Chili : Coup d'état du 11 septembre 1973
11 sept. 2008Mise à jour : 11 septembre 2008.
Une politique économique catastrophique : Il est certain que ce virement économique "inquiète" au plus haut point le milieu chilien des affaires ainsi que les intérêts étrangers investis dans le pays. De plus le gouvernement nord américain dirigé alors par Nixon, qui a soutenu financièrement la campagne de Jorge Alessandri Rodriguez est pour le moins "méfiant" vis à vis d'Allende affichant ses sympathies pour Fidel Castro et ses idéaux. Apres les premiers mois euphoriques de son gouvernement : augmentation de la consommation, approbation de la majorités des chiliens quant à son action politique, et même augmentation du PIB de 8% entre fin 70 et le milieu de 71; le déficit de la Nation aidant, les économistes eurent vite fait de reconnaître au deuxième semestre de 71, une décélération de l'économie et même le début d'une crise. On peut même admettre que dès fin 1971, certains produits de premières nécessités sont difficiles à trouver et tout un système parallèle de marché noir se met en place. Allende maintient cependant sa vision économique, reçoit Fidel Castro en visite officielle durant 3 semaines, alors que dans les rues retentissent les premiers "cacerolazos" (casserolades) de ménagères mécontentes. |
Le début de l'anarchie :
Durant cette période les plus modérés des alliés d'Allende le quittent pour rejoindre l'opposition de droite, comme la Démocratie Chrétienne. Les années 1971 et 1972 furent violentes. D'une part, les partis de droite essayèrent dans un premier temps de mettre à mal (par les voies législatives) toutes les tentatives d'étatisation des entreprises privées programmée, et d'autre part en réaction, les mouvements d'extrême gauche (MIR) prirent la décision de mener des actions violentes et poursuivre la lutte sur le modèle du Che Guevara et de s'éloigner d'Allende.
A cela, le groupe d’extrême droite « Patrie et Liberté » opta pour des actions dures et terroristes contre à la fois les mouvement d’extrême gauche et contre le pouvoir en place. Les manifestations de rue en faveur ou contre le gouvernement se succédaient et la rue remplaçait progressivement l’Assemblée Nationale.
A partir de fin 1972, le pays était devenu difficilement gouvernable, et surtout l’économie s’enfonçait avec chaque jour de nouvelles difficultés. L’inflation passa de 225% en 1972 à 606% en 1973. Malgré les augmentations des salaires, avec une telle inflation, le salaire réel des chiliens recula de -11% en 1972 et de -38% en 1973.
En mars 1973, les élections législatives approchent et Allende essaye de mettre de l’eau dans son vin pour pouvoir de nouveau faire coalition avec la Démocratie Chrétienne mais il est déjà trop tard pour pouvoir récupérer à la fois une nouvelle crédibilité et mettre en place une nouvelle politique. La situation est alors devenue incontrôlable, tout le monde se doute que le pays est soit au bord d’une guerre civile ou d’un coup d’état. On comprend mieux alors comme il est facile à la CIA de convaincre (sans trop pousser) une partie de l’armée chilienne à se soulever pour mettre fin au gouvernement d’Allende. En ce mois de septembre 1973, la très grosse partie de la population chilienne n’approuve plus du tout ni la politique du gouvernement ni même l’homme Allende. Il faudra donc comprendre qu’en cette journée du 11 septembre 1973, lorsque l’armée sort dans la rue, elle ne rencontrera que très peu de résistance ci ce n’est qu’autour du Palais de la Moneda.
Comme on dit : On sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce que l’on gagne !
Il est certain que si le peuple chilien avait pu se douter que cette « libération » d’une politique marxiste d’Allende allait aboutir sur 25 ans de totalitarisme d’extrême droite de Pinochet, il aurait en cette journée du 11 septembre 1973 empêché les tanks d’atteindre la Moneda.
Le 11 septembre 1973 :
Depuis la veille le 10 septembre, des unités militaires se déplacent dans le pays.
Le 11 à 6h00 du matin la ville de Valparaiso est prise.
A 7h15, Allende dans sa voiture se réfugie dans le palais de la Moneda
A 10h00, les forces militaires cernent le Palais.
A 10h15 Allende donne son dernier discours à la radio.
A 10h30, les militaires ouvrent le feu
Certains gardes du Palais se rendent aux militaires juste après la première attaque.
On donne jusqu'à 11h00 un ultimatum au président Allende pour qu’il se rende.
A 11h50 c’est l’attaque contre le Palais
A 14h30 Allende accepte de se rendre
Les militaires entrent alors dans le bâtiment et découvre le corps d’Allende (la thèse officielle est toujours celle du suicide)
Il est 16h, on sort le corp d'Allende de la Moneda.
A 18h00 les derniers combats cessent à Santiago de Chile.
Fin de la journée du 11 septembre 1973, début d'une nouvelle tragédie qui va durer 25 ans.
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