Mise à jour : 13 août 2011. Catégorie : Buenos Aires.

Article écrit par Bastien Hattiger.

Bar & Restaurant The New Brighton :

Si la ville de Brighton est connue en Angleterre, son bar homonyme situé dans Buenos Aires l’est aussi. Les connaisseurs ne s’y sentiront guère dépaysés, authentiquement décoré, et dont la beauté est à couper le souffle même si aucune photo de cette lointaine station balnéaire ne vient orné l’un de ses murs. Mais tout fin connaisseur de l’Angleterre se remettra bien vite de cette légère déception en trouvant au numéro 645 de la calle Sarmiento, un endroit digne de satisfaire ses exigences les plus pointues.

Des vêtements au restaurant : 

Situé dans le micro centre de Buenos Aires, pratiquement au croisement entre l’Avenue Corrientes et de la « peatonal » Florida, le bâtiment au style Victorien était à l’origine un magasin, puis fut sauvé de l’abandon pour être restauré en temps que bar/restaurant.

En effet de 1908 à 1976, alors que la calle Sarmiento se nommait encore Cuyo, The Brighton était une somptueuse boutique de vêtements. Pour l’anecdote, quand Eduardo de Windsor, alors duc d’York, visita le pays en 1925, il fut sans voix devant la beauté du lieu. En conséquence il offrit au tenant de la boutique deux magnifiques sculptures de bois représentant l’emblème du pays de Galles (les trois plumes d’autruche) couronnant aujourd’hui l’entrée du bâtiment. Puis l’établissement devint le 3 juin 1978, sous le nom de Clark’s II Oyster Bar y Restaurant, un restaurant très élégant à la cuisine raffinée. En 1997, il obtenu le prix de « meilleur restaurant d’affaires de Buenos Aires » d’après une enquête réalisée par la revue Corporate traveller. Le Clark’s ferma ses portes en 2002. Cinq années plus tard, Fermin Gonzales, un espagnol arrivé en Argentine dans les années 70, après avoir connu un succès fou en vendant des sandwichs au Bar Paulin (juste à coté au 635 de Sarmiento) reprit l’établissement The Brighton pour lui rendre son prestige d’autrefois. Les travaux de restaurations durèrent neuf mois pour aboutir sur un lieu empreint d’héritage et ayant su conserver l’authenticité et la distinction de la boutique originelle. Par exemple dans le grand salon, les vitraux ne sont pas sans rappeler l’atmosphère et la luminosité de l’ancienne boutique de vêtements.

Un endroit chic !

Le bâtiment vu de l’extérieur reste relativement banal, et c’est uniquement en s’approchant des portes puis en les franchissant qu’il est possible de se rendre compte de sa réelle beauté, à la fois aux allures londoniennes et aux faux airs de pub irlandais (le bar, une des fiertés de la maison, est une magnifique pièce de bois tallée qui n’est pas sans évoquer les bars qu’il est possible de trouver dans les pubs irlandais). Une fois les portes franchies, une collection de posters présentant liqueurs et bières, des miroirs et vitraux, ornent les murs ; le tout se mariant à la perfection avec l’intérieur en bois finement travaillé et dans lequel réside le principal charme de la maison. L’antique caisse de la boutique du Brighton avec ses cristaux courbés et où le blason de la Principauté de Galles y est gravé, a été conservée et est aujourd’hui un des trésors du lieu.

En résumé, The New Brighton peut laisser présager au premier abord d’un lieu hautement touristique et aux produits hors de prix ; il respire le chic à tel point qu’être légèrement intimidé la première fois ne serait pas honteux.

 

Un endroit calme et accueillant :

Touristes et voyageurs, au même titre que les locaux, ne doivent pourtant en aucun cas craindre un tel endroit. Effectivement, une fois les portes de l’établissement ouvertes par les soins d’un portier, cette légère anxiété s’évanouira aussitôt grâce à des serveurs accueillants conduisant la clientèle à sa table dans une atmosphère parfaitement relaxante. L’ambiance générale y est en effet calme, notamment grâce à une douce musique jazzy contribuant à créer l’atmosphère si particulière de la salle. Le soir il sera également possible de déguster son repas bercé par les airs d’un talentueux pianiste. Le temps semble presque suspendu. Il est par ailleurs tout à fait possible de se présenter en ce lieu habillé de manière décontractée ; les serveurs seront tout aussi amicaux, attentionnés  (sans être oppressants !), et rapides dans leur service. En guise d’exemple, ma commande (un café con leche) fut prise à peine assis, puis arrivait quelques minutes seulement après que le serveur ait quitté ma table, mon verre fut remplis avant même de me rendre compte que j’avais soif.

 Le bar présente dans sa carte tous les produits traditionnels de Buenos Aires, ainsi que des produits raffinés issus de la tradition anglaise. Le lieu y est idéal également pour se reposer et recharger ses batteries. La clientèle du bar est majoritairement masculine et arrive en principe quelques heures après la sortie du travail, histoire de partager les aventures de la journée et de refaire le monde. Ainsi, combiné aux prix relativement élevés (j’y reviendrai par la suite), la clientèle y est de manière générale relativement âgée. En revanche, un des points positifs du bar réside dans une bière servie très fraîche, fait suffisamment rare à Buenos Aires pour être souligné.

Les spécialités de la maison :

En ce qui concerne plus particulièrement le restaurant à présent, la nourriture y est excellente, la carte présentant une cuisine très internationale s’avère complète et variée, les plats sont copieux. Manger dans ce restaurant c’est également l’opportunité de se plonger avec authenticité dans la gastronomie de Buenos Aires. La spécialité du chef  est le lomo Brighton (échine enveloppée de pâte feuilletée avec pancetta et champignons, le tout dans une sauce danoise, et accompagné de pommes de terre gratinées avec de la crème et du gruyère). Les chaises sont confortables et les tables bien espacées permettant la création d’une véritable intimité. Un léger bémol cependant réside dans la carte des vins : bien que présentant des vins argentins excellents, il est relativement difficile d’en trouver à des prix abordables.

Les prix de manière générale restent toutefois convenables pour un établissement aussi huppé, avec un rapport qualité/prix qui apparaît cohérent. Pour se faire une légère idée : un café classique coûte 12 pesos (environ 2€), il faudra compter autour de 15 pesos (environ 2€60) pour une formule café avec croissants. En termes d’éventail de prix, la partie restaurant oscille 100 pesos et 400 pesos (soit entre 17€ et 69€). La direction de l’établissement a par ailleurs décidé de ne pas ajouter dans le prix un « service de table » comme c’est souvent le cas dans les restaurants argentins car ils trouvent ce système comme étant de mauvais goût, ce qui laisse finalement la place au bon vieux « pour boire ». Certes, The New Brighton coûte un peu plus cher que les restaurants de tous les jours dans Buenos Aires, mais sans être non plus honteusement plus coûteux. En somme il est parfait pour fêter une occasion spéciale, idéal pour un dîner romantique, un repas d’affaire ou inviter ses clients. Les cocktails sont offerts à la clientèle à partir de 17h sous l’œil expert du barman Aldo Echarri.

Enfin, l’établissement met également à disposition un salon de 50 personnes pour des évènements exceptionnels.

La fiche technique :

Pour terminer, je recommande sans hésiter ce bar/restaurant qui pourra satisfaire tout le monde, que ce soit pour un petit déjeuner « chic », un verre en fin de journée entre amis, ou pour y manger le midi ou le soir.

 

The New Brighton est ouvert du lundi au samedi de 8h jusqu’à la fermeture (pas d’horaires fixes). Les réservations se font par téléphone au 4322.1515 ou au 4325.9126, pour toute question vous pouvez contacter l’établissement par mail à l’adresse suivante : restaurant@thenewbrightonsrl.com.ar. Enfin vous pourrez également trouver le site internet officiel du bar/restaurant à cette adresse : http://www.thenewbrightonsrl.com.ar/menu.html

 

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