Mise à jour : 15 septembre 2010. Article écrit par Nabil Naamane.

Musée national des beaux-arts d'Argentine :

MNBA Buenos Aires.

 

El Museo Nacional de Bellas Artes (MNBA), en français Musée national des beaux-arts d’Argentine est un musée d’art dont le siège est à Buenos Aires, mais il possède aussi un autre lieu d'exposition à Neuquén. Cet article sera consacré à la succursale porteña, qui se trouve Plaza Francia dans le quartier de Recoleta.

Un article a déjà été consacré au Musée de Neuquen en mars 2008 : MNBA Neuquen.

Un peu d'histoire :

 

Le MNBA fut inauguré le 16 juillet 1895 dans les galeries du Bon Marché, actuellement appelées « GaleríasPacífico », un des plus grands centres commerciaux de toute la ville. Mais il ouvrit pour la première fois ses porte au public un an plus tard, le 25 décembre 1896 sous la direction du peintre et critique d’art Eduardo Schiaffino. A partir de ce moment, le patrimoine du musée augmenta rapidement par des achats et des dons si bien qu’en 1909 la collection avait été multipliée par vingt. Faute de place, le MNBA s’installa au Pabellón Argentino(Pavillon d’Argentine) situé sur la Plaza San Martín. Les œuvres y restèrent jusqu’en 1932 avant d’être finalement déplacées dans la succursale actuelle sur la Avenida del Libertador en lieu et place de l’ancienne station de filtrage d’eau potable appelée la Casa de Bomba, un bâtiment de deux étages datant de 1870. A l’instar de la configuration européenne des musées d’art, l’architecte Alejandro Bustillo y construit des salles spacieuses, bien illuminées et ordonnées en vue de réduire au minimum les déplacements des visiteurs. Le nouveau musée fut inauguré le 23 mai 1933 en présence du Président Agustín Pedro Justo.

 

Dés lors, l’édifice actuel du MNBA subit diverses modifications. En 1961, un pavillon pour les expositions temporaires y fut construit, en 1980 ce fut au tour de la plus grande salle du musée (1536 m²) qui héberge aujourd’hui au premier étage la collection d’Art argentin du XXème siècle. C’est en 1984 que les travaux du second étage furent terminés, à l’exception d’une salle d’exposition dédiée à la photographie qui vit le jour en février 2004. Le musée compte aujourd’hui 34 salles d’exposition, 24 sont au rez-de-chaussée (2000m²), 8 au premier étage (2200 m²) et 2 au deuxième (410 m²). Le rez-de-chaussée accueille d’une part les collections d’art international allant du Moyen Age au XXème siècle, d’autre part une bibliothèque spécialisée dans l’art de plus de 150 000 volumes. La boutique « souvenirs » est une initiative de l’ « Asociación Amigos », une association qui a pour mission de soutenir le MNBA en contribuant à l’enrichissement de ses collections, en prenant part dans les activités de conservation des œuvres ou encore en s’efforçant de diffuser l’Art argentin et international.

Photo : En haut, l'ancien pavillon d'Argentine placé sur la Plaza San Martin a abrité le musée des beaux arts jusqu'en 1933.  

Un patrimoine impressionnant :

D’après la dernière estimation en date, le patrimoine du MNBA s’élevait en 2005 à quelques 12 713 œuvres comprenant des peintures, sculptures, tapisseries, gravures, dessins et autres objets. On est impressionné par la richesse des œuvres européennes exposées. Parmi ces artistes les plus connus on peut trouver : Rembrandt, Rubens, Goya, Cézanne, Delacroix, Renoir, Rodin, Chagall, Picasso et bien d’autres.

 Pour les blasés qui diront que les plus grandes œuvres de ces artistes se trouvent à Paris, Londres, New York ou Madrid, le premier étage leur réserve de belles surprises avec un Art argentin trop peu connu internationalement. Les techniques picturales adoptées sont d’ailleurs très semblables à celles qui étaient utilisées en Europe pour une période correspondante.Le MNBA est donc le lieu privilégié pour connaître la peinture et la sculpture argentines ignorées par les français. On peut y admirer les œuvres d’Antonio Berni, Benito Quinquela Martín, Fernando Fader, Lino Enea Spilimbergo, Antonio Segui, José Antonio Terry, Cándido López, Juan Carlos Castagnino ou encore de Prilidiano Pueyrredón.

De nombreuses toiles retracent certains moment de l’histoire argentine comme la « La vuelta del malón » (1892) de Angel della Valle est à la fois très impressionnant, puissant et émouvant, mais qui reste aux yeux de l’histoire une justification de la bataille du désert contre les « sauvages et malfaisants indiens ».

Les portraits d’hommes illustres traduisent également la fierté des Argentins envers ceux qui leur ont permis d’accéder à l’indépendance. La salle réservée à l’art moderne argentin peut plaire ou non selon les goûts, mais n’en reste pas moins très intéressante et vaut bien évidemment le détour.

 

Photo : La Vuelta del Mallon de Angel della Valle.

La visite :

 

Certainement le seul musée gratuit de tout Buenos Aires, il est ouvert tous les jours sauf le lundi. Le MNBA est un musée incontournable quand on est à Buenos Aires. A deux pas du cimetière de Recoleta, sa couleur rouge ocre attire l’œil.

A l’intérieur, la présentation des œuvres est sobre, simple et le bâtiment étant petit si on le compare au Louvre ou au Prado, il est donc inutile de devoir marcher au pas de course pour passer d’une section à l’autre.

Au  rez-de-chaussée, l’art européen est présenté chronologiquement dans des salles dont chacune est aménagée  dans l’atmosphère de l’époque. La première salle, à gauche de l’entrée, est d’un bleu religieux. On y trouve des œuvres médiévales européennes allant du X au XIVème  siècle. Sur les murs, des panneaux d’analyse et d’explication accompagnent le visiteur dans chaque salle. Un titre, une description de l’art à cette époque, une analyse très juste et des exemples. Il est donc facile de se plonger à chaque salle dans un voyage qui nous mène dans la compréhension des œuvres exposées.

De salle en salle on se rapproche peu à peu à l’art contemporain, mais la visite est longue. Il faut  - entre autres - passer par la période « clair/obscur » italienne du XVIIème, puis le baroque flamand aux couleurs riches et saturées, l’académisme français du XIXème, et bien évidemment toute la période pré impressionniste, impressionniste et post-impressionniste française des XIX et XXème siècles où les Manet, Van Gogh, Gauguin, Renoir, Degas ou encore Cézanne nous envahissent de lumière et de couleurs. Le XXème siècle nous montre toute son évolution avec le symbolisme, l’art abstrait d’un Kandinsky, l’expressionnisme d’un Paul Klee ou d’un Miró, le surréalisme d’un Chagall, pour aboutir à l’expressionnisme abstrait d’un Pollock ou d’un Rothko. La liste n’est bien évidemment pas exhaustive tant le musée est riche : il y a de temps à autres des salles consacrées à un seul artiste en particulier, Goya par exemple, ou d’autres hébergeant d’anciennes collections privées qui ont été données au MNBA.

Les conseils du Petit Hergé :

Comme tout touriste débarquant à Buenos Aires devra passer de toute façon par le quartier de Recoleta, votre passage au MNBA se fera tout naturellement. Même si vous n'êtes pas un habitué des musées, faites une exception pour celui ci et rendez y vous !

Le musée est ouvert de 12h30 à 20h30 du mardi au vendredi et de 9h30 à 20h30 les samedi, dimanche et jours fériés(Fermé le lundi). Il est gratuit tous les jours. Si vous êtes modéremment intéressé par les musées, 2 à 3 heures suffiront, si vous êtes un fanatique plusieurs heures pour chaque niveaux seront necessaires. De toute façon il y a tant de choses à voir à Recoleta que vous pourrez étalez votre visite au MNBA sur plusieurs jours. Par exemple, une visite pour les artistes europeens et une autre pour les argentins.

De plus, peu de personnes savent que le musée possède un auditorium pouvant accueillir jusqu’à 230 personnes. Le dimanche, des orchestres y font des représentations qui elles aussi sont gratuites, il serait dommage de passer à côté.

Le MNBA a une politique très stricte en ce qui concerne les photos : interdiction formelle d’en prendre. Donc au lieu de risquer une exclusion du musée, mieux vaut aller sur le site Internet qui permet d’avoir un aperçu de toutes les œuvres qui s’y trouvent (et les photos sont réussies !).

Pour ceux qui veulent avoir des explications, les guides audio sont désormais disponibles pour 35 pesos (environ 7 euros, septembre 2010). Ils sont bien faits et permettent au visiteur de profiter pleinement de la visite.

Photo : Femme allongée de Picasso (1931).

Liens externes :

- Site web du Musée National des Beaux Arts de Buenos Aires.

 

Photo : Un alto en el campo de Prilidiano Pueyrredon.

A lire dans le Petit Hergé :

- Le Musée National des Beaux Arts de Neuquén.(Mars 2008).

- Le Musée Fortabat de Buenos Aires.(Août 2009).

- Le Cine Teatro Opera de 1936.(Mai 2010).

- Le cimetière de Chacarita.(Septembre 2010).

- Le Jardin botanique de Buenos Aires.(Août 2009).

- Le Jardin japonais de Buenos Aires.(Août 2009).

- Le Cabildo de Buenos Aires.(Mai 2009).

- La Biela de Recoleta.(Septembre 2010).

 

Photo : Lili de Antonio Berni (1943).

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