Dernière mise à jour : 12 septembre 2021. #Préparation

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On ne peut pas visiter l'Argentine en un seul voyage

 

Le voyageur a très souvent l’idée de venir en Argentine pour tout visiter en un seul voyage. Que son séjour s’étale sur deux ou quatre semaines, son but : « Tout voir ».

Il aura déjà tant lu de guides et regardé tant de fois ce que les agences vendent clefs en main en voyages organisés, que notre voyageur indépendant voudra monter son circuit en solo en gardant le même montage de circuits.

Bref, nous sommes à l’aube d’une déconvenue annoncée, car il faut savoir que ces circuits agences n’ont pas l’objectif de vous faire découvrir le pays mais uniquement de créer un maximum de déplacements pour faire du profit.

Ce qui est peut-être vrai pour un autre pays, n’est pas applicable à l’Argentine car ce pays est trop …vaste.

Je vais tacher de l’expliquer...

 

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Un pays trop grand et trop hétérogène pour l’apprécier en un seul voyage : 

 

L’Argentine est le 8ème pays au monde le plus grand avec ses 2,7 millions de km2.

Donc difficile de monter un circuit qui se tient de 2 à 4 semaines sur le même mode de ce qu’on a mis en place l’année précédente à travers le Pérou (deux fois moins vaste), le Chili (4 fois plus petit),  l’Equateur (10 fois plus petit) ou pire Cuba (25 fois plus petit).

L’Argentine a donc à la fois l’avantage (ou le désavantage) d’être vaste mais aussi la particularité d’être tout en longueur (tout comme le Chili) ce qui complique encore plus les déplacements.

Quand on rapporte la surface de l’Argentine au reste du monde, on se rend compte que chaque province du pays (23 au total + la ville de Buenos Aires) est aussi étendue que 23 pays moyens.  Quelques petits exemples : Province de Buenos Aires = Italie, Province de Corrientes = Portugal, Province de Santa Cruz = Nouvelle Zélande, Province de Cordoba = Tunisie, Province de la Rioja = Hongrie, Province de Misiones = Belgique …

A cela comme le pays est essentiellement axé nord-sud, l’Argentine a donc aussi la particularité de pouvoir offrir tous les climats possibles entre la latitude d’Ushuaia 54° 48′ 57″ sud et de la Quiaca 22° 06′ 18″ sud. En reprenant les mêmes latitudes et en les plaçant dans l’hémisphère nord c’est comme si nous avions un pays allant de la Mauritanie jusqu’au Danemark, mais avec des climats encore plus marqués en raison des altitudes allant de 0 m à 6961 m et des taux d’humidité allant de l’aridité totale à la jungle.

Bref à chaque province, des paysages différents, des climats différents et des habitants s’étant à chaque fois adaptés à leur milieu. Il n’y a pas donc pas une Argentine, mais une « multitude d’argentines ».

Vouloir traverser en quelques semaines une étendue aussi hétérogène et variée est aussi illogique que de vouloir relier la Mauritanie au Danemark lors d’un seul voyage.

 

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Se déplacer partout en avion ne sert à rien sauf à perdre du temps et à enrichir certains :

 

En effet, une journée de déplacement en avion est une journée de perdue. Se lever de bonne heure, transfert à un aéroport, embarquement, vol en lui-même, récupération des bagages, sortie et transfert à un hôtel, installation en hôtel. Même si sur le papier vous n’avez pas dépassé la demie journée, la fatigue, le manque de sommeil et le stress vous aura mis K-O pour 24 heures et vous n’aurez absolument ni profité, ni même eu envie de voir quelque chose de nouveau pendant cette journée.

Quand je vois que certaines agences proposent en 21 jours de circuit,  9 jours d’avion au départ de Paris, il reste vraiment peu de jours de visite.

Quant à l’argument que j’ai déjà entendu plusieurs fois du « quitte à partir aussi loin autant en profiter et tout voir » c’est se mentir à soi-même puisque comme je l’ai déjà écrit dans un autre article, le jour où vous partez au Québec, il ne vous viendra pas à l’idée d’aller visiter quelques jours Cuba. Et pourtant Salta et El Calafate sont bien plus éloignées entre elles (2907 km) que La Havane de Montréal (2618 km).

Vous finissez par avoir les envies des autres (des agences et des guides) plutôt que vos propres envies.

 

 

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Alors ? Pourquoi cette idée de vouloir tout voir ?

 

Parce que vous avez subit un bon lavage de cerveau de la part des « acteurs » de l'industrie touristique qui sont : les guides papiers, le secrétariat au tourisme argentin, Aerolineas Argentinas, les agences locales et internationales. 

 

1) Les guides papier sortent chaque année "L’Argentine 2022" et qui doit tenir en 300 pages comme si on pouvait aussi sortir un bouquin " Floride - Louisiane - Cuba - Antilles Françaises, Côte Est des Etats Unis - Québec 2022" en 300 pages.

Une sorte de résumé de résumé de résumé qui finit par vous faire croire qu’il n’y qu’un « spot » important tous les 800 km et qu’au milieu il n’y a rien à voir !

 

2) Le secrétariat au tourisme d'Argentine à longueur de promos, de vidéos, d'expos à l'étranger fait croire aux agences, à ceux qui préparent des paquets et finalement donc aussi aux voyageurs, qu'on peut "FAIRE" l'Argentine en 2 ou 3 semaines. Donc à ce rythme ça ne peut être qu’en avion (Aerolineas Argentinas appartient à l’état argentin) et certains « spots » ne vivent plus que du tourisme (Iguazu, El Calafate, Valdes, Ushuaia, Bariloche….), il faut absolument un maximum de touristes pour faire vivre la machine.

Prenons un exemple : Ushuaia :

Ushuaia c’est 158.000 lits disponibles pour touristes en permanence pour 56.000 habitants qui y vivent. Il faut effectuer un "turnover" (fr : renouvellement) de touristes  le plus rapide possible pour les pousser le plus vite possible sur El Calafate et permettre à d’autres de prendre la place (nous ne sommes plus très loin du « lit chaud »).

En moyenne un touriste reste pendant la saison de l’été seulement  2,2 nuits à Ushuaia. Donc pour ce qui est des activités à développer, il faut penser l’occuper 2 à 3 jours sur place, pas plus, car ce n’est plus rentable, le 4eme ou le 5eme jour, il dépensera beaucoup moins. Donc pas rentable, il faut le garder maximum 2 à 3 jours à Ushusia, arrivé en avion, parti en avion, les avions font le pont aérien, et débarquent et embarquent  des milliers de touristes par jour.

Avant pandémie, il y avait 400.000 touristes débarquant par an à Ushuaia (la saison est surtout l’été), nous sommes donc loin encore du maximum du niveau de réservoir en lits à cette époque de l’année. Le taux d’occupation des hébergements est autour de 70 % en été.

Pour janvier 2019, dernier été avant pandémie, les chiffres officiels donnent  62% d’occupation (en dessous de l’année 2018), quantité de pesos dépensés à Ushuaia durant le séjour du touriste : 21.872 ARS (ce qui fait au taux officiel du peso à l’époque 1 USD = 37,36 ARS) = 585 USD. (Source).

Donc pour une moyenne de 2,2 nuitées, ça fait 585/2,2 = 266 usd par nuitée par touriste.

 

3) Le secrétariat au tourisme sait qu'un voyageur passe en moyenne 3 semaines dans le pays, il faut donc mettre tout en œuvre pour qu'il puisse en 20 jours dépenser le maximum, et pour cela il faut le balader au 4 coins du pays en long, en large et en travers, de préférence en utilisant les lignes aériennes intérieures, (de toute façon, en bus pas assez de temps), les agences locales, les locations de voiture et un maximum de service pour tous les déplacements qu'on lui impose.

Un voyageur qui n'effectue pas au moins 10.000 Km en avion en ligne intérieure n'est pas rentable, il faut qu'il consomme un maximum.

L’exemple donné sur Ushuaia sur 2,2 nuitées en moyenne, vous pouvez aussi le prendre pour El Calafate, Bariloche, Iguazu, Valdes, et un peu plus de nuitées pour Salta et Buenos Aires. 

Buenos Aires - Valdes - Ushuaia - Calafate - Bariloche - Buenos Aires - Iguazu - Buenos Aires - Salta - Buenos Aires c'est tout de même 14.000 Km (plus que la distance reliant Paris) et 1700 USD qu'il aura dépensé en avion sur place.

Conclusion : 

Alors question ? Est-il plus rentable pour le pays d'avoir 1000 touristes à Buenos Aires découvrant la ville tranquillement pendant deux semaines, ou d'avoir les 1000 mêmes courant en tous sens à travers le pays ? Faites les comptes...

De même comprenez bien qu'une agence (en Europe ou en Argentine) gagne sur un % de vos dépenses, il va vous recommander fortement de bouger le plus possible en 2 ou 3 semaines.... Il y va de son chiffre d’affaire !

 

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Voilà la carte d’Argentine vue par les agences :

 

Cette carte je ne l’ai pas inventé, c’est une carte d’Argentine publiée par le secrétariat au tourisme. A se demander si finalement on ne place pas le QI d’un touriste aux alentours de celui d’un enfant qui entre au CP.

En tout cas, tout est dit sur cette carte, en plus des 8 « fanions », on y a placé la côte atlantique (Mar del Plata, très prisée par les Porteños en été) et puis le « Campo » le plus proche de Buenos Aires avec forcément un passage obligatoire en « estancia » qui n’a jamais abrité une seule vache ou un tracteur sur ses terres.

Voilà comment on vous présente donc l’Argentine et ce qu’il faut « absolument »  aller voir. Et les guides et agences reprennent tous par facilité, conformisme, et économies intellectuelles de leurs parts les mêmes destinations.

On décide pour vous et on vous dit là où il faut aller dépenser vos euros. On sous-entend d’ailleurs qu’en dehors de ses points il n’y a rien d’intéressant à voir et qu’il vaut mieux se concentrer sur ses spots ultra touristiques ou toute la logistique de l’industrie touristique est déjà en place pour accueillir des milliers de personnes par jour.

En un mot : Ne réfléchissez pas, on pense à votre place !

« Ushuaia est mythique », voilà des années que vous y pensez. Vous pensez même que c’est un de vos choix. C’est bien, le marketing a bien fonctionné.

Vous n’êtes même plus propriétaire de vos rêves !  Quant aux mythes, ne prenez pas ceux des autres, créez les car ils sont personnels !

 

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Faut-il préparer vos voyages à l’avance ?

 

J’ai envie de répondre, OUI et NON.

OUI parce que lorsqu’on débarque dans un pays inconnu, on se renseigne un minimum sur celui-ci, sur les thèmes basiques. On sait que la langue est l’espagnol (ne riez pas, j’en ai reçu à l’aéroport d’Ezeiza qui m’ont posé la question) et on ne demande pas si la monnaie c’est le Dollar Argentin (vécu plusieurs fois aussi), ou si les militaires sont toujours au pouvoir (ils sont partis depuis 40 ans)

Bref, il faut avoir au moins une connaissance générale de l’endroit où on débarque ! La lecture par le livre ou par internet, ça a du bon avant votre départ, c’est ce qu’on appelle la culture générale.

NON dans le sens, où il faut se laisser aussi guider sur le moment par les rencontres, les conditions météo, grèves et autres perturbations « argentinesques » de derniers moments. Bref ne pas arriver ici avec son agenda blindé de dates avec horaires d’avion, de bus et d’hôtels déjà réservés et payés d’avance. La logistique vous laissez ça sur place elle se gérera et se mettra en place seule au fil des jours

Dans ce cas-là où est le voyage ? J’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un séjour de travail bourré de rendez-vous professionnels.

Combien de fois ai-je pu déjà entendre, « notre voyage est déjà bouclé » lors de l’arrivée de touristes. En ne cachant même pas une certaine fierté à le déclarer ! …. Huy ! Tout doit être projeté, ficelé et dans le … « timing », les œillères en place pour ne pas être tenter de s'écarter d'un objectif  !

Bref, sans se soucier de la météo, des grèves,  quitte même à gommer ses envie de dernières minutes puisque « on n’a pas le temps ». Comme je vous dis, ce ne sont plus des vacances !

 

 

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Les conseils du Petit Hergé : 

 

Le plus important avant votre départ, renseignez-vous sur le pays d’une manière globale (histoire, climat, gastronomie, culture,  spécificités) et pas uniquement sur les «spots incontournables » souvent  impersonnels. Achetez votre billet d’avion aller-retour sec entre chez vous et Buenos Aires, puis loger quelques jours à Buenos Aires ou vous sentirez le pays et prendrez vos décisions de partir plutôt dans une province qu’une autre.

 

Si c'est votre premier voyage en Argentine, ne succombez pas à la tentation développée par les agences  pour  "consommez de l'Argentine" ...... Vous allez le payer très cher et ce n'est pas de cette façon que vous aurez pour autant "profité de vos vacances ". N’oubliez pas que ce que les agences vous vendent peuvent représenter financièrement 2, voire 3 séjours tranquille en Argentine. Donc de quoi déjà vous occuper trois grandes vacances les prochaines années.  

Vous êtes en vacances, pas en opération commando. Prenez le temps de mener votre voyage à votre rythme et non sur celui d'une agence de voyage. Concentrez-vous sur une seule région si vous ne disposez que de deux semaines, deux régions si vous venez plus longtemps.

Ouvrez les yeux, ouvrez vos oreilles, profitez de chaque instant et surtout faites ce que vous avez envie de faire ! Nous sommes tous différents, alors on ne fait jamais le même voyage !

 

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