Mise à jour : 23 octobre 2009

Manifestation de soutien à Mujica à Montevideo mercredi 21 octobre 2009Premier tour des élections le dimanche 25 octobre 2009 :

Nous voilà seulement à quelques jours des élections présidentielles uruguayennes. Le premier tour aura lieu dimanche prochain (25 octobre 2009). Comme près d’un demi million d’uruguayens vivent en Argentine, et en grande majorité à Buenos Aires, les grands canaux de télévisions et la presse écrite argentine nous font échos quotidiennement du développement de la campagne électorale, des enjeux et des possibles résultats.

En lice, deux gros candidats (physiquement et virtuellement) des deux principaux partis politiques du pays. José Mujica (né en 1935) représentant le Frente Amplio et Luis Alberto Lacalle (né en 1941) représentant le Partido Nacional.

Photo : Rassemblement Avenida 18 de julio à Montevideo pour le soutien à Jose Mujica. Mercredi 21 octobre 2009. 


José Mujica Tabaré Vázquez passe la main à José Mujica :

L’actuel président Tabare Vázquez ne se représentant pas (il n’en a pas le droit constitutionnellement, car un seul mandat est autorisé), il laisse à José Mujica le soin de représenter le Frente Amplio (FA). Toujours difficile dans ces pays d’Amérique du Sud de coller l’étiquette gauche ou droite, le Frente Amplio étant le regroupement de différents mouvements de centre gauche et de quelques partis minoritaires de la sociale démocratie, on aurait donc tendance à le placer à gauche de l’échiquier politique. Quant à son représentant José Mujica, il est essentiellement connu pour avoir milité contre la dictature uruguayenne (1963-1984) et semble “plus gauchiste” que ses électeurs. Le président sortant Tabaré Vázquez est au plus haut de sa popularité, 60% d’opinion favorable, ce qui permet de rassurer et de rassembler autour de la candidature de Mujica (tout de même ancien guerillero durant la dictature) un électorat uruguayen majoritairement centriste. Le passé de Mujica fait peur !

Les derniers sondages (et même les premiers, il y a déjà 6 mois) donne victorieux Jose Mujica au premier tour avec 44% des votes, il devra donc composer une coalition pour se préparer au second tour. Mais la victoire lui semble facile, et il n’y aura probablement pas de surprise fin novembre 2009. Voilà même que ces derniers jours il s’est mis en tête de pouvoir gagner au premier tour avec 50%, on peut toujours le laisser rêver !


Campagne électorale sur les ramblas de Montevideo en octobre 2009 

Jose Mujica"El Pepe", un sacré bonhomme !

Il faut reconnaitre que Jose Mujica est un « sacré bonhomme », on le surnomme « Pepe », et aura depuis 1969 participé à des actions de guérillas et de terrorisme au sein du mouvement Tupamaros (MNL). Il s’est fait prendre de nombreuses fois, enfermé, questionné comme il faut aux méthodes françaises, échappé à plusieurs reprises et recapturé. Au total, il aura passé 15 ans de sa vie sous les barreaux et entre 72 et 85 pu apprécier les saveurs de la vie carcérale sans l’ombre d’une seule journée libre.

Le 8 mars 1985 il bénéficie d’une amnistie totale de tous ces délits (politiques, communs et militaires) et continue sa lutte de manière tranquille en démocratie en fondant Le MPP, Mouvement de Participation Populaire (Movimiento de Participación Popular). Je ne vous cache pas qu’il était « plutôt » de gauche ! En 1994, il est élu député de Montevideo en intégrant son parti au Frente Amplio, et en 1999 devient même sénateur.

Bref, le voilà respectable, quoique des fois il se lache au micro devant un auditoire ou à la télévision, il sort quelques phrases bien placé qui font échos sans tarder dans la presse du lendemain. Mais avec les années, il a mis de l’eau dans son vin.

Lors des élections de 2004, il a obtenu le plus important nombre de votes pour son MMP parmi l’ensemble de tous les mouvements faisant partis du Frente Amplio (FA), ce qui lui a  valu le privilège de devenir « LE » représentant le plus légitime du FA. D’ailleurs dès 2005, le président Tabare le nomme ministre de l’agriculture.

Pas facile ni évident de convaincre la multitude de petits partis que représente le FA pour imposer l’idée de le nommer représentant et candidat aux élections de 2009 !


Campagne festive sur les ramblas de Montevideo
Photo : La campagne electorale aux airs de fête sur les ramblas de Montevideo en octobre 2009.

Luis Lacalle elections 2009Luis Lacalle : Le retour !

Second parti, celui de Luis Lacalle, ancien président du pays entre les années 1990 et 1995, crédité cette fois pour dimanche prochain de 30 % des votes. Il représente le Partido Nacional, surnommé el Partido Blanco. Son action depuis l’élection de Tabare en 2005 est une opposition systématique de la politique actuelle du pays. Comme toujours il est plus facile de critiquer lorsqu’on est hors du gouvernement, plutôt que de prendre la responsabilité d’erreurs qui furent commise lors de son mandat. (Forte augmentation des impôts en 1990, dévaluation accélérée du peso uruguayen au début des années 90, perte du pouvoir d’achat des salaries, mise en place d’une politique de privatisation de certaines entreprise et de services, et hyper inflation : 100% d’inflation en 90-91).

Bien qu’il soit politiquement dans l’opposition, il ne faut tout de même pas le taxer de prôner une politique de droite pure et dure, il ne faut pas oublier que durant la dictature, il fut arrêté en 1973 et passa quelques semaines dans les prisons, continua à militer dans la semi clandestinité pour ses idées  et échappa à un attentat en 1978. En fait il représentait au tout début de sa vie politique une des mouvances de son parti national, surnommé « l’herrerismo », reprenant les idées de son grand père Luis Alberto de Herrera,  

Toujours est il, qu’il faut tout de même reconnaitre que Lacalle pu « moderniser » et dynamiser l’économie pendant son mandat, on passa d’un système d’un Etat protectionniste à celui d’une démocratie de libre économie. Impossible de juger sa politique clairement sans pour autant prendre parti. En ces années 90-95 ses détracteurs  le qualifiaient de « liquidateur », ses suiveurs de « rénovateurs ».  Si on peut se permettre une comparaison, la politique économique de Lacalle fut semblable à celle de Menem en Argentine (avec moins d’erreurs !). D’ailleurs tout comme le président argentin, on releva par la suite quelques « irrégularités »dans quelques privatisations, comme celle de la banque Banco Pan de Azucar qui fit surface en 1995. Entachant des proches et des personnalités du gouvernement, le nom du président Lacalle fut cité, mais aucunes preuves ne purent être apportées.

Bref, en cette année 2009 et pour ces prochaines élections, les uruguayens ont de la mémoire, et  le passé de Lacalle le rattrape ! Ses chevaux de bataille pendant la campagne : Normalisation des relations avec l’Argentine (après l’affaire Botnia), la sécurité, rapprochement avec le Etats Unis sur les dossiers économiques, et rappeler aux uruguayens que le FA de Tabare va se convertir en FA de Mujica aux « idées communistes ».


L'Uruguay aux urnes !La démocratie, la grande gagnante :

L’Uruguay en cette année 2009 est certainement bien plus démocratique que l’Argentine, d’ailleurs  es politiques de tous les partis politiques uruguayens n’ont pas peur de dire le mal qu’ils pensent de la politique des Kirchner en Argentine. La politique de Buenos Aires est même devenue pendant les débats de campagne le contre-exemple en matière d’économie, agriculture, économie à ne pas suivre ! Même la chasse aux sorcières dans les medias argentins les fait sourire.

En Amérique du sud, en ce moment il y a deux camps, les démocraties populistes à tendance totalitaire et populiste, comme le Venezuela, l’Equateur, et la Bolivie. Et malheureusement dans une moindre mesure j’y rangerais l’Argentine. Et puis les démocraties modernes, sérieuse ou l’alternance et le dialogue coexistent, comme le Brésil, Le Chili et l’Uruguay !


Les couleurs du Frente AmplioLiens extérieurs :

-
Quotidien de Montevideo, La Republica.
- Quotidien de Montevideo. El Pais.
- Site web du Frente Amplio.
- Site web du candidat Lacalle.
- Site web du Partido Nacional.
- Site web du canal de television Tele Doce.

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- Histoire et politique en Argentine.
- Elections présidentielles argentines de 2007. (Octobre 2007).
- La crise du campo argentin de 2008. (Mars 2008). 30 articles.
- Le décès de l'ancien président Raul Alfonsin. (Avril et Mai 2009). 5 articles.
- Juan Domingo Peron. (Mars 2009). 2 articles.
- Le Cordobazo de 1969. (Mai 2009)
- Chili : Coup d'état du 11 septembre 1973. (Septembre 2008).
- Coup d'Etat du 24 mars 1976. (Mars 2009).
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