Mise à jour : 24 mai 2009.

L'inflation !L'inflation continue :

Nous voila en pleine crise (il paraît), crise mondiale mais surtout crise argentine qui se développe depuis 2007. Or dans toute crise, on apprend que la baisse des ventes fait chuter tôt ou tard les prix, car la faible demande pousse les vendeurs à faire des efforts !

Mais voilà, l’Argentine n’est pas un pays comme les autres ! Alors que tous les autres pays (je parle des autres pays limitrophes à nous : Chili, Uruguay, Brésil ….) commence à brader, ici les dernières enquêtes révèlent que l’inflation se poursuit !

A ne plus rien y comprendre !


Activité économique de l'Argentine 2008 - 2009Infographie : tableau comparatif suivant les instituts privés et gouvernemental, comparant la même économie mais avec des conclusions divergeantes.
A ce sujet, d'après le gouvernement argentin de Cristina Kirchner, le pays est en pleine relance ! A lire pour les hispanophones un article du Clarin : la teoría del rebote.

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Je rêve, un client ! Je vend pas cher, ou je garde le stock ?

Si vous devez acheter un bien onéreux, les premières remises sont arrivées dans les publicités depuis 2 à 3 mois, je parle de l’électroménager, de l’automobile, ou des meubles, etc….  mais pour ce qui est des services de toute sorte (assurances, câble opérateur, couverture sociale, ciné, restauration, hôtellerie, transports, etc…) ou des achats quotidiens, alimentaire, vêtements, cosmétiques, entretien,… le délire des prix se poursuit !

On attend pour 2009, une inflation réelle de 25% (je parle de « réelle » car je ne parle pas des chiffres officielle de l’INDEC maquillé par le gouvernement qui doit plafonner à 7 ou 8% pour l’année).

Nous sommes les champions du continent américain (après le Venezuela) pour ce qui va être de l’inflation cette année.

La classe moyenne n’a plus d’argent, le peu d’augmentation des salaires s’évaporent dans les hausses des collèges privés, des bus et des péages, alors les restaurants se vident, les vendeurs de chaussures attendent les clients… mais personne ne baisse les prix !

On a l’impression de jouer au poker menteur, le premier qui abat ses cartes va perdre, le vendeur de l’écran LCD affiche 2800 ARS l’écran 32" en sachant pertinemment qu’il ne parviendra pas à le vendre, mais réponds que si il le met à 2.000 ARS, il va y perdre de l’argent. La question est de savoir, si il faut ne rien vendre (et donc ne pas perdre son stock), mais perdre de l’argent car il faut quand même faire face aux frais du magasin ou vendre avec une marge minime pour entrer dans ses frais en sachant que l’on travaille gratuitement puisque aucune marge n'en sera retirée.


Le boom du outlet à Buenos Aires Savoir acheter pour pouvoir vendre :

Le problème s’est créé ces derniers 6 mois, à force d’acheter à n’importe quel prix (je parle des fournisseurs et des détaillants), en sachant que de toute façon la clientèle allait acheter puisque on était dans une inflation à 40% (en 2008), le pigeon de la farce étant de toute façon de dernier de la chaîne (donc le consommateur), tout le monde s’est habitué à penser que le prix d’achat n’avait aucune importance car de toute façon « vendable ».

Nous voilà aujourd’hui dans une nouvelle logique, l’acheteur, n’a plus de rond ! Il fait attention, et tellement attention que de toute façon il n’achètera rien…quand au vendeur, comme il lui reste un stock énorme de produits qu’il a très mal acheté, le voilà dans la mouise…

 

On commence à voir des persiennes se fermer sur les avenues, et nombreux sont aussi les restaurants qui ferment ! Quand on voit que le café est maintenant à 5 ARS, alors qu’il y a deux ans, il tournait plutôt autour de 2 ARS, on ne s’étonne pas ! Mais le patron va vous répondre que le sac de café a énormément augmenté (Plus cher qu’en France), mais alors pourquoi l’a-t-il acheté ? Il va falloir attendre que la crise remonte la chaîne de production pour que les prix commencent à se stabiliser.  Pour cela, encore 3 ou 6 mois.

En attendant ça va être la valse des boutiques qui ferment !

L’argentin vit au jour le jour, les PME aussi, un éternuement, et on ferme !


Le peso argentin dévalue ! Dévaluer coûte que coûte pour exporter sans vouloir le reconnaître :

Lorsque on regarde en amont, on commence à s’apercevoir que les entreprises aussi ferment ou tout du moins réduisent leurs activités pour répondre (si on peut dire) au manque de demande. Alors les courbes d’activité industrielle plongent. D’après le gouvernement tout va bien (Méthode : Tout va bien, je vais bien !), une fois qu’on épluche les analyses des bureaux indépendants on s’aperçoit que c’est la dégringolade aux enfers !

 

Pour tenir les prix « internationaux » à l’export (toujours cotés en USD), on dévalue la monnaie, car les coûts fixes en pesos ARS de production, eux continuent à monter.

Alors le mouvement commencé en octobre 2008, va en s’amplifiant, l’Euro a passé pour la premier fois depuis bien longtemps la barre des 5 ARS, et cette semaine on le trouvait déjà à 5,10 ARS dans les casas de cambio !

 

Il n’y a plus qu’à attendre un mois, pour élections législatives et la chute de la politique de Kirchner pour faire chuter le pays dans une grosse période de crise qui va assainir tout ça !


La queue pour un entretien d'embauche dans la city de Buenos Aires. Photo janvier 2009Pendant qu’on y est !

 

Le gouvernement nous apprend que tout va bien, puisqu’il y a relance depuis 3 mois, donc en suivant cette méthode coué, les entreprises se portent bien mieux, et le chômage se stabilise (on ose quand même pas aller jusqu’a dire qu’il descend !). Voilà donc qu’à travers l’INDEC on apprend que le chômage est en Argentine de 8,4%, soit le même chiffre qu’au premier trimestre 2008. Cristina Kirchner a même affirmé à la Casa Rosada il y a quelques jours :

 "hoy somos, junto a Alemania, los únicos dos países en el mundo que hemos tenido crecimiento cero de desocupación en el primer trimestre". (Nous sommes aujourd’hui avec l’Allemagne, le seul pays qui n’a eu aucune augmentation du chômage au premier trimestre 2009). Ben voilà c’est dit… on se demande pourquoi encore les autres chefs d’Etat à travers le monde n’applique pas la méthode argentine !

Photo : Queue dans la City de Buenos Aires en janvier 2009 pour un entretien d'embauche.


Buenos Aires 2009D'autres articles dans le Petit Hergé :

- Elections législatives argentines. (Mai 2009).
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La débacle automobile argentine.(Avril 2009).
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Métissage pendant l'epoque coloniale.(Mai 2009).
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City Hotel et Diagonal Sur.
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Buenos Aires en 1750.
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Décès de Raul Alfonsin.(Avril 2009).
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Une crise peut en cacher une autre.(Octobre 2008).
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Chili : Coup d'état du 11 septembre 1973. (Septembre 2008).

 
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