Cultive ton jardin Une facette argentine que j'adore, c'est bien ce soucis de remplir sa vie personnelle. Cela passe par une curiosité intellectuelle étonnante, quel que soit l'âge, la situation de famille, le milieu. Ici tu trouveras normal que le menuisier de 50 ans prenne des cours d'italien avec toi, trentenaire désoeuvrée (vécu), ou que ta collègue mère de 3 enfants prenne des cours de danse orientale (vécu). Du coup tu te retrouveras toi-même à prendre des cours de claquettes, comme ça, en cours d'année (vécu). Il faut dire aussi que l'offre culturelle pléthorique de Buenos Aires aide beaucoup, mais quand même. L'attitude est indéniable. On ne choisit pas forcément son job, son gagne-pain, mais ses soirées et ses week-ends si. Pour cette raison, on te demandera souvent ce que tu fais, à côté de ton travail. Car c'est un concept en soi, l'activité, le passe-temps ou la passion, et cela te définit tout autant que tes études ou ton job actuel. Une autre façon de décompresser, et vivre sa liberté, c'est sortir la nuit. J'ai en déjà parlé ici. Ici les nuits sont longues, et Buenos Aires offre mille et une possibilité pour tous les âges. Les séniors tangueros se mettent sur leur 31 et peuvent taquiner la piste de danse tous les soirs de la semaine jusqu'à 5h du matin. C'est pas beau ça ? Maintenant, pensez à vos grands-mères, en France, qu'est-ce qu'elles donneraient pour connaître ce frisson nocturne et musical ? L'Argentin cultive aussi ses amitiés. A Buenos Aires, c'est assez frappant de voir que les porteños ayant grandi dans la capitale possèdent facilement plusieurs groupes d'amis depuis l'enfance ou l'adolescence. Chose qu'en France, mobilité oblige, il serait bien plus difficile de conserver. Il ou elle aura donc ses amis du colegio, de la fac, du football, du quartier. Ils ne se mélangeront pas forcément entre eux d'ailleurs, et ne seront pas mixtes (malheureusement, l'amitié homme/femme n'est pas le point fort des Argentins, il faut le reconnaître). Tous ces groupes se suivent donc les années durant, c'est parfois vécu comme un cérémonial obligé, mais la tradition veut qu'on garde contact. Le point d'orgue de cette amistadmania est le fameux Dia del Amigo. On pourra dire que c'est artificiel, marketing, ce qu'on voudra, n'empêche, l'intention est là et recevoir un petit texto ce jour-là est savoureux. Enfin, en plus de ses amis, de la famille, l'Argentin, et ce en province comme dans la capitale, sait cultiver le lien social en général, il discutera avec le papi qui attend le bus, écoutera les anecdotes du chauffeur de taxi, bref saura parler avec un inconnu et même y prendre plaisir. Un truc de dingue quand on y pense : nouer une conversation avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, rendez-vous compte !! Allez-y, faites le test et votre mission sera de parler 4 phrases avec un inconnu. Vous vous sentez capable ? Ou vous avez peur de faire peur à votre interlocuteur ? Haha, bonne question ! Bon pour les trouillard(e)s, j'ai un plan, ça s'appelle faire un stage, destino Buenos Aires :-) |