Mise à jour : 02 septembre 2008.

La villa miseria 31 de Retiro compte 20% d'habitants en plus en 1 an

Excellent article dans le Clarin, signé Christian Scarpetta et Silvia Gómez concernant le boom démographique des villa 31 et 31 bis de Retiro depuis les 12 derniers mois.
Voilà une traduction - adaptation de cet article paru le 31 août 2008.



Photo : La villa 31 autour de l'autoroute Illia. Photo German Garcia Adrasti.

Il y aurait 30.000 personnes vivant dans les 6 quartiers composant la villa de Retiro. Le manque de place et cette démographie galopante poussent aujourd'hui les constructions précaires à s'élever verticalement. Le gouvernement de la ville demande à l'Etat de pouvoir s'occuper directement du problème.

Une rue de la 31Le long du "playón", la rue la plus large des villas 31 et 31 bis, des centaines d'escaliers métalliques en colimaçons ornent les façades des constructions qui aujourd'hui atteignent 3, 4 voir 5 étages. Celles ci se touchent les unes les autres comme si elles cherchaient a s'appuyer sur les autres de peur de ne pas pouvoir se soutenir seules. Ce panorama métallique et claustrophe où escaliers, portes et grilles au fenêtres se mêlent dans un désordre chaotique, s'étale sur les six quartiers qui forment la villa.

Aujourd'hui la villa abritent 30.000 personnes qui se disputent chaque bout de terrain mais aussi chaque parcelle verticale. Chaque jour de nouveaux arrivants se joignent à la villa et luttent à leur tour pour disposer d'un espace. Bien qu'il n'y ait aucun recensement officiel, les différentes organisations travaillant dans la villa avancent le chiffre de 5.000 personnes en plus s'étant jointes au cours des 12 derniers mois aux 25.000 personnes qu'y y vivaient déjà l'année dernière, ce qui fait une augmentation de 20 % de la population totale.
La vérification se fait à l'oeil nu sans besoin de trop de statistiques puisqu'en un an, les constructions se sont avancées vers les voies du train de la société San Martin, de l'autoroute Illia et aussi de la rue Facundo Quiroga parallèle à l'avenida Libertador.
 
Horacio Rodríguez Larreta, chef du cabinet de Mauricio Macri (chef du gouvernement de la ville de Buenos Aires) assure que depuis la prise en fonction de la nouvelle administration de la ville, il y a eu de leur part une demande pressente auprès du gouvernement de la Nation pour leur céder la juridiction de la zone.(Les terres sur lesquelles se sont installées les villas appartiennent à l'Etat). En attendant la Ville ne peut rien faire ni aider socialement les habitants ni résorber l'arrivée des nouveaux.

Bidonville gratte-ciel dans la villa 31 bisJeudi dernier (28 août 2008), les journalistes de Clarin se sont déplacés dans la villa et ont en effet pu se rendre compte de la forte demande de la part de nouveaux venus pour trouver un toit, et de l'intense activité engendrée par cette course à l'édification anarchique. Camions, pelleteuses, bétonnières déchargeant du ciment, etc...
"Je me suis absenté 4 mois de la villa, et j'ai été surpris par l'activité intense impressionnante et par la forte densité d'habitation aux endroits qui étaient encore vides il y a quelques temps" raconte Javier Fernández Castro, architecte à la Faculté d'Architecture de l'UBA. "Chaque jour, l'urbanisation se complique un peu plus"


Pour l'anthropologue María Cristina Cravino, auteur du livre "Las villas de la Ciudad", "Enormément de personnes ont du déménager d'hôtels ou de pensions qu'elles louaient avant, par manque de moyen".

Cette forte explosion démographique a généré tout un marché noir de ventes de terrains et de locations de pièces. En ce moment le conflit le plus important concerne 250 m2 qui se trouvent le long de l'autoroute à la hauteur du péage. Il y a eu des bagarres entre les "délégués historiques"
 et les nouveaux qui se sont installés sans "autorisations".
- " Ces terres ont été occupées par de nombreuses familles des piqueteros de la Federation "Tierra y Vivienda" et du Mouvement "Movimiento Evita" qui sont régis par leurs propres règles", raconte Héctor Villalba, délégué du Paté 99 (Manzana 99).
Les "historiques" accusent les nouveaux de ne pas respecter les décisions de la "Coordination" qui intègre les délégués de chaque pâté. La dispute a un prix : Un terrain de 5 m par 5 m dans ce secteur coute 3.000 ARS ( 650 Eur.).
"Cette organisation (les nouveaux) est tellement puissante qu'ils ont même passé des publicités dans les journaux du Paraguay, offrant ces 25 m2 avec la promesse qu'il n'y aura jamais pour les nouveaux arrivants de coût de location, d'électricité ou d'eau" raconte Malvina Vargas, une habitante de la villa.



Vidéos :
A droite :Documentaire sur les problèmes quotidiens des habitants de la villa 31. Durée 10 mn 17s. Juin 2008.
A gauche : Documentaire sur le manque d'eau dans la villa 31. Durée 3 mn 22s. Juillet 2007

 
Boom de l'immobilier dans la 31Dans le "centre historique" de la villa, le prix des locations suivent le boom immobilier. Les délégués des patés s'occupent de trouver des locataires aux propriétaires disposant d'une pièce libre. Chaque habitant est libre de pouvoir construire ce qu'il veut sur "son terrain", donc comme le terrain n'est pas extensible, reste à le faire pousser verticalement, d'une simple rez-de-chaussée, il devient maison avec étage, et puis 2, 3, 4 voir 5 étages. Les "délégués" perçoivent un pourcentage sur la mise en contact avec les futurs locataires possibles et sur les connections eau et électricité.
En ce moment, les "loyers" oscillent pour une pièce entre 350 ARS et 500 ARS par mois ( 80 à 100 Eur. par mois).
Dans les zones les plus denses, il n'y a plus de terrains libres mais il y a de nombreuses maisons à vendre, dans le quartier Güemes (la zone qui touche la Terminal Retiro), la plus recherchée, une maison peut atteindre 35.000 ARS ( 7.500 Eur).


Photo : La villa 31 monte en hauteur.

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