Le guide rouge des bouis-bouis de Buenos Aires : 

 

Introduction :

 

J’ai beau regardé dans divers dictionnaires y compris les plus prestigieux, le terme de « boui-boui » (ou « bouiboui ») est presque exclusivement employé d’une manière péjorative pour désigner les Café-concert, cabaret ou bistro de dernier ordre (sic) ou Café ou restaurant de piètre qualité (sic) ou enfin Théâtre, café-concert de bas étage ; restaurant de mauvaise qualité (sic).

Bref, ne cédons pas au pire et essayons de mettre plutôt en avant les vertus des bouis-bouis (oui j’ai appris qu’il fallait un « s » à chaque boui pour les passer au pluriel), car si ceux-ci ne sont pas inscrits dans le dernier Michelin rouge des meilleures tables de Buenos Aires, prenons par antagonisme la décision d’ouvrir la première page du Petit Hergé 2024 (rouge aussi) des meilleurs bouis-bouis de Buenos Aires.

On ne leur donnera pas des « étoiles » mais des « choripan ». Donc même si le sujet reste léger, sachez que je vais m’y atteler de manière très (mais très) sérieuse, et que je vous demanderai bien sûr d’aller aux adresses que j’aurai déjà publié. Vous serez vous aussi en mesure de me remettre vos avis pour savoir si le lieu mérite ou non 1, 2 ou 3 choripan(es). J’ai besoin de vous !

Je ne vous cacherai pas que depuis déjà une bonne année, avec un compère nous en écumons régulièrement (2 à 3 par mois et toujours en milieu de journée). Nous arpentons quelques quartiers à la recherche de perles rares, histoire de poser nos séants sur des chaises bancales dans une ambiance moite fouettée par de vieux ventilateurs. Il n’est pas rare que nous fassions quelques fois « tache » au milieu d’un public d’habitués étonnés de voir de nouvelles têtes n’appartenant pas au voisinage. Car si un boui boui se respecte c’est qu’il n’est connu que dans un rayon de 3 cuadras et pas plus !

Enfin un dernier petit détail qui a son importance, le boui-boui se situe dans un quartier populaire ou du moins classe moyenne, de plus fréquenté par la population voisine, donc oubliez de suite à la fois les quartiers riches (Retiro-Recoleta-Puerto Madero), oubliez aussi les bulles à touristes car il n’y a pas d’habitués mais qu’une clientèle en transit (Palermo Bobo, Holywood, Chico, mais aussi le caminito de la Boca, les alentours de la calle Defensa à San Telmo, et la Avenida de mayo). Pour le moment les bouis-bouis repérés sont dans les quartiers de Balvanera, Almagro, San Cristobal et Boedo.

 

 

 

L’Indispensable pour être un boui-boui : 

 

C’est à la fois le cadre et ce qu’il y a dans l’assiette. Les bouis bouis sont plutôt viande, la base de l’alimentation populaire au royaume des Porteños. Basique, car ils le sont aussi, la gastronomie se limite à ce qui n’est pas cher et qui remplit la panse. Ne cherchez ni sauces, ni poisson, ni nouvelle cuisine. Ici ce qui compte c’est à la fois les portions, l’épaisseur des tranches, les boissons par bouteille entière (oubliez les dégustations au verre), bref une bouffe d’homme qui brûle 4000 Kcal au travail dans l’après-midi !

A cela, on accepte aussi certains bouis-bouis mêlant la vache, aux pizzas et empanadas. Il faut dire que l’empanadas est difficile à contourner dans ce genre d’établissement.

Enfin le cadre, il faut soit du rustique (là où on sent que la graille se perpétue de père en fils depuis 1880), soit du décadent, style ambiance 1960 avec formica, chaise en skaï, ventilateur General Electric et néon d’époque au plafond ou alors du néo-essentiel (je m’explique : Tout ce que vous voyez a une fonction, aucun élément n’est mis en avant pour sa valeur esthétique, chaque objet compte et participe au bon fonctionnement des lieux et c’est cet amoncellement disparate qui finalement crée l’ambiance. Vous serez peut-être assis contre le mur entre le congélateur et les caisses de bouteilles Quilmes.)

Enfin moteur essentiel à ces lieux : Le bruit ! Normal : Vrombissements des ventilateurs énormes, écran large (ou très large pour le foot) sur un ou deux murs donnant les dernières infos en continu de Cronica TV, bruits, cris et rires en cuisine et en salle. Il y a toujours du monde et on parle fort car on y est habitué. Donc un boui-boui calme paraîtra toujours louche !  

 

 

 

L’indispensable pour figurer dans le guide rouge "Petit Hergé Buenos Aires", il doit y avoir :

 

 1 - De la viande, empanadas, pizza, chorizo, Paty et autre Morcilla d’une parilla toujours proche en cuisine. Mais aussi les indispensables minutas que ça soit de la suprema, de la milanesa, accompagné par frites, purée ou salade (oui quand même un peu de verdure) et si en plus il y a de la provoleta, on commence à se diriger vers l’excellence.

 

2 - Rarement des desserts (il faut dire que l’homme commun de la rue, n’a ni le budget, ni le temps pour s’y attarder), mais des fois un flan doublé d’une couche la dépassant en dulce de leche peut s’y inviter, ou un queso-membrillo aussi. Bref s’il y a un dessert, ça compte dans notre jugement.

 

3 - Le café : Pratiquement inexistant, il faut dire qu’en général il est exécrable dans ces lieux. Bref si vous aimez le café dit turc on s’en approche.

 

4 - Boisson, une bouteille de 1,5 l à 2,25 l d’eau (plate ou gazeuse) s’il y a le « soda sifon », c’est un bon point en plus. Coca, et autre Seven Up aussi en taille familiale. Les bouteilles de bière uniquement en litre, et les bouteilles de vin, souvent que du rouge en 75 cl, très basique mais qui passe, Colon et autres….

 

5 - Il faut que ça nous plaise, donc viande caoutchouteuse, frites guimauve, pire frites congelées, milanesa trop sèche ou portion avare, sont des points tellement noirs que le lieu ne passera pas dans nos petits papiers.

 

6 - Les lieux, je vous ai déjà décrit ce qu’est un boui boui, mais je suis quand même exigeant, si je ne m’entends pas parler, ça ne va pas être un bon point, si quelqu’un bouscule ma chaise toutes les 5 mn, non plus. Si la toile cirée colle mes bras, et si les cafards sont trop nombreux peu de chance de figurer dans le guide. Donc du vieux, oui, de l’original aussi, du déglingué mais qui sert encore, ça passe, mais du pourri…non !

 

7 - Le prix, le nerf de la guerre. Et en ce moment, définir un prix est du plus osé (article écrit fin 2023). Dans un premier temps nous essayâmes (j’aime le passé simple) de ne pas dépasser 5 euros par personne, mais il faut se rendre à l’évidence, l’inflation est là, et l’objectif est maintenant de 10 euros par personne pour avoir : Un plat + frittes ou purées ou autre salade qui accompagne + « soda sifon » ou petite bouteille d’eau + bouteille de vin (basique) à partager à 2 personnes + dessert. Bref 20 euros pour 2 personnes.

 

Conclusion : 

 

Sur ce, si d’autres éléments me viennent à l’esprit, je ne manquerai pas de les ajouter, et si de votre coté vous vous apercevez d’un oubli ou vous voulez faire part de votre expérience, toutes vos suggestions sont les bienvenues ! 

Les prochains articles auront pour but de vous faire découvrir les premiers bouis-bouis retenus pour le guide ! 

 

Surtout n’hésitez pas à prendre contact avec moi, par commentaires sur ce site (descendez tout en bas de la page) , ou directement par mail, ou alors via FB en cherchant « Petit Hergé » et surtout…… ne vous prenez pas la tête, vous êtes en vacances pas au boulot !

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