Mise à jour : 1er juillet 2006

Argentine coté pile, Buenos Aires coté face

Question : La Pauvreté recule t'elle en Argentine ?

Reponse : Oui ..........mais ....

Coté Pile :

Bonne nouvelle ce matin, les chiffres sont tombés concernant le chômage .....cependant ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, puisque très peu de chômeurs ont une aide de l'êtat donc très peu s'enregistrent comme chômeur. Le seul point important est la comparaison dans le temps avec les mêmes statistiques d'il y a quelques mois. Ce qui permet de dire : OUI le chômage recule.

Avec les memes outils statistiques, le chômage est descendu sous les chiffres d'il y a plus de 12 ans ( octobre 1993 pour être exact ).

La période noire : de début 2002 à mi 2004. Aujourd'hui avec 9,8 % de chomage et un taux de croissance à la chinoise, le pays va bien mieux. Mais ne comparrons pas le 9,8% avec un taux similaire en France ( En France tous les chômeurs s'enregistrent, ici pas ), le taux réel doit être surement plus haut ( on l'estime aux environs de 12%), mais ne soyons pas négatif, une chose est sûre, le chômage en Argentine a été divisé par 2 depuis le premier trimestre 2002.

Il y a officielement en Argentine au 1er juin 2006 : 1.580.000 chômeurs contre 3.400.000 en mai 2002 ( pire moment de la crise ).

L'aide de l'Etat pour les chômeurs est apparu en 1995 pendant la crise Tequila ( aide de 120 pesos (120 USD de l'époque) par mois à chaque chef de famille : c'était le plan Trabajar), ce qui a poussé de nombreux argentins à se faire enregistrer comme chômeur. Les chiffres concernant donc le chômage avant cette date (1995) sont très aléatoires.

Par rapport à l'accroissement de nouveaux emplois, il va de pair avec l'accroissement du PIB du pays. On estime que les nouveaux emplois augmentent avec un taux moyen de moitié par rapport à l'accroissement du PIB. En ce moment l'Argentine detient un taux d'accroissement de 8% pour l'année 2006, ce qui porte un taux d'accroissement des emplois de 4%. En 2006 : 500.000 nouveaux emplois seront créés .....attention ne pas croire que les 500.000 seront occupés par 500.000 ex chômeurs, dans un pays ou le taux de natalité est tres fort ( moyenne de l'age des argentins est de 25 ans ) de tres nombreux jeunes arrivent sur le marché du travail tous les mois.

Pour donner un exemple, entre fin 2002 et aujourd'hui ( mi 2006 ) en 3 ans et demi , le chômage a reculé de 1.500.000 de chômeurs mais le pays a créé 2.200.000 emplois, la difference de 700.000, sont les jeunes qui ont trouvé leur premier emploi.

Par rapport aux pays européens viellissants, le chômage dans les pays jeunes est plus difficile à résorber.

Tous les secteurs de l'économie ont créé des emplois : Construction, industrie, commerce. Autre bonne nouvelle pour le pays, le travail au noir, représentant plus de 50% en 2002 et tombé a 44% aujourd'hui, ce qui fait d'autant plus d'impôt qui tombe dans les poches de l'Etat.

Coté cartoneros :

Les cartoneros ( ceux qui ramassent les cartons le soir pour les revendre ) seraient moins nombreux. En effet chaque fois qu'un cartonero trouve un travail, il laisse son ancienne activité. En 2 ans ( entre 2004 et 2006 ) il y a 60% de moins de cartoneros dans les rues de Buenos Aires. A l'époque le gouvernement de Bsas avait fait une enquête pour évaluer la population des cartoneros : Ils etaient (officiellement ) 9.343 a sillonner les rues de la capitale. ( uniquement Bsas intra muros ), aujourd'hui la même enquete ( faite entre mars et avril 2006 ) en dénombre 2.905 .

23% sont mineurs ( ils ramassent toujours les cartons avec leurs parents )

80% viennent de banlieue, le reste vit en villa miseria de Capital.

Coté face :

Malgrès la reprise économique, malgrès la baisse du taux de chômage, toujours autant de Villas Miserias à Bsas. Des conditions de vie limite au point de vue hygiene, santé, education ..mais aussi violence et même incendie.

La très connue Villa 31 de Retiro ( celle que chacun peut voir en prenant un bus à la Terminal de Retiro ) s'est enflammé mardi dernier ( le 27 juin ), aucun bléssé mais quelques cabanes sont parties en fumée.

 La Villa 31

Concernant la Villa 31, voila que durant le dernier match de la sélection argentine pour le Mundial, 400 personnes debarquant en camion ont dechargé chaises, tables, ustensiles de cuisine, planches en bois pour venir s'installer contre la Villa 31, sur les terrains appartenant à la compagnie des chemins de fer. Il est vrai que ces derniers mois, il y a eu énormement d 'expulsions de "casas tomadas" ( squatt en anglais ) et il faut bien qu'ils aillent s'installer ailleurs.

Les nouveaux arrivants s'installent même directement sur les voies des trains.

 

Jusqu'à présent la police n'a pas encore réagit, de plus la très grandes majorités de ces personnes sont boliviennes ou peruvienne et lorsqu'il y a une operation de police, il est plus facile de les arreter pour être en situation illegales que pour occupation de terrain.

Les chiffres de 2005 indiquent qu'il a sur Capital ( sans compter donc la banlieue ) :  128.444 personnes vivant en villas miserias. En y integrant les banlieues, le chiffre doit allegrement passer les 2 millions d'habitants.

Dans les années 90 , 8 nouvelles villas se sont créées spontanément : Villa Dulce, Los Piletones, Carrillo, Calacita, Reserva Ecológica (celle qui touche au sud la reserve écologique connu sous le nom de Rodrigo Bueno), Ciudad Universitaria, une à l'intersection de Lacarra et de la avenida Roca,et la derniere dans l'ancienne fábrica Morixe.

Les premières villas apparaissent dans les annees 30 à Buenos Aires, puis à partir des années 40 c'est l'explosion. Dans les années 70, il y a déjà près de 250.000 personnes vivant dans les villas sur Buenos Aires intra muros. Les gouvernements militaires prennent " les choses en main " pour "nettoyer la ville ", il faut dire que pour le Mundial de 78 en Argentine il fallait se débarrasser des pauvres pour montrer une image "riche" d'un pays "heureux", alors on les chasse et ils vont s'installer en banlieue. Il n'en reste que 30.000 dans les années 80, mais ca remonte à 50.000 dans les années 90, puis en 2001 déjà 107.000, puis la crise passant par là, le nombre dépasse les 130.000 aujourd'hui.

Autre problème : les casas tomadas, qui ne rentrent pas dans les chiffres des villas miserias. D'apres le gouvernement de Bsas, intra muros : 200.000 familles ( 600.000 - 700.000 habitants ? ) squattent ! Les quartiers les plus "tomados" : La Boca, Barracas, San Telmo, Constitucion. Ca fait frémir de penser que 1 habitant sur 5 dans Buenos Aires intra muros vit d'une manière illégale dans un logement ne lui appartenant pas !

A bientôt !

 

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