Milei grand gagnant des élections législatives argentines
27 oct. 2025Mise à jour : 27 octobre 2025. #Actualité.
N'oubliez pas de vous abonner au site !
Le parti de Milei, les mains libres
C'est certainement une surprise, même pour les partisans de Milei. Après la défaite des élections provinciales de la province de Buenos Aires du 07 septembre dernier, ils s'attendaient au pire.
Et pourtant, même si la participation fut une des plus basses depuis le retour de la démocratie. (On avait aussi dit ça en septembre), il n'y a pas à retourner les chiffres dans tous les sens, le parti de Milei le LLA (La liberté avance) a gagné.
Le LLA a remporté les élections avec 40,7% des voix à l'échelle nationale et a remporté 16 provinces (sur 24), dont celle de Buenos Aires, ou il avait perdu 13 points il y a un mois et demi.
Donc renversement de tendance, je pense qu'au fil des jours prochains, nous aurons le droit à la liste des explications de la part des médias argentins sur ce "coup de théâtre".
- Milei a mis de l'eau dans son vin et a semblé accepté certains changements dans sa politique dure et frontale, quitte à changer son entourage.
- Une stratégie de polarisation extrême et de création d'un risque de résultat plus serré, voire de défaite, pour le parti au pouvoir, et donc d'un possible retour du kirchnérisme, et qui a parfaitement fonctionné.
- L'exigence de changements de comportement, de composition du gouvernement et de recherche d'alliances pour assurer sa pérennité et permettre l'avancement de réformes fondamentales. La victoire confère des droits, mais elle engendre aussi des obligations. A suivre donc maintenant la relation avec ses alliés très affaiblis du PRO et l'UCR.
Bref, une infinité d'éléments expliquant le retour en force de Milei.
Milei se sent des ailes à nouveau :
"J'invite la grande majorité des gouverneurs à discuter de nouveaux accords"
Voilà pourtant à nouveau les vieux démons refaire surface et vouloir absolument mettre à genoux ce qui ont pu autour de lui "douter" ces quelques semaines ou même vouloir faire fronde en montant par exemple de nouveau parti comme "les provinces unies alliées (PU)".
On va voir comment le Roi pardonne ou châtie ces prochains jours, et comment certains vassaux retourneront de nouveaux leurs capes pour rallier le tout puissant.
Le principal ennemi de Milei est Milei lui même. S'il est trop sur de lui, ca peut partir en vrille. Sa sœur plus ou moins sur le banc de touche en ce moment va reprendre du service (pour le meilleur ou le pire).
Trump invité de la campagne :
Ce n'est ni la première fois, ni la dernière fois que les Etats Unis mettent le nez dans les affaires d'un pays sud américain.
Donc après des semaines de soutien autant par les invitations et les photos mettant les deux présidents cote a cote et le soutien par le rachat de pesos argentins par 20 milliards d'USD directement par la maison blanche pour soutenir la devise argentine, la victoire de Milei c'est aussi une petite victoire pour Trump pour sa politique sud-américaine.
Le président américain Donald Trump a félicité Javier Milei lundi dans un message publié sur sa plateforme de médias sociaux, Truth Social. Il a qualifié cette victoire d'écrasante !
"Il a fait un travail formidable ! Notre confiance en lui a été justifiée par le peuple argentin" a-t-il écrit, faisant référence au président argentin.
D'un autre coté, le niveau économique du pays est tel, que sans l'appui des Etats Unis, point de salut pour engendrer une nouvelle économie. Bref, pour le main "mano en la mano" mais tôt ou tard il faudra retourner l'ascenseur, en espérant que ca ne coutera pas trop cher à l'Argentine.
L'opposition péroniste a nouveau groggy :
Le kirchneriste et le péronisme pensaient depuis septembre revenir en odeur de sainteté, cependant les élections de la veille les replongent dans la dure réalité : Une certaine amertume de la majorité des Argentins pour ne pas dire un dégout total des années Kirchner.
Et Ce rejet du kirchnérisme n'aurait pas absous, mais aurait atténué, pour de nombreux électeurs de Mileí, les scandales de corruption apparente et certaines alliances qui remettaient en question le renouveau promis des pratiques et des figures de l'ancien leadership, et pas seulement politique.
Le rejet de la coalition menée par Cristina Kirchner et Axel Kicillof semble si puissant que le gouverneur de Santa Fe, Maximiliano Pullaro, au soir de sa défaite cuisante et de celle de la nouvelle coalition "Provincias Unidas", s'est exclamé : "Aujourd'hui, les habitants de Santa Fe et de l'Argentine ont une fois de plus clairement démontré que le kirchnerisme n'est plus une option". Un des premier à retourner sa veste !
Les résultats des élections ont dévasté les candidats de "Fuerza Patria", qui ont essuyé des défaites dans la plupart des districts dirigés par les dirigeants proches de Cristina Kirchner.
La chute surprise du parti péroniste dans la province de Buenos Aires a également mis en lumière le conflit interne entre les kirchnéristes et les partisans d'Axel Kicillof.
Les règlement de compte vont commencer cette semaine au sein du PJ.
Sur ce :
Laissons un peu le temps au temps pour voir à la fois comment les péronistes se relèvent et s'il le peuvent, si Milei n'attrape pas trop la grosse tête (s'il ne l'a déjà pas), si tous les scandales refont surface ou s'ils sont mis sous le tapis définitivement (Corruption de sa soeur, l'affaire de Jose Luis Espert...)
Pour le moment en ce lundi matin, tous les yeux se tournent vers la bourse de Buenos Aires, pour connaitre à la fois la réaction du Peso argentin, des principales actions des entreprises argentines cotées ici et à New York, et le niveau du risque pays.
Si il y a un grand gagnant ce matin, c'est avant tout la stabilité du pays, en espérant que ca réussisse à tenir et que les hommes mettent de coté (mais je n'y crois qu'à peine) leurs égos de coté !
Tous les résultats province par province et circonscription par circonscription :
https://www.lanacion.com.ar/politica/mapa-de-resultados-de-las-elecciones-en-la-argentina-el-nuevo-escenario-politico-tras-las-nid26102025/#/diputados
A lire aussi dans le Petit Hergé :
- Javier Milei, le président à la tronçonneuse.
- Retour de manivelle en septembre 2025.
