Le chez moi vu de chez vous !
22 août 2009 Le journaliste conformiste : |
Ce matin donc une émeute ! Dans la Tribune de Genève : Emeute à Buenos Aires, après le verdict sur un incendie qui a fait 193 morts lors d’un concert" rangé dans la rubrique « Tragédie » (sic) de ce très sérieux journal. Une émeute où ? Il y a une émeute à Buenos Aires ? Quand ? Où ? Comment ? Ahhhh, à la sortie du Tribunal ! Moi j’appelle ça une « manifestation », en effet mercredi 19 août sur la cuadra de Lavalle 1400 en face de la sortie du Tribunal, on en est venu aux mains (et aux pieds) entre familles des victimes de l’incendie de la discothèque Cromañon (c’était le 30 décembre 2004) et le fan Club du groupe Callejeros (ceux qui donnaient un concert lors de l’incendie). Les premiers voulant imputer une responsabilité aux intégrants de ce groupe Rock, et les seconds défendant leurs idoles. A la fin du verdict, les intégrants du groupe ont été relaxés. Ce qui a provoqué d’une part la joie des fans et la « bronca » des familles qui ont voulu en découdre physiquement avec eux dans la rue Lavalle (puisque tout le monde n’avait pas pu pénétrer dans le tribunal). L’histoire de cet incendie du « Cromañon » est importante en effet, il y a eu d’une part près de 200 morts, mais surtout cette histoire a montré en plein jour le taux de corruption des agents municipaux qui s’occupaient de l’habilitations des lieux public à l’époque qui avaient plus de soucis à remplir leurs poches que de s’assurer de la mise en règle des condition de sécurité des discothèques de la ville. En lisant l’article de ce grand journal suisse, ce qui retient l’attention c’est « l’émeute » (ça doit être plus vendeur !). Il n’y a pas eu de « charge » contre la police comme ce qui est aussi écrit, mais simplement des affrontements entre fans et famille ! On a le droit d'avoir eu un décès dans sa famille lors de l'incendie de Cromañon et d'être aussi con et violent à vouloir faire péter la tête d'un fan du groupe Callejeros.(Pour preuve voir la photo). L'excellent article de la Tribune de Genève Pour en terminer avec ce sujet, sachez que lors de « ces émeutes », il n’y eu aucun blessé ni aucune arrestation. Dans la tête des medias francophones on aimerait tellement en voir du sang ! |
La différence entre un "jeune" en France et en Argentine : Puis on parle des « jeunes » puisque dans les médias français le terme de « jeunes » veut tout dire à lui seul ! Une sorte d’adjectif pour définir une race à part, en France une sorte de « pauvre » mais de préférence un noir, arabe ou en plus large un « non blanc » et bien sur : jeune ! On ne parlera donc pas de jeunes du VIIIème ou du XVIème (puisqu'ils sont blancs et riches), mais on parlera des jeunes des banlieues (et encore, le terme « banlieue », n’est pas assez péjoratif puisqu’il y a maintenant des banlieues riches, alors on préférera le terme de « cité »), voilà, "un jeune des cités" ! Alors c’est sur, le journaliste en herbe débarqué de Paris sur un sujet de Buenos Aires, va donc informer dans sa langue de bois habituelle et écrira sur une villa miserias des « Affrontements entre jeunes et police à Buenos Aires », comme si dans une villa miserias il n’y avait que des jeunes ! Le lendemain en effet, l’atmosphère était chaude dans la 31 et la 31bis, et les gueules de ceux qui affrontaient la police avaient plutôt l’air d’appartenir à des délinquants (de tout age) qu’à des « jeunes ». Mauvaise connaissance du terrain, lecture des dépêches de l’AFP saupoudrées d’une pointe perso d’un paternalisme français et voilà un article balancé dans la Croix ! Pour en terminer avec ce sujet, voilà un passage de cet article : « Trente mille personnes vivent entassées dans le bidonville de la Villa 31, situé à proximité des grands hôtels du centre de Buenos Aires ». Pour « entassées », oui certainement, mais qu’apporte le mot « entassés », si ils avaient de l’argent, ils vivraient sûrement dans un autre quartier ! Pour « grands hôtels du centre », on aurait pu dire « à coté de la terminal de Retiro, ou 2 millions de banlieusards arrivent tous les matins pour travailler honnêtement en ville », on aurait pu aussi dire « à coté du micro centro ou 3 millions de salariés viennent s’entasser dans des tours de bureaux pour avoir un maigre chèque à la fin du mois »…. « Grands hotels du centre » ça doit faire mieux ! Ah les salauds de riches, ils viennent en plus construire leurs 5 étoiles juste au pied des villas miserias pour les provoquer ! Voici l'excellent article de La Croix. |
En conclusion : |
Photo : Les honnêtes gentils pauvres vivent dans la villa 31, et les méchants riches profiteurs vivent à Belgrano R. Si les pauvres sont pauvres ce n'est pas de leurs fautes, mais les riches sont riches parce qu'ils le veulent ! |
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