Mise à jour : 08 janvier 2015. Catégorie : Actualité et Société.

Un événement mondial :

Impossible de rester de glace après ce qu'il s’est passé hier dans les locaux de Charlie Hebdo. Je ne parle pas de ce que je ressens personnellement mais de ce qui est ressenti par la presse argentine. L’information a fait le tour du monde, mais ce sont les journalistes du monde entier qui se sont senti visés, et certainement plus ceux qui vivent dans les pays ou la démocratie est la plus fragile.

Nous avons la chance en Argentine (même si les tensions entre gouvernement et journalistes sont des fois des plus que tendus) de pouvoir vivre en démocratie et de pouvoir écrire ou dessiner ce que l’on veut.

L’Argentine a de plus tout comme la France une longue histoire riche en caricaturistes et d’humoristes connus (même internationalement comme Quino).

C’est donc tout naturellement que ce matin, dans les kiosques de Buenos Aires, on pouvait  lire les gros titres relatant l’attentat de Paris. Je ne vous cacherai pas que même à 12.000 km tout le monde en parle, j’y ai eu droit par le concierge, le marchand de légumes, le kiosquero et même dans le mozo du bar ou je prends le petit déjeuner, tout le monde en parlait.

Donc nous n’avons pas affaire à un sujet franco-français (qu’on affectionne autant dans le microcosme intello parisien) mais bien à un véritable sujet mondial, et même à une prise de conscience sur les limites de la liberté des idées (en presse, ou ailleurs).

Photo : Couverture du "Clarin" de ce matin 08 janvier 2015. Bien entendu en premiere page, mais Clarin a aussi changer sa presentation, en faisant sauter le bandeau superieur de nouvelles présent tous les jours. Une façon de dire qu'aujourd'hui il n'y a pas d'autre actualité, il n'y a qu'une nouvelle !

Vidéo : Depuis hier devant l'ambassade de France de Buenos Aires. TELAM 07 janvier 2015. 4 mn 14 s.

Quand on touche à la France ...

Justement, le Français peut être trop pris par le choc du « ca m’aurait pu m’arriver Boulevard Richard Lenoir en faisant les courses» n’a pas encore conscience de la répercussion mondiale dans les mentalités des 7 milliards de terriens que nous sommes.

Pour la France ce sont 12 morts, de plus des têtes d’affiche que l’on connaissait depuis des années, mais pour le reste du monde on ne les connaissait pas (ni même le titre de Charlie Hebdo) et c’est bien plus grave car ça représente l’anéantissement de la liberté des idées dans le pays le plus démocratique de la planète ! Alors bien sur, la question qui se pose (ici entre autre en Argentine) c’est « si ca peut arriver en France, alors imaginons ce qui peut se passer dans les autres pays !).

L’Afghanistan, la Syrie, l’Irak, le Yemen, c’est loin pour l’Argentin ! Non pas en kilomètre mais surtout dans l’intérêt de la défense des libertés de la bas ! Mais quand on touche à la France, alors là ca devient primordial. C’est surement dans ses moments là que l’on s’aperçoit de la place de la France et surtout de ce qu’elle représente pour les valeurs démocratiques universelles.

Hier, ce n’est pas Paris, ni même Charlie Hebdo qui a été touché, mais l’humanité.

Photo : Ce n'est pas la couverture de Charlie Hebdo mais celle de "Pagina 12", mitraillé de balles qui reprend les caracteres et la presentation de l'hebdo français, pour montrer qu'il n'est pas mort et que tous les journaux du monde pouvait reprendre le relais. En haut apparait deux dessinateurs qui declarent "Somos Charlie".  

Photo : Couverture de la "Nacion". 

 

En Argentine comme ailleurs on ne parle que de ça ! 

Aujourd’hui encore dans le feu de l’action et dans le choc encore présent, ces mots peuvent paraitre bien emphatiques, mais il s’est passé le 07 janvier 2015, un choc mondial d’un retentissement que les français n’ont pas encore pesé.

Ce 08 janvier au matin, l’Argentine n’en revient toujours pas ! A la télévision, l’info passe en boucle, comme les derniers événements concernant  la fuite de la voiture et le témoignage du pompiste les ayant vu dans une station service dans le Nord.

On se souviendra du 07 janvier comme d’un réveil des consciences dans le monde entier du prix à payer pour défendre la démocratie.

A bientôt !

Hergé !

Photo : Ce matin dans le Clarin, le dessin de Raznovich. "Humoriste exterminé pour faire penser les gens"

Photo : Dessin de Altuna. La famille typique argentine qui nous fait rire tous les jours. Aujourd'hui muette. Le dessinateur signe d'un "Yo soy Charlie".

Photo : Dessin de Sendra. "Beaucoup de larmes sont arrivées, mais aucun sourire".

Photo : le personage du "Linyera"(clochard) et de son chien Diogenes apprennent la nouvelle dans le journal.

"Ils disent que l'humour peut guerir"

"Mais attention"

"D'apres ce que que vois ca peut aussi tuer !" "C'est ça !" (pense son chien)

 Photo : Dessin de Crist. Sous le nom de "Ataque". 

Dans le quotidien La Nacion tous les dessinateurs ont preferé rendre un dessin totalement noir avec uniquement sur le coté la légende "#JeSuisCharlieHebdo". La page humour de la Nacion est donc toute noire, ont suivi Max Aguirre, Liniers, Tute, ...

 

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