel particulier. L’Administration des parcs vient en 2010-2012 d’effectuer des travaux importants de rénovation. Vous pouvez entrer à l’intérieur et c’est même l’occasion de demander toute la documentation concernant les parcs nationaux qui vous avez envie de voir lors de votre circuit dans l’ensemble du pays (comme Iguazu, etc…). Le Palacio Haedo est déclaré monument historique national que depuis 2001. Adresse : Santa Fe 690. Métro : General San Martin juste devant. |
La démographie explose depuis les années 1990. Le recensement de 2001 fait apparaitre que 12.000 habitants vivent dans la villa 31 et 31 bis. Le dernier recensement de 2010, fait passer la population à 26.000 habitants, soit une progression de 116 % en 9 ans. Depuis nous avons uniquement des études non officielles sur l’augmentation et aussi sur l’agrandissement de la surface de la villa dans le quartier. Le secteur des villas a une population extrêmement jeune. Les hommes ont en moyenne 23 ans et les femmes 18 ans. 70 % de la population de ces villas ont moins de 30 ans. La population est composée de nombreux étrangers. Seuls 29% de ses habitants sont nés a Buenos Aires (et la majorité dans le bidonville même), 20 % sont nés dans le reste du pays, mais on s’aperçoit que ceux-ci viennent en majorité d’autres bidonvilles de la petite couronne, donc de la banlieue pour trouver plus facilement du travail. Enfin la majorité des habitants (51 %) sont étrangers et presque tous provenant du Paraguay (une bonne moitié) de Bolivie (un peu plus d’un quart), et du Pérou (un peu moins d’un quart). Si on entre dans le détail, les étrangers sont plus nombreux dans la villa 31 bis que dans la 31. 2/3 d’étrangers dans la 31 bis, alors qu’1/3 dans la 31. La villa 31 est la plus ancienne et se trouve proche de la Terminal de bus. La 31 bis est celle qui est implantée entre l’autoroute Arturo Illia et les voies ferrées. Adresse : L'entrée la plus proche se trouve entre la gare San Martin et la Terminal de bus. Metro : Retiro à 300 m. |
Famille extrêmement connue en Argentine qu’est la famille Bullrich. D’origine allemande cette famille fait partie de la vie politique, économique, littéraire et même militaire depuis les années 1860. C’est Adolfo Bullrich (1833-1904) qui commence la saga familiale, fils d’Augusto Bullrich (ancien prisonnier allemand pendant la guerre du Brésil (1825-1828)). Il part faire ses études en Allemagne et une fois de retour fonde en 1867 la maison « Adolfo Bullrich y Cia », une société de ventes aux enchères, dans laquelle il vent aussi bien des meubles, des propriétés, des terrains comme du bétail. Sa maison de vente est située sur l’Avenida Libertador. Le bâtiment est dessiné par l’architecte anglais Waldorp et date de 1867. La salle de ventes ferme ses portes en 1982 et vendu aux ingénieurs Maccarone. Ils ont dans l’idée de tout détruire pour construire un supermarché et une tour d’habitation, mais les habitants du quarter puis la municipalité s’y oppose. Finalement ca sera un projet de centre commercial de luxe qui rpendra forme et ce même bâtiment sera réaménagé en 1988 et inauguré comme premier « Shopping » de la ville le 15 septembre 1988. Il n’y alors qu’une seule entrée sur Avenida Libertador. Le Shopping est agrandi en 1995 en lui annexant une partie moderne donnant sur la Calle Posadas. Aujourd’hui, c’est le Shopping le plus huppé de la capitale, il compte 89 boutiques. La clientèle est constituée essentiellement d’étrangers séjournant dans les hôtels 5 étoiles de la calle Posadas et Alvear, et par quelques porteños qui s’y donnent rendez vous pour boire un café (ça fait très chic). Il y a aussi 6 salles de cinéma. Adresse : Libertador 650. Métro : Retiro à 1 Km. |
22 - Palacio Estrugamou :
Le plus parisien des bâtiments de Buenos Aires, en tout cas d’après mes critères. Il s’agit d’un immeuble d’appartements, ou plutôt d’un ensemble d’immeubles, puisqu’il y a plusieurs entrées. Ce sont deux architectes Français, Eduardo Sauze et Auguste Huguier qui ont eu cette commande d’Alejandro Estrugamou (riche propriétaire terrien) en 1924 pour réaliser cet ensemble dans un style très parisien et d'un classicisme académique. Totalement hors époque pour 1924, alors que Paris ne jurait plus que pour l’Art Déco. Toutes les matières nobles de l’édifice viennent de France et dans le patio intérieur une réplique de la Victoire de Samothrace du Louvre trône en bonne place. Le bâtiment est livré en 1929 avec quelques travaux d’appoint en 1930. Lors de l’inauguration l’alignement est légèrement en retrait de la rue pour pouvoir profiter d’un petit jardin donnant sur la façade, mais Alejandro Estrugamou le donne à la ville lors de l’élargissement de la calle Juncal en 1937. Déja ecrit un article plus complet sur le Palacio Estrugamou. Adresse : Arroyo 783. Métro : Retiro à 400 m. |
Une énorme enseigne « Buquebus » vous accueille sur un immeuble flambant neuf construit en 2008. C’est le nouveau terminal Fluvial de la compagnie Buquebus. La compagnie spécialisée pour les passages entre l’Argentine et l’Uruguay. Jusqu’en 1996, Buquebus était installé dans la Darsena Sur (Quartier de La Boca). Une partie de ce bâtiment est occupé aujourd’hui par son concurrent Colonia Express fondé en 2007. Puis en 1996, Buquebus vient occuper un des bâtiments en brique de la série de Puerto Madero. Le seul bâtiment de la série qui soit d’une part dans le quartier de Retiro et non de Puerto Madero, et de plus le seul qui en 1996 ne soit pas encore rénové. On sent alors le « provisoire » s’installer Buquebus occupe alors uniquement le rez-de-chaussée de ce bâtiment délaissant totalement les étages, qui continuent de tomber en ruine. Puis en juin 2006, Buquebus débute la construction d’un bâtiment nouveau qui viendra s'accoler à l‘ancien en brique. Cet investissement de l’entreprise fait d’ailleurs partie du contrat de rénovation de la concession de transport sur le Rio de la Plata. L’inauguration était prévue pour septembre 2007, mais le bâtiment ouvre ses portes février 2008. Le projet à moyen terme était aussi d’ouvrir un hôtel dans le vieux bâtiment en brique, les travaux ont commencé début 2014 mais n'ont pas l'air d'avancer rapidement (toujours en travaux en 2016). Il y a un bar à l’intérieur de la Terminal qui permet de voir arriver les bateaux ! Adresse : Dans le prolongement de l’avenida Cordoba tout en bas, au niveau de l’eau ! Métro : L.Alem à 800 m |
Les conseils du Petit Hergé : Le quartier de Retiro regorge d’intérêts de tous types. Y compris au niveau de la gastronomie, des bars et des boutiques, sujets que je n’ai pas encore abordé ! Déjà 23 endroits à découvrir répertoriés dans cet article. Je conseille de visiter ce quartier en semaine bien plus coloré et grouillant que le weekend. Résider dans le quartier n’est pas un bon choix, en tout cas dans sa partie est (entre 9 de Julio et Alem), trop mort en soirée et le weekend. Si vous êtes coté ouest, c’est bon, très chic et peut être un peu trop guindé, mais bon, c’est votre choix ! Quant à savoir de combien de temps il faut disposer pour avoir un aperçu de ce quartier, c’est un peu difficile à chiffrer, nous sommes tous différents et chacun aura des attentes différentes. Si vous voulez voir l’essentiel cité dans cet article, comptez 2 jours à un rythme tranquille. Comme toujours si vous voulez avoir des infos sur le quartier ou si vous voulez une visite guidée, n’hésitez pas à prendre contact avec moi via mon mail : petitherge@hotmail.com j’y répondrai ! |
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