Mise à jour : 23 juillet 2008

Elle l'a mauvaise !

Personne n'a gagné, personne n'a perdu ! Pourtant depuis le vote négatif au Sénat au petit matin du jeudi dernier, il y a en a une du coté de la Casa Rosada qui rumine et qui a du mal à se contenir. C'est qu'elle l'a mauvaise, elle connait les pires moments de sa vie politique.
Elle a du baisser la tête la semaine dernière, et avaler la pilule en donnant son accord pour retirer le 125.

On tire la gueule, c'est dur, mais il faut le faire !
Photo : Le ministre de l'économie, Carlos Fernandez, assis, attend; le chef du cabinet Alberto Fernandez arrive, le regard bas, pour donner la nouvelle : la résolution 125 est retirée.

Vendredi 18 juillet : Cristina Kirchner a réuni à la résidence présidentielle d'Olivos, les députés et les sénateurs ayant voté en faveur des rétention, une façon à la fois de les remercier, mais aussi de savoir sur qui compter et réviser les troupes. C'est la rupture nette avec les "traîtres", comprenez les péronistes et autres alliés ayant votés contre. En première ligne, le "traître" de vice-président Cobos.
Au soir du vendredi après une autre réunion entre Cristina Kirchner, le ministre de l'Economie et le chef du cabinet, la décision est prise, on retire la résolution 125. Carlos Fernandez signe, les rétentions reviennent au niveau de novembre 2007, soit 35% sur le soja et 28% sur les céréales.

Julio Cobos chez lui à Mendoza
Photo : Julio Cobos chez lui à Mendoza, décontracté, "Je vais téléphoner à la Présidente dans les prochains jours".

Samedi 19 juillet : Julio Cobos, le vice Président qui a dit "non" aux rétentions rentre chez lui à Mendoza où il est acclamé, il explique une fois de plus aux médias sa décision et réaffirme qu'il ne veut pas démissionner. Daniel Scioli (gouverneur de la province de Buenos Aires), toujours dans l'ombre du couple Kirchner (mais que je surnomme "qu'est ce que je fou la !"), ose pour la première fois prendre ses distances avec l'officialisme de la Maison Rose avec un "empezar de nuevo sin renegar contra nadie" (commencer de nouveau sans rejetter personne)...allusion à la crise qui se pointe au sein même du péronisme entre pro K et anti K. La position de Cristina Kirchner serait plutôt proche en ce moment d'un "massacre à la tronçonneuse". D'apres Scioli "se fortalecen el país, las instituciones y, muy especialmente, la Presidenta" (Le pays, les institutions et surtout la présidente en sont sortis plus forts), ... mouais, pour les institutions je veux bien, pour le reste j'en suis bien moins sûr ! 

Dimanche 20 juillet : Deux premières têtes tombent dans les ministères (des proches de Cobos). Alejandro Rodríguez, le sous-secrétaire chargé des combustibles. Eduardo Moreno a aussi été prié de rédiger sa lettre de démission, il s'occupait au gouvernement du raffinage des produits pétroliers et de sa distribution. Cristina Kirchner a donc confié à Julio De Vido (Ministre de la Planification) de s'occuper des basses besognes de faire tomber des "petites pointures", histoire d'agacer le camp des "NON", avant de s'occuper des grosses têtes. Cobos n'aura pas un moment de tranquillité à ce qu'il me semble.
On laisse sortir des rumeurs de la Maison Rose : puisqu'il faut trouver ailleurs les financements (non pas pour les pauvres, mais pour les dettes et les intérêts de celles-ci), l'électricité, le gaz, les bus et les trains devront augmenter ! (Nananère !)... comme quoi, elle a vraiment le souci d'aider les plus pauvres !

Grafitti à l'INDEC
Photo : Des gros bras sont venus faire le ménage et redécorer les bureaux de l'ATE à l'INDEC. Quand un syndicat n'est pas avec les Kirchner, on les démolit

Lundi 21 juillet : les modifications sont publiées au Journal Officiel. La résolution 125 n'a plus aucun effet. La crise du campo au sujet du soja est terminée. 
Une tête tombe, le secrétaire de l'agriculture : Javier de Urquiza. Il faut bien que Cristina Kirchner change de ministre (faut bien trouver un fautif à la crise du campo).
Au 10ème étage du bâtiment de l'INDEC (Institut National de statistique et de recensements) (Un institut dirigé plus par les Kirchner que par la Nation, et qui doit en permanence depuis 3 ans truquer les chiffres du pays pour qu'on "aime" Cristina), se trouve le bureau du syndicat ATE (Asociación de Trabajadores del Estado) qui ne cache plus son opposition aux "rectifications" obligatoires des chiffres de l'INDEC. C'est un syndicat qui soutient en permanence les employés qui sont licenciés ou déplacés lorsqu'ils ne suivent pas les directives de la Maison Rose.
Depuis le "NON" du Sénat, sommes nous entrés dans une époque de chasse aux sorcières ?
En tout cas, c'est un groupe de gros bras dépendants personnellement de Guillermo Moreno (secrétaire du commerce intérieur) qui est venu faire le ménage sur place en cassant tout. Quand je vous dis que le gouvernement argentin et  la famille Kirchner se comportent comme une mafia, la preuve est encore faite !
Comme la Direction même de l'INDEC (pro K) n'a pas bougé, ni réagit (alors que les méfaits se déroulaient dans le bâtiment même), ce sont les employés qui ont appelé la police pour mettre fin aux agissements des gorilles de Moreno.

Guillermo Moreno, celui qui dialogue en cognant
Photo : Guillermo Moreno dans les salons de la Maison Rose ce lundi 21 juillet 2008.

Mardi 22 juillet : Moreno devient gênant ! Comme l'affaire s'est su, et que la relation entre Moreno et les casseurs de l'ATE n'est plus à prouver, Cristina Kirchner (qui bien sur, ignorait totalement cet évènement) préfère se séparer de son secrétaire. (le garder aurait aussi fait "assez tache"). Donc on lui cherche rapidement un remplaçant.

un nouveau secrétaire à l'agriculture
Photo : A gauche Javier de Urquiza, ancien secrétaire à l'agriculture démissionné, à droite le nouveau Carlos Cheppi (un pur Pro K)


Mercredi 23 juillet : La valse des têtes continue, après l'annonce du remplacement du secrétaire à l'agriculture lundi dernier, voilà son remplaçant : Carlos Cheppi (un pur kirchnériste). Nous avions donc avant un bonnet blanc, maintenant nous avons un blanc bonnet.
Pour le remplacement de Moreno, nous attendons toujours...

Comme pour le pays, tout va très vite ici, même en politique, on vous adore le jeudi, et on vous vire le lundi, on vous soupçonne le mardi et vous tombez le vendredi.
L'argent des retentions c'était pour les pauvres, aujourd'hui c'est pour la dette, et on va taper encore plus fort sur le sous prolétariat en augmentant les trains de banlieue et les bus. 
Dans la villa miseria, on s'en fou, puisque on aura encore un billet de 20 pesos pour le prochain "Acto" avec la divine Cristina.





Alors que j'ecrivais cette note bien tranquillement............................

Nouvelle Démission : Le chef du Cabinet Alfredo Fernandez a ce matin mercredi 23 juillet 2008 à 10h donne sa lettre de démission. C'est amusant tout est bien tapé à la machine, uniquement la date est à la main comme quoi..... tout va si vite !

Qui va le remplacer ? Le chef du cabinet ici a un rôle prépondérant (on pourrait le comparer au premier ministre en France)....

13h00 : ( 18h en France)
L'ancien maire de Tigre devient chef du cabinet
Photo : Sergio Massa, un pur kirchneriste de 36 ans, ancien maire de Tigre, maintenant chef du cabinet.

Les 5 derniers articles du Petit Hergé sur le sujet :

- 17 juillet 2008 : Le Sénat rejette les rétentions
- 16 juillet 2008 :
2 manifs, 2 mondes distincts.
- 14 juillet 2008 :
Les tontons flingueurs contre la Castafiore.
- 08 juillet 2008 :
Le Quebracho en délire
- 07 juillet 2008 : 14 juillet VIP à Buenos Aires


En attendant :
Buenos Aires n'est pas sûre
Photo : Manque de sécurité à Buenos Aires ? La ville n'est classée que 134ème sur 215. Bon il y a toujours pire : Bagdad 215ème, Bogota 207ème ou Rio 177ème, mais on aimerait être comme Luxembourg ! 
Retour à l'accueil