Dernière mise à jour : 30 septembre 2021 #Buenos Aires.

Premiere version écrite en 2009 par Pierre Lavenue.


 

Le Jardin Japonais de Buenos Aires :

 

Buenos Aires est décidément une ville faite de mélanges et de paradoxes, preuve à l’appui : le jardin japonais. Situé à l’angle des avenues Figueroas et Casares, c’est un lieu qui inspire calme et quiétude, au milieu même de rues où l’on peut entendre klaxons, gyrophares et autres vrombissements de voitures.

Le jardin japonais est installé dans le parc Tres de Febrero (Bois de Palermo) depuis 1967 et s'est offert un salon de thé en 2016, après avoir connu un toilettage total en 2017 et l'inauguration d'un "Torii" tout neuf pour la commémoration des 50 ans des lieux, le jardin profita de la pandémie de 2020-21 et de sa fermeture temporaire pour faire quelques autres travaux d'entretien.

Le jardin japonais n'a jamais été aussi beau qu'en ce moment. 

Photo ci-dessus : Les bassins du Jardin Japonais.

Photo ci-dessous : (Cliquez pour agrandir)  le jardin japonais en septembre 2021. 

 

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Un peu d'histoire :

 

L’histoire commence le 15 mai 1967, lorsque les héritiers du Japon, aujourd’hui devenus empereurs, le Prince Akihito et la Princesse Michiko visitent l’Argentine.

Au cours de leur voyage, ils déposent une plaque sur une roche se trouvant à l’époque sur ce qu’on appelait la Place du Japon. Dès lors, ce lieu était censé symboliser l’amitié entre les deux pays.

La communauté japonaise en Argentine s'agrandit dans les années 30 lorsque certains fuyaient le Japon à cause de la guerre contre la Chine, une grande partie des immigrants venait de Okinawa.

Cependant, le jardin ne prend réellement forme que dix ans plus tard, en 1977, lorsque l’ingénieur paysagiste Yasuo Inomata aidé de Hideo Sugimoto redessine le jardin en s’inspirant des jardins zen qui se situent souvent à l’entrée des temples au Japon.

A partir de cet instant, les promeneurs affluent, les amoureux y établissent leur quartier et les nouvelles fiancées viennent s’y faire photographier.

Dans les années 1990, le développement de la Fondation culturelle Argentino-Japonaise permet d’ajouter une dimension culturelle au jardin à travers l’organisation de spectacles, conférences, expositions. En 1998, on y a même célébré les 100 ans du traité d’amitié de commerce et de navigation entre ces deux pays.

Aujourd’hui il fait partie des jardins les plus grands du monde, le lac artificiel couvrant une bonne partie de la surface. Il est entouré par des végétaux très divers (le jardin comprend plus de 150 espèces différentes) qui changent de couleur au fil des saisons.

 

Photos ci-dessous : Le jardin japonais en septembre 2021. 

   

 

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Le Japon au cœur de Buenos Aires :

 

Il est fait de nombreux ponts, îles, monuments qui selon la tradition japonaise, vous offrent un cadre censé non pas attirer le regard comme dans les jardins occidentaux mais plutôt favoriser la méditation et le silence.

Près de l’entrée principale se trouvent deux îles, celle de la Tortue et celle de la Grue, animaux symbolisant tous deux la longévité. Longévité représentée aussi par les nombreuses carpes (poissons à l’espérance de vie presque centenaire) qui nagent sur les rives du lac.

Au centre, se trouve l’île des Dieux, où coule une cascade qui représente les différentes étapes de la vie. Pour y accéder, il faut franchir le pont Taiko Bashi couleur shu, la couleur des Dieux. Au cours des cérémonies religieuses, les prêtres avançaient sur ce pont en premier  suivis des croyants qui permettaient ainsi à leur âme de rester pure.

Du coté opposé aux îles de la grue et de la tortue le clocher de la paix sonne une fois par an, le deuxième mardi du mois de Septembre en l’honneur du jour de la paix dans le monde. Juste à côté on y a installé le monument à la mémoire des travailleurs immigrés japonais. Cette pierre immense a été découverte à Cordoba, on y a sculpté un homme embrassant une femme, représentation du courage et de la force qui ont été nécessaire aux immigrants pour surmonter les différences culturelles.

Au fond, après avoir traversé le pont des décisions, pont que l’on doit franchir trois fois pour prendre le temps de la délibération avant de trancher dans la décision, on arrive devant le plus grand bâtiment du jardin.

Au rez de chaussée, il est possible de déguster des sushis que j’ai trouvés très bons ou de boire un thé chaud qui m’a aussi beaucoup plu. Enfin, à côté, le Jardin au paysage sec est fait de pierres alignées de telle sorte qu’elles symbolisent les remous marins.

Quant à la partie se trouvant à l’extrémité du lac, les sept pierres qui y sont entreposées représentent une famille, celles qui sont sous l’eau symbolisent les défunts, au dessus la plus grande est celle du père, la seconde en taille celle de la mère et ainsi de suite.

 

Infographie : Plan du jardin japonais (Cliquez dessus pour agrandir) 

 

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2009 : Débat sur la concession :

 

En 2009, le jardin faisait l’objet d’un débat assez large, le contrat accordant la concession accordée par la ville de Buenos Aires permettant la vente de nourriture, boissons thé et articles divers (plantes, nourriture à donner aux poissons, souvenirs etc.) était terminé depuis longtemps.

Le gouvernement de la ville présidé alors par Mauricio Macri proposait de donner le terrain à la Fondation culturelle Argentino-Japonaise avec sensiblement les mêmes accords pour exploiter restaurants, cafés et pour vendre différents objets.

Cependant l’opposition  demandait à ce que la Fondation reverse 5 pour cent des gains au gouvernement, et se montrait également contre la concession sur l’exploitation d’un café.

Ensuite, la promotion événements d’entreprise et les fêtes de fiançailles à l’intérieur du jardin était aussi remises en question. Outre ces deux acteurs, le débat etait complexe dans la mesure où l’ambassade japonaise, qui n’a pourtant pas de lien institutionnel avec la fondation, exerçait une pression pour qu’une solution claire puisse être trouvée.

Face à ses détracteurs, le président de la fondation, Kazunori Kosaka, argumentait que le jardin n’etait pas rentable avec uniquement les billets d’entrée dans la mesure où les frais d’entretien étaient importants. Mais le débat n’était pas uniquement économique, le prestige ainsi que des enjeux éthiques entraient en compte et sur ces points les avis divergeaient.

Finalement le 20 août 2009, une décision fut prise par la « legislatura porteña » (Assemblée de la ville de Buenos Aires) pour renouveler de façon gratuite une nouvelle concession de 20 ans à la fondation qui l’exploite, mais le jardin reste toujours propriété de la ville.

 

Vidéo : Promenade dans le Parque Japones de Buenos Aires pour Hit Tv Plus Hit. Mars 2019.

 

 

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Les grandes dates du Jardin Japonais : 

 

- En 1967, l'ambassade japonaise offre de construire un jardin japonais, la ville de Buenos Aires offre une partie du parc 3 de Febrero pour l'installation de ce jardin avec une concession de 20 ans.


- En 1989, donc deux ans après la fin de la concession, la ville en propose une nouvelle à la Fondation Culturelle Argentino-Japonaise. Mais le maire de Buenos Aires Facundo Suárez Lastra ne la signe pas, et la concession est déclarée invalide.


- En 2006, la Ville de Buenos Aires déclare que la Fondation a perdu son rôle culturel puisqu'elle exploite le jardin à des fins lucratives et intime la récupération de l'espace. L'intervention de l'ambassade du Japon permet de calmer le jeu, et la Fondation garde l'usufruit du jardin.


- Finalement le 20 août 2009, une décision fut prise par la « legislatura porteña » (Assemblée de la ville de Buenos Aires) pour renouveler de façon gratuite une nouvelle concession de 20 ans à la fondation qui l’exploite, mais le jardin reste toujours propriété de la ville. Elle sera signé en septembre 2010. 

La nouvelle loi sur la concession demande à la fondation de baisser le prix d’entrée à 4 pesos tous les jours (Jusqu’à présent le tarif d’entrée en semaine était de 5 pesos et le weekend de 8 pesos), de plus elle devra choisir un jour de la semaine où l’entrée sera gratuite (En 2021, ce jour gratuit a disparu). Sera gratuite aussi l’entrée tous les 3ème dimanche des mois (disparue aussi depuis).

En ce qui concerne l’exploitation lucrative du parc par la fondation, la ville qui dans un premier temps avait demandé un arrêt total de l’événementiel et la fermeture de toutes les boutiques et lieux de restauration, n’autorisant que les manifestations culturelles, est revenue sur une position plus tolérante.

La fondation aura le droit d’exploiter le restaurant, la confiteria, le magasin de souvenir ainsi que la vente de plantes, mais ne pourra plus louer des espaces à des entreprises privée pour des promotions ou des fêtes comme cela avait eu lieu jusqu'à présent.

 

Photos ci-dessous : Le chat "Patitas" qui est devenu la mascotte officielle du jardin. 

    

 


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Fiche technique : 

 

 

Adresse : Avenida Casares 3450.

Le plus simple si vous venez en métro est de descendre a la station Scalibrini Ortiz (Ligne D) puis de s'y rendre à pieds.

Si vous avez la flemme, prenez un taxi à la sortie de la station, comptez à peu près 1 euros !  (2021)

Horaires : Ouvert tous les jours de 10h à 18h

Prix d'entrée : 1,30 Euro (taux parallèle), gratuit pour les moins de 12 ans. 

Le site web du Jardin japonais. 

La page Facebook du Jardin japonais

 

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Les conseils du Petit Hergé : 

 

Le jardin japonais fait partie des "sorties vertes" lors des visites de la ville. Profitez d’être dans le quartier de Palermo pour aller le voir et puis combinez le avec la visite de la Roseraie (Rosedal) non loin de là. 

Le Jardin Japonais est ouvert tous les jours, mais comme le Rosedal est fermé le lundi, essayez d'y aller un autre jour pour voir les deux le même jour. 

Entre 2 et 3000 visiteurs au jardin japonais en fin de semaine mais seulement 400 à 500 les jours de semaine. Vous aurez compris, évitez le weekend, si vous voulez être tranquille et faire de belles photos  ! 

Inutile de rajouter qu'il faut y aller uniquement quand il fait beau ! 

Enfin, la sortie obligatoire est d'y aller si vous êtes à Buenos Aires à la mi juillet, lorsque les cerisiers sont en fleurs. A ne pas rater ! 

 

 

A lire aussi sur la préparation du voyage :

 

      

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