Dernière Mise à jour : 18 janvier 2022 #Province de Salta

Ancienne éditions : 05 sept 2014 / 23 avril 2009 / 23 août 2007.

 

 

La ville de Salta :

 

 

La ville de Salta est la capitale de la province qui porte son nom. 

C'est la localité la plus peuplée (535.000 hab. au dernier recensement de 2010), les estimations de 2020, portent sa population à 630.000.

Nous sommes à 1.187 m d'altitude, donc souvent chaud la journée et froid la nuit. 

Tout périple dans le Nord Ouest Argentin passe forcement par la ville de Salta.

Cette ville sert parfaitement de « camp de base » pour ensuite aller visiter l’altiplano au nord et à l’ouest, mais aussi les plaines fertiles du sud sans oublier les jungles et les parcs à l’est.

Si Salta est la ville la plus importante de sa province, la capitale du Nord Ouest Argentin (NOA) reste tout de même Tucuman dans la province du même nom à 300 km plus au sud, je recommande donc vigoureusement de commencer la visite du NOA par Tucuman. Mais revenons à Salta …

Photo ci-dessus : Le couvent de San Bernardo (Convento de San Bernardo). La plus ancienne construction de Salta. Photo Petit Hergé. Juillet 2014

 

Autres articles concernant la ville de Salta :

- A visiter dans la ville de Salta.

- A visiter dans les alentours de la ville de Salta.

- Le Cabildo de Salta

 

 

Recommandations :

 

 

Pour la visite de la ville de Salta je recommande minimum  2 jours pleins (donc 3 nuits sur place).

Ensuite si vous voulez connaitre les alentours de la ville pour aller visiter par exemple : Villa San Lorenzo, la Finca Castañares, El Fuerte Cobos, La Finca La Cruz et la Finca Carmen de Guemes, comptez deux autres jours de visite, ce qui fait 4 jours pleins (donc 5 nuits à Salta). 

Pour le reste de la province : Comme vous pouvez voir sur la carte, la ville est extrêmement bien placée, très centrale, ce qui vous permet de rayonner tout autour.

Pour le circuit dit "nord" qui en fait permet d’accéder a la province de Jujuy, la ville de Salta est la base de départ.

Tout comme le circuit "Ouest" vers San Antonio de los Cobres, ou le circuit "Sud" vers Cafayate et Cachi.  Il vous faudra revenir a chaque fois sur Salta pour entamer a chaque fois un nouveau circuit. 

Enfin dernière info, tout le monde oublie le circuit "Est", en effet tous les départements de l'est de la province vous permettent de découvrir le monde rural, les gigantesques troupeaux de bétails, le début du Chaco et ses colonies mennonites. 

 

 

Pour ceux qui arrivent de Tucuman :

 

En effet, comme je l'ai déjà précisé, j’encourage les voyageurs à débuter leur circuit du NOA à partir de la ville de Tucuman et non de Salta.

Tout simplement parce que Tucuman est la capitale du NOA, qu'elle a un fort intérêt historique (la Casa de la Independencia) et qu'elle permet de plus déjà de découvrir à la fois les jungles et l'Altiplano du coté de Tafi del Valle et d'Amaicha ainsi que les ruines de Quilmes. 

L'avantage est aussi de pouvoir après Quilmes entreprendre la découverte du circuit sud (Cafayate, Cachi) sans devoir passer par la "case" Salta.

Vous aurez déjà passés quelques jours ou plus d’une semaine dans la poussière et la chaleur et vous serez bien contents d'arriver ensuite à Salta pour retrouver les joies de la civilisation !

Vous entrez à Salta par le sud (RN68), ce qui n'est pas la plus belle entrée de la ville puisque vous traverserez les zones industrielles et la zone de l’aéroport, vous les dépasserez rapidement et vous vous installerez dans le centre car tous les secteurs intéressants y sont installés ainsi qu'à l'Est et au Nord de la ville. 

 

 

Photo ci dessous : Peinture attribuée à l'Italien Carlos Penuti datant de 1854. Vue de la ville de Salta qui comptait alors que 10.000 habitants. Si aujourd’hui vous montez en haut du mont San Bernardo, vous aurez la même vue de la ville avec quelques maisons en plus ! 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu d'histoire :

 

 

La ville de Salta se situe dans la vallée de Lerma, qui autrefois se dénommait la vallée de Salta.

Le nom même de Salta aurait plusieurs origines mais le plus souvent on parle d'une tribu d'indigènes qui aurait vécu dans les parages et qui s'appelait les « saltas », ou alors le nom de Salta viendrait d'une déformation de "sagta" qui signifie "très beau".

En tout cas, le conquistador et aussi gouverneur de la ville de Tucuman, Hernando de Lerma fonde le 16 avril 1582 cette ville par ordre du vice roi du Pérou. Le village prend alors le nom de San Felipe de Lerma.

Dès la fondation on entreprend de suite l'édification de l'église de San Francisco. C'est une église des plus simples, toute en briques de terre séchée qui restera debout tout de même un siècle.

A deux fois, en 1585 et 1588, Hernando voudra déplacer le village de quelques km. mais sans succès. En 4 ans d'existence, il y avait déjà, en 1586, 500 habitants. On entreprit alors pendant 7 ans de monter le "Cabildo" qui était comme dans toute ville coloniale espagnole, le siège de l'administration et du gouvernement et d'édifier aussi le premier hôpital.

Bien que le village prenait de l'ampleur, le principal problème était les attaques incessantes des aborigènes « chaqueños ». Pire que les attaques, en 1692, un terrible séisme détruit la moitié de la ville. Il faut alors tout reconstruire, on en profite pour monter, sur le Río Mojotoro, le fort de Cobos qui était censé défendre justement les descentes des "indiens".

Pourtant, à la fin du XVIIIème siècle, une nouvelle charge des chaqueños réussi à transformer en cendre le fort. Déjà 2 siècles de lutte entre les espagnols et les aborigènes sans pour autant montrer clairement la suprématie d'une des deux forces en présence.

En 1782, Salta est déclarée "Capital de la Gobernación Intendencia de Salta del Tucumán", En clair : 1782 est donc une date importante, c'est l'année de la création de la province, car la ville de Salta se détache administrativement de la ville de Tucumán. La province est née.

 

Photo ci-dessus : La Calle Alberdi juste à l'angle de la calle Caseros. Photo du haut en 1910.

Photo ci-dessous : Le même bâtiment juste à l'angle à droite apparaît aussi sur la seconde photo datant de 1932. La "Casa Mooderna". On reconnait le balcon. Cette rue Alberdi sur cette partie deviendra piétonne dans le milieu des années 1970.

 

 

Apres l'indépendance du pays (1817), Salta garde son autonomie et continue avec son statut de provincia.

Il faut dire que pendant cette première partie du XIXème siècle, Salta est maintenant un centre commercial important, sur l'axe principal unissant les villes du Rio de la Plata et le Pérou.

En 1824, est fondé le premier journal mensuel : "La Revista Mensual".

Le 16 décembre 1856, devant la poussée démographique, on décide de créer une municipalité de Salta qui se chargera de gérer les affaires de la ville, en marge du gouvernement de la province qui lui se chargera uniquement du reste de la province.

En 1886 sort le premier quotidien "El Diario Popular".

En 20 ans, entre 1870 et 1890, la ville de Salta change totalement, elle se "modernise" et toute les nouvelles "technologies" tout comme les "nouveaux" services de l'époque s'installent en ville.

Pour celui qui vivait à Salta dans ces années là, j'imagine que le choc a du être important quant à ses habitudes et à sa manière de vivre. Imaginez : Le service télégraphique et téléphonique, les écoles gratuites, les banques nationales et provinciales avec des représentations de nombreuses banques étrangères, l'Hôpital Municipal gratuit, l'éclairage des rues au kérosène, et l'arrivée du train (Ferrocarril del Norte).... qui met Buenos Aires à 1 journée et demi de Salta, alors qu'il fallait par diligence compter dans les 2 semaines auparavant !

 

 

Photo ci-dessous : Le café "Time" sur la Plaza 9 de Julio. Photo Petit Hergé. Juillet 2014.

 

 

 

Photo ci-dessous : Le Palacio Legisaltivo à Salta. Photo Petit Hergé. Juillet 2014.

 

 

Pile : Le Salta touristique :

 

 

Ancienne ville, une des plus anciennes du pays, il y a donc quelques vieux murs qui ont été épargnés par les séismes et par les coups de masse.

Ne croyez pas que ce fut dans les dernières années que le patrimoine fut le plus mal conservé par l’homme mais plutôt à  l’époque où on voulait moderniser la ville et la faire progresser pour offrir à ses  habitants toutes les nouvelles techniques et découvertes venues d’Europe, je parle de la période 1880-1930.

Quelques édifices furent sauvés comme le Cabildo, d’autres ont définitivement disparu comme la Casa Amarilla (la première maison à étage de l’époque coloniale) ou l’Eglise des Jésuites.

Bref, on a encore de beaux restes de vielles pierres dans le centre de la ville.

Il y a aussi les endroits où la population vaque quotidiennement ou le weekend, comme le Marché San Miguel, ou la calle Balcarce, que l’on nomme plus souvent maintenant le Paseo Balcarce, puisque les samedis et dimanches, la rue est fermée à la circulation pour pouvoir donner de l’espace aux vendeurs de tous poils (artisanats, gastronomies, artistes, etc…).

Le Parc San Martin est aussi le haut lieu ou on vient s’y promener en famille dès le vendredi après midi et durant toute la fin de semaine.

Sans oublier le Cerro Bernardo, rendez vous des promeneurs mais aussi des sportifs qui le défient tous les weekends en grimpant en bicyclettes ou simplement en marathon à pied.

 

Je vous invite à lire l'article concernant ce qu'il y a A visiter dans la ville de Salta

 

 

Photo ci-dessous : Ramassage du tabac à Salta.

 

 

Face : Le Salta réel :

 

 

Principaux problèmes, démographie conjuguée au chômage.

La province de Salta est pauvre et on le ressent aussi dans sa capitale.

En mars 2014, a été publié le taux PMB (Pobreza Multidimensional) qui est une étude publié (par l’Instituto de Estudios Laborales y del Desarrollo Económico (Ielde) de la UNSa) tous les ans et qui calcule minutieusement un taux en prenant en compte 4 variables qui sont : Habitat, santé, travail et environnement.

Le PMB de la province de Salta arrive à 28,6 % qui le plus mauvais taux de toute l’Argentine.

D’autres provinces pauvres comme Chaco (24%), Formosa (22%), Tucumán (21%) et Santiago del Estero (20%) font mieux que Salta.

Pour info, les provinces les plus riches ont un taux inférieurs à 5% comme la ville de Buenos Aires (la plus riche), Terre de Feu, Santa Cruz, La Pampa, Chubut, Neuquén et San Luis.

25 % de l’habitat de la province n’a pas de cuisine ou de salle de bain propre.

16 % des foyers n’ont pas d’eau potable.

5% des foyers ont les sols de leur habitat en terre battu.

Pour l’INDEC (chiffres officiels du gouvernement) pour l’année 2012, Salta était la deuxième province la plus pauvre.

Le principal problème des Salteños de Salta Capital est le manque de travail.

C’est leur principale préoccupation, suivie par l’insécurité et l’inflation (chiffres de mars 2013). La frange des 18-24 ans est la plus menacée par le manque d’emplois (ils ont 3 fois moins de chance d’en rencontrer que leurs aînés) (mars 2014).

D’après chiffres officiels (de l’INDEC de mai 2013) qui sont souvent maquillés par le gouvernement, la ville de Salta est le deuxième pôle urbain où on enregistre le plus de chômage dans toute l’Argentine (le premier étant la banlieue de Cordoba).

En 2021, 42,3 % des Salteños sont sous le seuil de pauvreté. 

 

Photo ci-dessous : Au sud de Salta, le quartier de Villa Juan Urtubey. Les villas (Bidonvilles) entourent maintenant une bonne partie de la ville.

 

Photo ci-dessous : Coupe de la canne à sucre.

 

 

Peu d'industries et explosion démographique

 

 

Il manque une véritable industrie forte à Salta.

Pas assez d’entreprises de transformation. L’emploi existe dans les services et le commerce (très peu de postes), mais surtout dans le secteur primaire. Industrie agricole (tabac, pamplemousse, agrumes, sucre, soja), ou forestière des plaines centrales de la province et du nord est.

Pour l’élevage existant, il est concentré dans les plaines de l’est de la province.

Il y a pourtant des gisements de pétrole, de gaz (surtout nord-est), mais insuffisant pour générer le nombre d’emplois nécessaires.

Le tourisme s’est bien entendu développé depuis le milieu des années 90 mais ne suffit pas à résorber seul le chômage.

Autre problème (qui en devient un), c’est la hausse démographique de la province et de la ville de Salta.   630.000 habitants en 2020, 554.000 en 2010 pour seulement 260.000 en 1980 et 117.000 en 1960. La population  de la ville a doublé en 30 ans et a quadruplé en 50 ans !

Il y a d’une part un taux de natalité élevé, mais aussi une concentration de la population sur la ville de Salta.

Les autres départements de la province se dépeuplent ou suivent une croissance modérée par le départ de ses habitants vers la ville de Salta.

Ce qui donne une explosion de l’urbanisation de la ville de Salta surtout en périphérie vers le sud (Barrio Solidaridad) vers l’ouest (Grandbourg, Atocha), vers le nord (Ciudad del Milagro).

Salta est aujourd’hui entouré par une ceinture de bidonvilles, ou de villas précaires (comme on dit humblement).

Le manque de travail et d’entrée d’argent dans les familles n’arrangent rien dans ces quartiers qui restent pour la plupart miséreux.

Officiellement 19 % des salteños étaient pauvres en 2010. Ce chiffre est passé a plus de 42% en 2021. 

Voir : Article Quotidien El Tribuno de Salta

 

 

Photo ci-dessous : Le couvent San Bernardo de Salta. Photo Petit Hergé. Juillet 2014.

 

Conseils du Petit Hergé : 

 

Pour ceux qui ont du temps pour le NOA : (C'est à dire un mois).

Commencez la découverte du NOA à Tucuman. Vous y louerez une voiture que vous y rendrez un mois plus tard. Trois grosses provinces à découvrir Tucuman, Salta et Jujuy.

La ville de Salta sera surement l’élément clef et sera placé au milieu de votre periple, comme il faut au moins 3 jours et 4 nuits pour la découvrir, ça vous permettra de souffler un peu et de vous débarrasser de la poussière de la route tout en retrouvant un peu les lumières de la ville et sa vie nocturne.

Vous serez certainement fatigués de votre première partie du circuit donc vous y soufflerez un peu. Restez donc dans la ville de Salta 3 jours et 4 nuits.

 

Pour ceux qui ont moyennement du temps pour le NOA : (c'est à dire 20 jours).

Vous pouvez toujours commencer par Tucuman, vos étapes seront plus courtes et vous devrez déjà surement faire impasses sur de nombreux petits villages.

Louez et rendez votre voiture à Tucuman. Pour la ville de Salta gardez tout de même 3 nuits et donc 2 jours pleins.

 

Pour ceux qui ont très peu de temps pour le NOA : (C'est à dire 10 jours)

Allez directement à Salta en avion (oubliez le bus, c'est déjà plus de 48 heures aller-retour), vous y louerez une voiture pour votre circuit et vous la laisserez ensuite sur place.

Faites à la fois impasse sur la province de Tucuman, sur les alentours de Salta et sur le nord et l'Est de la province.

Uniquement boucle sud (Cafayate et Cachi) et boucle nord dans la province de Jujuy.

Pour gagnez du temps, uniquement deux nuits à Salta à votre arrivée, pour avoir tout de même une journée entière en ville. Et au moins une dernière nuit à Salta au retour de votre circuit. 

 

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser en commentaires, ou par mail à petitherge@hotmail.com.

Si cela vous intéresse, sachez que j'organise des circuits à la carte comme guide. 

 

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