Ricardo Luis Alfonsin
16 oct. 2011Mise à jour : 16 octobre 2011. Article écrit par Bastien Hattiger.
Pour connaitre tous les résultats des élections présidentielles argentines, législatives, sénatoriales et des gouverneurs du 23 octobre 2011 : Cliquez ici. |
Ricardo Luis Alfonsin :
Ricardo Luis Alfonsín est surement celui qui arrivera en deuxième place lors des élections du 23 octobre 2011. Né le 2 novembre 1951, à Chascomús dans la province de Buenos Aires, il est diplômé de l’école Normal de la même ville et exerce la profession d’avocat et de législateur. Il est aujourd’hui candidat à la présidentielle de ce même pays pour les prochaines élections d’Octobre 2011, représentant le parti de l’Unión Cívica Radical (ou Union civique radicale, UCR). L’UCR est un parti politique argentin, membre de l'Internationale socialiste depuis 1996, et de la COPPPAL. Fondé par Leandro N. Alem le 26 juin 1891, c'est le plus ancien parti argentin. Regroupant des libéraux centristes et des sociaux-démocrates, il donna plusieurs Présidents à la République argentine dont Raúl Ricardo Alfonsín, le père de Ricardo Luis Alfonsín, à la fin de la dictature militaire argentine en 1983. Il a été marqué par des relations ambiguës avec le péronisme, tantôt allié, tantôt adversaire, et de même avec une attitude à la fois de négociations et d'opposition aux différentes juntes militaires ayant pris le pouvoir à l'issue de coups d'État successifs. |
L’héritage du père :
Il convient dans un premier temps de présenter le père de Ricardo Luis Alfonsín tant son importance est grande dans l’histoire politique de l’Argentine, ayant par conséquent pendant longtemps plongé son fils dans un quasi anonymat. Son père, Raúl Ricardo Alfonsín fut le premier président argentin élu démocratiquement après la sanglante dictature militaire des années 1976-1983. Il est mort d'un cancer des poumons le mardi 31 mars 2009, à l’âge de 82 ans. Le gouvernement déclara alors trois jours de deuil national. Président entre 1983 et 1989, il avait gagné le respect de la communauté internationale pour avoir fait juger et condamner certains des militaires responsables de la mort et des tortures de milliers d'Argentins soupçonnés de sympathies à gauche pendant la dictature. Opposant de premier plan à la junte qui avait pris le pouvoir en 1976, il réussit sous la présidence à restaurer la respectabilité d'un pays qui avait été mis au ban de la communauté internationale pour ses coups d'Etat à répétition. "Que vous le vouliez ou non, vous êtes le symbole du retour à la démocratie", avait déclaré en 2008 la présidente Cristina Fernandez de Kirchner lors d'une cérémonie de dévoilement d'un buste de l'ancien président dans le palais présidentiel. Il réussit à survivre à trois tentatives de soulèvement militaire, mais sa présidence s'est plutôt mal terminée. Son parti, le Parti radical, centriste, discrédité pour la gestion d'une crise économique, fut laminé lors du scrutin par le leader péroniste Carlos Menem. Raúl Ricardo Alfonsín avait alors quitté le pouvoir avec six mois d'avance dans une économie en pleine crise. A la fin de sa présidence, l'inflation avait atteint un record de 200 % par mois, ce qui avait suscité des pillages de supermarchés et des grèves. Le taux de pauvreté a plus que doublé sous sa présidence pour dépasser 25 %, tandis que la devise chutait de 95 % en quatre mois. |
Vidéo : Le 06 janvier 2011. Ricardo Alfonsin explique qu'il se présente aux élections internes de l'UCR. Son investissement politique dans son parti. Il explique que l'UCR est le seul (Il n'y a pas d'internes au PJ Kirchneriste) parti qui ouvre des internes pour élire son representant aux prochaines elections présidentielles. 14 mn. Interessant ! |
La mort de son père le relance en politique : Aussi triste qu’elle puisse être, c’est réellement la mort de Raúl Ricardo Alfonsín en 2009 qui propulsa son fils sur le devant de la scène en donnant un énorme coup de pouce à son image publique et à sa carrière politique. Effectivement il passa en seulement quelques mois d’un statut de quasi inconnu pour l’énorme majorité de la population à celui de référence en matière de radicalisme. D’un point de vue plus personnel, Ricardo Luis Alfonsín est le troisième enfant des six qu’eurent ensemble Raúl Ricardo Alfonsín et María Lorenza Barreneche. Son histoire familiale reflète à merveille l’Argentine de la mobilité sociale ascendante qui constituait aux débuts du XXème siècle la principale source d’espoir pour toute une nation : un arrière grand père immigrant analphabète vendeur de cuirs, un grand père marchand de fleurs, et un père avocat parvenant à la Présidence de l’Argentine. Il déménagea à Buenos Aires dans le but d’obtenir son diplôme d’avocat dans la Faculté de Droit de l’UBA, pour par la suite travailler dans le cabinet juridique de son père. C’est durant ces années qu’il débuta aussi à militer pour l’UCR. Pendant la dictature militaire (1976-1983), il accomplit sa tâche de professeur d’Education Civique de collège et fut aussi vendeur dans le secteur de l’industrie. En août 1982, quelques mois après la guerre des Malouines, il se mariait avec l’artiste Cecilia Plorutti, née également à Chascomús, et avec qui il eut quatre enfants : Lucía, Marcos, Ricardo et Amparo. La dernière mourut dans un accident en 2004 à l’âge de 15 ans, ce qui contraignit Ricardo Luis Alfonsín à se retirer durant un temps de la vie politique. Photo : Le 02 avril 2010, les argentins passent se recueillir à Congreso et saluer une dernier fois l'ancien président Raul Alfonsin, premier président après la dictature. Les articles sur le déces de Raul Alfonsin. |
Un engagement politique tardif : Concernant plus précisément sa carrière, Ricardo Luis Alfonsín se lança tardivement dans la politique et c’est seulement en 1993 qu’il reçut sa première tâche partisane en tant que ressortissant de l’UCR. En 1999, il occupe son premier poste électoral après avoir été élu député de la province de Buenos Aires, poste qu’il occupa jusqu’en 2003. Progressivement il se convertit en défenseur des plus nécessiteux et de l’intérêt national. Puis, après avoir terminé sa période en tant que député, il retourna à sa fonction d’avocat et occupa en même temps le poste de Secrétaire des Relations Internationales de l’Union Civique Radicale. En 2007, il se présenta associé à Luis Brandoni comme candidat au poste de gouverneur de Buenos Aires, obtenant finalement le quatrième résultat avec 5,06% des votes. Bien que la défaite fût prévisible elle n’en resta pas moins extrêmement enrichissante en lui permettant de connaître chaque ville, chaque village, chaque histoire singulière de sa province, le rendant ainsi unique parmi un bon nombre de prétendants à la médiatisation politique. Lors des élections législatives de 2009, sur la liste de l’Accord Civique et Social incarnée par Margarita Stolbizer, il fut, en tant que second candidat, élu au poste de député national de la province de Buenos Aires pour la première fois après avoir obtenu 21,48% des votes. Le 10 décembre 2009, il fut élu par ses pairs comme vice président de la Chambre des Députés de la Nation. Le 6 juin 2010 eurent lieu les élections des autorités du parti de l’Union Civique Radicale de la Province de Buenos Aires ; Ricardo Luis Alfonsín, secondé par Juan Manuel Casella, l’emporta avec sa liste 27 devant la liste 15 avalisée par le vice président de la Nation argentine Julio Cobos, par Leopoldo Moreau, et par Federico Storani. Dans la liste 27 d’Alfonsín, c’est Michel Bazze qui fut choisi pour être président du Comité de la Province de Buenos Aires. En Aout 2010, Ricardo Luis Alfonsín créa un nouveau groupe interne à l’Union Civique Radicale, le MO.RE.NA ou Mouvement de Renouvellement National. Le 3 décembre 2010 il annonça sur la Plaza de Mayo de Buenos Aires, devant environ 30000 personnes, sa candidature à la Présidence de l’Argentine en tant que représentant de son parti, l’UCR. Enfin en juin 2011, Ricardo Luis Alfonsín fit part qu’il ferait la campagne pour les élections présidentielles d’Octobre 2011 aux côtés du célèbre économiste d’orientation keynésienne Javier González Fraga, ex président de la Banque Centrale, et qu’il détenait un accord électoral pour le poste de gouverneur de la Province de Buenos Aires avec le dirigeant justicialiste de l’opposition Francisco de Narvaez, qui battit le kirchnérisme lors des élections législatives de 2009. Cette décision fait d’ailleurs figure d’un virage dans son idéologie. |
Video : Spot octobre 2011 de Ricardo Alfonsin pour les élections 2011. Il s'adresse directement à Cristina Kirchner, regrette de ne pas avoir pu débattre directement avec elle à la télévision, et la met en garde que même si elle est élue une seconde fois qu'elle ne sera jamais propriétaire du pays ! |
Une course à la seconde place pour les élections :
Aujourd’hui la course à la présidentielle est lancée, avec toujours un seul et même leitmotiv : construire l’Argentine de la mobilité sociale ascendante, celle dans laquelle Ricardo Luis Alfonsín grandit, avec cette fois ci en ligne de mire la liberté et l’égalité pour tous. Son slogan est «Transformer la croissance en développement », ses buts principaux sont d’en finir avec la pauvreté extrême, de suivre le principe du fédéralisme, de respecter strictement les institutions et de permettre à chaque région en Argentine de faire entendre sa voix, le tout en restant ouvert et tolérant, dans une transparence et une honnêteté de l’information ; mais nous reviendrons plus en détails sur la politique qu’il souhaite mettre en place dans un prochain article… |
A lire dans le Petit Hergé : - Les argentins viennent saluer Raul Alfonsin (Avril 2009). Il est midi à Buenos Aires (17h à Paris), depuis maintenant deux heures, les argentins voulant voir une dernière fois l’ancien président Raul Alfonsin ont formé une queue s’étirant sur près de 4 cuadras sur l’avenida Callao. Depuis maintenant plus de 12 heures les chaînes de télévision d’information en continu n’ont pas cessé de parler de l’ancien chef de l’état comme d’un symbole, celui de la démocratie retrouvée...(Lire la suite).
- Les elections d'Octobre 2011.(Octobre 2011). Nous voilà sur la dernière droite avant les élections présidentielles argentines. Il s’agit du premier tour, mais la candidate sortante Cristina Kirchner est donnée en tête de tous les sondages avec plus 51% des intentions de vote. La bataille est pourtant bien là, puisque si les autres candidats ne se font pas trop d’illusions, il y a à la fois des batailles à mener pour chacun d’entre eux pour assurer leur place sur les sièges de l’assemblée nationale et du sénat..(Lire la suite).
- Cristina Fernandez Kirchner.(Octobre 2011). Cristina Kirchner, né le 19 février 1953, à la Plata, avocate de formation et diplômée en 1979, fait ses études en science légale et sociale, à l’Université de la Plata. Sur les bancs de l’université, Cristina rencontre Nestor. Un sourire, un regard. Cristina est conquise par le charisme de ce monsieur. Mais surtout, le couple partage les mêmes idées, puisqu’ils sont tous les deux membres, à l’époque de la jeunesse universitaire péroniste...(Lire la suite)
- Le Peso Argentin.(Mai 2011). Depuis le 1er janvier 1992, le peso argentin ou ARS (qui s’écrit $) est la monnaie légale de l’Argentine. Il existe aujourd’hui en circulation 6 billets d’une valeur de 2, 5,10, 20, 50 et 100 pesos. Il y avait dès 1992, un autre billet de 1 peso qui fut retiré peu à peu à partir de 1994 pour être remplacé par une pièce de monnaie...(Lire la suite). |