Mise à jour : 23 avril 2012.
Cet article vient en complément de : Quino, le papa de Mafalda.
Quino, après avoir passé son service militaire en 1954, s’installe à Buenos Aires pour une seconde fois, persuadé que cette fois ci sera la bonne pour décrocher enfin un contrat digne de ce nom lui permettant de vivre de ses crayons. En 1962, son ami Miguel Brascó, dessinateur est déjà bien installé dans la capitale, le met en rapport avec l’agence de publicité « Agens Publicidad » pour travailler sur une campagne de la marque des produits électrodomestiques « Mansfield » appartenant alors à l’entreprise Siam Di Tella. Quino est chargé de dessiner les histoires d’une famille de classe moyenne porteña au prise avec des appareils électriques. Tous les personnages doivent avoir des prénoms commençant par la lettre M (comme Mansfield). Il s’agit en fait d’une publicité cachée de la marque qui est destinée au quotidien Clarin (déjà un des plus gros tirages d’Argentine). Le subterfuge est découvert et la famille de Quino n’apparaitra jamais au dos du quotidien. Cette famille « M » était constituée des deux parents, ainsi que d’un grand fils et de sa petite soeur au prénom de Mafalda. Si Mafalda, son père et sa mère gardent par la suite les mêmes les même traits, le frère par contre disparaitra. On dit que le prénom de Mafalda fut choisi par Quino après avoir vu le film « Dar la Cara », datant de 1952, dans lequel apparaissait un bébé portant ce même prénom. |
Dessin : Les deux premières historietas de Mafalda le 29 septembre 1964 dans la revue Primera Plana. |
Les débuts de Mafalda dans Leoplan et Tia Vicenta : Devant la déception de Quino, Miguel Brascó accepta de publier dans sa propre revue « Leoplan », qui possédait un supplément BD « Gregorio », trois petites histoires des huits qui avaient été dessinés de cette famille « M » et la nommèrent du nom de la petite fille « Mafalda ». Deux ans passèrent et en 1964, c’est Julián Delgado, directeur de la revue Primera Plana qui accepte de publier de manière régulière les premières histoires de Mafalda épurées de toutes les allusions commerciales aux appareils électroménagers. C’est le début de la saga qui va durer 6 mois à raison d’une histoire par semaine. Son ami Brasco en 1965, une fois de plus, lui vient en aide et réussit à le faire embaucher au quotidien « El Mundo » qui publiait depuis 1957 chaque dimanche un supplément humoristique du nom de « Tia Vicenta". Mais le 23 juillet 1966, dans ce même supplément est caricaturé le président de la Nation Juan Carlos Ongania, et le supplément disparaît. (Avant que le journal un an plus tard soit définitivement interdit). Mafalda arrivera donc à apparaître de manière régulière chaque dimanche entre mars 1965 et juillet 1966. En si peu de mois, Mafalda devient populaire et d’autres journaux de province demandent aussi à publier ses histoires. Quino continuera à publier Mafalda dans de nombreux journaux et sortira un premier album pour Noel 1966. En juin 1973, Quino en manque d’inspiration décide d’arrêter la saga. Photos : Un numéro de Leoplan de 1962, de Primera Plana de 1964 et de Tia Vicenta. |
Dessin : Mafalda en français. Les premières planches de 1964. |
Au fil des années, Quino entoure Mafalda de détail et de nombreux autres personnages apportant plus d’authenticité à cette famille de classe moyenne, où finalement chacun peut s’y reconnaître (ou reconnaître des proches). Voilà quelques dates clefs et personnages clefs qui peuplent le monde de Mafalda : - 29 septembre 1964 : Mafalda apparaît avec son père pour la première fois dans une revue. - 06 octobre 1964 : C’est au tour de sa mere de faire son apparition. - 19 janvier 1965 : Première apparition de Felipe, le copain de Mafalda, ils vont ensemble à l’école. - 29 mars 1965 : C’est au tour d’un second copain du quartier d’entrer en scène, Manolito, le fils de l’épicier. - 06 juin 1965 : Mafalda a enfin une copine, bien qu’elle ne partage pas du tout sa philosophie de vie, il s’agit de Susanita. - Février 1966 : Un nouveau copain intègre la bande, Miguelito. - Août 1967 : La mère de Mafalda est enceinte. - 21 mars 1968 : le frère de Mafalda nait, il se prénomme Guille (diminutif de Guillermo). - Fin 1969 : Le père de Mafalda achète une 2 CV, symbole de l’évolution sociale de la famille. - 15 février 1970 : Une nouvelle copine pour Mafalada, Libertad, politisée comme Mafalda et très cultivée (à rapprocher peut être de Lisa Simpson).- 25 juin 1973 : la saga s’arrête ! |
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Chaque personnage a un caractère très affirmé. Mafalda : C’est une petite fille sensible, posant sans cesse des questions (aux autres et à elle même). Pense peut être trop (en tout cas pour son âge) et toujours préoccupée par le monde qui l’entoure. Elle est rebelle sans être pour autant anarchiste, adepte du nihilisme. Elle déteste la soupe, mais par contre adore Woody Woodpecker, les crêpes et les Beatles. Elle veut apprendre le plsu de langues possibles pour ensuite Le Papa : On ne connaît pas son prénom. Il travaille dans un bureau pour une compagnie d’assurance. La famille vit dans un appartement (A San Telmo), mais adore la nature et passe beaucoup de temps à s’occuper de ses plantes. Ne comprend pas toujours les questions de sa fille et de la nouvelle génération. Moins philosophe que sa fille, se borne à régler des questions quotidiennes de la vie de sa famille. Très fier de sa 2CV. La Maman : Elle se prénomme Raquel. Typique maitresse de maison, ne travaille pas à l’extérieur, mais s’occupe des Manolito : De son vrai nom Manuel Goreiro. Le fils de l’épicier tenant dans le quartier « El Almacen Don Manolo », une caricature de l’image de l’espagnol installé en Argentine, le « Gallego » parfait. Un peu brute, pas très fin ni Miguelito : Le personnage le plus « fou », a toujours plein d’idées désopilantes, souvent absurdes. Un peu plus jeune que Mafalda. On le reconnaît tout de suite par sa coiffure en feuilles de salade. Fils unique, souvent en Libertad : La plus intellectuelle de la bande. Très cultivée, politisée à gauche, elle est « anti-système ». Ses parents sont divorcés donc en ce début des années 70, une situation en Argentine totalement marginale. De stature basse, c’est souvent el prétexte de la risée de ses copains. Idéologiquement sur le même niveau que Mafalda, bien que mois réaliste que cette dernière. Son père est socialiste et se plaint Felipe : Le meilleur copain de Mafalda, un peu plus âgé qu’elle. Insouciant, très gamin, ne pense qu’à s’amuser. Passe son temps à lire des BD et à se déguiser en cowboy solitaire. Il est timide, rêveur et paresseux. Mauvais à l’école, il la déteste. (C’est le personnage de Quino). Voit la vie plus simplement que Mafalda. Il a toujours deux dents incisives supérieures proéminentes. Susanita : De son vrai nom, Susana Clotilde Chirusi. La conformiste. Conservatrice, antiféministe. Au courant de tout ce qui se passe dans le quartier, elle adore les ragots. Elle finit Guille : Le petit frère de Mafalda. Le seul personnage qui au fil des années a grandit. |
- "De la soupe en petits cubes ? Comme la géométrie est tombée bien bas !" - "Les Beatles font danser la jeunesse, mais ceux de Wall Street font danser le monde entier". - "Dans ce monde, n’y a-t-il pas à chaque fois plus de gens et moins de personnes ?" - "Quand les parents ne savent pas expliquer quelque chose, il y a toujours une histoire de cigogne dans leur discours". - "S’il n’y en a pas un qui se dépêche de changer le monde, c’est le monde qui va le changer". |
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- Le métissage à Buenos Aires pendant l'époque coloniale : Le mélange entre espagnols, esclaves noirs et indiens produit rapidement à Buenos Aires un brassage des populations qui apportent toute une palette de couleurs de peau et de métissages que les autorités coloniales espagnoles classent en plusieurs groupes : Les espagnols (aussi nommés les peninsulares), les criollos, les indigenas (ou indios), les negros, les castas (aussi nommés mestizos)... |
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