Les spectacles de tango à Buenos Aires
11 mars 2011Mise à jour : 11 mars 2011.
Question un petit peu passe partout qui revient sans cesse, comme si le terme « touristique » était péjoratif. A Paris, Le Lido et le Crazy Horse sont ils touristiques ? Oui, si on accepte l’idée qu’il n’y a que très peu de parisiens dans la salle ! A t’on pour autant un mauvais spectacle ? A Buenos Aires pour les spectacles de tango, le public se compose de brésiliens, d’argentins de « l’intérieur » (provinciaux) accompagnés par le porteño de la famille qui les reçoit, et d’européens passant en ville et voulant connaître ce genre dont on parle aussi souvent sur le vieux continent. Alors touristique ? Certes, 5% de porteños, 20% d’argentins de l’intérieur, 50% de brésiliens, le reste d’européens. Photo : Complejo Tango à Buenos Aires (Photo). |
En règle général, oui très bon, car il y a de la concurrence, au moins une bonne trentaine de spectacle de tango à Buenos Aires tous les soirs. En plus dans ce milieu tout le monde se connaît et les meilleurs danseurs et musiciens se font embaucher là où on paye le plus, donc là où on n’a pas le droit à la faute ! Plus le prix de l’entrée est élevé, plus le public est exigeant, plus les danseurs et les musiciens sont professionnels. Si vous chercher un « petit spectacle pas cher de tango » c’est comme si vous cherchiez un « petit opéra joué par des amateurs au fond d’un café théâtre ». Ou vous vous offrez un vrai spectacle de tango dont vous vous souviendrez toujours, ou vous faite autre chose (Un match à la Boca par exemple). Photo : Señor Tango (Photo). |
Un tout d’horizon de quelques spectacles porteños : (Je ne touche aucune commission et ne reçois aucun intéressement des établissements cités) Justement j’attends vos commentaires, positifs et négatifs sur vos soirées tango dans la capitale. N’oubliez pas d’indiquer la date de votre spectacle et le prix payé. J’insérerai votre commentaire directement dans l’article concernant le spectacle. Ci-dessous les 11 spectacles les plus connus (et reconnus). |
En plein dans le quartier de Congreso, aux angles de la rue Rincon et de l’avenida Rivadavia, un bar mythique rénové au début des années 2000. A l’angle le bar, au fond la salle ! Une ribambelle de photos accrochées au parois, car les plus illustres y sont passés Carlos Gardel (qui a vécu à 2 quadras de là dans les années 20), José Razzano ou Florencio Parravicini. Sur scène cinq couples de danseurs, le quintette « Quinteto Viceversa » installé dans une loge surplombant l’ensemble et dirigé par Emiliano Greco, et les deux chanteurs Ariel Altieri et Maria José Rojas se partagent les chansons. Plusieurs tableaux retraçant différentes époques et le final arrive par l’interpretation d’une version de Adios Nonino sous la conduite du bandonéoniste Lautaro Greco. Adresse : Rivadavia 2100. Article du Petit Hergé sur le Cafe de los Angelitos.(Juillet 2011). Site web : Cafe de los Angelitos. |
Placé en face de l’Obélisque sur la calle Cerito, le spectacle commence dès que vous entrez dans la salle, puisqu’en s’installant dans un ancien cinéma (Le Metro), Le Tango Porteño a pu profiter d’un espace surdimensionné, transformant l’ancienne salle en vaste cabaret de style art déco où les spectateurs dînent ou boivent un verre de champagne tout en admirant le spectacle. La scénographie est importante car la scène est vaste et la hauteur permet même de monter des décors. Au total huit couples de danseurs menés par Juan Carlos Copes accompagné de sa fille Johana. A l’orchestre, la Orquesta Tipica commandé par la violoniste Erica Di Salvo (qui a travaillé avec Charly Garcia). Monté dans un esprit cabaret, quelques attractions de Music Hall, tel que celui de la magicienne Inga Savitskaya et de son « ami imaginaire ». Adresse : Cerrito 570. Site web : Tango Porteño. |
Dans le quartier de Abasto, en face de la statue de Carlos Gardel, un immeuble 1900 parisien, l’ancien bodegon et hôtel « Chanta Cuatro » abrite aujourd’hui un haut lieu du spectacle porteño. Les mauvais garçons d’Abasto ont laissé la place aujourd’hui et cet ancien bar et devenu une luxueuse salle au décor années 30. C’est le rendez-vous de tout invité officiel étranger du gouvernement argentin de passage en ville, on n’hésite pas alors à fermer la salle au public pour donner des spectacles privés. Rafael Rojas y interprète quelques classiques de Gardel en imitant à la perfection le timbre de sa voix. On s’y laisserait prendre. Six couples de danseurs pour suivre le «Mi Buenos Aires querido », « Volver » et « El dia que me quieras ». On peut y écouter Patricia Lasala qui aujourd’hui est sans aucun doute « une des voix » du milieu tanguero. Adresse : Carlos Gardel 3200. Site web : La Esquina Carlos Gardel. |
El Viejo Almacen : Ils y sont tous passés dans cette vieille casona de San Telmo à l’angle de Independencia et de Balcarce. Je parle du « Polaco » Goyeneche, Anibal Troilo, Osvaldo Pugliese ou Horacio Salgan. Lancé dès 1969 par Edmundo Rivero, peut être le plus ancien lieu de spectacle du tango de Buenos Aires. Aujourd’hui à l’orchestre, le sexteto de Carlos Galvan et sur scène quatre couples. Le plus classique des spectacles porteño. Adresse : Balcarce 793. Site web : El Viejo Almacen. |
Señor Tango : Situé dans le quartier de Barracas, c’est un ancien « magasin général » (Almacenes de Ramos Generales) nommé Brenta y Roncorini. Le bâtiment fait plus penser à un énorme hangar à la structure métallique et il fut transformé en méga scène aux dimensions hollywoodiennes. 40 artistes sur une scène tournante, des chevaux au milieu des tables ! La salle fait tout de même 4.000 m2 ! C’est Fernando Soler qui fut le créateur en 1996 de ce lieu magique, mais qui en est aussi aujourd’hui le producteur et le directeur. A l’orquestre, le bandonéoniste Ernesto Franco, sûrement le plus célèbre de Buenos Aires. Adrese : Vieytes 1655. Site web : Señor Tango. |
De dimensions un peu plus modeste, ce bar existe depuis 1894 situé sur l’Avenida de Mayo presque à Congreso. Comme son nom l’indique, haut lieu du billard à Buenos Aires (dans ses sous-sols), voilà que depuis quelques années, profitant de sa grande salle en Rez-de-chaussée, il propose des spectacles de tango. Dans une ambiance intimiste, les spectateurs autour des tables sont proches de la scène. Les samedis on vient écouter Rita Cortese et plus tard dans la nuit apparaît Esteban Riera accompagné par le bandonéoniste Carlos Galvan et les guitaristes Ignacio Iruzubieta et Nazareno Altamirano. Les artistes changent tout au long de l’année avec quelques invités. Adresse : Avenida de Mayo 1265. Page sur Facebook des 36 billares. |
Centro Cultural Torquato Tasso : Dans San Telmo en face du Parque Lezama, un centre qui s’est spécialisé dans les concerts d’orchestre de tango. Des invités et des artistes qui s’alternent. Les plus grands y sont passés, Horacio Salgán, Leopoldo Federico, le Quinteto Real ou le Sexteto Mayor. On peut y dîner à un prix raisonnable, un peu plus d’argentins qu’ailleurs. Le lundi reste fermé, et le dimanche il fonctionne comme une milonga où l’on peut venir danser sous un orchestre. Adresse : Defensa 1575. Site web du Centro Cultural Torquato Tasso. |
Esquina Homero Manzi : Le lieu tango du quartier de Boedo. A l’angle des avenues San Juan et Boedo. Il a été rénové entièrement, durant la journée il fonctionne comme un bar. A 21h il se transforme en spectacle dîner de tango. Julian Hermida dirige le quinteto, trois couples de danseurs et deux chanteurs Carlos Rossi et Karina Rivera forme l’ensemble. Le dimanche midi, il y a aussi un déjeuner tango où chante Eduardo Romero sur la musique d’un quartette. Adresse : San Juan 3601 Site web : Esquina Homero Manzi. |
Museo Casa de Carlos Gardel : Cette maison achetée par Carlos Gardel pour sa mère en 1927 (mais il n’y a jamais vécu), abrite le sanctuaire du plus connu des chanteurs de tango. Une ribambelle d’objets des plus éclectiques qui retracent la vie et l’œuvre du Zordal. En plus d’être un musée, la casa se transforme les lundis à 18h30 en lieu de concert. Chaque lundi, un invité différent. Adresse : Jean Jaures 735. Pour suivre l’agenda se rendre sur le site web. Agenda des concerts. Article sur Le Musée Gardel. |
Bar de Roberto : Totalement intimiste, à la limite du concert improvisé, dans ce bar datant de 1893 du quartier d’Almagro, des artistes de tango se relaient. Tous les soirs à 22h30 sauf le dimanche et le lundi. L’entrée est libre, vous devez consommer. Des chanteurs et artistes connus comme Maricruz Terrazas, Osvaldo Peredo, Agustin Ortega et Carlos Señorelli y viennent très souvent. Le bar est classé monument historique. Adresse : Bulnes 331. Uniquement sur Facebook, tapez "Lo de Roberto" |
Club Atletico Fernandez Fierro : Quand un club de sport se converti en salle de concert ! Au moins 3 concerts par semaine, les mercredis, vendredis et samedis soir. A écouter et à voir La Orquesta Tipica Fernandez Fierro et ses 11 musiciens endiablés qui accompagne Walter « El Chino » Laborde. Adresse : Sanchez de Bustamante 764. Site web : Agenda du CCFF. |
A lire dans le Petit Herge : - Bar Sur : D’après Ricardo Montesi lui-même, il n’y a pas de soir meilleur que d’autre pour venir au Bar Sur. Chaque soir l’ambiance, les artistes et les spectateurs seront au rendez-vous. Vous pouvez donc vous y rendre tous les soirs, de 20h à 2h du matin pour assister, et bien entendu participer, à un spectacle de tango traditionnel dans ce que l’on surnomme « La casa de tango mas antigua de San Telmo »...
- Café A los Angelitos : Le « café de los angelitos », un nom derrière lequel se cache plus d’un siècle d’histoire ainsi que deux facettes pleines de surprises pour le visiteur. Une simple visite de leur site web fait déjà voyager dans un univers rétro et enjoué sur une musique de Tango endiablé. Mais qu’attendre d’un tel lieu ? Café du matin dans un décor sympathique, nid à touristes, haut lieu du Tango ou véritable institution en Argentine ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir ensemble aujourd’hui !..
- Musée Carlos Gardel : L’univers du tango a été marqué par de grands artistes, et Garlos Gardel est sans aucun doute l’un d’entre eux. Il suffit de se promener dans le quartier de Abasto pour le croiser à tous les coins de rues : sur les murs sous forme de peintures ou mosaïques, sur les enseignes des magasins… Depuis la réouverture du Marché d’Abasto transformé en Centre commercial en 1998, la ville de Buneos Aires a misé sur son image et veut transformer cet ancien quartier marginal en nouveau quartier « branché tango». Rien de surprenant donc de trouver le musée Carlos Gardel au 735 de la rue Jean Jaurès... - Tomás Eloy Martinez : le chanteur de tango. Le monde entier est au courant : Buenos Aires est le berceau du tango, et les murs de ses bordels, puis de théâtres plus prestigieux, ont résonné des plus belles voix qui ont porté ce genre musical au plus haut de sa popularité. Bien. Mais ce que même les Argentins, même les Portègnes ignorent, c’est que leur bien aimée capitale abrite un chanteur probablement bien plus grand encore que le grandissime Gardel, à la voix, aux accents, au phrasé, au répertoire bien plus purs encore. Un génie totalement méconnu – destin tragiquement banal des génies – dont rares sont ceux qui ont assisté à ses récitals officiels, encore plus rares ceux qui ont su en comprendre la magie...
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