Mise à jour : 12 juin 2008

Ça ne va pas fort !

Voilà ce qui circule sur le net en ce moment en Argentine :

"Mañana 13 de junio, a partir de las 19 hs. se hace un cacerolazo, con bocinazos y apagón en todo el país para apoyar al campo y en repudio de las conductas del gobierno. Se pide circular este mensaje. Gracias"

 


Boucherie dans la ville de Santa Fe
Photo :
Boucherie dans la ville de Santa Fe le 12 juin 2008.



93ème jour de grève du monde rural (oui, vous avez bien lu !)

La situation pendant cette journée du 12 juin 2008 s’est détériorée sur tous les fronts.
 


Transport bus ligne longue distance :

 

La Cámara Empresaria de Transporte de Larga Distancia (CELADI), c’est à dire la chambre des entreprises de bus de longue distance a annoncé en milieu de journée que les liaisons dans l’ensemble du pays n’est plus que de 40% (60% des liaisons sont annulées), en raison des barrages dans le centre du pays, mais aussi maintenant par le manque de carburant.

il y a de toute façon une très forte baisse de la par des argentins pour vouloir en ce moment voyager, sachant qu’ils seront bloqués quelque part à l’aller ou au retour. On ne se bouscule donc pas beaucoup à la Terminal de Retiro. Les quais sont vides et les bus rares.

 

Transports bus urbains de Buenos Aires :
Pratiquement toutes les lignes de bus maintenant baissent leur rotation pour économiser leur carburant.

 

Carburant :

 

Hier mercredi, on parlait du problème d’approvisionnement des stations Shell, aujourd’hui toutes les autres compagnies sont touchées. YPF, Petrobras et Esso. On peut encore s’approvisionner avec beaucoup de patience à Buenos Aires et la banlieue, mais en province c’est devenu très difficile.

Rosario , pratiquement plus une seule goutte de gasoil, ni d’essence, nous sommes pas loin de 100% de station service fermée.

Cordoba : reste uniquement 30% de stations encore ouvertes

 

Un barrage sur une route
Les barrages :

 

La semaine dernière, il s’agissait de barrages filtrant mis en place par les ruralistas laissant passer tous les véhicules sauf les camions transportant du grain pour l’exportation. Depuis lundi, les camioneros ont pris le relais en soutenant le campo et en mettant en place des barrages bien moins filtrants, puisqu’ils arrêtent tous les camions (donc y compris carburants, aliments, etc…). Depuis hier, le ton est monté puisqu’ils coupent aussi totalement certaines routes. Les voiture et autres bus doivent prendre leur mal en patience et attendre 4 ou 5 heures avant que se lève le barrage. Les quelques bus roulant encore arrivent quelque fois à destination en mettant le double du temps habituel.

 

Alimentation :

 

Premier touché : le lait frais, puis les yaourts, enfin l’huile, la farine et les légumes. Dans cette ordre voila l’ordre de disparition des produits dans les gondoles de supermarché à Buenos Aires cette semaine. Certaines entreprises étant bien plus touchées que d’autres, par exemple au rayon lait et yaourt, il ne reste presque plus de produit de la ligne Sancor, alors que ceux de la Serenisima arrivaient encore ce matin. D’une manière générale, plus on s’éloigne du centre et de capital, moins il y a de produits disponibles. A 100 Km de Bsas, il y a moins de produit qu’en bas de chez moi. Pour l’instant la ville la plus touchée : Rosario.

 

La UIA, Union Industrielle Argentine (la centrale industrielle) a averti le gouvernement de sa “profonde préoccupation »

 

Marché central de Buenos Aires :

 

Encore du stock et quelques arrivages de fruit et légume, mais plus rien n’arrive du NOA ni de la région de Mendoza, donc manque d’agrumes, et de tomates.

 

Sur une route de TucumanBoulangerie :

 

Le « Centro de Industriales Panaderos » a annoncé que dès demain la farine allait manquer chez certains boulangers.

 

Producteur de porc :

L "Asociación Argentina de Productores Porcinos" (AAPP) annonce que les producteurs de porcs affrontent plusieurs problèmes, d’une part ils ne peuvent pas vendre leurs animaux, ils n’ont donc aucune entrée d’argent en ce moment. Mais d’autre part ils n’ont plus rien à leur faire manger, et pire comme les animaux restent en « stock » sur patte, les éleveurs ont maintenant affaire à une surpopulation porcine.

 


Vous aurez tous compris que depuis lundi, nous avons pris un nouveau virage dans la crise du campo, une simple idée de rétention sur le soja qui aurait du être réglé (et annulé) il y a 92 jours par un gouvernement argentin qui a en ce moment les caisses pleines et aucun problème à court terme de tresorerie.
92 jours de monologue de la part du gouvernement et de Cristina Kirchner.
92 jours de manque de diplomatie de sa part.
92 jours d'ignorance pour ne pas dire d'arrogance face à un monde rural qui fait vivre tout un pays (direct et indirectement, c'est ce dont on s'appercoit en ce moment).

D'une crise sectorielle il y a trois mois, nous sommes passés à une crise politique il y a un mois, pour maintenant entrer dans une crise économique.
ELLE ne controle plus rien, IL (son mari) non plus, le radeau de la méduse va bientot se fracasser Plaza de Mayo.

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- 19 juin 2008 :
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Les routes en Argentine

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