1973 : Opérations militaires à Buenos Aires.
15 mai 2014Mise à jour : 15 mai 2014. Catégorie : Histoire.
Buenos Aires : 10 avril 1973 : L’armée de terre argentine avec l’appui de la Police Fédérale mettent en place des contrôles de véhicules aux principales avenues de Buenos Aires à partir d’avril 1973. Le gouvernement recherche des extrémistes et spécialement ceux de l’ERP (Ejército Revolucionario del Pueblo), dont Mario Roberto Santucho qui avait réussi à s’échapper de la prison de Rawson avec 5 autres codétenus politiques le 15 août 1972. On pensait pouvoir le capturer dans sa province d’origine de Santiago del Estero, mais dans les principales villes du pays comme à Buenos Aires sont aussi mis en place des contrôles routiers. Un communiqué officiel est lu le 10 avril 1973 qui indique que « En conformité aux lois en vigueur et pour créer les meilleures conditions possibles pour la passation du pouvoir le 25 mai 1973, à partir du 10 avril 1973, il a été adopté des décisions afin que les forces militaires du pays aient les moyens nécessaires pour neutraliser l’augmentation des attentats subversifs et terroristes. L’armée pourra mettre en place des opérations destinées à localiser et à arrêter les auteurs et responsables du chaos et des destructions, et contribuera à la paix intérieure, sécurisant la vie des personnes et du patrimoine national » Cette vidéo date de ce 10 avril 1973. Les medias descendent dans les rues, et essayent d’en savoir un peu plus auprès des forces de sécurité. Le journaliste n’arrivera pas à tirer un seul mot des militaires ni de l’agent de la police fédérale présent sur le contrôle. En fait Mario Roberto Santucho avait réussit depuis longtemps à sortir d’Argentine pour se refugier au Chili (sous Allende) puis a quitter Santiago de Chile pour rejoindre Cuba. Il revient en Argentine en novembre 1972 pour reprendre le commandement de l’ERP-PRT. Les services d’intelligence de l’armée argentine, l’apprennent et mettent donc en place un plan important de ratissage dés son retour qui ne fera que s’amplifier à partir d’avril 1973. Il ne sera jamais repris mais va mourir le 16 juillet 1976 à Villa Martelli (banlieue ouest de Buenos Aires) chez un ami sous les balles de l’armée. Nous sommes dans une période trouble de l’histoire argentine (une de plus). Depuis mars 1971, la présidence est sous la conduite (de facto) d’un militaire : Alejandro Agustin Lanusse. Nous sommes toujours dans la période de ce qu’on appelle la « Révolution Argentine », pourtant les militaires cherchent une porte de sortie et appellent à des élections démocratiques pour le 11 mars 1973. Les élections ont lieu est le candidat Hector Campora (Justicialiste et très proche de Perón alors en exil en Espagne) les gagne. Les militaires ont du mal à accepter à la fois les élections (premières élections libres en 21 ans !) mais surtout le résultat (un péroniste !). La passation se fait tout le 25 mai 1973 dans le calme. Avant ce 25 mai 1973, pendant les quelques mois qui précédent, les opérations policières se font plus denses car on sait qu’après le retour de la démocratie, il y aura peut être des comptes à régler… Je rassure tous les défenseurs des gouvernements militaires. La présidence d’Hector Campora ne dura pas ! Une fois en place, il doit renoncer 2 mois plus tard sous la pression de péronistes de droite et confie le pouvoir à Raul Alberti Lastiri qui va préparer le retour de Perón aux commandes du pays. (octobre 1973).
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Vidéo : Contrôle de l'armée dans les rues de Buneos Aires. Angle de la 9 de Julio et de Avenida San Juan dans le quartier de Constitucion. 10 avril 1973. 3 mn 33 s. |
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