Aujourd’hui 1er avril, il est 15h00. J’ai l’habitude comme tous les ans d’en écrire un (de poisson), mais en ce moment ça serait peut être mal choisi ! J’avais envie d’écrire « Cristina Kirchner démissionne ce matin ! » où « Romance entre D’Elia et Cristina », bon alors je laisse ça pour une autre fois !



Buenos Aires, matin du mardi 1er avril, la ville se reveille dans un epais brouillard...
 

Buenos Aires se lève ce matin dans un brouillard qui en annonce sûrement un autre, un bien épais du coté de la gestion et de la politique du pays.

Tout le monde campe sur ces positions, les agriculteurs coupent de plus en plus de routes, pendant quelques heures tout le monde passe, puis seulement les voitures et les bus, puis plus rien, cela dépend de l’humeur du moment.  

Les gendarmes continuent à courir derrière les ruralistas à Gualeguaychu. A 14h je viens de regarder la télé, ils ont l’air un peu perdu dans tout ça, les bidasses, chahutés entre les ruralistas et les camionneurs (qui sont souvent bien baraqués), alors les petits gendarmes de 20 ans gringalets ça amuse ! (Il faut que je vous trouve une bonne photo la dessus).

Le gouvernement prépare sa fête à 16h, où ELLE va parler, la grande Cristina, cette fois ci ce n’est pas devant la télé (quoique ça compte pour la province) mais devant un parterre de 100.000 manifestants (on doit attendre ce chiffre), les « casquettes » transbahutés en bus des villas seront là pour faire la masse et secouer leurs banderoles. Les gros bras des syndicats seront aussi là pour mettre de l’ambiance. D’Elia en première ligne et les photographes autour de lui pour ne pas manquer l’instant où il foutra un pain dans la … de quelqu’un, les photographes n’attendent que ça (d’ailleurs demain juré, vous aurez sa photo, de préférence avec un gourdin a la main).



Plaza de Mayo vide ce matin, on place d'abord des banderoles partout pour faire "remplis" et ensuite on "débarque les casquettes" en dessous pour agrémenter l'ensemble. Une veritable mise en scène.

Il est 15h00, le centre est rempli de bus venant de toutes les zones de banlieue pour déverser les « casquettes » encadrés par les gros bras des syndicats.

Le « meeting » a lieu sur la Plaza de Mayo, mais elle sera divisée en trois secteurs, car incroyable mais vrai, les organisateurs ont peur que les syndicats qui viennent tous pour soutenir LA Cristina se tapent dessus entre eux ! Donc d’un coté provenant de l’avenida Corrientes et de diagonal Norte, les piqueteros K de D’Elia qui prendront place devant la Cathedrale sur la Plaza de Mayo. Par l’Avenida de Mayo arriveront les représentants des banlieues, associations de municipalités qui s’installeront sur le centre de la Plaza de Mayo. Par la Diagonal Sud les syndicalistes de la CGT avant Moyano en tête, ceux là seront sagement disposés devant le Cabildo.

En ville, toujours de moins en moins d’aliments, après la viande, les œufs, les poulets, le lait on peut commencer à ajouter les huiles, la farine, quelques produits dérivé du lait comme les yaourts. De mon coté je suis chanceux, je viens de manger à midi un steak …



Il est midi sur la Plaza de Mayo, les premieres "casquettes" debarquent en bus des villas pour les placer sous les bonnes banderoles, on sent le coté spontané, enjoué des manifestants.
 

Ce qui est tout de même terrible c’est que le gouvernement est obligé pour soutenir ses idées non pas d’expliquer son programme, ni de faire un consensus ou même de reculer sur certains points pour arriver à une paix sociale, mais il est obligé de monter en 48h un semblant de meeting populaire sur la Plaza de Mayo pour y placer ses milices de choc.

L’affiche appelant les argentins à venir soutenir LA Cristina sur la Plaza de Mayo est très révélatrice : «  Tous sur la Plaza de Mayo pour soutenir Cristina Kirchner pour une Argentine populaire »


Combien de gros proprietaires terriens en Argentine :
 

En réponse à vos commentaires et autres mails, voilà comment se découpe aujourd’hui le monde rural en Argentine :

-          56% des exploitations ont entre 0 et 100 hectares de superficie.

-          11% entre 100 et 200 hectares

-          16% entre 200 et 1.000 hectares

-          17% plus de 1.000 hectares.

 

Les « gros » ne représentent donc que 17% de la totalité des familles d’estancieros.


 

A Retiro depuis lundi 31 mars, la plupart des bus pour le NOA et le NEA sont annulés.

Pour les trajets en ce moment en Argentine.

 

Sachez que la majorité des lignes de bus ont depuis hier lundi 31 mars suspendu la presque totalité des liaisons entre Buenos Aires  et le NOA (Santiago del Estero, Jujuy, Salta et Tucuman), d’autres compagnies ont aussi annulé les bus pour le NEA (Misiones, Corrientes, entre Rios, Chaco, Formosa), c’est le cas par exemple de la compagnie Chevalier.

 

Les liaisons pour la Pampa (Santa Rosa) où le sud de la province de Bue nos Aires (Bahia Blanca) se font aussi plus difficilement. Ce n’est pas uniquement une décision de la part des directions de ces entreprises d’annuler les liaisons, mais la plupart des argentins ont annuler eux même leur voyage pour ne pas avoir à passer 16 ou 18h sur un barrage de route. (Un petit couple de français est passé hier à la télévision expliquant qu’ils venaient de passer la nuit dans un bus immobile bloqué pour se rendre à Tucuman).

 

Il est bientôt 16h00, les rues se vident dans mon quartier, les argentins vont regarder la télévision pour voir ce que LA Cristina va encore dire pour envenimer la situation.

 

A suivre…surement un article en soirée.

Comme toujours pour suivre le feuilleton, les derniers articles sur le sujet :

Le 26 mars 2008 à 20h00 : - 
Les derniers jours du gouvernement Kirchner ?
Le 27 mars 2008 à 13h00 : - La crise argentine dans le campo.
Le 27 mars 2008 à 20h00 : -
Discours de Cristina Kirchner.
Le 28 mars 2008 à 16h00 : -
On attend la réponse des syndicats agricoles.
Le 28 mars 2008 à 23h00 : -
La situation se détériore à nouveau.
Le 29 mars 2008 à 09h00 : -
Après la réunion avec Alfredo Fernandez.
Le 29 mars 2008 à 20h00 : - Les syndicats agricoles durcissent le ton.
Le 30 mars 2008 à 15h00 : -
19ème jour de blocage, où en sommes nous ?

Le 31 mars 2008 à 20h00 : - Les agriculteurs désabusés.

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