Mise à jour : 02 juin 2025 / 22 janvier 2017. #Architecture. #Montserrat. #Buenos Aires.

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Hotel Chile (1907)

 

L’Avenida de Mayo ne cesse de révéler des curiosités des plus surprenantes, un des rares bâtiments « art nouveau » dans la multitude de bâtiments au style académique de l’Avenida de Mayo.

Il s’agit de l’Hotel Chile à l’angle de la calle Santiago del Estero.

On ne peut se priver de lever les yeux lorsqu’on passe devant (ou plutôt sur le trottoir faisant face, puisqu’il faut tout de même un certain recul pour en admirer la façade)

Construit par un architecte Français, Louis Dubois, l’Hôtel Chile aura connu son heure de gloire, mais un certain renouveau s'opère en 2017 par une restauration des façades et surtout en 2018 par l'ajout de la coupole qui avait été detruite en 1988 par un incendie.

Je ne vous conseillerai pas d’y séjourner, à moins que vous décidiez d’en faire une étude approfondie. 

Comme toujours, n’hésitez surtout pas à apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à   petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge

Enfin, sachez que je peux vous proposer une visite de l’hôtel Chile et de ses abords pour vous en faire découvrir leurs secrets.

 

   

Photos : Au centre, l'Hotel Chile (le 28 février 2007), façade épurée par rapport à la façade originale de 1906.

Au rez de chaussée, le restaurant "Plaza España" servait alors sa gastronomie espagnole au Porteños.

Il devra fermer en 2012. A gauche, photo de détail de fenêtre du 1er étage, à droite, détail du balcon du 2ème étage. (ces deux dernières photos, 18 décembre 2009). (Cliquez sur les photos pour les agrandir). 

 


 

Photo de 1910 :

Hotel Chile (alors Lutecia) à l'angle de la Avenida de Mayo et de la calle Santiago del Estero (A).

En (B) entrée principale du commerce "1". En (C) entrée de l'hotel Lutecia. En (D) entrée du commerce "2".

En (E), entrée de l'immeuble du 1281 de l'avenida de Mayo, édifice d'habitation du même architecte Louis Dubois.

Toute la décoration art nouveau (F) des façades disparaissent en 1938.

La coupole de l'angle de l'hôtel (G) est détruite par l'incendie du 04 août 1988, tout comme la toiture bombée (H) du corps du bâtiment. La coupole de l'immeuble du 1281 (I) disparaîtra aussi avec le temps, tout comme les bow-windows (J) de sa façade. (Cliquez sur la photo pour l'agrandir).

 

Photo : Détail de la coupole disparue de l'Hotel Chile. Vraisemblablement, la photo date des années 1920-1930.

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir).

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Hotel Chile :

 

Adresse : Avenida de Mayo 1297.

Architecte : Louis Dubois (Toulouse 1867- Buenos Aires 1916.

Autres réalisation du même architecte : l'immeuble juste accolé au 1281 de l'Avenida de Mayo, la Farmacia Suiza à surtout ne pas rater quand on est dans le micro centre (angle Tucuman et Maipu), et le Tigre Club à Tigre, ancien casino devenu Museo de Arte de Tigre. 

Année du projet : 1904

Année de construction : 1906/1907. Certains annoncent l'inauguration en 1906, d'autres en 1907. A vérifier !

Surface construite : 1695 m2

Surface Terrain : 345 m2

 

    

Dessins : Façade de l'hotel sur Santiago del Estero, sur la Avenida de Mayo et coupe transversale.

 

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Hotel Lutecia et Hotel Nacional :

 

Le premier nom de cet hôtel (en 1907) fut « Hotel Lutecia », commande de Victoria Ocampo, puis « Hotel Nacional » jusqu'à ce qu’en 1938 il prenne le nom de « Chile Hotel Romanelli », puisque le propriétaire en était Domingo Romanelli.

Le 04 août 1988, un incendie ravage l’angle du 4ème étage, puis passe au 5ème et enfin détruit ses toits et la coupole en ardoises de l’angle ainsi que le reste de son toit bombé (qui en faisait sa fierté).

On ne les récupérera pas. Les années 80 ne connaissant pas encore les bienfaits de la restauration du patrimoine architecturale de la ville (et encore moins de la Avenida de Mayo).

On sent aujourd’hui qu’il manque au sommet « quelque chose » mais le reste de la façade reste splendide.

 

 

Photos : A gauche, l'angle de l'hôtel dans les années 1920, à droite, la façade actuelle sur la calle Santiago del Estero. Cliquez sur les photos pour les agrandir !

 

   

Plans : Plans originaux. Au Rez de chaussée, le local "2" a fusionné avec l'hôtel pour agrandir l'entrée.

(Cliquez sur les plans pour les agrandir). 

 

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Le restaurant Plaza España puis Cortijo : 

 

A l’origine, l’entrée de l’hôtel était étroite et ne consistait qu’a proposer aux voyageurs d’emprunter quelques marches pour accéder à l’ascenseur qui l’amenait au premier étage où se trouvait le véritable hall d’accueil.

A partir des transformations de 1938, l’hôtel s’accapare le local commercial se trouvant à la droite de l’entrée, permettant d’agrandir l’accueil.

La dernière transformation date du début des années 60. Il est d’ailleurs (presque) dans le même « jus » aujourd'hui en 2025.

Difficile de trouver la moindre trace de l’activité commerciale de ce local de gauche (n°2 sur le plan).

Par contre le local n°1 fut certainement toujours occupé par un restaurant. Entre le restaurant et l’entrée de l’hôtel, un minuscule kiosco ouvert depuis la nuit des temps !

A l’angle, au n° 1899 de l’avenue, pendant des décennies (j’ai du mal à trouver son année d’ouverture, mais je la situe à la fin des années 50), le restaurant « Plaza España » qui était une des meilleures adresses de la zone.

Mais voilà, celui ci a fermé ses portes en 2012. Remplacé rapidement par un autre restaurant, le restaurant « El Cortijo » qui déjà placé à l'intersection de Santiago del Estero et de Rivadavia, s'est agrandit en phagocytant "Plaza España" et deviendra donc le "Gran Cortijo".

Puis en 2013, le "Gran Cortijo" devient à nouveau le "Cortijo" qui fermera en 2018 et sera remplacé en 2019 par le "Nuevo Cortijo" ! (Toute une histoire de Cortijo) 

Finalement c'est le la pandémie du Corona qui en viendra à bout et le Cortijo devra fermer cette fois définitivement en 2020.

Il fut remplacé en 2021 par un insipide "Via Giovanni", qui est à la base un glacier franchisé qui incorporera rapidement aussi un café offrant petit déjeuner et autres sandwichs et minutas mais ne trouva jamais sa clientèle et en 2025 "Via Giovanni" preferera jeter l'éponge 

 

   

Photos : Le restaurant Plaza España, à gauche le 27 juin 1997, et à droite le 28 février 2007.

 

Photo : La loggia du 4ème étage donnant sur la calle Santiago de Chile. Photo Petit Hergé 20 juin 2012.

 

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Photo : Lors des travaux d'installation du dôme en 2018. 

 

2017-2018 : Nettoyage des façades et montage de la nouvelle coupole :

 

En juin 2017, commencent tout d'abord le montage de l’échafaudage pour réaliser dans un premier temps, le ravalement de la façade mais aussi le lissage (le « planchado » en esp.) de la partie du Rez de chaussée. On se demande d’ailleurs pourquoi ce lissage !

Apres l’incendie de l’étage supérieur de l’hôtel en 1988, le sinistre fut restauré sommairement et son toit mansardé en ardoise fut remplacé par de la simple tôle ondulée et sa coupole fut tout simplement rasée.

En 2018, le ministère de l'Environnement et de l'Espace public de Buenos Aires décide de recréer la coupole et confie à l’entreprise « Techos Dörfler » de mener à bien le projet.  

Aucun plan original d’époque n’a été retrouvé ce qui a poussé l’entreprise à devoir se lancer dans la conception 3D de l’ensemble avant de procéder à sa construction.

La recherche de document photographique pour reproduire la forme du dôme, ainsi que la conception, la fabrication et enfin l’installation aura duré un an.   

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Photo : Lors des travaux d'installation du dôme en 2018. 

 

« C'était l'un des rares exemples d'art nouveau. Il avait de nombreuses courbures, avec des réminiscences byzantines. Après l'incendie, la mansarde a été reconstruite de manière très précaire et là où se trouvait le dôme, il y avait un vide », explique Christian Dörfler, architecte et ardoisier.

Alors que sur place, Avenida de Mayo, la structure de la toiture était renforcée pour recevoir la charge supplémentaire de 6 tonnes du futur dôme, dans les ateliers de Dörfler à Morón, à la même époque, l'autre partie de l'aventure commence : la construction du dôme.

Le dôme est constitué de profilés métalliques (comme s'il s'agissait d'un squelette) auxquels on a donné la forme requise. Puis, ils ont été recouverts de bois, et enfin de plaques de zinc venant de France et d'Allemagne.

« Il a été construit de la même manière et avec les mêmes matériaux qu'à son origine. L'entretien se fera par ceux qui nous succéderont, car il atteindra une nouvelle centaine d’années de vie sans aucun problème », s'est aventuré Christian Dörfler, confiant et fier.

Une fois le dôme terminé à Moron, il a été déplacé et monté sur place à plus de 20 mètres de haut au sommet du bâtiment pour le couronner et le mettre en valeur.

 

Photo : Lors du montage du dôme en 2018.

 

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Photo : Pendant le montage de la coupole en 2018. 

 

Pour les 125 ans de l’Avenida de mayo :

 

L'Avenida de Mayo a eu 125 ans en 2019.  « Nous considérons que ce dôme est comme un « chapeau haut de forme » sur toutes les interventions que nous avons faites sur les façades de l'Avenida de Mayo. C'est une étape importante, rien de tel n'a jamais été fait et nous espérons que cela encouragera les entreprises privées et les entreprises à répéter cette intervention », a déclaré l'architecte Flavia Rinaldi qui est responsable des projets d'architecture à la Direction générale de la régénération urbaine.

"C'est un coin unique, la façade est exceptionnelle et nous avons pensé que cela valait la peine de faire les travaux".

Ces travaux clôturent une étape de l'avenue qui a débuté en 2016, au cours de laquelle différents niveaux de restauration ont été réalisés sur dix façades.

Pour le moment (2025), le ministère de l'Environnement et de l'Espace public a encore un autre défi unique devant lui : la restauration de la Confitería del Molino.

 

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Les conseils du Petit Hergé :

 

Si vous êtes à Montserrat et proche de l’Avenida de Mayo, le détour vaut la peine, surtout que vous n’êtes qu’à une cuadra du Palacio Barolo, autre édifice à découvrir et à une autre cuadra de la spectaculaire Plaza de Congreso.

Maintenant que les façades sont restaurées et que la coupole la trône à nouveau après presque 40 ans d'absence, on regrette aujourd'hui la partie basse en rez de chaussée trop lisse et surtout l’intérieur qui a perdu depuis fort longtemps sa déco intérieure.

Pour les amateurs d'art Nouveau un très bel exemple à Buenos Aires à surtout ne pas rater, et dont la coupole peut aussi rivaliser avec celle non loin de l'immeuble "No hi ha somnis impossibles" sur Rivadavia 2009. 

L'Hotel Chile est aujourd'hui encore un hôtel, pourtant je ne vous invite pas à y héberger, le niveau est loin d’être au rendez-vous. A quand la restauration de l'intérieur ?

Comme toujours, n’hésitez surtout pas à apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à   petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge

Enfin, sachez que je peux vous proposer une visite de l’hôtel Chile et de ses abords pour vous en faire découvrir leurs secrets.

 

    

 

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