San Antonio de los Cobres (Salta)
26 janv. 2022Dernière Mise à jour : 26 janvier 2022 #Province de Salta.
San Antonio de los Cobres (Salta)
San Antonio de Los Cobres est un ancien village, peuplé par seulement 5.000 habitants, situé sur les hauts plateaux de l'ouest de la province à 163 km de Salta.
Nous sommes en pleine "Puna salteña", à 3.748 m d'altitude, alors méfiez vous du soleil, même en hiver !
Jusqu’en 1943, San Antonio de los Cobres était la capitale du Territoire de Los Andes qui a été découpé et rattaché ensuite à différentes provinces. La partie de San Antonio a donc à cette date rejoint la province de Salta.
Le village en lui-même n’as pas grande importance et de plus ne cache pas de « trésors » touristiques particuliers. Il est devenu connu pour la simple et unique raison que le train des nuages provenant de Salta relie sa gare au viaduc de La Polvorilla (construit entre 1930 et 1932) qui est le pont supportant une voie ferrée le plus élevé du monde, puisqu’il est placé à 4.182 m exactement. Il a une hauteur de 64m et une longueur de 238m.
Autre intérêt, le village est le centre de passage de nombreuses routes (toute de ripio) et dernier centre urbain (penser à l'essence) avant de traverser des déserts pour aller vers le nord par la RN 40, vers las Salinas Grandes par la RP 79 et aussi pour passer vers le Chili par la RN 51
Un peu d'histoire :
Il est difficile aujourd’hui de connaître avec exactitude les circonstances de la fondation de ce village, mais il est probable qu’au XVIIème siècle plusieurs groupes d’Atacameños (de Atacama) vinrent trouver ici refuge contre l’avancée espagnole.
Pour ce qui est du nom même du village, deux versions circulent :
L’une indique que des « cuicos » au XIXème siècle arrivèrent dans la région pour chercher de l’or et profitèrent de leur passage pour vouloir voler l’image de San Antonio qui était conservé dans l’estancia de Martín Grande toute proche de ce lieu.
Une autre version indique que des jésuites qui exploitaient le cuivre à l’époque coloniale possédaient une image de San Antonio. Lorsqu’ils furent expulsés des colonies espagnoles, l’image resta sur place et les indiens la récupérèrent et fondèrent un village portant son nom.
Le village a seulement un peu plus d'un siècle d’existence légale, puisqu’il faut attendre le 10 janvier 1900 pour Buenos Aires officialise cette localité et lui donne en même temps le titre de capitale du « Territorio Nacional de Los Andes ».
En 1943, le Territorio est découpé et reparti aux provinces de Salta, Jujuy et Catamarca. San Antonio perd alors son titre de capitale mais acquiert celui de « cabecera » du departamento de los Andes.
Photo ci-dessous : (cliquez pour agrandir) San Antonio de los Cobres.
Le village de San Antonio :
Le village se distribue sur deux longues rues goudronnées où les maisons blanches de plein pied s’étalent. Les ouvertures sont étroites pour empêcher les vents souvent présents d’entrer dans les habitations et pour y tempérer l’amplitude thermique importante entre la journée et la nuit. On peut avoir +40ºC la journée et -20º la nuit, de plus à plus de 3.700m d'altitude, la réverbération et les UV sont telles qu'il vaut mieux se protéger du soleil.
Pour s’y rendre, la RN 51 au départ de Salta était en partie goudronnée en 2007, sur les 163 Km de route, il restait encore une bonne soixantaine en « ripio », mais au fil des années la terre laissa la place au goudron, et au rythme de 5 à 8 km. de chantier chaque année, la route entre Salta et San Antonio de los Cobres fut totalement goudronnée à la fin des années 2010. Ce qui a changé la donne pour pouvoir faire plus rapidement un aller retour dans la journée !
Aujourd'hui (2022) le goudron s'achève à San Antonio de los Cobres, toutes les autres routes en partant sont encore en ripio.
Le secteur est hautement sismique, dernier tremblement de terre important, le 27 février 2010. (6,1 sur l’échelle de Richter)
A voir et à visiter à San Antonio de los Cobres :
J'ai méchamment envie de dire qu'il n'y a qu'une seule chose à voir à San Antonio de los Cobres : Le Viaducto La Polvorilla, mais c'est occulter l'attrait des paysages et des horizons totalement dépaysant pour les citadins que nous sommes.
Le train des nuages :
La ligne de chemin de fer, depuis le 20 février 1948, passait à San Antonio de los Cobres provenant de Salta, pour ensuite rejoindre le Chili au poste frontière de Socompa.
Comme le train y faisait régulièrement une halte, les habitants comprirent qu’ils pouvaient en tirer un bénéfice en vendant leur production locale artisanale sur le quai de la gare.
La ligne fut peu à peu abandonnée pour ne l’utiliser qu’à des fins touristiques et prit le nom dans les années 60 de « Tren de las Nubes ».
En juillet 2005, le ministère de la « producción » de la province de Salta suspend le train de manière préventif après un « desperfecto ». En réalité le train mais aussi la voie n’étaient plus en état depuis de nombreuses années car très mal entretenu. La province avait repoussé cette décision depuis fort longtemps, mais ce train apportait de nombreuses devises à la province ainsi qu’aux sociétés privées qui en avaient l’exploitation…alors bien sur….on continuait à vendre des billets aux touristes, en espérant que le pire ne se produise jamais.
Le pire ne s’est jamais produit mais en 2005 un train avec des centaines de touristes s’est retrouvé bloqué à 4.000m (la loco refusait de repartir) et les secours n’arrivèrent que vers 3h du matin. Plus de peur que de mal, quelques engelures mais rien de grave, en tout cas fallait il voir cela comme un avertissement ?
La province a saisit le divin message et à suspendu la concession aux sociétés chargées d’exploiter la ligne. A nouveau en octobre 2007, quelques trains ont circulé, mais il a fallut se rendre à l’évidence qu’un coup de peinture sur la locomotive, que quelques aménagements dans les wagons et que quelques traverses changées ne suffisaient pas à rendre le service apte à devenir sans risque !
Depuis (2022) le service est extrêmement réduit puisque le train ne part plus de Salta mais de la gare de San Antonio de los Cobres pour unir le viaduc situé à 20 km à l'ouest.
A voir aussi au village, L'église de San Antonio de Padua, toute simple, blanche et vraisemblablement une des plus anciennes constructions, puisqu'elle date de la première moitié du XIXème siècle.
Comme dans toute la Puna et les vallées du NOA, la fête de la Pachamama se fête ici aussi en août !
A voir aussi dans les alentours :
- A voir avant tout le viaduc de la Polvorilla, plein ouest par rapport à San Antonio de los Cobres en continuant la route de "ripio" à 14 km du centre du village.
Puis prendre un chemin de terre sur la gauche sur 10 km.
- Les ruines de Santa Rosa de Tastil, sur la RN51 à 61 Km à l'est de S.A. de Cobres. (à mi chemin entre Salta et San Antonio de los Cobres). Il y aussi un musée.
Les conseils du Petit Hergé :
Depuis le goudronnage, la RN51 est très roulante entre Salta et S.A de los Cobres, ensuite une fois S.A de los Cobres passée, la RN51 commence à être plus pénible vers le paso de Sico. Attention faites le plein à SA de los Cobres, ensuite plus rien jusqu'à San Pedro de Atacama si vous poursuivez vers le Chili.
La RN40 vers le nord vers Salinas Grandes et vers la RN52 en partant de S.A. de Cobres est maintenant praticable. Des travaux d'élargissement ont eu lieu en 2007 et on s'ensable bien moins qu'autrefois.
Par contre La RN40 est fortement déconseillée vers le sud, pour rejoindre la Poma (uniquement en 4x4). Plusieurs passages à guet, la route atteint aussi les 5.000 m donc le moteur peut avoir des ratés et respirer à ces hauteurs n'est pas facile. Donc le tronçon de RN40 entre la RN51 et le village de la Poma est à oublier.
Enfin pour ceux qui pensent passer de Salta vers Atacama, il est bien plus agréable (car goudronnée sur toute sa longueur) de prendre la RN 52 par Jujuy, Pumamarca, Susques et el paso de Jama.
L'hébergement est assez rudimentaire à S.A. de los Cobres, mais il est possible. Si vous devez passer la frontière c'est la dernière possibilité de passer une nuit au chaud (ou au frais) !
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