Mise à jour : 05 mai 2009.

Sur la RN 38 à 4 km d'ici.Il devait remonter l'Amerique du Sud en moto :


Didier Juan, français âgé de 57 ans, domicilié à Marseille, a perdu la vie dimanche 04 mai 2009, près de la localité de Coco sur la RN 38 dans la province de Cordoba.

Le français parcourait le pays sur sa moto depuis deux semaines, une Honda XL 600 en compagnie d’une autre moto de deux autres français sur le tronçon Coco – Capilla del Monte. Pour une raison inconnue, une Renault 12 verte qui venait en sens inverse a perdu le contrôle et a choqué le motard au Km 104 (Au lieu dit El Carrizal). La voiture était conduite par Ramon Paéz de 41 ans et accompagné de Javier Adrián Montivero de 20 ans, tous deux vivant dans la zone. Il était 9h37 lors de l’accident, il faisait jour et la visibilité était bonne.

Les routes d’Argentine sont les moins sures du monde, puisque le pays compte le triste privilège d’avoir depuis 2008, le record de morts par accident de la route pour 100.000 habitants le plus élevé de la planète.

Depuis le 1er janvier et seulement sur le premier trimestre 2009, uniquement dans la province de Cordoba, on compte 170 morts sur les routes de la province !

Didier Juan avait l’intention avec ses coéquipiers de remonter toute l’Amérique du sud en moto sur plusieurs mois.


Des messages reçus depuis la publication de cet article :

De la part de son fils, Flavien Juan : Samedi 09 mai 2009 :
"Mon père a eu la mort idéale de tout aventurier qui se respecte, lors d'un trip à l'étranger (il aurait voulu faire le tour du monde à sa retraite), en moto (il a roulé en moto avant même de savoir marcher) avec ses amis (de toujours) et non des moindres Jean Mi et Betty. Je pense que de la haut, Papa, tu vas pouvoir faire le tour du monde dont tu as toujours rêvé. Je T'aime."Fla".

De la part d'Alexandre Carlotti : Lundi 11 mai 2009 :
Didier était un homme exceptionnel, rempli de bonheur, toujours tourné vers les autres et vers l'aventure des autres. Un altruiste de la première heure. Il a une grande famille dont 4 enfants qui espèrent pouvoir afronter cette tragédie avec le plus de sérénité possible. Cela passe par un rappatriement du corps sur la France le plus rapidement possible. Malgré l'assurance rappatriement Europe Assistance cela dure depuis déjà 8 jours...et on est encore dans l'attente...

De la part de Jean Michel Rondon : Mardi 12 mai 2009.

Je voudrais juste apporter quelques précisions. Didier était mon ami et cela faisait trois semaines que l'on roulait ensemble en Argentine sur des motos de location. C'était la fin de notre voyage et l'on remontait tranquillement vers le Nord (Salta) pour rendre nos motos, quand ce terrible accident est arrivé (Dimanche 3 Mai).
Cet accident est arrivé sur une route en très bon état (rien à voir avec la photo publiée), balisée avec bandes blanches, en ligne droite par très beau temps. Le conducteur de la voiture a dû avoir un moment d'inattention ou s'être assoupi, car il a quitté la route goudronnée  pour rouler sur le bas côté, s'est ressaisi d'un coup, a donné un coup de volant sur sa gauche pour retourner sur le goudron, est parti en dérapage, occupant les deux voies de la route et nous est arrivé dessus. Roulant en premier devant Didier j'ai pu l'éviter de justesse car il restait encore un petit passage entre la voiture et le bord de la route (de notre côté il n'y avait pas de bas-côté mais une rambarde en béton), par contre quand Didier est arrivé le passage s'était refermé, la voiture continuant à glisser.
Cet accident aurait pu arriver dans n'importe quel pays et n'a rien à voir avec le caractère dangereux de nombreuses autres routes d'Argentine. Nous venions de faire 5000 Kms sur ces routes, déjouant tour à tour leurs nombreux pièges: limitation de vitesse et code de la route rarement respectés, revêtements dégradés, pistes trous et bosses, nombreux animaux sauvages et domestiques échappés, véhicules de toutes sortes allant du super camion hypermoderne aux véhicules à traction animale en passant par cyclistes et piétons.
C'est vraiment un coup du sort, un manque de chance pas possible (à quelques secondes près) qui s'est abattu sur Didier.
Je voudrais aussi rajouter que les Argentins ont été particulièrement attentifs et chaleureux avec nous (moi et Betty) au moment de l'accident et les jours suivants.
Remerciements plus particulièrement au couple Argentin qui est resté avec nous sur les lieux de l'accident, à la personne de Capilla del Monte qui parlait français et qui nous a épaulés au commissariat, au garagiste de Capilla del Monte, à la patronne de l'hospedaje Nuñez, au Consulat français et à Mathias.
C'était un peu long, désolé. J'ai le temps. Didier me manque.
jmi


Petit Hergé : Je voudrais simplement ajouté que sur la photo, on voit le bas-coté en terre, la route est visible sur l'extrème gauche de la photo, elle est en effet goudronnée et en très bon état.

De la part de "Génépi" : Mercredi 13 mai 2009.

Didier, tu nous manqueras et tu resteras à tout jamais dans nos coeur, tu étais et tu resteras un super génépi, l'aventure t’a emporté dans ta passion, repose en paix et continue tes voyages en haut !

De la part de Kamel Benabid : Jeudi 14 mai 2009.
Cet été, ca ne sera plus pareil ... 
On avait pris l'habitude de t'attendre entre midi et deux, pour l'apéro puis la p'tite bouffe entre plongeurs accompagnée de son rosé bien frais ... 
Tu ne seras plus là pour remplacer Simone à la barre l'après-midi ou t'engrainer avec Chrichri pour qui boira la dernière binouse ... ;-)
Où que tu sois, on pense bien à toi.

De la part de Grégoire Laureau : Jeudi 14 mai 2009.

Didier était tout simplement merveilleux... un homme attentif et fidèle aux autres (comme il a était avec nous) c'est un témoin de l'histoire qui nous quitte; c'est injuste. Les mots ne suffisent pas à exprimer notre peine...elle est immense. Didier tu vas vraiment nous manquer, tu vas pouvoir retrouvé Maurice, déconné avec lui et peut-être même râler aussi...                           La Gavedelle pense bien fort à toi   


De la part de Sabine Maurel : Vendredi 15 mai 2009.
Didier, tu avais le don de faire irruption chez nous, et de ce timbre de voix si particulier, tu hurlais:"il n'y a personne dans cette maison...?" et là grand branle-bas de combat, on s'installait autour d'une table et on refaisait le monde. Tu faisais de notre maison une maison ouverte...car tu avais vraiment l'art de nous y débusquer, nous faisant oublier que nous sommes de vrais sauvages... des sauvages...oui... mais ça ne nous empêchait pas de t'aimer.
Et aussi te dire à quel point nous pensons à Emmanuelle, Caroline, Sébastien et Flavien... et bien sûr à toute ta famille et tes petits enfants.
Nous pensons aussi particulièrement à Jean-Michel et Betty tellement éprouvés dans leur amitié. En tout cas, Maurice et toi, Didier, jusqu'au bout, l'amitié de Jean Mi vous aura soutenu.
Didier, maintenant grand voyageur du temps et de l'espace, tu voles hors du temps, en toute liberté...et pour nous qui restons là, les souvenirs se déroulent en tableaux d'une intense vérité. Tu nous laisses le souvenir d'un homme multiple, au grand coeur. A nous maintenant de trouver les mots pour te célébrer : tu faisais ça si bien !
Tu nous manques. Sabine

De la part de Sophie Laureau : Samedi 16 mai 2009.

Didier, aucun mot n'est trop grand, trop fou, pour te dire combien tu nous manques.
Je suis désemparée, je n'arrive pas à l'exprimer, je n'arrive pas à réaliser...Tu étais, depuis le départ de ton pote, mon père Maurice le râleur, un pilier dans ma vie, une référence sûre, une présence rassurante.
"Il n'y a personne dans cette maison?!", c'est ce que tu hurlais en arrivant, avec un large sourire, accompagné des chiens qui te saluaient toujours avant nous, car tout de même, c'est pas si courant pour eux, un bipède sur deux roues vrombissantes, et c'est aussi comme ça que tu t'annonçais. "Si, si, on est là, on arrive, on est heureux de te voir". C'est dans ces moments là que j'aurais du te dire à quel point tu comptais pour moi, mais moi, sauvage que je suis, je n'avais pas les mots. Je sais pourtant que tu le savais, j'en suis persuadée.
Alors Didier, de là où tu es, je suis sûre que tu gardes un oeil sur nous, comme tu l'as toujours fait. Je te garderai toujours dans mon coeur, une place à part, parce qu'aujourd'hui, une partie de moi s'en est allée avec toi, une partie de papa s'en va une deuxième fois.
Sacré bonhomme que tu étais !! Tu vas me manquer, je te dis à bientôt au pays des rêves et dans mes pensées.

De la part de Matthieu : Dimanche 17 mai 2009.
Ça y'est Didier, t'es parti. On t'aime, tu vas nous manquer.

De la part de Alix : Mardi 02 juin 2009.
Je ne te connaissais pas beaucoup mais je t'adorais,
à ta mort c'est la que je me suis rendu compte que je tenais vraiment a toi.
Tu étais un homme formidable et jamais je ne t'oublierais.
Je t'adore
Alix


En mars 2009 à Resistencia, mort d'un quebecois 
Les routes argentines :


Je voudrais profiter de cet article pour revenir sur les dangers de la route en Argentine qui sont en général très mal évalués par les touristes qui viennent visiter le pays, et dont personne ne parle. (Tourisme oblige). En 2007, le Mexique était le pays le plus dangereux au niveau de l’insécurité routière (décès par accident / nb. d’habitant). En 2008, l’Argentine a pris sa place. Depuis début 2009, sur les 4 premiers mois, l’Argentine est passé en deuxième position, laissant à nouveau le Mexique prendre la tête de liste.

On ne roule pas en Argentine comme on peut le faire en France. Les argentins sont des « malades » (le mot n’est pas trop fort) au volant.

Si vous devez voyager en bus, pour les petit parcours privilégiez les voyages de jour. Pour les longs cours, il y a moins de choix et vous devez rouler de nuit, mais prenez les sièges du niveau inférieur, et non de l’étage (et encore moins les 4 premiers rangs). Si vous louez une voiture, surtout ne roulez jamais la nuit, et la nuit arrive à 18h00 en hiver. Si vous devez emprunter une route de ripio (terre), sachez que la conduite est différente que sur goudron, sur route terre on ne freine jamais sec, et on ne dépasse jamais le 50 Km/h même si vous avez l'impression que vous pouvez dépasser cette vitesse !

Pour ceux qui roulent en moto et en vélos, ce sont les voyages les plus dangereux, appel d’air quand un camion double, ou même quand un camion ou un bus croise en sens inverse, les grosses rafales de vent peuvent aussi venir par moment de coté. Ci-dessous tous ceux qui nous ont quitté cette année, et pourtant ce n'etaient ni des novices à moto, avait déjà roulé sur ripio, et n'en n'etait pas à leur premier voyage.

Depuis début 2009 :

- 06 janvier 2009 : Le français Pascal Terry a trouvé la mort en moto lors de la deuxième étape du Dakar 2009 dans la province de La Pampa. Lire plus.
- 22 février 2009 : Le scientifique français Alain Marie Meric de Bellefon se tue au volant d' un 4x4 de location sur une route de ripio dans la province de Mendoza (3 autres français blessés). Lire plus.
- 17 mars 2009 : Le québécois Gaston Labrèche est décédé dans un choc entre deux bus de nuit près de Resitencia dans la province du Chaco.(Une autre quebecoise et un couple de francais bléssés dans le choc)(voir photo) Lire plus.
- 04 mai 2009 : Dider Juan sur sa moto contre une Renault 12 dans la province de Córdoba.



Paysages à Capilla del MonteD'autres articles dans le Petit Hergé :

- Situation dengue et grippe mexicaine. (27 avril 2009).
- Coup d'Etat annoncé du 24 mars 1976.
- Visite de la ville de Cordoba.
- Les estancia jésuites.
- Alta Gracia.
- Décès de Pascal Terry lors du Dakar 2009.

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