Et l’Argentine dans tout ça ?

Alors, me diriez-vous, en ce beau mois hivernal d’août 2021, quoi de neuf en Argentine ?

 

 

On y va ou non ?

 

Pour faire simple et pour répondre de suite à votre question qui vous brûle les lèvres, vous, qui avez la bougeotte et qui rongez vos freins depuis presque deux ans :  « Peut-on venir faire du tourisme en Argentine ? » et malheureusement comme depuis mars 2020, je vous répondrai que « non ».

En effet, les frontières aériennes ne sont toujours pas ouvertes aux touristes, mais uniquement aux Argentins et aux résidents étrangers.

Quant aux frontières terrestres, elles sont tout simplement fermées pour tous, excepté pour les transports routiers. Pour ce qui est des voitures, bus et autres bicyclette et piétons, vous ne pouvez toujours pas joindre le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie par voies terrestres.

Cependant, une annonce dans cette atmosphère carcérale, une petite lueur prend forme pour le mois de septembre annoncée par le gouvernement argentin, pour une ouverture partielle avec le Chili et l’Uruguay.

Mais restons prudents, nous sommes déjà habitué à des annonces restées dans les cartons et attendons les faits avant de préparer les valises.

 

Sur place :

 

On peut se déplacer où on veut sur le territoire argentin sans autorisation. Mais bon, en hiver, il fait froid, et la crise économique n’aide pas les Argentins à vouloir partir en vacances.

Quant aux vacances d’hiver, elles furent aussi réduites en raison d’un manque cruel de neige dans les stations de sports d’hiver.  

Quelques déplacements vers la cote atlantiques pour les porteños, et des mini vacances dans la sierra pour les Cordobeses ont ponctué le tout.

 

Pour les vaccins :

 

Le gouvernement argentin a eu la bonne idée de miser sa politique de vaccination sur le Spoutnik et comme la Russie s’est aperçu après coup, que les seuls qui n’en avaient pas étaient les russes eux même, elle a freiné drastiquement les exportations.

Le Plan B fut Sinofarm, et autres chinoiseries, jusqu'à ce que le gouvernement admette que finalement il y a peut-être du bon dans les produits nés de « l’impérialisme yankee  » en commandant du Moderna.

Bref seulement 22% de la population totale vaccinées en cette fin d’août 2021 avec deux doses, on est dans le peloton de queue des pays du G30.

On sort de la 4ème vague et on s’attend (peut-être) à l’arrivé du variant indien.  Comme les chiffres de contaminations comme ceux des décès baissent depuis plusieurs semaines, les restrictions se font plus souples, et le 17 août par exemple, les classes reprennent dans les écoles de Buenos Aires en classes pleines (avec jauge 50% jusqu’à présent).

Le reste est ouvert, bars, restos, cinés, théâtres, ….. Mais ce qui n’est pas encore au beau fixe c’est plutôt le moral des Argentins !

 

Photo : Très affectés les hôtels du Micro Centro et de l'Avenida de Mayo comme l'Hotel Marbella.

Le coûte que coûte :

 

Ici ça n’existe pas, pas d’aide de l’état (ou si peu), donc avec un confinement commencé en mars 2020, vous imaginez bien qu’à partir de cette date ça a été une succession de fermetures de commerces, puis de restos, de PME … et 1 an et demi après, ça continue….

Pas d’ouverture, pas de touristes étrangers, donc tout un secteur qui s’écroule, car avec 18 mois de fermetures des frontières, ce n’est plus tenable.

Ce sont après les restos dits « typiques » par le guide du routard. (Ce qui m’a toujours fait rire, car uniquement connus des touristes), les marchés « typiques », les hôtels « lodges bobo-typiques », et autres commerces de souvenirs typiques qui ont disparus définitivement.

Bref, Buenos Aires est redevenu sain avec la disparition de tout ce monde « artificiellement typique », mais en contrepartie, des dizaines de milliers d’emplois perdus.  

Un conseil, quand le pays sera rouvert, surtout n’achetez aucun guide touristique, 75 % des adresses décrites dans le Routard n’existent plus.

 

La Politique :

 

2021, année des élections législatives. Pas de chance que ça tombe cette année, car les Argentins vont devoir voter pour un bilan de deux ans (2019-21) catastrophique.

Le pouvoir en place a beau dire que « ce n’est pas ma faute, c’est la faute au Corona », les chiffres sont là : 42 % d’argentins pauvres à la fin 2020, on attend pas loin de 50 % fin 2021.

De plus, une monnaie qui s’effondre, un taux parallèle du peso argentin qui sert réellement de baromètre. Un départ des entreprises étrangères du pays qui n’est pas pour aider l’économie, un système bancaire obsolète, et ajouter à cela, une tension visible entre le président (Alberto Fernandez) et la vice (Cristina Kirchner) qui se tirent dans les pattes.

On prépare les élections et chacun avance ses pions. Une justice qui traîne les pieds pour résoudre de nombreuses affaires de corruption Kirchner des années 2000-2010, et des affaires « people » qui sortent au plein jour, comme la petite fête à la résidence présidentielle pour l’anniversaire de la première dame en pleine quarantaine dure et stricte de la mi 2020. Ça fait tache !

 

Le futur :

 

Incertain comme toujours, un pays qui vogue comme il peut sans trop d’objectifs ni de caps, c’est une navigation à vue, à la petite semaine, sans ambition et où il semble que le poste est souvent vacant à la barre.

Pour l’Argentin qui vit dans son pays, un enfer, où il lui est impossible de se projeter même dans un futur proche.  

Pour ceux qui y sont venus investir, une grosse perte de temps, d’énergie et d’argent. Pour le futur touriste étranger, une opportunité de venir en vacances dans un pays chaleureux, intéressants, bouleversant, pour un séjour où il ne dépensera qu’une somme modique. Comme toujours, tout reste à faire !

 

Les conseils du Petit Hergé :

 

Une tempête à laisser passer, et venez nombreux lorsque les frontières seront de nouveau ouvertes.

D’une part, il y aura très peu de touristes, et puis les prix en euros seront très bas (au niveau de 2003-2006) de quoi vous offrir des hébergements d’un niveau supérieur à ce que vous aviez pensé, louer une voiture ou découvrir les parcs et faire des excursions.

Et puis indirectement vous revitaliserez l’économie du pays ! 

 

 

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