Tout ce qu'il faut savoir pour se déplacer à Buenos Aires
25 août 2024Mise à jour : 6ème édition (25 août 2024).
Editions antérieures : août 2016/ avril 2014 / mai 2011 / juin 2009 / janvier 2007
Tout ce qu'il faut savoir pour se déplacer à Buenos Aires
Vous voilà maintenant à Buenos Aires en centre-ville. Et d'autres questions vous assaillent …. Il faut dire que la ville est grande et il y a tant à faire et à voir !
Voici ci-dessous les questions les plus souvent posées. Mais rassurez-vous, vous n'êtes pas perdus !
N'hésitez pas à me contacter si vous désirez me poser directement une question, vous pouvez le faire par un commentaire sous cet article, en m'envoyant un mail à petitherge@hotmail.com ou alors en me contactant par FB à https://www.facebook.com/petit.herge
Je vous conseille de lire ces 5 articles (si ce n'est pas déjà fait) avant de lire celui-ci :
- Tout ce qu'il faut savoir avant de partir. Partie 1/5. Concernant l'avion, le passeport, les visas et la douane.
- Tout ce qu'il faut savoir avant de partir. Partie 2/5. Concernant l'argent, les retraits, les retraits, et les différents taux de change.
- Tout ce qu'il faut savoir avant de partir. Partie 3/5. Concernant les déplacements dans le pays, bus inter-villes, avion, location de voiture et train grande ligne.
- Tout ce qu'il faut savoir avant de partir. Partie 4/5. Concernant la santé, la tension électrique, le climat et les saisons, l'heure, ce qu'il a à mettre dans sa valise et la sécurité.
- Tout ce qu'il faut savoir en arrivant à l'aéroport d'Ezeiza. Passage de la douane, formalités, Ezeiza ou Aeroparque, change, vols internes et transferts.
Comment se déplacer à Buenos Aires :
A pied, en bus, en métro, en taxi, en train de banlieue.
- A pied :
C’est certainement le meilleur moyen de connaitre une petite ville, mais voilà, Buenos Aires est grande (203 km2 soit 3 fois le « 75 » intra-muros). Donc en fonction de votre lieu de logement, commencez tout naturellement à découvrir déjà votre quartier.
Si vous logez dans le centre (ce que je préconise pour des courts séjours), vous pourrez déjà découvrir avec une bonne paire de chaussures les quartiers de San Telmo, Montserrat, San Nicolas, Retiro, Balvanera et de Recoleta.
N’oubliez surtout pas d’entrer dans les immeubles et d’aller chercher ce qu’il y au fond des parcelles. Ce n’est pas en longeant les façades que vous apprécierez vraiment la ville. Donc même si vous n’aimez pas les musées, allez tout de même vous perdre dans les vieux bars, restos, galeries, espaces culturels et monuments nationaux. Ces 6 quartiers sont ceux qui les regroupent presque tous.
Une fois ces 6 quartiers découverts pour aborder les autres, vous serez alors amenés à employer les transports urbains ou les taxis.
Si vous logez à Palermo, ce quartier est tant vaste qu’il abrite la même population que Bordeaux sur plus de 15 km2, c’est à dire que vous pourrez peut-être passer vos 2 premiers jours sans sortir du quartier, ensuite pour vous rendre dans le centre il faudra aussi employer les transports urbains ou le taxi.
Pour aller découvrir les autres quartiers "touristiquement" intéressant comme La Boca, Almagro, Caballito, Belgrano, Villa Crespo, Boedo, Parque Chacabuco, Flores, Chacarita, Colegiales et Nuñez vous serez dépendant des transports.
Attention au “syndrome du Français” : Syndrome développé presque exclusivement par les Français (très peu chez les autres) à vouloir absolument par tout temps parcourir entre 15 et 20 km par jour en ville. On peut penser que ce syndrome est dû à une envie de faire passer son stress dans une boulimie de marche à pied mais qui développe l’apparition d’ampoules aux pieds, l’apparition de crampes et d’apporter une extrême fatigue dans les 48 heures.
Ce n’est pas parce que vous marchez 20 km que vous profitez plus de la ville qu’une autre personne n’en parcourant que 5. Bien au contraire si vous n’avez parcouru que 5 km en une journée cela signifie que vous vous êtes arrêtés de très nombreuses fois à l’intérieur de lieux pour les découvrir. Faire un défilé de façades à 5km/h pendant des heures ne vous apprend rien ! La ville aura tout de façon, raison de vous ! (Par exemple, axe de l’avenida Santa Fe et Cabildo = 12 km, un petit aller-retour vous fera parcourir 24 km avec des boutiques de chaque côté sur ses 110 blocs)
Buenos Aires se visite en flânant, pas en sprintant !
- En bus ("Colectivo") :
Un article complet existe sur les "colectivos" de Buenos Aires : Tout ce qu'il faut savoir sur les bus urbains de Buenos Aires.
336 lignes de bus, toutes indépendantes, un vrai casse-tête pour les comprendre, puisque les terminus sont placés dans des coins de ville connus des seuls porteños et les lignes sont souvent tortueuses….
Bref, pratique mais seulement après plusieurs jours (pour ne pas dire plusieurs semaines) d'acclimatation et avec des points de repère déjà bien fixés en tête.
Pour vous renseigner, demandez toujours à un kiosquero (Celui qui vend les journaux ou les cigarettes) ils ont la carte des lignes dans la tête. Ou alors achetez le "Guia T" ou le « Filcar », toujours dans le même kiosque à journaux, la bible des guides des rues et des bus de Buenos Aires et de sa banlieue.
Il y aussi de nombreux sites web qui vous mâchent le travail et vous guide en clin d’œil sur la meilleure ligne à emprunter pour vous rendre à votre destination.
Quand vous montiez dans un bus en 2006, vous annonciez au conducteur "ochenta" soit 0,80 ARS et lanciez les pièces dans la machine pour avoir un ticket. En 2009, il fallait crier 1,20 ARS.
En 2014 c'était 2,50 ARS pour le billet minimum c'est à dire intramuros avant de passer le périf ! On payait soit avec des pièces de monnaie ou alors avec la carte "SUBE" toute récente.
En 2016, c'était 6,25 ARS le trajet, et les pièces n’était pratiquement plus utilisées, remplacées par l’omnipotente "SUBE" !
En 2024, c’est maintenant minimum 371 ARS pour parcourir 3 km….
- En métro ("Subte") :
Un article complet existe sur le métro : Tout ce qu'il faut savoir sur le métro de Buenos Aires.
Le "Subte" est très pratique pour se déplacer dans le centre de la ville. Par contre il ne dessert pas tous les autres quartiers, ou uniquement en partie. Pour celui qui ne reste que 2 ou 3 jours à Buenos Aires, le métro lui sera suffisant puisqu'il ne sortira pas du centre, par contre pour celui qui reste 1 semaine ou plus, il devra souvent se déplacer en bus ou en taxi s'il veut connaitre autre chose que les quartiers centraux ou "touristiques".
Le réseau appartient et est géré par la société « Subterráneos de Buenos Aires » dont la ville est propriétaire. Il est constitué de 6 lignes et d’une ligne de « pre-metro » qui est en fait une ligne de tramway.
Cliquez sur le plan du métro pour agrandir.
Les 6 lignes portent chacune une lettre (A,B,C,D,E et H), H étant la dernière à être ouverte en 2007 et qui s’est allongée jusqu’en 2018. D’autres lignes sont à l’étude.
Le Subte fonctionne de 5h30 à 23h30 en semaine, le samedi de 06h à minuit et de 8h00 à 22h30 le dimanche. Attention : la ligne D ferme 30 mn en semaine, 1 heure le samedi et 1h30 les dimanche et jours fériés avant que les autres lignes.
Utilisez la carte « SUBTE » pour avoir accès au métro, chaque voyage coûte aux environs de 0,43 euro au taux parallèle (650 ars en août 2024).
Seuls 21 des 48 quartiers que comprend la ville sont desservis en partie ou en totalité par le métro en 2024.
Cette liste peut vous servir si vous cherchez à vous loger en hôtel ou Airbnb près d’une station :
Très bien desservi (une station entre 0 et 400 m de votre logt) dans les quartiers d‘Almagro, Balvanera, Constitución, Montserrat, Retiro, San Nicolas, San Cristobal.
Moyennement bien desservi (une station entre 0 et 1000 m de votre logt) : Boedo, Caballito, Chacarita, Colegiales, Flores, Parque Chas, Parque Chacabuco, Parque Patricios, Recoleta, Villa Crespo, Villa Ortuzar.
Mal desservi (une station entre 0 et 2000 m de votre logt) : Belgrano, Palermo, Villa Urquiza.
Par contre, le métro ne dessert pas : La Boca ou San Telmo.
Photo : Intérieur d'une rame de la ligne D du métro de Buenos Aires. Ce sont des rames de l'ancien métro de Tokio, de la ligne Marunouchi.
- En taxi :
Impossible d'y échapper, il y en a partout (les noirs et jaunes) dans les rues de Buenos Aires, (chiffre officiel : 38.500 taxis uniquement à Buenos Aires intra-muros, sans compter la banlieue), certains couloirs d'avenues leurs sont réservés. Dans une partie du micro-centro, les jours ouvrables entre 11 et 16h, seuls les taxis sont autorisés à y circuler.
Bref, c'est le complément indispensable à celui qui utilise le métro qui veut se rendre dans un quartier qui ne le dessert pas. Pour celui qui sort le soir et qui n'a pas encore compris le système des bus. Tôt ou tard, vous devrez passer par le taxi. Plus populaire que celui de Paris, car moins cher.
Parlons de prix :
Le tarif se compose de la prise en charge de passager ("bajada de bandera") lorsqu'il monte, et de l'unité (« la ficha »), une savante moyenne entre distance et temps de parcours.
La bajada équivaut toujours à 10 fois la ficha.
L’augmentation en pesos de la course se poursuit en fonction de la dépréciation du peso, en général tous les 3 mois. C’est pour cela que je vous donnerai toujours les prix en euros au taux parallèle, plutôt qu’en pesos.
En 2024 (août), la prise en charge est de 0,85 Euro et la « ficha » est donc de 10 fois moins soit 0,085 Euro pour parcourir 200 m ou par minute à l’arrêt.
Il existe un tarif nocturne uniquement applicable de 22h à 06h majoré de +20%.
Pour les bagages (important car beaucoup d’arnaque dessus) : Vous avez le droit à avoir gratuitement un bagage de taille maximale de 0,90 x 0,40 x 0,30. (un peu plus que sac cabine 0,56 x 0,45 x 0,25). A chaque bagage supplémentaire (ou dépassant la taille), le taxista a le droit de vous demander l’équivalent de « 5 fichas » soit donc 0,43 euro.
Une seule destination à l’aller ou au retour sort de ces règles, cela concerne l’aéroport d’Ezeiza. Dans les deux sens mettez vous d’accord avec le chauffeur avant de monter dans son véhicule. Le prix devra prendre en compte, les bagages bien sûr, mais aussi les péages. En août 2024 comptez 30 euros maximum dans les deux sens (en général un peu moins cher dans le sens Buenos Aires – Ezeiza).
Pour une liaison de jour entre la Plaza de Mayo et Recoleta comptez 3 euros (2,5 km) au taux parallèle, par contre si vous partez de Plaza de Mayo pour aller à Palermo (Plaza Italia) comptez un peu plus 5 euros (10 km). Pour aller de La Boca au quartier de Belgrano (Barrio Chino) comptez 8 euros (14 km) et une bonne heure de taxi. Bien entendu ces durées et ces tarifs se comprennent dans une circulation fluide. Sinon ça peut vite prendre le double en temps et en argent !
C’est aussi pour cela que le taxi est à déconseiller aux heures de pointe, il faut alors privilégier le métro.
En trains de banlieue :
Dans les années 90-2000, on avait l’impression de faire un retour dans le passé à bord de rames totalement vétustes. Il faut dire que comme la majorité des lignes desservaient des banlieues lointaines et miséreuses, il n’y avait aucune envie pressante de changer le matériel roulant, ni même les infrastructures.
Dans les premiers articles que j’avais publié en 2007, je recommandais même d’éviter à tout prix les heures de pointe puisqu’à l’époque bon nombre d’usagers s’accrochaient aux marches extérieures des wagons toutes portes ouvertes ! (Style Inde ou Bangladesh).
20 ans sont passés par là, et il faut reconnaître que le retard a été rattrapé en partie à la fois dans les gares, les trains et dans les us et coutumes ! Je ne vais pas vous faire ici le panorama de toutes les améliorations ligne par ligne des bénéfices du modernisme, mais en un mot vous pouvez aujourd’hui prendre un train sans risquer votre vie.
A ce sujet, il fallut tout de même que de nombreux accidents surviennent (comme celui de la gare de Once le 22 février 2012 qui emporta 55 vies) pour qu’on fasse enfin justice avec des procès pour dénoncer les manquements, faire tomber quelques têtes responsables et envoyer certains en prison (dont l’ancien président de la compagnie de train TBA).
Si en 2012 il y avait déjà eu de très nombreuses améliorations dans les réseaux de chemins de fer de l’agglomération, l’accident prouva que ce n’était pas encore suffisant !
TBA et les lignes privées n’existent plus, toutes les lignes entre 2014 et 2015 sont passées sous le contrôle de « Trenes Argentinos Operaciones » (qui appartient à l’état) qui est l’opérateur de la majorité des lignes de l’agglomération. En 2024, ça va donc mieux !
Dans les faits, si vous passez quelques mois à Buenos Aires (étudiant, stagiaire et Pvtiste) vous devrez forcement prendre le train. Si vous n’êtes qu’un simple touriste, et que vous habitez loin du centre (Palermo, Belgrano, Nuñez, Flores ….) les lignes de banlieue ont des stations intra muros, et bien plus rapide que le métro. Une sorte de RER. Et si en plus vous profitez de vos quelques jours pour aller à Tigre, La Plata ou profiter de la banlieue nord (San Isidro), le train est quand même le transport le plus rapide.
Évitez les horaires de pointe (7h-9h) et (17h-20h) en semaine. Dès que la nuit tombe (18h en hiver, 20h en été) évitez absolument les trains par sécurité.
Le système de paiement se fait tout comme le métro et le bus par la carte SUBE.
Pour plus de lisibilité, on a gardé l’habitude de parler des lignes (non pas, par le terminus de départ, comme on le fait à Paris, Gare de Lyon, St Lazare…) mais en gardant les noms des anciennes compagnies privées (líneas Sarmiento, Roca, Mitre, San Martín, Belgrano Sur, Belgrano Norte, Urquiza et Tren de la Costa).
Depuis le regroupement de toutes les lignes sous le contrôle de Trenes Argentinos, le système de tarification s’est simplifié et surtout uniformisé. Il y a comme à Paris des zones. Plus vous vous éloignez de Buenos Aires, plus vous parcourez de km et plus c’est cher. 3 zones existent en banlieue « Area metropolitana » (la 1, 2 et la 3), qu’on nomme « Sección ». Certaines lignes vont à la campagne, jusqu’à plus de 100 km de Buenos Aires « media distancia », il existe pour cela d’autres sections de la 4 à la 7.
Pour ceux qui ont la carte SUBE sans enregistrement (le cas des touristes, car pour l’enregistrer il faut un DNI), vous paierez en suivant le taux parallèle, l'équivalent pour les 3 « secciones », 0,27 ; 0,35 ou 0,43 euro. Par exemple pour Tigre le prix est de 0,43 euro. (2024). Pour les media distancia ça peut atteindre au maximum 1,20 euro.
Vous savez (presque) tout, vous pouvez prendre le train !
Les conseils du petit Hergé :
J'ai essayé d’être à la fois précis et général, mais l'article s'est allongé au fil des années et des ajouts. En tout cas, si vous en êtes arrivé ici par votre lecture, Bravo !
Vous aurez compris qu'en fonction des distances, vous devez parcourir la ville par des moyens de locomotion différents.
Si c'est loin même en intra-muros, optez pour le train, ensuite privilégiez le métro s'il se rend dans le quartier qui vous intéresse, enfin si le bus est le plus direct (mais pas forcement le plus rapide) alors prenez le.
La marche sera uniquement réservé à terminer votre trajet ou alors en mode découverte à flâner dans un endroit.
Quant au taxi, ne le choisissez pas pour le centre, vous perdrez du temps, prenez le soit en complément à partir de la sortie d'une station de métro, ou alors en soirée par sécurité, ou alors par fatigue en fin de journée ! ;-)
Vous avez surement remarqué que je n'ai pas parlé des plateformes Uber et autres. Je l'ai fait en toute conscience et j'assume parfaitement le fait, les taxis à Buenos Aires n’étant vraiment pas cher pour se rendre d'un quartier à l'autre (quelques euros), il valait mieux les privilégier au profit d'une plateforme installée à San Francisco qui profite de la misère de certains en les exploitant en "associés" sans aucune couverture sociale, sans contrat de travail et sans retraite.
Sur ce, comme toujours, vous pouvez poster vos questions, ou vos humeurs en commentaires ci dessous, ou alors me les envoyer directement à mon mail : petitherge@hotmail.com ou sur ma page FB : www.facebook.com/petit.herge
A bientôt !