Mise à jour : 12 mars 2011. Article écrit par Nabil Naamane.

le concept "à emporter" gagne du terrain en Argentine :

De nombreux touristes s’accordent pour dire que les cafés traditionnels, bars d’époque et autres confiterías font partie du charme de la capitale argentine. Cependant, tout bon porteño au courant des tendances urbaines s’est rendu compte que quelque chose a changé à ce propos. Il s’agit de la manière de boire son café : aujourd’hui on va de moins en moins dans des cafés pour s’y asseoir tranquillement et siroter son café. La mode du « take-away » (à emporter) tout droit venue des Etats-Unis connaît un franc succès, le café se boit donc désormais plutôt dans un grand gobelet en carton recouvert d’un capuchon en plastique que dans une tasse. C’est le géant Starbucks qui est à l’origine de cette mode et a même réussi à introduire un nouveau vocabulaire dans le monde du café : les termes mochas, lattes, macchiatos ou encore frappuchinos (ces cafés qui se boivent très froids !) ne doivent plus avoir de secret pour vous.

 

Petit dejeuner au bar avec le Clarin ou petit dejeuner a emporter à la maison de chez Burger ?

Starbucks arrive à s'implanter avec ce nouveau concept :

Le changement fut si brutal que même Starbucks ne put le croire. Il est vrai que la marque à la sirène est arrivée avec certaines prétentions, mais il est évident qu’elle l’a fait avec une crainte réelle : la crainte d’un envahisseur qui arrive sur des terres inconnues. Finalement ce fut une excellente surprise puisque le porteño s’est révélé sans attaches à un café particulier, depuis le premier jour il y eut donc des centaines de personnes attendant de pouvoir emporter leur café. Le succès fut si fulgurant qu’en l’espace de deux ans, 24 cafés Starbucks se sont implantés à Buenos Aires. Le dernier vient de voir le jour à Recoleta (1700 Pueyrredón). « Les habitants de Buenos Aires se sont très bien adaptés au concept de « take-away », en particulier les personnes qui travaillent ou étudient et qui ont par conséquent un temps assez limité pour boire leur café »,  a affirmé Diego Paolini, directeur général de Starbucks. Rappelons que le café le moins cher que vous pourrez trouver chez Starbucks en Argentine coûte 11,50 pesos (2,09 euros) alors que certains avec suppléments atteignent parfois 20 pesos (3,63 euros).

Photo : Publicité, la société Havanna n'a pas attendu pour réagir ! "El Cafe para llevar".

La concurrence suit le mouvement :

Le « café de la rue » fait aussi de plus en plus d’adeptes dans d’autres établissements comme McDonald’s, Café Martínez (12,50 pesos avec deux croissant, soit 2,27 euros), Havanna (10 pesos le grand verre, soit 1,82 euros), Bonafide, Coffee Store, Aroma y Establecimiento General de Café, où le café à emporter est à 9 pesos (1,63 euros) et le cappuccino à 16 pesos (2,90 euros). De nombreux bars ou cafés de quartier se sont eux aussi mis à proposer le café « à emporter ». Mais faites attention à votre vocabulaire : il faut savoir que maintenant lorsqu’on demande un café noir il faut dire un « espresso », alors que pour une goutte de lait ce sera plutôt « latte ».

Photo : Il ne faut pas croire que seuls les grands sont entrés en concurrence, une nuée de petites marques, dont celle de la photo "Cafe de la facu" (comprendre de la Faculté) s'est ouvert sur avenida Cordoba en face de la faculté des Sciences economique et de l'école de médecine et proposent du café "para llevar".

La mode du café pour les moins de 30 ans : 

Nicolás Artusi, journaliste et sommelier de café, soutient que les produits de Starbucks ont eu un tel succès ici parce que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le porteño n’est pas vraiment attaché à un bar ou un café en particulier. « Bien sur, il existe une grande culture du café et du bar, mais la consommation de café est très basse » affirme ce dernier. Il explique, qu’en plus, le « take-away » est à la mode « car il a entrainé avec lui une nouvelle génération de consommateurs jeunes qui boivent leur café comme un dessert ». Le Café Martínez semble être d’accord avec ces paroles puisqu’ils ont récemment dit que le gobelet en carton est désormais incontournable, comme un classique de la maison. « Ceux qui le prennent sont des consommateurs qui vivent à toute vitesse, avides de produits novateurs » nous affirme une source de ce café. Martín Mellicovsky, le propriétaire des cafés Establecimiento General de Café, pense lui aussi la même chose, et raconte qu’il vend énormément de cappuccinos, en particulier aux « sub 30 » - comprenez moins de 30 ans – au local de la calle Reconquista.

Photo : A Cordoba Capital la concurrence s'organise aussi, des independants lancent leur propre marque de café a emporter, c'est le cas de Mariano Germain et de Diego Rozada. Leur café se trouve sur Ituzaingó 769.

Entre concept "Café et Glace" :

 

Selon Artusi, « la tendance va se maintenir pendant l’année 2011 ». D’une part car le café fait partie d’une certaine routine qui aide les porteños à bien débuter leur journée. D’autre part, il plait beaucoup et peut être assimilé à une glace, comme le fameux frappuchino qui fait déjà des ravages dans des cafés renommés comme le Café de los Angelitos ou le très grand Tortoni. Une folie pour certain ! Tout est fait pour se sentir comme à New York, mais cela en plein cœur de Buenos Aires.

 

L'argentin est toujours trés tenté d'essayer le "nouveau", toujours tres ouvert aux modes, mais une fois l'effet de découverte passée, il reste assez conservateur dans sa manière de se nourrir et de boire. Attendons de voir comment celui ci va réagir au fil des mois prochains !  

 A lire dans le Petit Hergé :

 

- La réplique du Cabildo à San Luis.(Mars 2011).

- Recoleta Mall à Buenos Aires.(Mars 2011).

- L'or en Argentine.(Octobre 2010).

- Mineurs médiatiques au Chili.(Octobre 2010).

- Hugo Moyano et la CGT Argentine.(Septembre 2010).

- Le CAC 40 indice Maison d'inflation.(Septembre 2010).

- Le président uruguayen Mujica.(Septembre 2010).

- Alto Palermo Shopping.(Septembre 2010).

- Buquebus, lien entre l'Argentine et l'Uruguay.(Septembre 2010).

- L'ERP à Tucuman.(Septembre 2010).

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