Mise à jour : 20 septembre 2021. #Actualité. 

 

Pour la première fois depuis presque deux ans, une frontière terrestre est ouverte entre l’Argentine et le Chili, mais pas pour tout le monde !

 

A la frontière entre la province de Mendoza et la région de Valparaiso (Chili), on retrouve presque le sourire. En effet, le poste frontière située à Las Cuevas sur la RN7 a repris du service depuis le mercredi 15 septembre. Les autorités argentines et chiliennes ont réussi à se mettre d’accord pour mettre en place un protocole de réouverture de frontière terrestre.

18 mois se sont écoulés depuis la fermeture de tous les passages terrestres entre les deux pays. Les passages se font encore au compte-goutte mais résolvent tout de même les cas d’urgence et certaines situations dramatiques.

 

 

Ouverture de frontière :

 

Ce mercredi 15 septembre 2021, le premier poste terrestre international en Argentine a ouvert ses portes.  Le « Cristo Redentor Los Libertadores », qui relie Mendoza à Santiago du Chili, a est remis en activité et fonctionne maintenant tous les jours entre 9h et 17h. Les Chiliens, les Argentins et étrangers résidents, les personnes répondantes au cas de « regroupement familial » ou pour raisons humanitaires et de travail peuvent entrer au Chili. C’est le seul poste entre les deux pays ouvert.

Pas contre toujours aucune possibilité pour les Argentins touristes de se rendre au Chili (tout comme les touristes Chiliens de se rendre en Argentine).

Les touristes argentins qui souhaitent se rendre au Chili devront attendre le 1er octobre 2021, date à laquelle ils pourront le faire mais uniquement en avion - depuis les aéroports d'Ezeiza et de Mendoza - et en respectant de nombreuses exigences (qui découragent finalement l’envie).

Le Chili exigera que les touristes aient un programme de vaccination complet, un PCR négatif, une « declaracion jurada », un laissez-passer de mobilité pour le transit, une assurance médicale avec une couverture de 30 000 dollars et enfin un isolement de 5 jours à domicile ou à l’hôtel.

 

 

Rapatriements : 

 

A la douane d'Horcones, à 3 500 mètres d'altitude, dans un remis, Erica (21 ans), de Mendoza, enceinte de 6 mois, rentre au pays après deux ans passés au Chili sans pourvoir revenir.

"J'ai quitté Santiago du Chili à 7 heures du matin, j'ai très hâte de revoir ma mère, mon père et mes frères qui habitent à Guaymallén, en banlieue de Mendoza", raconte-t-elle depuis l'intérieur de la voiture. En gardant la  fenêtre baissée afin d’effectuer toutes les procédures dans un cabanon  mis à la disposition de la fondation médicale Fuesmen qui se charge des tests d'antigènes. Les voyageurs doivent remplir les formalités administratives sans sortir du véhicule et sans enlever le masque.

Le chauffeur du « remís » est allé chercher Erica au bureau des douanes chilien de Los Libertadores, à 20 kilomètres de là. La route nationale 7, dans la section de haute montagne, est encombrée de camions se rendant au port de San Antonio, la principale sortie vers le Pacifique. "J'ai attendu très longtemps pour que la frontière soit ouverte car il était pour moi très compliqué et coûteux de voyager en avion jusqu'à Buenos Aires et de là jusqu'à Mendoza", a expliqué la jeune femme enceinte.

 

   

Très angoissée, dans une autre voiture de location, Silvia attend son tour pour passer le test. Elle est argentine, basée au Chili et a son fils malade à Bahía Blanca. "Je suis pressée d’arriver, grâce à l'ouverture de cette frontière je pourrai l'accompagner", confie-t-elle. Les voyageurs sont stressés par la quantité de papiers à remplir et à présenter pour entrer en Argentine et angoissés en attendant le résultat du test de détection du coronavirus qui prend 15 minutes et qui coûte 2 500 ARS (13 euros au taux parallèle).

Avec mélancolie, Lorena, une autre voyageuse, fait part de son histoire à Brian Fernández Oro et Rosalía Romero, les responsables des tests antigènes à la frontière. « Mon père est décédé l'année dernière et à cause de la pandémie, je n'ai pas pu me déplacer pour lui dire adieu. Maintenant c'est ma mère qui est hospitalisée et quand j'ai su que la poste frontière était ouvert, j'ai tout quitté », raconte la jeune femme, visiblement émue. Et elle ajoute : "J'ai quitté mon travail au Chili et je retourne en argentine pour rester auprès de ma mère."

 

 

Pour le travail : 

 

La plupart de ceux qui voyagent quotidiennement sont des mères ou des pères qui travaillent dans le pays voisin et ont leurs familles de l'autre côté de la chaîne de montagnes ; étudiants à l'étranger et athlètes en compétition.

Le journaliste cordobes Juan Cruz Mathus attend son tour dans un taxi. Il a payé 4 500 ARS (23 euros taux parallèle) pour le voyage de 100 kilomètres, entre la douane de Los Libertadores et la ville d'Uspallata, à Mendoza. Il revient de couvrir le rallye au Chili. « En avion, il fallait attendre deux semaines pour revenir en Argentine. Il y a un goulot d'étranglement dans les retours car très peu de vols sont programmés », a-t-il expliqué. Lorsqu'il a appris que le passage terrestre était ouvert, il n'a pas hésité : « J'ai pris le risque de venir en taxi de l'autre côté de la frontière.

Pour le travail, Alejandro Papaiani de Mendoza doit se rendre au Chili tous les mois. Il demande que les restrictions soient levées pour ceux qui voyagent pour des raisons professionnelles. Pour entrer au Chili, il faut  la vaccination complète mais en plus, c’est 7 jours de quarantaine et seulement ensuite je peux rejoindre mon bureau. Tout cela m'oblige à être séparé de mes enfants qui vivent en Argentine pendant trois semaines à chaque fois», commente-t-il.

 

 

Par solidarité ou par amour : 

 

Un couple de San Juan, David Riveros et Patricia Romero sont partis de chez eux à Rawson pour raison humanitaire, à 4h30 du matin, pour aller chercher Oscar Alonso (63 ans), un Argentin sans abri et aidé par une famille au Chili.

« Il a fait de l'auto-stop jusqu'à Santiago. Il vivait dans la rue jusqu'à ce que cette famille chilienne le ramène chez lui et localise la maison où il vivait à San Juan », explique Riveros. Le couple qui a aidé à rapatrier l'Argentin devra faire 7 jours d'isolement à son domicile car ils sont considérés comme des contacts étroits avec le voyageur étranger. Maintenant tout se passe bien."

Tous ceux qui arrivent aux douanes ne peuvent pas entrer ou sortir d'Argentine. Une Chilienne de 25 ans est allée voir son petit ami à Mendoza. Elle s'est conformée aux exigences sanitaires, mais légalement son voyage n’est pas considéré comme « rapatriement familial ». "Si une situation de coexistence n'est pas prouvée, le simple fait d’être « novios » n'est pas considérée comme un cas de rapatriement familial", a expliqué le responsable des frontières.

 

 

Les conditions d'entrée : 

 

Le passage a été activé comme un couloir sanitaire. « Nous célébrons cette étape que nous avons enfin atteint. Le gouverneur de la province de Mendoza, Suarez insiste sur le fait que cela fait très longtemps qu’il le réclamait », a déclaré la ministre du Tourisme de Mendoza, Mariana Juri. Et il a annoncé qu'il espère que la prochaine étape sera un test pilote pour l'entrée des touristes étrangers.

Les argentins, les résidents étrangers et les personnes avec exceptions pour regroupement familial, causes humanitaires et commerciales, doivent apporter un PCR négatif de moins de 72 heures, puis effectuer un test rapide d'antigène à la douane Horcones et enfin faire une quarantaine  de 7 jours à domicile ou dans un hôtel. Le septième jour, ils doivent répéter la PCR et si elle est négative, l'isolement est levé.

Les mineurs doivent également tamponner et répondre à ces exigences. Le regroupement familial est traité par les consulats, services d'Immigration, et être apostiller pour un cout de 9 000 ARS (45 EUR taux parallèle)

Le franchissement des frontières terrestres ne peut se faire qu'avec votre propre véhicule privé ou loué. «Les bus ne sont pas autorisés en tant que transport public de passagers à traverser. Vous ne pouvez voyager qu'en véhicule privé, en taxi ou en remís », a déclaré le chef des frontières, Justo José Bascolo.

Le coût d'un passage, avec un remis argentin qui les dépose à la douane chilienne et un autre véhicule chilien qui les attend et les transfère à Santiago, est d'environ 40 000 ARS  (200 euros taux parallèle)

Les chauffeurs qui transfèrent les passagers doivent respecter le protocole : une séparation en plastique ou en verre entre le chauffeur et les passagers, le port d'un masque tout au long du trajet et de gel hydro-alcoolique. Ceux qui ne répondent pas à ces exigences sont considérés comme des contacts étroits et doivent effectuer un isolement de 7 jours à leur arrivée à destination.

Une fois la notification de résultat négatif Covid reçue, une plaquette verte est placée sur le pare-brise de la voiture. Les personnes testées positives sont escortées par la gendarmerie et la police de Mendoza à travers le couloir sanitaire sécurisé jusqu'à la ville de Mendoza. Là, ils sont hébergés dans une résidence de santé – hôtel ou hôpital selon l'état du patient – ​​organisée par le gouvernement de Mendoza. Ils doivent rester en quarantaine pendant 7 jours, faire un nouveau test et s'ils sont négatifs, ils sont libérés.

Au cours des trois premiers jours d'ouverture, 97 personnes seulement sont entrées dans le pays. « Les retards ne sont pas importants, environ 20 minutes d'attente à la frontière. Bien que les premiers jours, le personnel a dû surmonter des problèmes de coordination entre les deux douanes et a dû travailler jusqu'à 21 heures pour s'occuper de tous les rapatriés », a déclaré Bascolo.

 

 

 

Voyages en avion à partir de Mendoza : 

 

« L'aéroport de Mendoza est prêt. Mendoza a donné toutes les garanties pour permettre les vols et nous avons déjà eu des entretiens avec quatre compagnies aériennes qui ont demandé l'autorisation de l'ANAC », a déclaré le ministre du Tourisme. Ce sont Aerolineas Argentinas, Sky, LATAM et Copa Airlines.

Le premier vol entre Mendoza et Santiago du Chili part le 25 septembre et sera opéré par Aerolineas Argentinas. Ce sera une fréquence hebdomadaire, le samedi.

Le vol AR1288 décollera à 13h30 de l'aéroport international El Plumerillo et atterrira au Chili à 14h30. Le vol retour est prévu pour 16h25.

Pour tous les passagers de l'ouest de l'Argentine, ce sera également une nouvelle porte pour établir des liaisons aériennes avec les principales destinations internationales.

Comme vous pouvez le constater, la remise en marche des passages frontières terrestres est très lente entre l’Argentine te le Chili, très compliquée et surtout encore très onéreuse. Le prochain rendez-vous pour savoir si les possibilités de passages touristiques entre les deux pays  est fixé au 1er octobre 2021. Pour le moment rien n’est encore sure.

 

 

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