Dolores (Province de Buenos Aires)
11 oct. 2018Mise à jour : 11 octobre 2018. #Province de Buenos Aires.
Dolores (Province Buenos Aires)
La province de Buenos Aires (la plus étendue et la plus peuplée du pays, plus ou moins la même superficie que l'Italie) regorge de petites localités qui détiennent chacune leurs spécificités et leur propre caractère.
Difficile, bien sûr, de faire sur ce site le tour de toutes ces petites villes de la pampa essentiellement tournées vers l’élevage et l’agriculture, on peut évaluer le nombre à une bonne centaine de municipalités comptant plus de 10.000 habitants dans cette province.
C’est donc sur l’axe Buenos Aires – Mar del Plata que j’ai relevé quelques localités qui peuvent vous intéresser, pour une simple halte, un moment, ou une journée, le temps de se jeter dans cette vie quotidienne au rythme moins frénétique que celle des grandes villes et qui en toute simplicité vous offre un aspect bien méconnu pour ceux qui cherchent à sortir des sentiers battus.
Photos ci-dessous : Ancien cinéma Gloria de 1938, en 2018, une campagne de sensibilisation a débuté de la part des habitants de Dolores pour récupérer la salle. La Plaza Castelli, centre de Dolores. L'Art Déco est très présent dans le cimetière de Dolores
Entre Buenos Aires et Mar del Plata :
Dolores est la « cabecera » (qu’on pourrait traduire en « chef lieu de canton » pour la France) d’un territoire étendu sur presque 2000 km2 (1/3 de département français) et peuplé de 28.000 habitants.
Pas d’autres villages sur son territoire hormis les deux hameaux de Sévigné et de Parravicini.
Installée le long de la ruta 2, qui est en fait une autovia (route à 4 voies) qui relie les villes de Buenos Aires a Mar del plata, donc extrêmement passantes lors des weekends prolongés et des vacances scolaires.
Les porteños la connaissent surtout pour y abriter quelques stations services où ils ont l’habitude de s’arrêter souffler un peu puisque nous sommes juste à mi-chemin des deux grandes villes. On est aussi a la jonction de la ruta 63, celle qui relie les premières stations balnéaires de la cote atlantique (San Clemente del Tuyu, Pinamar, etc…)
Photos ci-dessous : Le Tribunal de Dolores dans un style académique. La Casa de la Cultura dans un style Art Nouveau. Un tombeau d'un style art déco dans le cimetière. Photos Petit Hergé octobre 2018.
Un peu d’histoire :
Toute cette partie de la province de Buenos Aires n’était pas encore colonisée par les espagnols lors du début de l’indépendance du pays (1810).
Les Espagnols avaient choisi lors de l’époque coloniale et à partir de la fondation de la ville de Buenos Aires (1580) de coloniser plutôt les terres situées au nord de cette ville en suivant un axe Buenos Aires – Cordoba.
Ce qui était au sud de la ville de Buenos Aires n’était pas peuplé d’européens, uniquement occupé par une population indienne qui affrontait presque en permanence les quelques fortins en bois qui s’avançaient sur ce territoire.
On désignait par « frontière » une ligne imaginaire passant sur l’actuel tracé du Rio Salado (aujourd’hui à 40 km au nord de Dolores), qui séparait au sud les tribus indiennes, du nord secteur surveillé par ces fortins.
Dolores vient de fêter son bicentenaire, Dolores a été en effet créé en 1817, mais fut totalement détruit le 04 avril 1821 par une troupe de 1500 indiens conduit par José Luis Molina.
Avec l’arrivée des nouveaux migrants européens à partir de 1870, le village se peuple progressivement, et avec l’arrivée du train en 1874, les exploitations agricoles s’étendent rapidement pour transformer Dolores en une localité importante du sud de la Province de Buenos Aires.
Aujourd’hui Dolores vit essentiellement de l'élevage du bétail.
Photo ci-dessous : Nuestra Señora de los Dolores. Photo Petit Hergé octobre 2018.
A voir à Dolores :
J'ai relevé une bonne dizaine de lieux qui valent le coup d’œil.
- Le cimetière : (Sur calle Olavarria juste contre la route).
En effet, les cimetières argentins (comme celui de Recoleta ou de Chacarita à Buenos Aires) valent toujours le détour.
Une exagération de mausolées plus hauts les uns de que les autres dans un labyrinthe d’allées vous conduisent à certaines plus connus que d’autres (des petits panneaux installés par al communes, expliquent les principales figures qui ont marqué la vie de Dolores) comme Berta Smith (qui se suicida le jour ou en 1881 son amant convola en noces), l’ancien esclave Matias Rosas (qui est mort en 1880 à l’âge de 121 ans !?!) ou Joaquin Viedma qui est mort lors d’un duel en 1877. Le cimetière est très riche en éléments "Art Déco".
- L’Eglise : (Sur la place principale Plaza Castelli).
Iglesia Nuestra Señora de los Dolores. On dit qu’elle fut dessinée par Eduardo Taylor (L’architecte de la douane de Buenos Aires, dite Aduana Taylor).
Elle fut remaniée a la fin du XIXème siècle par l’architecte Pedro J. Benoit. Si elle garde un plan général en croix, son originalité est de présenter une façade arrondie et une double trame de colonnes qui séparent la nef centrale des deux autres nefs parallèles.
- Tribunales : (Belgrano 141).
Sur la rue principale de Dolores, la calle Belgrano, un imposant bâtiment du début du XXème siècle qui étonne un peu par sa hauteur de façade par rapport a l’échelle des autres constructions de la rue.
On a comme un sentiment de voir transposer un bâtiment provenant de la ville de Buenos Aires posé en plein Dolores.
En effet, le bâtiment du Tribunal, appelé officiellement « Camara de apelacion y garantias » haut de 2 étages, en impose (c’est voulu) quand on se trouve devant, une façon de montrer qu’il faut respecter les lois.
Photos : Entrée du cimetière. Entrée principale du Colegio Nacional. Iglesia Nuestra Señora de los Dolores. Photos Petit Hergé octobre 2018.
- Escuela Normal : (Cramer 50)
Ou Escuela Normal Mixta, trône en plein sur la place principale de Dolores (La Plaza Castelli, pour une fois que la place principale ne se nomme pas Plaza San Martin, il fallait le dire).
Toute une manzana pour héberger cette énorme école qui rythme la journée du centre de la ville au fil des entrées et sorties des élèves.
Son nom officiel actuel « Escuela Normal Superior "Dr. Victoriano E. Montes" ». L’ecole date de 1880.
- Teatro Unione : (Castelli 250)
Comme dans toutes ces petites communes de « l’Interior », la plupart des cinémas et autres théâtres se sont fermés les uns après les autres sous le déferlement des premiers videos club dans les années 80 et 90, suivi par l’installation des premières chaines câblées.
Depuis les années 2010, c’est souvent sous l’impulsion des municipalités, que « le » théâtre principal de la ville est récupéré, remis en états et rouverte surtout le weekend pour proposer aux habitants des spectacles des plus divers.
Dans le cas de Dolores, il s’agit d’un ancien théâtre de 450 places construit entre 1876 et 1913 et à chaque rénovation avec une déco sur façade qui se met au gout du jour. La façade actuelle parait plus tenir des années 30. La salle, le foyer et l’escalier datent vraiment de 1913. Cette salle fut construite par l’association italienne de la ville, aujourd’hui appartenant a la Commune.
La dernière rénovation qui a permis d’augmenter la capacité de la salle date d’avril 2017.
- El Colegio Nacional : (Cramer 450)
Comme l’indique son nom, c’est national, dans un état fédéral ou l’enseignement est provincial, le collège est donc une des curiosités du système éducatif du pays.
Il n’y a que 3 collèges nationaux dans tous le pays (de bon niveau), un à Buenos Aires , l’autre à Concepcion del Uruguay (Province de Entre Rios) et enfin le 3eme dans cette petite ville, ce qui attire la fierté de ses habitants.
Tout une « Manzana » (un paté) pour le Collège, l’entrée principale s’effectue par la calle Cramer, et c’est donc cette façade qui est la plus belle. Un très beau patio central (Patio de las Americas).
La décision de créer un Colegio Nacional à Dolores (n°3 officiellement) date de 1910, mais la première pierre fut posée en 1923 et la construction prit fin en 1929. Aujourd’hui on le nomme Colegio Nacional "Aristóbulo del Valle ».
Photos ci-dessous : Patio du Colegio Nacional. Façade du Teatro Unione. Intérieur du Teatro Unione. Photos Petit Hergé octobre 2018.
- La Carcel : (Riobamba 251)
C’est la prison de la ville (toujours en activité) façade très fin du XIXème sur la calle Riobamba.
C’est le « centre pénitencier numéro 6 » comme l’indique la plaque qui vous accueille. On ne rigole pas, c’est austère et sobre.
- La Botica del Leon : (Belgrano 2)
Une des premières pharmacies de la ville. On enregistre son ouverture le 18 septembre 1873, donc c’est certainement aussi le commerce le plus ancien de la ville toujours en activité.
Installée à l’angle de deux rues (Belgrano et Rivadavia), les façades n’ont pratiquement pas bougé (y compris le lion au sommet de l’angle qui n’a pas bougé depuis 140 ans. Par contre l’intérieur a été « modernisé » en 1980 et perd tout son intérêt.
- La Estacion ferrocarril : (Ing Cuadri 1502).
L’actuelle date de 1880, le bâtiment principal a été remanié plusieurs fois, jusqu’à ces dernières années, puisque le train repasse à nouveau à la gare de Dolores depuis peu pour relier Buenos Aires à Mar del Plata.
Pour la petite histoire, la première gare (de 1874) est installée a 400 m de l’actuelle.
Elle est toujours debout et on peut la voir. La gare qui reçoit aujourd’hui les passagers est celle de 1880.
- Museo Libres del Sur : (Calle Juan Bautista Selva 390)
Non loin du cimetière, juste à l’entrée de la ville, le Museo Libres del Sur inauguré en 1940 est dans un style dit néo-colonial, y retrace le soulèvement de los Libres del Sur et retrace aussi l’histoire de la ville.
Le musée vient de retrouver de sa jeunesse, quelques travaux, peinture toute fraîche, et réinauguration en septembre 2018.
Photos ci-dessous : La Botica del leon. Le cimetière de Dolores. L'intérieur de Nuestra Señora de Dolores. Photos Petit Hergé octobre 2018.
Photo ci-dessous : La casa de la Cultura de Dolores. Architecture Art Nouveau. Photo Petit Hergé octobre 2018.
Les conseils du Petit Hergé :
Pour le futur :
En dehors de la ville à l’ouest le « Parque Termal Dolores » toujours en construction fin 2018, alors pour 2019 ou 2020 ?
Le centro cultural ou Museo cultural de la ciudad, toujours plus ou moins dans les cartons. Pour après la pandémie ?
Ou se restaurer à midi
Dans son jus des années 1900, « Don Pedro » sur Cramer del Valle 202 (à l’angle de Aristobulo del valle), bref dans le centre à une cuadra de la Plaza Castelli. C’est simple et bon (comptez dans les 8 a 10 euros par personne).
Ou manger une glace
A Grido, à l’angle de Buenos Aires et 25 de Mayo, à 6 cuadras au nord de la plaza Castelli
Sur la calle Buenos Aires, de nombreux bars, pizzerias et Heladerias.
Ou dormir
Arianos Apart Hotel sur Ramos Mejía 370, à 9 cuadras au nord de la Plaza Castelli.
En conclusion :
C’est sûr, Dolores ne fait pas partie des « incontournables » du pays, mais si vous êtes en voiture et si vous vous rendez a Mar del Plata, arrêtez vous une heure, le temps de déjeuner, ou même prenez une demie journée et passez y la nuit avant de continuer votre route vers la cote atlantique !
Sur le même axe, à voir la ville de Chascomus.
Si vous avez des questions concernant cette localité, laissez un commentaire ou prenez ocntcat avec moi a travers ce mail : petitherge@hotmail.com
Proposition visite :
Je peux vous proposer des visites de Chascomus et de Dolores en 2 jours au départ de Buenos Aires en voiture.
La province de Buenos Aires dans le Petit Hergé :