En 1936, il est promu attaché militaire à l’ambassade argentine de Santiago du Chili, des rumeurs affirment qu’il aurait voulu sans succès y installer un réseau d’espionnage militaire. En 1938, il perd sa première femme Aurelia Tizon avec laquelle il était marié depuis 1929. De retour en Argentine, le pays vit ce qu’on appelle « la décade infâme », en effet depuis 1938 le Partido Demócrata Nacional et le président Ramón S. Castillo mènent le pays à travers une succession de fraudes électorales et l'opposition se montre à chaque fois de plus en plus virulente. L’armée, quant à elle, a déjà depuis longtemps « laché » le gouvernement et montent plusieurs putchs manqués dont deux dans la seule année 1942. Perón appartient à une loge secrète militaire le G.O.U. (Grupo de Oficiales Unidos) qui a pour but de défendre les intérêts de l’armée, de s’opposer à l’entrée dans la seconde guerre mondiale du pays et de lutter contre le communisme. L’Argentine du début des années 40 est devenu un enjeu primordial pour les puissances de l’Axe tout comme pour les alliés. C’est à la fois le contrôle de l’Atlantique sud et du ravitaillement de la riche Argentine agricole vers l’Europe. A Buenos Aires, il y a donc lutte incessante entre services d’espionnage, de contre espionnage, d’influence dans les sociétés argentines à capitaux anglais, dans les médias, dans la bourgeoisie argentine très anglophile et dans les fortes collectivités italiennes, germanophones et anglophones. On pense même que le G.O.U. aurait été financé en partie directement par l’ambassade d’Allemagne de Buenos Aires. Ce que met en place le G.O.U en cette année 1943 n’est rien moins qu’un qu’un coup d’état qui mettra déjà le pied à l’étrier à Juan Domingo Perón pour son ascension future. |