Mise à jour : 04 octobre 2021. #Actualité

 

Le premier vol entre l'Europe et l'Argentine a 75 ans !

 

Le premier vol commercial entre l’Europe et l’Argentine fête ses 75 ans ! Il s’agit du vol entre Madrid et Buenos Aires de la compagnie Iberia qui reliait les deux villes en 36 heures et en 4 escales.

Ce premier vol eu lieu le 22 septembre 1946 et depuis la compagnie continue toujours à relier les deux villes.

Il y a exactement 75 ans, le 22 septembre 1946, le premier vol commercial entre l'Europe et l'Amérique du Sud arrivait à Buenos Aires après que la Seconde Guerre mondiale avait pratiquement paralysé toute activité aérienne non militaire sur le vieux continent.

A cette date, un Douglas DC-4 alors l’avion le plus moderne de la flotte de la compagnie espagnole Iberia atterrit à l'aéroport de Morón (Ezeiza n’ouvrira qu’en 1949).

Il avait décollé de Madrid 36 heures auparavant, et après trois escales précédentes, il marqua une étape importante.  C'était en effet le premier vol transatlantique de la compagnie, celui qui a ouvert une voie qui est devenue au fil des années un véritable « pont aérien » entre l'Amérique du Sud et l'Europe.

 

Photo ci dessous : A Madrid à l’embarquement du premier vol pour Ezeiza dans le DC4.  

 

Photo ci dessous : Le DC 4 sur la piste de Bajaras prêt à décoller pour la première fois pour Buenos Aires. (Cliquez dessus pour agrandir) 

 

Le trajet en 4 escales : 

 

Le DC-4 immatriculé EC-DAQ avait quitté l'aéroport de Madrid Barajas pour Buenos Aires, dans ce qui semblait à l'époque une épopée presque impossible : unir l'Europe à la lointaine Amérique du Sud en survolant l'océan Atlantique.

Bien sûr, l'autonomie de ces anciens avions ne peut être comparée à celle des actuels, il fallait donc effectuer des trajets plus courts pour atterrir de temps en temps et faire le plein. C'est pourquoi la route de ce premier vol est partie de Madrid et a fait une escale à Villa Cisneros (ancien Sahara Espagnol), aujourd'hui Sahara occidental.

De là a commencé l'étape suivante, celle de la grande aventure : la traversée de l'Atlantique jusqu'à Natal, au nord-est du Brésil. “Je me souviens qu'il y avait eu de nombreuses tempêtes, nous avions tous peur, et nous volions très bas", se souvenait il y a quelques années Francisco Botas, le plus jeune des passagers (6 ans) qui voyageait à bord ce premier vol historique, dans un article du quotidien espagnol El Pais. 

Seule cette étape de la traversée de l'Atlantique a nécessité 13 heures de vol.

Une fois surmonté ce grand défi de survoler l'Atlantique, le vol s'est déroulé plus calmement, bien qu'un incident bureaucratique imprévu l'ait contraint à une brève escale à Rio de Janeiro. De là, il put repartir pour atterrir à Buenos Aires, sa destination finale.

Un voyage qui a duré 36 heures, soit le triple des 12 heures actuelles de vol sans escale. Cela peut paraître une éternité aujourd'hui, mais cela permettait tout de même de s’affranchir des 3 à 4 semaines de traversée transatlantique en paquebot.

 

Photos ci dessous : Les photos de l'intérieur de ce premier DC4 qui s’envola pour Buenos Aires en septembre 1946. (Cliquez dessus pour agrandir)

    

 

 

Les étapes de la nouvelle ligne :

 

Quelques jours après cet exploit, le 15 octobre 1946, la nouvelle ligne régulière est établie.

Le vol IB 1215, avait un vol tous les dix jours et reliait Madrid-Villa Cisneros-Natal-Montevideo-Buenos Aires, et à partir de 1948 passe à une fréquence hebdomadaire.

Dans l'autre sens, depuis Buenos Aires, il repartait le lundi en suivant le même itinéraire mais en sens inverse et avec une escale d'une nuit entière dans un « parador » (Où les passagers pouvaient dormir) spécialement construit à Villa Cisneros pour y passer la nuit du mardi. Mercredi matin, il reprenait le voyage, pour arriver à Madrid dans l'après-midi du même jour.

Photo ci-dessous : Le parador El palacio de Aladin de Villa Cisneros dans le Sahara Espagnol, ou les passagers provenant de Buenos Aires dormaient une nuit avant de reprendre leur vol vers Madrid

Cependant, six mois après l'inauguration de la route, l’escale de Cisneros est changée pour l'île de Sal (Cap Vert), car cela permettait de raccourcir la durée du survol de l'océan.

L'Espagne était donc devenue le premier pays européen à établir un trafic aérien régulier entre les deux continents après la guerre.

Ce DC-4 avait une capacité de 44 passagers, mais lors de ces premiers voyages, seules 24 personnes pouvaient voyager, car une bonne partie de l'espace était occupée par quatre couchettes et des sièges pour le reste de l'équipage.

Les voyageurs devaient se présenter la veille du voyage dans les bureaux d'Iberia à Madrid avec leurs billets, passeports et certificats médicaux pour remplir les formulaires présentés aux consulats du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine afin d'obtenir les visas.

Même les voyageurs provenant des autres villes espagnoles passaient la nuit à Madrid à la charge d'Iberia dans différents hébergements près du Palace Hotel sur la Plaza de las Cortes, point de rendez-vous pour l'embarquement.

Lors de ce premier vol du 22 septembre 1946, aucun des passagers n'avait payé leur billet, car à bord se trouvaient des fonctionnaires tels que le président d'Iberia, Jesús Rubio Paz ; le directeur général, César Gómez Lucía ; le directeur général de l'aviation civile, Juan Bono, et une commission du ministère espagnol du Commerce, ainsi que des techniciens de maintenance et commerciaux de l'entreprise. Au total, 28 personnes.

Le prix du billet fut établit en 1946 à 7 250 pesetas l’aller, soit en pouvoir d’achat de 2021 à 3000 euros (soit 6000 euros l’aller-retour). 

 

Photo ci-dessous : A l'arrivée de ce premier vol à l'aéroport de Moron de Buenos Aires, l'air plus détendu. 

 

 

 

L’hôtesse de l'air :

 

L'équipage du premier vol transatlantique était composé de trois commandants, un navigateur, un opérateur radio et un mécanicien. Et c’est avec ses vols "longue durée" qu’une figure clé est née : l'hôtesse de l'air, nouvelle professionnelle chargée de servir et de s'occuper des passagers à bord.

En fait, lors de ces voyages, elles servaient de la nourriture dans de petites boîtes en carton dans lesquelles il y avait de tout, du poulet frit et de l'omelette espagnole aux œufs durs ou aux chocolats, accompagnés de boissons telles que de l'eau ou du café dans des tasses en terre cuite.

La liaison a été de suite un succès  puisque le taux d’occupation était d'environ 90 % dans les deux sens dès l'année de son lancement, et ce fut  une très bonne opération économique pour Iberia.

 

En 1957, les avions DC-4 cèdent la place au Lockheed Super Constellation, un quadrimoteur que beaucoup appellent « le plus bel avion du monde », avec une capacité de 74 passagers et des classes différenciées : Economique et première ; cette dernière classe avec 14 sièges et situé à l'arrière de l'avion, où le bruit et les vibrations étaient plus faibles.

Au fil des années, la route a été maintenue, même si bien sûr l'avion a changé : dans les années 60, c'était un DC-8 ; dans les années 70, un DC-10 ; Puis au milieu de cette décennie, le mythique Boeing 747 (« Jumbo »), plus tard un Airbus A-340 et aujourd'hui, un Airbus A-350.

 

Photo ci dessous : Le DC4 reliant Madrid à Buenos Aires en 1946.

 

Photo ci dessous : Intérieur du DC 4. 2 sièges de chaque coté de l'allée centrale. 

 

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