Charles Thays, paysagiste de Buenos Aires
24 sept. 2024Mise à jour : 24 septembre 2024 / 30 avril 2012 Catégories #Histoire #Architecture #Buenos Aires
Charles Thays, paysagiste Français dans le Rio de la Plata :
Charles Thays est certainement celui qui apporta à Buenos Aires, mais aussi dans d’autres villes argentines, le savoir-faire français en ce qui concerne la botanique, l’architecture paysagiste et l’urbanisme à la fin du XIXème et début du XXème siècle.
Tout comme le baron Haussmann aura changé la physionomie de Paris, Charles Thays (ou Carlos Thays en espagnol) est celui qui aura donné les principaux parcs et espaces verts à Buenos Aires.
Une chose est sûre, l’urbaniste et le paysagiste du Rio de la Plata aura en quelques décennies changer la physionomie des grandes villes argentines comme celles de l’Uruguay et transformé Buenos Aires en petit Paris d’Amérique du Sud.
Comme toujours, n’hésitez surtout pas apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge
Enfin, sachez que je peux vous proposer une visite sur le thème du paysagisme et de l'urbanisme à Buenos Aires à travers les œuvres de Charles Thays.
Photo ci-dessus : La maison qu'il occupa avec sa famille dans l'actuel jardin botanique de Buenos Aires.
Photos ci-dessous : Charles Thays avec sa femme Cora Venturino et ses deux enfants Carlos Léon et Ernestina
Prologue à Paris, rencontre d'un homme d'affaire de Cordoba :
Charles Thays est né le 20 août 1849 à Paris (au 18 de la rue du Four, Paris VI) et a fait toutes ces études d’architecture dans cette même ville, il fut le disciple de l’architecte paysagiste Edouard François André de quelques années son aîné (1840-1911).
Edouard François André, bien qu’architecte eût aussi une passion pour la botanique et tout naturellement s’était professionnellement intéressé au paysagisme. C’est ainsi que François André entrait au service des promenades de la ville de Paris et travailla au parc des Buttes Chaumont avant d’entamer une carrière internationale toujours dans la création de parcs comme ceux de Liverpool, Cognac ou Montpellier.
Il entreprit plusieurs voyages en Amérique du sud en 1875 – 1876 comme botaniste explorant des arbres, arbustes encore inconnus et se passionnant pour l’Ananas. En 1890 il fut appelé à Montevideo pour redessiner tous les espaces verts de la ville. Edouard François André avait donc déjà une bonne connaissance du Rio de la Plata.
Charles Thays (1849-1934) travaillait pour Edouard Francois André depuis 1869, mais était toujours resté à Paris (il habitait à l'époque au 64 de la rue Blanche dans le IXème), mais par son chef d'atelier avait tout de même à la fois énormément de contacts avec l’Amérique du sud mais aussi déjà une certaine connaissance des problèmes rencontrés par ces principales villes pour constituer des espaces verts.
Pourtant c'est Adolphe Alphand (1817-1891), autre grand ingénieur français des ponts et chaussées et d’une génération plus avancée que celle de Thays, ayant travaillé sous la direction de Hausmann pour rejoindre le service municipal des Promenades et Plantations pour la création des Champs Elysées et du parc Monceau, qui recommanda Charles Thays à l'homme d'affaires argentin et cordobes Miguel Crisol(1842-1899).
Photo : Parque Sarmiento de Córdoba
En effet, cet Argentin avait déjà dans ses cartons de très nombreux projets d'assainissement de sa ville de Cordoba et de créations d'espaces verts. Il avait aussi une bonne connaissance de Paris (où il y venait régulièrement) et des principales figures parisiennes à la mode dans le domaine.
Il débarque à Paris au début de l'année 1889 (année de l'expo universelle et de la Tour Eiffel) va tout d'abord rencontrer Jean Charles Adolphe Alphand qui a la charge de la direction d l'Expo, au crépuscule de sa vie bien remplie (il décédera moins de deux après), qui lui recommande l'atelier d'Edouard André. Mais celui-ci submergé de travail (et d’écriture car il vient publier un nouveau livre sur ces voyages en Amérique du sud "Description et Histoire des Broméliacées récoltées dans la Colombie, l'Equateur et le Venezuela ", lui présente son bras droit Charles Thays (alors âgé de 40 ans).
Voila donc comment cet homme d'affaire cordobes arrive à convaincre Charles Thays de revenir avec lui avec un contrat d'un an en Argentine et lui propose pour la première fois un projet, le Parque Sarmiento.
Le contrat entre Charles Thays et Miguel Crisol est signé à Paris le 23 mai 1889, les honoraires sont décidés et Thays les accepte à hauteur de 12.000 francs pour la première année, plus une bonification de 3.000 francs. Son contrat prévoit la conception mais aussi l’exécution de tous les travaux sur place. Pour cela, il a la possibilité de former lui même son équipe avec à sa tête Mr Jarré (qui signera aussi un contrat avec Miguel Crisol).
Charles Thays part en 1ere classe en bateau et fait escale à Dakar (où il en profite pour prendre quelques notes sur la végétation) et met le pied pour la première fois sur le quai du port de Buenos Aires pour prendre le train de Cordoba en juillet 1889. Son contrat d'un an commençait officiellement le 03 juillet 1889 et pouvait être renouvelable pour un an supplémentaire.
Photo : Charles Thays
Le Parque Sarmiento de Córdoba, le premier chantier pharaonique :
Charles Thays arrive donc en cette année 1889 à Cordoba et Miguel Crisol veut créer un premier parc à Cordoba (Nommé Parque Crisol dans un premier temps, car se trouvant sur un domaine lui appartenant).
Crisol a dans l’idée de créer ce parc puis d’urbaniser les alentours pour les vendre en lots. Cela donnera plus tard le quartier de Nueva Cordoba. Il n’existe alors aucun parc en Argentine, certains disent aussi que ce parc de Sarmiento fut le premier parc créé dans toute l’Amérique du sud.
En tout cas, l’idée même de «création de parc » était en Argentine d’une nouveauté pour ne pas dire d’un modernisme déstabilisant. Transformer une Córdoba encore de style Colonial espagnol, en vitrine d’un nouveau style classique français en vogue en Europe.
Charles Thays fut bien entendu chargé de réaliser toutes les plantations, mais aussi les excavations (pour le Lago Superior), les aménagements des talus, mais aussi toute l'ornementation et la disposition de plusieurs batiments dans le parc comme le "Restauran del lago", la "gruta" (la grotte), les bâtiments de la direction du parc, los viveros, El "Tambo y lecheria" (histoire de montrer au cordobeses les vaches et le lait), le jardin zoologico, un kiosque, un autre restaurant près de la barranca, un belvédère, un kiosque à musique, une grande cascade, le lac inférieur, l'entrée Pucara, des ponts, un embarcadère, et même aussi une roseraie.
Photo : Parque Sarmiento de Córdoba.
Il est certain que Charles Thays comprend au bout de quelques mois à Córdoba que son contrat de un an a toutes les chances de se prolonger d'un an supplémentaire, comme ce qui est mentionné dans le contrat.
Il se chargera aussi de construire sur 8 hectares, les jardins de la propriété de Miguel Crisol.
Pourtant à mi course de son contrat, l'Argentine est ébranlée par la crise de 1890 (que l'on nomme ici "El Pánico de 1890"), une crise économique sans précèdent entraînant une profonde dépression.
Il faut lever le pied pour les travaux, car maintenant Miguel Crisol a du mal à assumer les coûts. A la fin de son contrat en 1891, le parc est loin d’être terminé, mais tous les éléments sont dessinés, et Charles Thays aura tout du moins suivi le chantier pendant les deux ans. 1890 c'est aussi une extrême sécheresse à Córdoba, et on dut replanter de nombreux arbustes et plantes.
Il se retire de Córdoba en ayant peut être la sensation d'un travail à moitié terminé, mais s'offre à lui une opportunité puisque l’urbaniste en chef de la ville de Buenos Aires, l’Allemand Wilhelm Schübeck vient de décédé et qu'il faut le remplacer.
Il accepte de participer au concours pour le poste, mais sa nouvelle réputation est telle qu’il est vite accepté sans y participer et est nommé le 15 avril 1891, directeur des parcs et promenades de la ville de Buenos Aires.
Il faut dire que le travail déjà réalisé au Parc Sarmiento a séduit et que les instances de Buenos Aires ne veulent pas se retrouver en reste par rapport à la transformation de Córdoba.
Le voilà donc maintenant Porteño…
Quant au Parc Sarmiento de Cordoba, bien qu'officiellement il fut relevé de toutes ses fonctions, il continuera a y jeter un coup d’œil de temps en temps et cela pendant encore 20 ans, puisqu'il ne fut inauguré qu’en 1911 !
Photo : Parque Sarmiento de Cordoba. Premier projet de Charles Thays.
Photo : Charles Thays, son épouse et sa fille vers 1901.
Coté cœur :
En parallèle à sa vie professionnelle extrêmement active, il a le temps à la fois de mener une vie sociale dans la capitale et aussi de rencontrer celle qui deviendra son épouse.
En 1891, il s’installe définitivement à Buenos Aires en acceptant le titre de « Directeur des parcs de la ville », un poste que l’on créé pour lui. Il commence à rencontrer le « tout Buenos Aires » et c’est ainsi qu’il rencontre lors d'une kermesse à l’âge de 42 ans, Petrona Cora Venturino Rodriguez (agée de 17 ans) née à Buenos Aires et de nationalité argentine mais d’un père uruguayen. Apres une période de fiançailles comme il était coutume de faire dans la bonne société, c’est le 30 novembre 1893 qu’ils convolent en justes noces.
Ils iront alors s’installer dans le quartier de Barracas, juste à la limite de Constitucion, au 1676 de calle Caseros, juste contre la Plaza España (La maison est aujourd’hui démolie). Puis iront ensuite occuper dans ce qui est aujourd’hui le jardin botanique, la maison principale au 3951 de l’avenida Santa Fe (Palermo)
Ils ont ensemble deux enfants, tout d’abord un garçon, Carlos Leon Ernesto Thays Venturino (plus connu sous Carlos Leon Thays), né le 21 août 1894, qui suivra les traces de son père et sera aussi ingénieur agronome puis paysagiste et enfin aura le même poste que son père "director general de paseos de la ciudad de Buenso Aires" entre 1920 et 1945.
Le couple aura aussi une fille Ernestina Thays Venturino née la même année en 1894.
Charles Thays reçoit aussi à Buenos Aires, l’insigne d'officier de la légion d’honneur le 24 janvier 1912.
Photo : Parque 3 de Febrero ou Bois de Palermo à Buenos Aires dessiné par Charles Thays.
On voit à droite le pont menant au Rosedal. Photo datant approximativement de 1915.
Photo : Parque Lezama (1896) à Buenos AIres.
Directeur des Parcs et promenades de Buenos Aires :
Le 15 mai 1891, Charles Thays assume donc le poste de directeur des parcs et promenades de Buenos Aires. La ville n’a alors aucun parc, aucune avenue, si ce n’est l’embryonnaire Avenida de Mayo, qui commence à être ouverte en 1888 à partir de la place du même nom. Cette même place a un jardin mais ridiculement arboré, et l’autre paseo existant est le paseo de Julio (actuelle Avenida Colon et Alem). Bref, tout reste à faire.
Charles Thays est un élément important dans cette transformation, on lui confie en premier lieu les terrains (marécageux) se situant à la limite nord de la ville (actuel Palermo) pour ouvrir des avenues, et les border de parcs plus élégants que ceux du bois de Boulogne ou du parc Monceau.
A ce sujet, Charles Thays propose à la ville dès février 1892, quelques mois après sa prise de poste la création d’un jardin botanique dans le secteur de Palermo sur un terrain abritant une réserve de poudre. Il fut inauguré le 07 septembre 1898.
La référence reste Paris, et on doit l’égaler si ce n’est même la dépasser. Apres la crise de 1890, l’argent est de nouveau là, Buenos Aires en a les moyens, et va s’entourer de paysagistes, architectes, ingénieurs, botanistes, sculpteurs, artistes venant de toute l’Europe pour transformer cette petite ville de Buenos Aires, sale, étroite, comptant 400.000 habitants.
Photo : Barrancas de Belgrano (1892) à Buenos Aires.
L’objectif sera atteint puisqu’en 1915, la ville de Buenos Aires compte plus 1 million et demi d’habitants et devient la douzième ville la plus peuplée au monde.
Le premier souci de Charles Thays est d’arriver à gérer les innombrables chantiers qu’il a sous sa responsabilité.
Si son projet le plus important est de mettre en valeur tous les terrains de Palermo qu’on lui a confié (dont le Botanico et le Zoologico) pour créer le Parque de 3 de Febrero, il faut aussi gérer plus d’une vingtaine d’autres grands chantiers de parcs en création à travers la ville.
Le Parque Centenario (1909-1920), les terrains de Barrancas de Belgrano (1892), le Parque Lezama (1896), Parque Chacabucio (1903), mais aussi des places qui marquent les grands axes de nouvelle ville, comme la Plaza Italia (1898) Plaza Congreso (1908), Plaza de Mayo (1894), Plaza Constitucion.
On plante pour la première fois des arbres dans les rues, dans les nouvelles avenues, les jacarandas, les « tipas », les « chorisias » embaument les rues. Il va faire planter plus de 150.000 arbres dans les rues de Buenos Aires. Pendant ce temps, le Parc 3 de Febrero prend forme, et ressemble de plus en plus au bois de Boulogne, avec lacs, canards, iles, allées et contre-allées, on y vient se promener en calèche les dimanches pour voir l’avancée des travaux, un hippodrome y est construit on se croit à Longchamp !
On veut préparer en grandes pompes les fêtes du centenaire de l’indépendance pour 1910. Il est temps de transformer la ville et de montrer au monde entier que l’Argentine est riche, cultivée, raffinée, et qu’elle n’a rien à envier aux plus belles villes d’Europe !
Photo : La Plaza de Mayo avant (1894) et après (1896) les aménagements de Charles Thays.
Photo : Parque Rodo de Montevideo dessiné par Charle Thays
Charles Thays crée dans toute l’Argentine et même en Uruguay :
Charles Thays est submergé de projets. Il est difficile ici de faire une liste totale de tous les parcs, promenades, jardins, avenues, ou même villas jardins qu’il aura dessiné, supervisé, projeté (et réalisé même après sa mort).
Pourtant même en place à Buenos Aires, il se fera confier des projets par d’autres municipalités pour en général redessiner les places centrales. C’est ainsi qu’il aménagera Parque 9 de Julio à Tucuman (1898-1916), Parque 20 de Febrero à Salta, Parque Independencia à Rosario, Parque General San Martin à Mendoza, Parque Urquiza à Paraná…
Et puis sa renommé dépassera les frontières et il dessinera de nouveaux quartiers à Montevideo comme celui de Barrio Carrasco à Montevideo, ou alors il participera à la création de parcs dans cette même ville comme Parque Rodo (voir photo), Parque Battle, il arborera aussi le Boulevard Artigas.
Entre 1891 et 1900, c’est une explosion de projets qui s’étend sur toute l’Argentine et l’Uruguay.
Comme sa réputation n’est plus à faire, les commandes privées affluent aussi, et tout estanciero ou grande famille bourgeoise le veut pour égayer un jardin, un parc ou les abords des entrées des estancias, histoire aussi de rendre jaloux les voisins !
A Buenos Aires ce sont les jardins d’une quarantaine d’hotel partiulier comme ceux du Palacio Bosch et en province une bonne quarantaine d’estancias aussi qui passeront sous les mains de Charles Thays.
J’ai compté à peu près 200 jardins, parcs, estancias, places et autres que l’on peut mettre au compte du botaniste-paysagiste.
Photo : Charles Thays et son fils face à la Yerba Mate dans le jardin Botanique de Buenos Aires
Charles Thays, le papa de la Hierba Mate et du parc d'Iguazu :
La partie peut être la moins connue de l’œuvre de Charles Thays est certainement son profond intérêt dans la hierba mate.
En 1895, Thays reçoit les premières graines et pieds de yerba mate du Paraguay et observe comment les graines mûrissent dans le système digestif des poulets, en l'absence de toucans ; et introduit une méthode qui imitait la nature en les faisant germer en les soumettant à une immersion prolongée dans de l'eau à haute température.
A cette époque, Madame Thays faisait bouillir les graines dans des récipients du Jardin Botanique, ils ont essayé jusqu'à découvrir comment les graines d'Ilex paraguayensis germaient, non plus dans les herbes sauvages mais dans un parterre de fleurs du Jardin Botanique de Buenos Aires.
L'insistance du couple Thays a finalement donné des résultats et le ministère de l'Agriculture a diffusé la méthode de germination de la plante dans toute la Mésopotamie (Entre Rios, Corrientes et Misiones), aujourd’hui c’est al principale activité économique de la région.
Aujourd'hui, la plante de « yerba mate » original se trouve toujours au même endroit au le jardin botanique de Buenos Aires dans le parterre 126, là où Carlos Thays avait planté les petites graines du Paraguay.
Voila donc comment Charles Thays devient « Le » specialiste de la Yerba Mate et aussi du territoire de Misiones et de sa flore.
Photo : Charles Thays à Iguazu en 1902.
C’est pour cela qu’en 1902, le ministère argentin de l'Intérieur confie tout naturellement à Carlos Thays un document détaillé sur les chutes d’Iguazu, basé sur l’idée de la création du parc national.
Le 29 septembre 1909, la loi n° 6712 dans ses articles 5 et 6 permet d’acquérir par achat ou échange une superficie de terrain dans l'angle formé par les rivières Iguazú et Paraná afin de créer un grand parc national dans les environs des Grandes Chutes, pour l'accès à ses cascades et pour créer une base militaire.
En 1912 il mène une expédition dans le territoire de Misiones et plus précisément aux chutes d’Iguazu. Il relate son voyage par écrit et dépose une bonne centaine de photos aux autorités du gouvernement national afin de réaliser un parc national.
En 1913, il publiera en français "Les forêts naturelles de la République Argentine" où il parle longuement du potentiel et de l’intérêt du parc d’Iguazu et de la flore aux abords du Lago Nahuel Huapi (dans les provinces de Rio Negro et Neuquen)
La loi n° 6712 est exécutée par le décret du 12 mars 1928, lorsqu'est approuvé l'achat à la famille Ayarragaray de la superficie de 75 000 hectares à l'extrême nord-ouest du territoire national de Misiones, que le décret a placé sous l'administration du Ministère de la Guerre.
Le 20 avril 1928, l'acquisition est signée dans le but de créer un parc national et une base militaire. Le 6 juin 1928, la possession des chutes et des environs fut prise.
C’est après sa mort (31 janvier 1934), qu’on ressortira le projet des cartons, et le Parque Nacional de Iguazu sera le premier parc national du pays créé. Il ouvrira ses portes au public le 09 octobre 1934 et celui de Nahuel Huapi le 8 avril 1934.
Comme quoi, on peut imaginer que si Charles Thays n’avait jamais reçu ses quelques graines de Mate en 1895, le parc d’Iguazu n’aurait jamais vu le jour ou alors bien plus tard !
Photo : Charles Thays devant sa maison du parc botanique
Les conseils du Petit Hergé :
Charles Thays est décédé le 31 janvier 1934, âgé de 84 ans. C’est un créateur insatiable, travaillant énormément, amassant une collection botanique et une connaissance des végétaux sud-américains sans précédent, créant lui-même une classification, dite « Thays ».
Il fut aussi l’un des botanistes à s’être penché sur le mate et plus précisément sur la germination des graines (en 1895), en mettant au point une méthodologie qui fut de suite appliquée à Misiones mais aussi au Paraguay.
Vous aurez compris, c’est certainement un des Français ayant laissé une trace indélébile dans l’histoire contemporaine argentine mais aussi uruguayenne.
Amassant distinctions, prix, mérites et autres récompenses tout au long de sa vie professionnel, il a aussi écrit de nombreux articles botaniques dans la presse française et argentine, a socialement fait partie de nombreux club, d’associations françaises du Rio de la Plata, d’horticulteurs, de botanistes.
Un travailleur insatiable, décrit par ses amis et ceux qui le connaissaient de modeste. Il est vrai qu’en s’intéressant à sa personnalité et à son parcours on s’aperçoit vite que c’est un « touche à tout », débordant de curiosité et d’ingéniosité.
Quel que soit l’endroit où vous êtes en Argentine, vous aurez forcement près de vous un parc, une promenade qu’il aura composé, façonné, embelli. N’hésitez pas à vous plonger dedans !
Comme toujours, n’hésitez surtout pas apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge
Enfin, sachez que je peux vous proposer une visite sur le sujet de Charles Thays à Buenos Aires !
A lire concernant de loin ou de près Charles Thays :
- Le jardin botanique de Buenos Aires.
- A visiter en extérieur à Rosario.