Mise à jour : 13 septembre 2009. Article de Grégoire Borgoltz

BNP Paribas part d'Argentine ! La dernière banque française part d'Argentine :

Fin aout 2009, Le groupe espagnol Banco Santander s'est porté acquéreur du portefeuille clientèle de BNP Paribas en Argentine. Voilà donc la derniere banque française encore installée dans le pays qui plie bagage ! Elle était présente à Buenos Aires depuis 1914. Sa filiale, Banco Cetelem Argentina, après le rachat de la part anciennement controlée par Carrefour, continue à opérer.

Logo grupo SantanderEl Grupo Santander :

Santander Rio est une filiale de Grupo Santander,  un groupe espagnol crée  1857 à Santander en Espagne présent dans le monde entier mais surtout en Europe et en Amérique Latine. Banco Santander, sa principale entreprise, es la plus grosse banque européenne, la deuxième entreprise espagnole et la 75e plus grosse du monde. Le groupe emploie 129000 personnes à travers le monde et son slogan, « queremos ser ton banco » (nous voulons être ta banque), a conquis 66 millions de clients… D’après le NEW YORK TIMES, le géant espagnol aurait tout de même perdu plus de 3 milliards de dollars lors de la crise des subprimes. Grupo Santander possède des dizaines de filiales sur tous les continents et le directeur de Rio Santander (la principale filiale argentine) Enrique Cristofani, a choisi de continuer son extension sud américaine : la dernière acquisition de Rio Santander est la filiale argentine de BNP Paribas.

Une ancienne acquisistion : Banco Rio :

 Ancien look de Banco RioBanco Rio devient Santander Rio
Photos : Le groupe Santander avait dès 1997 acheté une partie de Banco Rio, puis devint actionnaire principal en 2001. A gauche, Banco Rio avant de passer totalement sous Santander. A doite, en 2007, changement de logo, Banco Rio devient Santander Rio.


Ancien Logo Banco Rio Pourquoi Santander Rio rachète BNP Paribas Argentine aujourd’hui :

Dans ses journaux officiels, la banque explique que l’acquisition des activités de détail de BNP Paribas s’inscrit dans sa stratégie de développement pour quatre raisons. D’abord, développer son réseau de succursales et d’agences : l’acquisition des 17 agences de la banques française augmente de 20% de nombre d’agences de Santander Rio dans la capitale argentine.

 Ensuite, continuer à créer de la richesse et de l’emploi : le groupe a d’ailleurs annoncé qu’il n’y aurait aucun licenciement dans les rangs de la BNP.

Troisièmement, développer son réseau de clients : la banque avait déjà 2 millions de clients et 85000 PME (appelées PyMEs ici) dans 20 provinces et à Buenos Aires (capitale), auxquelles vont s’ajouter les 30000 clients  et 900 entreprises de la BNP. Ce portefeuille représente 484 millions de pesos en dépôts.

 Enfin, Santander Rio veut continuer d’investir dans le pays (le montant de la transaction n’est pas encore connu). Ce rachat est la première opération de Santander Rio depuis le rachat de Tornquist en 2000 ; de plus, c’est le plus important dans le milieu bancaire argentin depuis plusieurs années.

Nouveau Logo Rio Santander en Argentine


Banques françaises en Argentine

BNP cède ses activités de détail à Rio Santander mais se concentre sur son offre de produits et de services aux entreprises et aux sociétés d'investissement. Ce départ d’une grande banque française n’est pas le premier. Voici les exemples de la Société Générale et du Crédit Agricole, qui ont eux aussi quitté l’Argentine il y a peu de temps.

L'etrange logo de Supervielle anciennement Société GénéraleSociété Générale : Le 3 novembre 2004, la société Générale annonçait elle aussi dans un communiqué de presse qu’elle cédait sa filiale argentine Banco Société Générale au groupe argentine BANCO Banex SA : « Cette cession s’inscrit dans le cadre de la politique de la Société Générale qui développe son activité de banque de détail sur des zones stratégiques spécifiques, la présence du groupe en Amérique Latine ne s’inscrivant pas dans cette orientation. » ; En d’autres termes, l’Argentine n’est pas une « zone stratégique ». On peut remplacer l’expression par instable ou peu fiable…

Crédit Agricole uniquement present dans la région en UruguayCrédit Agricole : En mai 2004, le crédit Agricole a quitté le pays sans prévenir ni ses 200000 clients ni les employés de ses banques. Une fois la banque verte retournée en France, il a été impossible pour les argentins de récupérer leurs économies. Ses trois banques, Bisel, Suquia et Bersa, représentaient entre 6 et 8% de l’activité bancaire du pays. Ce départ accéléré est dû à tous les problèmes qu’à eu le système financier argentin à l’époque : les rumeurs sur la fin de la parité peso - dollar (taux de 1 pour 1) : 25% de dépôts en moins entre juin et novembre 2001 ; puis le Corralito pour stopper l’hémorragie (blocage des dépôts) ; ensuite les argentins portent plainte contre cette mesure… Entre mai 2001 et janvier 2002 la banque a investi – on dit aujourd’hui perdu - 130 millions de dollars pour sauver sa position en Argentine.  Après avoir menacé de nombreuse fois l’Argentine de cesser ses activités dans le pays entre 2002 et 2004, le groupe plie bagages en mai.

Photos : Lorsque la Société Générale se retire du pays, El Banco Supervielle garde tout du moins un logo fort ressemblant pour ne pas faire fuir la clientèle ! Dernière banque française dans la région : Le Crédit Agricole mais en ... Uruguay !


Buneos Aires, Diagonal Norte entre l'Obelisque et Plaza LavalleL'Argentine et le système financier international :

            On le comprend facilement, l’Argentine n’est pas le pays dans lequel on trouve la plus grande stabilité financière. A cause de sa dette colossale, les organisations financières (OMC et FMI) ont mis le pays au banc de la communauté internationale, le plongeant du jour au lendemain dans une crise sans précédent. Les gouvernements se succèdent mais ne trouvent pas de solution pour rétablir la confiance des argentins dans la monnaie et dans le système bancaire national. Au contraire, la population a plutôt l’impression qu’ils se remplissent les poches au lieu de les tirer d’affaire. La tendance actuelle est toujours plutôt à l’interdiction de certaines pratiques qu’à la réglementation douce. Par exemple, la dernière mesure (mais 2009) a été d’interdire tout échange de biens et de services  entre une banque argentine et un paradis fiscal (la loi concerne tout de même 87 destinations). Les autorités officielles ont estimé à 140 milliards de pesos les fonds argentins placés à l’extérieur ; la destination privilégiée des capitaux argentins est le voisin Uruguayen. Aujourd’hui, deux solutions, plus radicales, ont été mises en place par la population : la première, déjà choisie par 200000 personnes, est l’émigration. La seconde, que 20% de la population utilise, est une économie parallèle basée sur le troc : étant donné que la monnaie n’est pas fiable, les plus pauvres se sont organisés pour organiser un marché de biens en services dans lequel tout est échangé, mais sans utiliser de monnaie…           


Agence BNP Paribas Avenida Santa Fe - SuipachaLiens Externes :

- Article de la Nacion sur le rachat par Santander. Article du 22 août 2009.
- Site web de BNP Paribas Argentine. (il est encore en ligne pour le moment).
- Site web Banco Cetelem Argentina.
- Site web Banco Rio Santander.
- Site web Banco Santander Espagne

Buenos Aires : le quartier de BelgranoD'autres articles dans le Petit Hergé :

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La débacle automobile argentine.(Avril 2009).
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Métissage pendant l'epoque coloniale.(Mai 2009).
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Buenos Aires en 1750.
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Décès de Raul Alfonsin.(Avril 2009).
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Une crise peut en cacher une autre.(Octobre 2008).
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Chili : Coup d'état du 11 septembre 1973. (Septembre 2008).


 

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