Palacio del Congreso (Balvanera - Buenos Aires)
03 oct. 2024Mise à jour : 03 octobre 2024 / 21 août 2011. #Buenos Aires.
Palacio del Congreso (Balvanera) :
Le “Palacio del Congreso de la Nación Argentina”, son nom officiel, est l’œuvre de l’architecte italien Vittorio Meano qui emporta définitivement le concours en 1896.
Cet imposant bâtiment a la particularité d’abriter les deux chambres du pouvoir législatif national : l’Assemblée Nationale et le Sénat.
Il est rapidement inauguré en 1906 alors que le chantier est loin d’être terminé, mais il faut au plus vite remplacer l’ancienne assemblée nationale trop exiguë qui siégeait Plaza de Mayo.
Placée face à la place de Congreso, cet imposant bâtiment est placé dans l’axe de la Avenida de Mayo et fait face à la façade de la Casa Rosada à tout juste 2.000 m de là.
Bien que placé dans le quartier de Balvanera, les Porteño ont pris l’habitude de dénommer le secteur de « Congreso ».
Un des plus majestueux bâtiment de Buenos Aires qui mérite le détour ou mieux une visite !
Comme toujours, n’hésitez surtout pas apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge
Enfin, sachez que je peux vous proposer une visite du Palacio del Congreso et de ses abords.
Photo : L'ancien Congreso datant de 1864 de la Plaza de Mayo
L'ancien hémicycle trop petit :
C’est à partir de 1882, qu’on envisage la construction d'un nouveau bâtiment, de taille suffisante pour accueillir les représentants du pays.
Il faut dire que l’ancienne assemblée siégeant dans le bâtiment à l’angle de la calle Yrigoyen (Victoria à l’époque) et de Balcarce, datant de 1864 est déjà trop petit.
On lui attribue tout d’abord en 1887 la manzana délimité par Callao, MT de Alvear (alors Charcas) Riobamba et Paraguay dans le quartier de Recoleta pour installer le nouveau Palacio Congreso, mais en 1889 on change d’idée et on décide de l’installer dans la Manzana délimité par Entre Rios, Yrigoyen (alors Victoria), Rivadavia et Combate de los Pozos, anciennement connu sous le nom de Hueco de los Olivos.
La Nation avait déjà des vues sur ce Hueco de Olivos pour y édifier le nouveau Teatro Colon, mais finalement on décide d’envoyer le futur Opera sur le site actuel.
Si on change d’idée sur l’emplacement du Congreso c’est que depuis un an (1888), on perce la future avenida de Mayo et qu’elle aboutira juste face au centre de l’axe de cette nouvelle avenue. Et l’idée d’avoir une belle avenue reliant les bâtiments (Casa Rosada et Palacio del Congreso) représentant les deux pouvoirs fait son chemin.
Photo : L'architecte Vittorio Meano
Projet de Vittorio Meano :
Le 1er décembre 1889, le terrain est acheté par la Nation aux anciens propriétaires les Frères Spinetto.
En 1894, on vote à l’assemblée les fonds pour démarrer le projet et l’années suivante (1895) on met en place un concours dans lequel 28 des meilleurs architectes s’affronteront pour décrocher le projet. C’est l’architecte italien Vittorio Meano qui emporte le concours définitivement en 1896. Il devra tout de même revoir ses plans car au fil des mois on lui demandera d’agrandir son bâtiment en y ajoutant un étage supplémentaire mais aussi de redessiner une voûte et une coupole plus majestueuses.
L’inauguration du chantier a lieu en août 1897. Les frais s’envolent, les modifications, les agrandissements font exploser le budget.
En 1900, le chantier n’en est encore qu’aux fondations et les parois du rez-de chaussées voient à peine le jour alors que la totalité du budget est déjà dépassé. On fait voter alors le doublement du budget mais pourtant dans celui-ci, on ne prend ni en compte la décoration, les statues et les revêtements en pierre des façades. Finalement vers 1904, on arrive même au triplement du budget. On le surnomme rapidement dans la presse de l’opposition « El Palacio de Oro ».
1904, mauvaise année aussi pour l’architecte puisque le 1er juillet il est abattu à bout portant à son domicile par son ancien majordome, lui aussi italien (Juan Passera) épris de sa femme Luisa Meano.
Photo : Le Palacio del Congreso en construction en 1905 à quelques mois de l'inauguration.
Jules Dormal à la tête du chantier :
Le chantier s’arrêta brusquement en 1904 (et aussi celui du Teatro Colon qui était aussi en construction sous la supervision du même architecte). Les deux projets furent d’ailleurs repris par le même architecte belge Jules Dormal Godet (plus connu sous le nom de Julio Dormal).
En 1906, on décida de l’inaugurer, non pas parce qu’il était fini, mais politiquement il le fallait. Le Palacio était devenu un puit sans fond et avalait les deniers de l’état et il fallait marquer les esprits et montrer qu’il était déjà « opérationnel ». Voilà 12 ans déjà qu’on finançait un bâtiment qu’on ne pouvait toujours pas utiliser (Et ce n’était pas le seul… le Teatro Colon depuis 1888 en chantier).
Donc l’inauguration se fait dans les plâtres, pires les sanitaires ne sont pas encore prêts, manquent aussi toute la décoration mais aussi les revêtements en pierre de la façade. La photo du dessus montre l’état du bâtiment en 1905, lors de l’inauguration il était au même niveau de terminaison.
Les députés et les sénateurs peuvent quand même siéger et sortir au plus vite de leur minuscule salle de l’ancienne salle de la Plaza de Mayo.
Photo : Palacio Congreso vers 1915
Un chantier de 49 ans :
Il faut attendre 1909 pour voir la Plaza Congreso prendre forme au pied du Palacio et 1910 pour avoir « au moins » la façade sur cette même place finie ! 1910, c’est l’année du centenaire du pays, donc pour les festivités, il fallait quand même que tout paraisse en ordre.
Les fêtes terminées, la suite du chantier se poursuit avec des demandes de rallongement de budget qui se poursuivent et qui fait éclore une polémique sur les dépenses. Les socialistes et les radicaux ne manquèrent pas de monter des commissions d’enquête.
C’est ainsi qu’au grès de crises économiques et politiques que le pays traversera les décennies suivantes, le Palacio del Congreso continuera à se terminer peu à peu.
En 1930, on installe enfin l’illumination de la coupole.
En 1946, le chantier prend fin, avec le revêtement en pierre de l’extérieur de l’hémicycle coté calle Combate de los Pozos.
Enfin dans les années 1960, à partir de 1962, le quatrième étage a été construit dans l'espace attribué au Sénat, ce qui a entraîné l'annulation et la disparition de la plupart des vitraux, l'installation de plusieurs canalisations et services au nouvel étage et l'agrandissement des escaliers.
Il aura donc au total fallu 49 ans pour terminer le Palacio del Congreso !
Photo : Les statues face au Congreso
Les statues de Lola Mora :
A la suite de ces commissions en 1913, on s’étonne des prix des statues et on en retire de nombreuses de l’intérieur du Salon Bleu (General Alvear, Mariano Fragueiro, Facundo Zuviría y Narciso Laprida) mais aussi celles de la sculptrice Lola Mora se situant en façade de chaque coté de l’escalier monumental pour les remiser dans des caisses en bois (avec l’idée de les revendre ou de les placer dans d’autres bâtiments).
Le déplacement des 4 effigies de Lola Mora, La Libertad, El Comercio (ou Progreso), La Paz, et La Justicia en contentait beaucoup, car ces 4 statues féminines arborant fièrement leurs bustes à l’air libre en choquèrent plus d’un !
14 plus tard (en 1927), les 4 effigies furent envoyées au Palacio de Gobierno de Jujuy. Sur la Plaza Central du quartier de Nieva, toujours dans la ville de Jujuy on plaça les deux lions qui les accompagnait.
Il faut attendre 2014 pour voir les statues de Lola Mores reprendre leurs places face au Congreso.
Photo : Salle des pas perdus.
Les Hémicycles, salons et la bibliothèque :
Aujourd’hui, l’entrée se fait par l’Avenida Rivadavia. Les principale pièces et salons s’articulent au rez-de-chaussée autour du Salon Azul et de la Salle des pas perdus, comme la chambre des députés, la chambre des sénateurs ou encore la bibliothèque. Le tout étant décoré par de nombreuses œuvres artistiques, comme les sculptures de Zonza Briano.
Salle des pas perdus :
Cette salle fait office d'antichambre de la chambre des députés. En raison de ses grandes dimensions, il est utilisé pour abriter la presse lors de séances, d'activités culturelles et d'honneurs funéraires des personnalités de la nation.
Deux grandes peintures historiques y sont exposées en permanence; « Les constituants de 53 » (1935), d'Antonio Alice et « Le président Julio Argentino Roca inaugure la législature » (1886), de Juan Manuel Blanes. La salle est couronnée par un grand vitrail de cinq panneaux avec des figures allégoriques liées au programme de la Génération des 1880 : l'abondance, le travail, la science, la guerre et les arts.
Le Grand Salon :
Cette grande salle destinée à recevoir autorités et délégations officielles possède de grandes fenêtres avec des vitraux aux armoiries nationales encadrées de rideaux de velours côtelé et de colonnes vertes cannelées en marbre et stuc belges. D'importantes peintures à l'huile sont exposées sur ses murs : « Fray Mamerto Esquiú », d'Antonio Alice, «La primera Junta de Gobierno», de Vila y Prades, «Los viejos tejados» de Gil Roy et « Le Bien et le Mal », de Rebonedo.
Salon Arturo Illia :
Cette salle est utilisée pour les réunions de commissions, les conférences de presse et différentes activités culturelles ouvertes au public. Son mobilier de style anglais est original, les boiseries à la française sont en chêne de Slavonie et les sols sont marquetés de chêne. Des portraits à l'huile des présidents et vice-présidents argentins sont exposés sur ses murs.
Salon Eva Peron ou Salon Rosado :
Le ton rose des murs, des rideaux et des tissus d'ameublement de cette pièce a été choisi par Eva Perón pour rappeler l'insertion des femmes dans la vie politique. Cette salle était précisément la salle de réunion des six premiers sénateurs argentins entrés au Congrès en 1952.
Le salon présente des sols marquetés en chêne de Slavonie, des boiseries en chêne plaqué noyer poli et trois grands lustres en bronze décorés de pierres de cristal de roche et d'abat-jour en cristal de Baccarat, suspendus à un vitrail. De plus, il y a un buste doré d'Eva Perón et une vitrine en verre qui abrite son linceul.
Photo : La bibliothèque du Palacio del Congreso.
La Bibliotheque :
La Bibliothèque du Congrès a été fondée en 1859 pour aider les législateurs des deux chambres, les chercheurs et le public. La salle de lecture a été inaugurée en 1917. Elle est entièrement recouverte de noyer italien, sculpté et poli, depuis les murs, étagères et balustrades jusqu'au premier étage. Une horloge offerte par l'infante Isabel de Borbón en 1910 orne l’ensemble.
Salón de las Provincias :
Cette salle monumentale à double hauteur fait partie de l'accès d'apparat au Palais. Son grand vitrail au sommet représente la République argentine sur fond de champs cultivés qui symbolise le progrès économique qui a assuré l'unité politique nationale.
Photo : Lustre du Salon Azul
Salón Azul ou Salon San Martin :
Ce large salon est octogonal et soutient le majestueux dôme du Palais, quatre paires de colonnes de marbre entourent les entrées, le sol est formé de mosaïques allemandes, les murs sont recouverts de marbres, les bases sont de granit rouge de Belgique et les quatre niches sont en marbre rose provenant d'Alicante et abritent d'énormes vases en bronze.
Au sommet, à travers une voûte majestueuse ornée de rosaces et ouverte en son centre, on aperçoit la coupole de l'intérieur, haute de plus de soixante mètres. La base de la voûte est décorée de vingt-quatre sculptures allégoriques qui représentent le commerce, les communications, la chasse, la pêche et le transport.
Au centre du dôme de la Salle Bleue, haut de 65 mètres, est suspendu un énorme lustre en bronze qui pèse 2 054 kilos et mesure 5,20 mètres de haut et 2,90 mètres de diamètre. Il a été réalisé pour l'Exposition industrielle de 1910, avec du bronze appartenant à des cartouches de l'Arsenal de guerre national.
Au centre du lustre, cinq lampes en forme de fagots de blé et de cannes à sucre représentent la principale source de richesse de la Nation à cette époque : l'agriculture. Dans l'anneau principal, huit bas-reliefs représentent les moments historiques importants de l'histoire du pays : le Cabildo abierto, la première junte gouvernementale, la bataille de Suipacha, le serment au drapeau, la bataille de San Lorenzo, le serment à l'indépendance, la traversée de les Andes et la bataille de Chacabuco. Ces reliefs sont complétés par quinze figures féminines qui représentent la République et les provinces qui composaient alors le territoire national. De plus, la partie supérieure du lustre présente les bustes de San Martín, Belgrano, Saavedra, Pueyrredón, Rivadavia, Rodríguez Peña, Castelli et Mariano Moreno.
Photo : La chambre des députés
L’hémicycle du Sénat :
La salle comporte 72 bancs ou siègent les sénateurs entourée par deux étages de galeries pour recevoir le public et la presse. Il est décoré de rideaux et de tapis violets en l'honneur des anciens législateurs romains.
Face au sénateur se trouve la tribune du président. Les secrétaires et secrétaires adjoints sont assis sur les côtés, et plus bas se trouve la table des sténographes.
L’hémicycles des députés :
La Chambre des députés a la forme d'une chambre semblable à celle du Sénat, mais ses dimensions sont beaucoup plus grandes, puisqu'elle abrite 257 sièges.
Ce lieu comprend trois étages avec balcons ou loges-galeries. Le marbre clair et les colonnes monumentales prédominent dans le décor. Il possède un grand vitrail avec les armoiries nationales entourées de figures allégoriques.
Photo : Vue arrière du palacio del Congreso
Les conseils du Petit Hergé :
C’est certainement l’édifice national le plus grand de Buenos Aires, en le mettant à égalité avec le Palacio de Tribunales ! Donc un des palais à surement ne pas ignorer lors de votre passage dans la capitale.
De plus, son alignement parfait dans l’axe de la Avenida de Mayo en fait un lieu que vous ne pouvez pas rater.
Déjà impressionnant de l ‘extérieur, une fois à l’intérieur il apparaît encore plus grand. Ces salons sont imposants et surtout ces deux hémicycles sont à couper le souffle. Comptez un peu plus d’une heure pour vous promener dans ses salons et ses couloirs !
On peut visiter le Congreso de la Nacion en semaine tous les jours sauf le mercredi. Le plus simple pour s’y rendre, le métro station « Congreso » ligne A.
Les horaires sont totalement aléatoires, même ceux qui sont indiqués sur le site officiel du Palacio ne sont jamais tenus. Donc passez avant et demandez l’heure de la prochaine visite.
A ce sujet, sachez aussi que je peux vous proposer une visite du Congreso, de la place et de tout le secteur qui l’entoure.
Comme toujours, n’hésitez surtout pas apporter votre pierre à l’article si vous vous apercevez d’un oubli, ou pire d’une erreur, en écrivant en dessous un commentaire, en prenant contact avec moi par mail à petitherge@hotmail.com ou sur FB : https://www.facebook.com/petit.herge
A voir aussi autour du Palacio del Congreso :