Mise à jour : 24 juin 2020. #BuenosAires

 

8 - Palermo Viejo et Soho

 

Le secteur certainement le plus connu des touristes car figurant dans tous les guides touristiques. Cette partie du quartier de Palermo fut pendant longtemps synonyme de sorties nocturnes et d'une certaine idée de la Dolce Vita un peu bobo pour certains.

On mélange souvent les deux appellations.

En fait "Palermo Viejo" est le premier secteur à s'être développé à partir de la Plaza Serrano (Ou Cortazar) au début des années 90, alors que "Palermo Soho" vint dans un second temps vers 1998-1999 se développer à partir de la Plaza Palermo (ou Armenia).

Les deux places ont créé la fièvre de Palermo pour la movida qui aura duré presque 30 ans. 

Photo : En orange, Palermo Viejo et Soho

Pour revenir à l'article sur : Les 22 secteurs de Palermo.

 

 

Photos ci-dessous : De nombreux magasins de vêtements aux façades multicolores, des tables en terrasses et des fresques aux angles de rues. (Photos 2018).

    

 

 

 

Il était une fois, Palermo Viejo...

 

Avant l’arrivée de la « movida », c’était un secteur assez ouvrier ou les petits ateliers de mécanique générale, carrossiers, peintres et électricité pour voiture pullulaient. Encore quelques irréductibles résistent en 2020 après avoir refusé de vendre leur atelier ou hangar à prix d’or dans les années 2000-2010.

Tout commence au début des années 90 sur la Plaza Cortazar (Avant 1994, nommée Plaza Serrano).

Le centre de cette place n’est pas encore pavée et les enfants de la zone se donnent à cœur joie sur le terre plein en terre battu à taper le ballon.

Il y avait quelques petits bars très modeste comme "El Taller" (ouvert en 1985) qui regroupait quelques artistes bohème en mal de notoriété (photo ci dessous).

Sur cette petite place ronde, figurait aussi le glacier “Il Giardino” qui fut transformé en bar “Crónico”. Et puis la plus célèbre des cantinas “La Placita” qui ferma en 2005.

Et puis, allez savoir pourquoi, d'autres bars ouvrent au début des années 90, puis énormément vers 1995-96 , … la place devient à la mode. Suivent les restaurants, les pubs, les bars à bières et la place devenant trop petite, ce sont les rues adjacentes telles que Serrano, Borges, Honduras, El Salvador qui sont transformées en pole gastronomique.

Le changement social est notable à la fin des années 90, en dix ans, la petite classe moyenne qui habitait dans les petites maisons, part et vend leurs propriétés une fortune pour être transformées en bars. Les ateliers mécaniques sont très recherchés car disposant de plus de surface et à chaque atelier qui ferme c’est un bar qui ouvre.


 

La jeunesse dorée porteña commence à y venir passer les soirées du jeudi, vendredi et samedi, la clientèle est alors très jeune 15 – 25 ans.

Il faut certainement attendre le début des années 2000 pour commencer à y voir des étrangers un peu plus âgés 25-35 ans.

 

C’est justement aussi dans ces années-là, que le centre se déplace peu à peu de la Plaza Serrano à la Plaza Palermo (Officiellement Plaza Inmigrantes de Armenia), on y ouvre des bars et des restaurants un peu plus haut de gamme pour une clientèle un peu plus exigeante, plus chic et plus âgée.

Ce nouveau secteur fut rapidement nommé Palermo Soho. (Pour bien le différencier du Palermo Viejo de la Plaza Cortazar).

Le premier lieu à la mode du secteur Soho c'est le resto "Janio" (voir photo ci-dessous) à l'intersection des calles Malabia et Costa Rica, le premier qui comprit que naissait un nouveau secteur en 1998. Au milieu des années 2000, presque toute la place sur 400 m de périmètre est occupée par des bars et restos.

 

On peut dire que l’époque d’or de Palermo Viejo fut 1998-2005, et ensuite le début du déclin, tout d’abord le remplacement progressif des bars en magasins de vêtements et d’ustensiles de mode.

Dans un premiers temps, ces boutiques ne désemplissaient pas puisque les trottoirs étaient bondés jusqu’à 3h du matin, et du coté de Palermo Soho les cinquantenaires aisés pouvaient sortir d’un restaurant à 2 h du matin et acheter une paire de bottes ou une ceinture en cuir dans un magasin.

Le chiffre d’affaire se faisait entre le jeudi et le dimanche et à partir de 18h jusque tard dans la nuit.

Enfin les premiers « hôtels-boutiques » uniquement destinés à une clientèle européenne et nord-américaine apportaient aussi une nouvelle manne de consommateurs aisés avides d’achats.

Le serpent allait bientôt se mordre la queue, plus de boutiques et donc moins de bars, mais si moins de bars, alors moins de vie nocturne.

Du côté de la Plaza Cortazar les bars ne se remplissaient plus que d’européens et les porteños commençaient à se déplacer soit sur Palermo Hollywood, soit sur Colegiales.

A Palermo Viejo et Soho, les prix de locations des locaux bondissaient et donc les tickets de caisses pour y prendre un verre ou un repas aussi.

Voilà donc pourquoi depuis 2015, la movida ne résistait plus que sur les deux places et désertait peu à peu les rues ou seules subsistaient les boutiques de vêtements qui faute de clientèle n’ouvraient plus qu’en journée.

El Taller avait quitté la place Cortazar déjà en 2010 pour être remplacé par Clara (On sentait déjà alors que la grande période prenait fin).  Janio avait fermé début 2019.

Le coup fatal allait arriver avec le Coronavirus en 2020, qui pendant 3 mois fit perdre à la fois toute la clientèle nationale et internationale, mais qui, aussi par manque d'habitants dans le secteur ne purent effectuer des ventes à emporter. Ce fut le cas de Clara qui ferma définitivement en juin 2020. 

On verra comment ce secteur sera en 2021, mais presque la moitié des bars et restaurants ont fermé définitivement en 2020. Palermo Viejo fut !  

 

Photo ci-dessous : Plaza Serrano vers 2015. Seuls les touristes viennent encore sur la Plaza Serrano. Les porteños ont déjà depuis longtemps déserté l'endroit. 

 

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