Mise à jour : 17 septembre 2013.

nullPizzeria Güerrin :

La Pizzeria Guerrin n’est pas encore classée dans la liste des bars et restaurants notables de la ville, mais a obtenu en septembre 2011, le titre de « lieu à intérêt historique », déjà un premier pas vers une reconnaissance de la ville de Buenos Aires. Il faut dire que depuis 1932, elle trône sur l’avenida Corrientes entre les calles de Talcahuano et Uruguay. Collée pour ne pas dire écrasée par ce qui est aujourd’hui l’hôtel Ibis. C’est le point de passage obligé pour déguster une bonne pizza près de Tribunales dans le quartier de San Nicolas.

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nullUn peu d’histoire :

L’avenida Corrientes ou plutôt la calle Corrientes en 1932 est déjà la zone culturelle de Buenos Aies ou se collent les uns aux autres théâtres, music-halls, et variétés. Vie nocturne par excellence, c’est aussi une succession de bars, lieux de restauration pour ceux qui entrent et sortent des théâtres. Franco Malvezzi et Guido Grondona, tous deux italiens, étaient arrivés à Buenos Aires en 1927. Ils achètent en 1932, la parcelle 009 de la manzana 38 (de la section 5) et y font construire un modeste local qui à l’époque ne possède pas d’étage. Franco Malvezzi est même obligé d’aller en France en 1932 pour trouver les propriétaires de la parcelle qui sont français pour leur faire signer les documents de vente.

null En 1936, la calle Corrientes est élargie et le coté impair (en face de la pizzeria) de la rue disparait pour être reculé, ce qui permet de monter des immeubles plus importants dont le nouveau Cine-Teatro Metropolitan (2.000 places) qui ouvre ses portes juste en face de la pizzeria en 1937. C’est une aubaine pour la pizzeria Güerrin qui voit le nombre de ses clients exploser !

A partir de l’élargissement de la Corrientes, le public change, moins ouvrier, un peu plus bourgeois, les horaires s’étendent tard dans la nuit. Le dimanche on prépare les desserts maison pour ceux qui viennent les chercher pour les déguster en famille à la maison. Le bourgeois a du mal à manger debout (en tout cas pour une femme de la bonne société c’est impensable), mais pour le jeune homme de la bonne société sortant avec des amis avant un cinéma ou un théâtre c’est une façon de s’encanailler un peu avec le bas peuple. C’est un public de toute façon très masculin qui hantent la pizzeria des années 30 jusqu’aux années 50.

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Si d’autres pizzerias de la zone se sont aussi ouvertes dans les années 30, celle-ci a la particularité de ne jamais s’être transformée en chaîne. En effet bon nombre d’autres pizzerias ont profité de leur réputation pour devenir dans la capitale argentine des chaines de pizza à franchise. Comme La Continental, La Americana depuis peu, et même Banchero ou Kentucky ! La pizzeria Güerrin est donc unique et on ne peut la trouver et la manger que sur Corrientes 1368 !

Vidéo : La Pizzeria Güerrin. Canal 21. Mars 2012. 2 mn 17 s.

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nullLa salle :

La salle a énormément évolué depuis son ouverture en 1932. Tout d’abord il n’y a avait qu’un rez-de-chaussée autrefois et ceci jusque dans les années 1980. De plus au tout début, il n’y avait pas de tables, mais uniquement des comptoirs, on déguste la pizza à Buenos Aires, debout ! Le local était donc minuscule, et avec un peu d’imagination on peut l’imaginer se retreignant qu’à la première partie ouverte sur la rue. Le four par contre est le même, donc la partie la plus ancienne est celle donnant sur Corrientes ! Par la suite des salles furent crées sur l’arrière boutique dans les années 50 et 60, puis enfin un étage appelé « Salon Familiar » ouvert en 1987. Le terme « Familial » justement indique que l’on peut s’y asseoir et que l’on peut disposer de grandes tables. C’est aussi à ce moment là fin des années 50 que la Pizzeria Guerrin devient aussi un lieu ou l’on peut enfin venir avec sa femme et ses enfants, le public se mélange enfin, classe moyenne, acteurs, artiste, bourgeois, ouvriers et employés du quartier.

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L’habitude de manger debout en comptoir (on dit « al paso ») près du four reste une habitude toujours ancrée dans les esprits porteños. Tout d’abord c’est plus rapide, le choix est plus souvent limité à une dizaine de type de pizza. En effet les pizzas sont déjà cuites mais encore chaudes et prédécoupées pour être servies sur le moment. Donc on ne traine pas. On demande une portion, « Pizza al Corte » (en général 1/8 de pizza) accompagné d’un coca ou d’une Quilmes pression. Dans les années 30 et 40, c’était plutôt une bière ou même d’un moscato (ou d’un verre de blanc).

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nullLes pizzas :

Depuis 1932, les pizzas de Güerrin sont comme on les appelle ici « al molde » (au moule), un type de pizza plutôt répondu du coté de Naples en Italie. Donc bien plus épaisse que les pizzas « a la piedra » (fines comme en France). Gûerrin prépare tout de même une sorte de pate d’une épaisseur intermédiaire, nommée « media massa ». (A tenter tout de même !).

Les classiques des classiques chez Guerrin sont les pizzas les plus communes et traditionnelles de Buenos Aires, il s’agit celle à la muzzarella, ou des simples avec uniquement sauce tomate, ou alors la classique Jamon y queso, ou la Jamon y Morron (poivron), la fugazza (très prisée chez Guerrin, avec des oignons). Il existe une bonne centaine de type de pizzas, donc je vous recommanderai celle au roquefort, ou avec panceta, ou longaniza, ou ananas, ou palmitos (coeur de Palmier), les variantes existent à l’infini. Enfin la spécialité de la maison c’est tout de même la « Pizza Güerrin » (muzzarela, poivron, jambon et olives), enfin il y a aussi la « Especial de la casa » (muzzarela, jambon , tomate, olives)

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Ce que l’on trouve aussi habituellement dans une pizza est aussi chez Güerrin, je parle des « empanadas » (aussi cuite au four, mais dans les années 40, on les préfère frites à l’huile), des « pascualinas », mais aussi des « fainas », qui en général viennent en complément avec une portion de pizza (on fait rarement payer la faina, elle vient gratuite en supplément avec votre commande). En sucré, toujours des tartes à portée de vue (c’est fait exprès) en vitrine ou même au comptoir, c’est l’ile flottante, la sopa inglesa, la torta de ricota, le budin de pan, les palos Jacob (une sorte d’éclair au dulce de leche) ou le flan avec dulce de leche qui font tous énormément grossir.

Vidéo : La Pizzeria Güerrin est déclarée d'interet culturel par la ville de Buenos Aires

 360 TV Cultura. Novembre 2011. 3 mn 00 s.

nullInformations pratiques :

Adresse : Corrientes 1368. Pour s’y rendre très facile, à la sortie de la station de métro « Uruguay » (Ligne B). La pizzeria est ouverte 7 jours sur 7. A partir de 7h du matin on peut y aller pour le petit déjeuner, les premières pizzas sont servies à partir de 10 h du matin. On ferme le soir quand les « mozos » (les garçons) n’en peuvent plus. En semaine vers minuit, les vendredis et samedis soirs, ça peut trainer jusqu’à 2 ou 3 h du matin.

Une idée des prix … entre 7 et 10 € (au change parallèle) (autour de 100 pesos, prix sept 2013)  les grandes pizzas à table. Les grande pizzas sont pour 2 ou 3 personnes. Les portions sont autour de 1 € (au parallèle) 8 à 12 ARS. (Septembre 2013).

 

Vidéo : La Pizzeria Güerrin. En direct dans les cuisines. Canal C5N. Juillet 2013. 16 mn 38 s.

nullLes conseils du Petit Hergé :

Le passage chez Güerrin est obligatoire, comme c’est toujours archi bondé, allez y en horaires décalés. Par exemple en semaine aller déjeuner à 14 ou 15h ou alors diner à 19h ou 20h. Les vendredis et samedis soir à partir de 21h c’est devenu mission impossible !

Donc pizza et un « balon » de cerveza, accompagné de la crema inglesa en desert, le tout al paso debout au comptoir !  (C’est plus marrant !). Il faut faire la commande, payer et retirer son ticket et ensuite le donner au pizzero au comptoir qui va vous donner votre portion dans une assiette !

Sinon plus classique, tout bêtement à table, le « mozo » viendra prendre votre commande !

Vidéo : La Pizzeria Güerrin. ARQ TV. Juin 2013. 3 mn 20 s.

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