Mise à jour : 21 octobre 2011. Article écrit par Linda Souak.

Pour connaitre tous les résultats des élections présidentielles argentines, législatives, sénatoriales et des gouverneurs du 23 cotobre 2011 : Cliquez ici.

Ce que propose Duhalde pour les élections d’octobre 2011 :

Perçu aujourd’hui comme le candidat le plus apte (en cas de défaite de Cristina Kirchner) à reprendre la gouvernance de l’Argentine pour avoir déjà exercer presque tous les postes politiques de la Nation (y compris celui de la présidence en 2002), Eduardo Duhalde doit aujourd’hui proposer quelque chose de concret pour tenter de séduire les foules ; car s’il est vrai que le gouvernement actuel est fortement décrié, il est souvent reproché aux opposants de ne pas proposer beaucoup mieux et surtout d’évoquer de grandes réformes aux contours très flous qui risquent de ne jamais voir le jour.

Article faisant suite à : Eduardo Duhalde.

Celui qui a "essuyé" la crise :

Si l’on accorde tant de crédibilité à Duhalde, c’est qu’il a occupé par le passé nombre de postes très importants (député, gouverneur de la province de Buenos Aires entre autres) dont celui de Président de la République de 2002 à 2003 lors des remaniements à répétition survenus après la crise. On lui doit certes des mesures « choc » qui ont pu marquer la population (la dévaluation forcée de la monnaie par exemple) mais celles-ci ont généralement perçues comme nécessaires et le bilan laissé en 2003 était globalement positif, du moins économiquement parlant.

 Voici quelques uns des axes développés par le candidat Duhalde, ses positions et ce qui le différencie de ses opposants.

 Aujourd’hui, Eduardo Duhalde revient sur le devant de la scène avec un programme concret qui se veut très anti-kirchnériste politiquement –comme pour l’ensemble de ses opposants- mais qui rompt aussi économiquement dans le sens où celui-ci ne cherche pas tant à faire le consensus dans les classes les plus basses mais espère aussi faire avancer le pays en favorisant l’industrie, le tertiaire et les classes sociales qui y sont associées.

Vidéo : Spot campagne électorale de Eduardo Duhalde 2011.

L’éducation

Comme pour beaucoup, le candidat Duhalde souligne le fait que l’éducation doit être une priorité puisqu’elle constitue le fondement du développement d’une société. Toutefois, contrairement à ses opposants qui préfèrent insister le fait d’unifier le système éducatif afin qu’il ne subsiste plus autant de disparités entre les différentes provinces –ce dont parle aussi Duhalde- il est convaincu que le nombre d’heures dispensées à l’heure actuelle n’est pas suffisant. C’est donc à sa base que le système doit être repensé : il souhaiterait, en cas de victoire, imposer un minimum de 190 jours de cours par an car selon lui, il est impossible de rendre la jeunesse argentine capable d’affronter la mondialisation si elle n’est pas aussi bien formée que dans d’autres pays. Cette rénovation passe aussi par le fait de rallonger les journées de cours : en effet jusqu’à présent les écoles publiques argentines avaient pour habitude de dispenser uniquement des demies journées de cours aux élèves inscrits dans leurs établissements tandis que les écoles privées proposent généralement des horaires « à la française » de 9h à 17h (dites « doble turno »). Cette réflexion sur les horaires des écoliers n’est pas nouvelle en Argentine puisque la loi 26.075 de 2005 prévoyait déjà qu’à l’horizon 2010 au moins 30% des écoles publiques aient modifié leur manière de fonctionner- objectif qui n’a malheureusement pas été atteint même si des progrès ont été faits de ce côté-là.

La santé

Duhalde reste quelque peu évasif quant aux solutions qui pourraient être adoptées pour améliorer le système de santé national, même s’il défend –au même titre que ses concurrents- l’idée de le rendre plus égalitaire, homogène et moderne. Néanmoins, il souhaiterait revenir au  programme dit PMOE (Programme Médical Obligatoire d’Urgence) lancé en 2002 qui garantissait à chacun un apport en soins minimal en cas d’urgence mais qui envisageait aussi une meilleure hiérarchisation de la relation entre coûts et efficacité. En mettant de nouveau l’accent sur ce programme, Duhalde espère redorer l’image d’un service de santé national vu comme un système à deux vitesses : un service public où persistent des lenteurs administratives qui nuisent souvent à la qualité des soins apportés face au développement rapide d’un système privé réservé à certaines couches de la population et dont les établissements –cliniques privées- fleurissent un peu partout.

Vidéo : Emission et reportage du canal du quotidien La Nacion sur Duahlde. l'homme derriere le politique. Interessant, sa vie politique et sa femme Chiche. Octobre 2011.

La sécurité

Thème inévitable, la sécurité revient à de multiples reprises dans les discours de Duhalde. Pour la favoriser, il s’agit selon lui d’intervenir à deux niveaux : faire de la prévention pour éviter et délits et améliorer le système d’emprisonnement afin que le mot répression prenne enfin sens. En effet, selon lui les politiques dites sociales sont déjà un grand remède à l’insécurité, sentiment qui apparait lorsque la population se sent appauvrie, désemparée. D’autre part, comme il l’avait entamé à l’époque où il était maire puis gouverneur, Duhalde souhaite lutter contre les formes d’addictions et notamment celles à la drogue ; effectivement, lutter contre le trafic de drogue est une chose, mais aider les victimes de ce cercle vicieux au lieu de les considérer comme des délinquants est autre chose. Celui-ci était parvenu à de bons résultats lorsque dans les années 1990 il avait lancé les premières cellules d’aides aux personnes droguées ; il espère donc réitérer la chose en proposant de nouveau le même projet en 2011.

Concernant la seconde phase du programme, celle dite de répression, il s’agit de remodeler le système carcéral argentin afin que la justice soit davantage crédible aux yeux du peuple car si le système parait fonctionner de manière convenable, en réalité beaucoup de personnes reconnues responsables de délits ne peuvent être jugées ou condamnées pour faute d’infrastructures suffisantes. Ainsi, à l’instar de ses opposants, il propose la construction de nouvelles structures d’enfermement mais aussi d’encadrement des délinquants afin de les aider à se réinsérer par la suite.

Politique extérieure

Au-delà du fait de vouloir renforcer la dynamique du pays afin d’obtenir la paix sociale, le candidat Duhalde souhaite faire de l’Argentine une puissance reconnue de ses voisins et de la communauté internationale. En tant qu’ancien président des membres permanents du MERCOSUR (alliance régionale d’Amérique du Sud), Eduardo Duhalde sait à quel point les relations avec ses voisins –et actuellement le Brésil en pleine croissance- peuvent être importantes ; c’est pourquoi il souhaite que le pays s’appuie davantage sur ses voisins latino-américains et notamment le Brésil pour confirmer son statut de puissance régional à la situation stable, ce qui lui permettrait de gagner en crédibilité à l’échelle internationale car il est vrai qu’il a été difficile de convaincre de nouveau après la crise de 2001.

 

Recentrage sur l’électorat de la classe moyenne :

Finalement, on retrouve à de multiples reprises les propositions faites par nombre de ses concurrents concernant les thèmes récurrents, à la différence peut-être que celui avance davantage de mesures concrètes. Cependant il semble se démarquer de Cristina Kirchner – sa grande rivale à l’élection d’octobre- concernant le fait qu’il ne cherche plus, comme l’ont fait les gouvernements précédents, à favoriser les classes les plus basses afin de solliciter une part de l’électorat, mais aussi à développer le système national afin de préserver un certain statut, une certaine indépendance. C’est à la fois ce qui l’unit et ce qui le différencie de ses concurrents. Les atouts de Duhalde est de connaître très bien les rouages de la politique, de faire parti du PJ (péroniste), d’avoir l’appui d’un certains nombres d’alliés du conurbano (banlieue de Buenos Aires) énorme réservoir électoral, enfin de faire moins peur aux investisseurs et aux industriels que Cristina Kirchner. De plus l’allié pro Kirchner de la CGT Hugo Moyano est sur le point de quitter la présidence du syndicat, ce qui va dans le bon sens de Duhalde qui n’a jamais pu s’entendre avec lui ! Tout cela donne à Duhalde un poids indéniable sur un possible développement de l’activité économique et industrielle du pays en cas de victoire.

A lire dans le Petit Hergé :

Elections présidentielles argentines d'octobre 2011- Les elections d'Octobre 2011.(Octobre 2011). Nous voilà sur la dernière droite avant les élections présidentielles argentines. Il s’agit du premier tour, mais la candidate sortante Cristina Kirchner est donnée en tête de tous les sondages avec plus 51% des intentions de vote. La bataille est pourtant bien là, puisque si les autres candidats ne se font pas trop d’illusions, il y a à la fois des batailles à mener pour chacun d’entre eux pour assurer leur place sur les sièges de l’assemblée nationale et du sénat..(Lire la suite).

 

- Programme de Cristina Kirchner.(Octobre 2011). Economiquement, le projet de Kirchner semble clair : d’un point de vue fiscal, tout d’abord, le but est d’abord et avant tout de reconstruire et de reformuler le système de la fiscalité, en faisant payer à chaque contribuable, un impôt proportionnelle à ses revenus. Par ailleurs, cette envie se double d’une envie de pénaliser tout ceux qui seraient tentés par une fraude fiscale ; une nouvelle loi devra alors être mise en place pour punir sévèrement toutes ces fraudes...(Lire la suite).

 

- Eduardo Duhalde.(Ocotbre 2011). Eduardo Duhalde connait très bien le monde politique argentin, ne se décourage pas et affirme que rien n’est joué pour le moment, il avance ses pions et ses hommes à la chambres des députes et au sénat, puisqu’à la même date auront lieux les élections législatives. Détestant le couple Kirchner, il en fait aujourd’hui une question personnelle. La politique, le pouvoir et les relations. Au courant de toute la vie politiques et de ses dessous depuis les années 90, il a les moyens de sortir les dossiers gênants quand il veut...(Lire la suite).

- Programme de Ricardo Alfonsin.(Octobre 2011). Le Plan Crianza, a pour objectif est dans les 4 ans à venir d’éradiquer l’exclusion social et la mortalité infantile (représentant chaque année un taux de 13,3 bébés sur 1000 naissances, soit un taux supérieur à celui du Chili, de l’Uruguay, ainsi que de garantir la protection universelle des mineurs et des femmes enceintes. Tout un réseau de jardins d’enfants sera également construit sur l’ensemble du territoire afin d’aider les mères de famille qui étudient ou travaillent...(Lire la suite) 

 

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