Mise à jour : 16 mai 2007

Mais que c'est il passé a la gare de Constitucion ce mardi 15 mai dans l'apres midi ?

Voila qu'aujourd'hui tout le monde se leve un peu avec la gueule de bois comme les lendemains de grosses fetes, on essaye de faire le point mais en vain...comment en plein apres midi un simple incident sur une ligne de la gare de Constitucion fait tout exploser ?

Une ligne hors service en fin d'apres midi à l'heure ou les employés, petits cadres et ouvriers de la banlieue sud rentrent chez eux et c'est l'explosion sociale. Une sorte de revolte in-vivo ou la fievre est monté jusqu a devoir mettre en ligne les forces anti emeute .....

Alors ? On s'apperçoit que plus qu un simple incident d'une ligne en panne pour quelques heures, c'est avant tout la goutte qui a fait deborder le vase, le vase de ceux qui bossent 10 heures ou plus par jours, ceux qui sont a 50 voir 60 heures par semaines de travail, ceux qui ont leurs deux semaines de congé payés par an, ceux qui ne sont payé que 1000 a 1500 ARS par mois ( la petite classe moyenne ), parce que les pauvres ( toujours 40 % de la population, ceux qui touchent moins que 900 ARS pour une famille de 4 ), cela ont déja pas mal abandonné leurs espoirs !

Alors il y a un raz le bol...... l'argentin est quelqu'un de pacifique, pas trop violent mais pour en arriver à une explosion, c'est qu'il y a véritablement un gros probleme en ce moment ......

On a mis beaucoup d'espoir dans la politique de Kirchner ( il faut dire qu on ne pouvait avoir pire que Menem !), certe le pays est reparti, certe l'accroissement du PNB a eu une progression à deux chiffres à la chinoise de 2003 à aujourd'hui ..... mais alors ? Alors l'argent est bien la, mais ailleurs.... les premieres lois sociales de Kirchner ont permis de sortir une bonne part de la population de l'indigence pour la faire monter à la pauvrete ( en dessous de 450 ARS ( 110 EUR ) pour une famille de 4 personnes c'est de l'indigence ... presque 20% des argentins, entre 450 et 900 ARS ( 110 EUR et 200 EUR ) on parle de pauvrete , presque 25 % des argentins ). L'industrie repart, on consomme plus, meme la production electrique ne suit plus la consommation , mais ....... c'est uniquement pour les 5 % des argentins, une grosse partie sur Capital Federal, la banlieue nord de Buenos Aires, et les centres chics de Rosario, Cordoba, Mar del Plata ou Mendoza, au total 2 à 3 millions d'argentins qui vivent à l'europeenne avec un train de vie meme superieure à la majorité des francais. 

Entre ces 5% de riches et les 45 % de pauvres, s'étalent les 50% de classes moyennes qui ont vu les prix en ces années 2006 et 2007 s'envoler, on parle deja de 50% d'inflation en 2007 (  autour de 22% officiel en 2006 ), bref depuis la dévaluation de novembre 2001, certains prix ont été multiplié par 3 et on revient à nouveau à des prix équivalents à ceux de la parité Pesos = Dolar  ( puisque aujourd'hui un USD = 3 ARS ). Entre temps les salaires ont certe grimpé mais multiplé par 1,5 ou 1,8 ...alors bien sur la classe moyenne n en peut plus ............................

17h40 : un train reste en rade a un quai et n'arrive pas à partir. Comme il reste a quai il paralyse les autres rames.

18h00 : une annonce est faite pour avertir que le service est momentanement interrompu.

18h20 : les banlieusards continuent a arriver a la gare pour repartir chez eux et restent bloques sur les quais

18h30 : La tension monte d'un cran on commence a prendre a parti des employés de la ligne Metropolitano. 

18h45 : un groupe brise les vitres de la salle de Guardia et y met le feu

18h48 : Debordée, la police evacue les employes des guichets d'information, les passagers les saccagent et y mettent le feu.

18h50 : C'est au tour des guichets de ventes de tickets d'etre attaqués et saccagés

18h53 : Les quelques agents de la police federal sur place essayent de contenir la masse et arrete un manifestant. Les autres voyageurs attaquent la police qui se refugie dans leur commissariat qui est a son tour incendié.

19h00 : La brigade anti emeute debarque dans la station et commence àtabasser et à disperser a tout va tout ce qui se trouve devant.

19h53 : La police a recupéré après 1 heure d'émeute le controle de la gare de Constitucion.

Bilan : 25 blessés graves ( 16 policiers et 9 passagers ) , 16 arrestations.

Voila quelques photos de l'apres midi d'hier à Constitucion

Un peu de lacrimo et une charge pour disperser !

On tabasse et on arrete !

Le centre d'information apres la revolte

    

La grogne sur les quais

Pendant ce temps la à l'exterieur, police, pompier et ambulance

Les voyageurs se replient de la gare pour se rabattre sur les bus

 

Ce qui suit est un article que Gregory Selwa ( un français de Buenos Aires se trouvant dans la gare a ce moment la ) m'a envoyé cet apres midi et m'a demandé de joindre à cette note. Je vous le livre tel quel son texte :  

Constitution: Station de Train de Buenos Aires: Hier Mardi 15 Mai 2007.  

 

 

 

 

 

Vers 18h00, Buenos Aires a été de nouveau victime d´un “bordel” total, un pays où les règles, les normes de vie ne sont plus respectés et les droits de l´homme “en fin si je peux appeler cela des humains sont illimités. Ce ne sont pas nos arabes qui se disent français mais ils sont bien présent ici à Buenos Aires.

 

 

 

« Je veux rentrer chez moi, criait un pauvre vieux de 40 ans qui s´opposait aux forces de l´ordre. ».

Mais pourquoi un tel débordement dans cette charmante, moderne et pittoresque station de train de Buenos Aires? Il est environ 18h45 et je suis à Constitution, en fait je rentre dans ce grand hall qui ressemble à un champ de bataille, ou quelques tordus crient « Argentina, Argentina, Argentina !!! ». Le plus drôle dans tout cela est que je n´ai pas vu beaucoup de voyageurs protester pour une énième interruption des services de train , bien sur sans nous en informer cette fois ci durant plus de 1h30. L´argentin est un lâche, l´argentin ne sait seulement rabâcher « c´est la vie, que peut on y faire !!!! », de cette façon de voir les choses il est bien clair que les choses ne vont pas aller bien loin. Les voyageurs ne voulaient qu´une seule choses : rentrer à la maison après 12h00 ou plus de boulot.

Bon désolé je n avais pas mon téléphone dernier cri pour faire des jolies petites photos mais je vous en mets quelques- unes récupérées dans divers sites locaux.

Tout le monde en parle aujourd´hui dans tous les journaux, on parle de la qualité de vie des argentins qui se dégrade jour après jour, une vie cancéreuse qui se propage dans le pays petit à petit. Un quotidien et une routine qui sont complètement absurdes, difficiles, pour moi je n´appellerai ceci que « une lutte quotidienne contre la vie »,  une putain de vie de merde qui nous bouffe notre propre vie, qui nous bouffe nos espérances, bref lutter pour vivre est un mot qui sonne bien argentin. La société argentine n´a plus de règles, de normes, depuis bien longtemps, tout le monde promet un changement mais nous prennent tous pour des cons, nous faisons bouffer de force des “propositions merdiques”,  des “changements miraculeux”. Au fond nous savons tous que les choses ne changeront pas. Combien de temps serons-nous capable de repousser nos propres limites et de “croire” que tout sera un jour meilleur. Cette carence de l´Etat qui n´assume pas son rôle me laisse voir que gouverner « un pays de bourricots peut avoir son côté intéressant ». Un pays qui se dit démocratique et qui nous balance à l´aveuglette des mesures débiles qui ne servent à rien. La différence sociale se creuse de plus en plus, mais certains comme ce charmant retardé de président crie bien fort los de ses meetings, où ses apparitions en public « Le pays est en train de changer » et c´est grâce à vous et vos efforts, « sale con ».

C´est si facile de poser ses règles, ses taxes, ses impôts lorsque le peuple est inculte, analphabète, se vend et baisse la culotte pour 1 kilo de Fallot. Les argentins ne sont pas de personnes violentes, c´est un peuple pacifiste qui malheureusement devant un problème répète sans cesse. “Et que peut on faire?, c´est comme cela”. Le débordement sociaux sont politisés, les actes violents sont bien contrôlés para divers mouvements gouvernementaux ou d´autres qui ont un lien avec nos ces politiciens corrompus et merdiques.

Le résultat de cette guerre a deux francs sera vite oublie, des avocats crieront comme un autre tordu qui apparaissait hier aux journaux télévisés : « je suis là et souhaite rencontrer les détenus »…ou encore « La police a agit de façon bien violente sans raison »….Bref si agir de façon violente est de se refugier dans une des salles de la gare pour fuir les projectiles de tout genre et pression des dégénères argentins, oui alors on pourrait dire que la police a été violente.

Bienvenue dans cette Argentine si difficile.

Un abrazo a todos.

 

Greg

 

Si vous avez des commentaires ou une opinion à exprimer, n'hesitez pas à me les envoyer, je les publierai.

A bientot !

 

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