Le Peso argentin : ARS
09 mai 2011Mise à jour : 08 mai 2011.
Depuis le 1er janvier 1992, le peso argentin ou ARS (qui s’écrit $) est la monnaie légale de l’Argentine. Il existe aujourd’hui en circulation 6 billets d’une valeur de 2, 5,10, 20, 50 et 100 pesos. Il y avait dès 1992, un autre billet de 1 peso qui fut retiré peu à peu à partir de 1994 pour être remplacé par une pièce de monnaie. Officiellement le peso s’est nommé en 1992 : « Peso Convertible de curso legal” mais après la dévaluation du 1er décembre 2001, le 6 janvier 2002, il prend le nom de « peso ». Photo : Le billet de 1 peso de la première série. |
Il eut deux séries émises : une première sur les 7 valeurs pour la mise en circulation le 1er janvier 1992, puis une seconde qui fut peu à peu mise en place à partir de 1997 qui remplaça la première. Entre les deux séries très peu de différences, même dessin, même couleur, uniquement un restyling du fond du dessin qui passe presque inaperçu. C’est ainsi que le 26 novembre 1997, le billet de 2 pesos fut changé, en 1998 se fut le tour du 5 pesos (le 22 juin) et du 10 pesos (le 14 janvier), en 1999 furent retirés les anciens 50 pesos (19 juillet) et 100 pesos (3 décembre), et enfin en 2000, le 20 pesos (le 18 janvier). En 2000, on ne trouvait déjà plus de billet de la première série, et vous ne trouverez plus en circulation que les billets de la deuxième série. Photo : Billet de 2 pesos de la première série retirée à partir de 1997. |
A partir de 2000, ne circulaient presque plus aucun billet de la première série. Le peso était convertible (entre 1992 et 2001) à égale valeur au dollar Américain, et le billet de 100 pesos avait donc une valeur de 100 Usd qui avait alors une valeur atteignant suivant les années 1000 FRF. A ce jour, les billets de cette série ont toujours cours légal, mais par l’action d’une inflation touchant les 30 % par an, le billet de 100 Ars perd de son pouvoir d’achat. Le gouvernement refuse toujours d’émettre des coupures de 200 ou de 500 Ars. Ce qui serait une reconnaissance de l’inflation du pays. Politiquement et officiellement en 2011, aucun projet n’est en cours pour émettre de telles coupures. Voilà ci-dessous, les 6 billets de la deuxième série qui ont cours pour le moment : Recto et verso |
Le Bartolome Mitre. Emission : le 26 novembre 1997 | Sur le verso, la façade du Musée Mitre à Buenos Aires |
![]() Le Général San Martin. Emission : 22 de juin 1998 | Sur le verso, le Cerro de la Gloria de Mendoza. |
![]() Le Général Belgrano. Emission : 14 janvier 1998 | Sur le verso, le Monument au drapeau de Rosario. |
![]() Le Juan Manuel de Rosas. Emission : 18 de enero del 2000 | Sur le verso, le combat de la Vuelta de Obligado. |
![]() Le Sarmiento. Emission : 19 de julio de 1999 | Sur le verso, la Casa Rosada de Buenos Aires. |
![]() Le Roca. Emission : 03 décembre 1999 | Sur le verso, la conquête du désert. (1869-1878) |
Les pièces de monnaie : Les pièces argentine sont au nombre de 6, mais les premières d’une valeur faciale de 1 centavo n’ont eu cours que quelques années seulement. Il faut dire qu’elles ne servent pas à grand-chose ! Aujourd’hui, dans un supermarché, lorsque le prix affiché à la caisse tombe sur un prix exprimé au centavo près, le commerçant doit arrondir la somme à 5 centavos près à votre avantage ! La pièce de monnaie de 1 peso est venue remplacer peu à peu le billet de 1 peso à partir de 1994. On attend pour août 2001, la pièce de 2 pesos qui remplacera le billet de Bartolomé Mitre. Voici ci-dessous les pièces de monnaies ayant cours légal en Argentine : |
Pièce de 0,01 ARS | ![]() ![]() | 1,77 gramos N'a pratiquement plus cours, existait aussi avec du Zinc. |
Pièce de 0,05 ARS | ![]() ![]() | 2,02 gramos 17,2 mm 1,4 mm Cu 92/Al 8 |
Pièce de 0,10 ARS | ![]() ![]() | 2,25 gramos 18,2 mm 1,4 mm Cu 92/Al 8 |
Pièce de 0,25 ARS | ![]() ![]() | 5,40 gramos La 0,25 Ars existe aussi blanche avec du Nickel. |
Pièce de 0,50 ARS | ![]() ![]() | 5,80 gramos 25,2 mm 1,8 mm Cu 92/Al 8 |
Pièce de 1 ARS | ![]() ![]() | 6,35 gramos 23 mm (Núcleo 17 mm) 2,2 mm Núcleo: Cu 92/Al 6/Ni 2 Anillo: Cu 75/Ni 25 |
Les anciens pesos ou anciennes monnaies argentines : 1970 - 1983 Le Peso Ley 18.188 (Symbole : $Ley) Il a cours entre 1970 et 1983, on l'apelle alors le Peso Ley. Il remplace à la place le Peso Moneda Nacional sur la base d'un change de : 1$Ley = 100m$n. Comme les anciens billets de m$n continuèrent à circuler, le Banco de la Nacion les surchargèrent c'est ainsi que les 100, 500 et 1000 m$n devinrent des 1, 5 et 10 $Ley. Dès 1970, l'inflation se fait sentir, mais surtout en 1975 et en 1982. Le $Ley est totalement dévalué par rapport au USD. C'est en 1982 qu' est même émis une coupure à 1.000.000 de $Ley. Cette monnaie aura cours jusqu'au début 1983. Les billets de 1 peso, 5 pesos et 10 pesos auront cours jusqu'au 1 avril 1981 (ces billets sont à l'effigie de Belgrano, photo en haut) Les billets de 50 et de 100 pesos sont à l'effigie de San Martin et seront retirés le 1er avril 1984. Les billets de 500, 1000 et 5000 pesos (San Martin) seront retirés le 2 avril 1984. Enfin les billets de 10.000, 50.000, 100.000, 500.000 et 1 millions de pesos seront retirés le 19 juillet 1985. Il faut donc 1.000.000 de billet de 1$Ley pour arriver au montant du billet ci dessus. |
Le Peso Argentino (symbole: $a) La monnaie qui n'aura cours que 2 ans seulement entre 1983 et 1985. Elle a été crée par le décret 2270/19 qui est entré en application le 1er juin 1983. On fait disparaitre l'ancienne valeur le Peso Ley 18.188 au change de 1 Peso Argentino pour 10.000 peso Ley 18.188. Les billets de 1, 5, 10, 50, 100, 500 et 1000 pesos portent l'image de San Martin. Le billet de 5000 pesos, celle de Juan Baptista Alberdi et le billet de 10.000 pesos celle de Belgrano. Les plus grosses coupures (mil, 5 mil, 10 mil pesos) furent retirées de circulation le 30 novembre 1987. Les autres le 31 mai 1987. A l'exception du billet de 1 peso qui fut retiré bien avant le 19 juillet 1985. Les grosses coupures furent donc employées pendant la première année du plan austral. Le billet de 1000 pesos valant 1 Austral. |
1985 - 1991 L'Austral : (A) Le 14 de juin 1985, le président Raúl Alfonsín signe le décret 1096 qui met en place le nouveau plan économique, appelé "Plan Austral". Juan Vital Sourrouille alors ministre de l'économie pense ainsi mettre fin a l'hyper inflation et remplace le peso argentin par une nouvelle monnaie l'Austral. Le change de l'ancienne monnaie se fait à 1 A pour 1.000 pesos. Mais a partir de 1986 c'est à nouveau l'hyper inflation et le ministre n'arrive pas a contenir la monnaie, entre 1986 et 1989, l'Austral se dévalue par rapport au dollar de 5000 % par an ! L'austral aura cours jusqu'au 1er janvier 1992 ou le dollar vallait déjà 10.000 Austral. En 1985 sont émis des billets de 1,5,10,50 et 100 Australes, mais avec l'inflation galopante, il faudra ensuite emettre des coupures de plus en plus importantes. On arrivera meme à faire des pièces de 1.000 A et des billets à 500.000 A ( un demi million de Austral !!!). Une nouveauté, sur chaque valeur est représenté un personnage historique argentin différent. Autre nouveauté, en raison de l’inflation des années 1989 – 1990, c’est aussi la série qui compte le plus grand nombre de coupures différentes. (12 valeurs faciales). 1 A = Bernardino Rivadavia. (Retiré le 31 octobre 1991). 5 A = Justo J. De Urquiza. (Retiré le 31 octobre 1991). 10 A = Santiago Derqui. (Retiré le 31 octobre 1991). 50 A = Bartolomé Mitre. (Retiré le 31 décembre de 1991). 100 A = Domingo Faustino Sarmiento. (Retiré le 1er juin 1992). 500 A = Nicolás Avellaneda. (Retiré le 1er juin 1992). 1000 A = Julio A. Roca. (Retiré le 1er juin 1992). 5000 A = Miguel Juarez Celman. (Retiré le 1er octobre 1992). 10000 A = Carlos Pellegrini. (Retiré le 1er octobre 1992). 50000 A = Luis Saenz Peña. (Retiré le 2 janvier 1993). 100000 A = José Evaristo Uriburu. (Retiré le 2 janvier 1993). 500000 A = Manuel Quintana. (Retiré le 2 janvier 1993).
J'indique les dates de retraits des billets puisqu'à partir du 1er janvier 1992, circulaient déjà les billets "pesos convertibles". Cela signifie que pendant un an, on pouvait utiliser les deux séries en sachant que 10.000 Australes = 1 peso convertible. C'est aussi pour cela que le peso convertible conserva la tete de "Pellegrini" pour que l'Argentin ne s'y perde pas trop !
1er janvier 1992 : 10.000 australes (à gauche) = 1 peso convertible (avec le même dessin à droite). |
L'hyper inflation et la dévaluation des monnaies : Entre 1970 et 1992, uniquement 22 années se sont passées mais 4 monnaies se sont succédées au fil de l’hyperinflation. Inflation en Argentine et dévaluation du peso Ley en 1975 et bien plus en 1982, sur l'Austral à partir de 1986, et surtout en 1989 où le dollar a pris 5.000 % sur la valeur de l'Austral.
Jusqu’en 1970, le peso moneda nacional (m$n) En 1970: Le peso Ley ($Ley) = 100 pesos moneda nacional (m$n). En 1983, le 1er juin : le peso argentino ($a) = 10.000 peso Ley ($Ley) En 1985, le 14 juin : L’Austral (A) = 1.000 pesos argentinos ($a) En 1992, le 1er janvier : Le peso convertible (Ars) = 10.000 Australes (A).
On peut donc dire que 1 peso (Ars) (La pièce que l’on a aujourd’hui) = 10.000 Australes. = 10.000 x 1.000 pesos argentinos ($a) soit 10 millions de pesos argentinos = 10 millions x 10.000 pesos Ley ($Ley) soit 100 milliards de pesos ley ¡!!! On comprend alors pourquoi les argentins ne laissent ni leur argent en monnaie nationale à la banque ni sous le matelas, mais changent dès qu'ils le peuvent contre des euros ou des dollars. |
La partie Shadock de cet article concerne les « bonos », une sorte de monnaie que les gouvernement locaux ont émis et fait circuler dans leurs propres provinces. Ce n’est pas une véritable monnaie, puisqu’elle n’a aucune valeur se basant sur des réserves et ne sont absolument pas reconnus dans le cadre du système monétaire international. Il s’agit en fait d’un « bon » ou d’une « obligation », un titre de créance émis par une province et qui reconnaît sa dette en affichant sur le billet même la date d’expiration de cette créance et le % d’intérêt (le rendement à échéance) qui sera remis au porteur. Pour l’Argentine, El Banco de la Nacion ne s’est jamais porté garant de ces « bons », les gouvernements de chaque province par manque de liquidité ont commencé graduellement à émettre leurs « monnaies-bons » pour payer leurs employés, qui se sont ensuite étendues au secteur privé. De quoi surprendre plus d'un touriste de passage en Argentine, et se retrouvant avec une liasse de billets tous differents passant d'une province à l'autre ! Les paramètres de ces « bonos » furent : - La devise dans laquelle elle est émise : Le peso convertible (Ars) - La valeur nominale de l'obligation, appelée le pair, des billets de 1, 2, 5, 10, 20, 50 et 100 pesos, portant des noms différents suivant les provinces. Pour la Province de Buenos Aires ils furent nommés « Patacones ». (Existant aussi de 0,50 Ars). - Sa date d’échéance (aussi appelée maturité); par exemple pour la province de Buenos Aires, deux séries de « Patacones » série A portant sur une maturité au 25 juillet 2002, et la série B portant sur une maturité de 5 ans au 13 novembre 2006. - Le mode de remboursement (on dit aussi «d'amortissement ») : En prenant toujours l’exemple du Patacon, en une fois à l’échéance. - Le prix de remboursement, c'est-à-dire le montant, en pourcentage du pair, qui sera remboursé à l'échéance. Pour le Patacon Série A : la valeur totale de la valeur nominale plus 7 %, pour la Série B la valeur nominale plus 35%. En prenant l’exemple des Patacons Séries A et B, voici les deux versos ci dessous des deux séries sur lesquels étaient inscrit les échéances et % d’intérêt. (Cliquez dessus pour lire).
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Ce ne sont pas des conseils à proprement parler, mais des souvenirs de cette formidable époque (difficile mais tellement folle) où tout changeait tous les jours, je parle de la période 2000-2003. Je me souviens encore de l’arrivée des Patacones en août 2001, tout le monde s’en méfiait et personne n’en voulait, chacun essayant de se les refiler et de ne jamais les garder. On ne les trouvait que dans la province de Buenos Aires et donc en banlieue, mais bien que son utilisation fut interdite dans Capital Federal (Buenos Aires intra muros n’étant pas dans la province de Buenos Aires) en quelques semaines les commerçants porteños commencèrent à les accepter. Ils n’avaient pas vraiment le choix sinon se privaient de toute la clientèle de banlieue. Dans un premier temps chaque négoce installait une pancarte a l’entrée : « No aceptamos bonos », et puis rapidement ce fut « Aceptamos 50% en bonos » (possibilité de payer la moitié de la valeur en bonos), et enfin se fut « Aceptamos bonos ». De mon coté, j’acceptais tout ce qui venait…. Et puis en octobre 2001, toutes les provinces émirent leurs propres bonos, et à Buenos Aires, les provinciaux arrivèrent avec des liasses de billets que nous n’avions jamais vu ! Il doit encore me rester quelques Lecor de Cordoba et des Federales de Entre Rios. Les pancartes changèrent au fil des jours, les commerçant trainèrent les `pieds mais acceptèrent assez rapidement aussi les Lecop. Le terme de « Bonos » étant devenu trop vague devant l’invasion d’une multitude de petites monnaies, on precisait donc sur les entrées des bars et boutiques : « Aca aceptamos Patacones y Lecop ». Si je me souviens bien, il me restait dans la poche à la fin 2001 plus de Patacones, Lecop et autres Lecor que de véritables billets en pesos. Je m’étais demandé où ils étaient, ils avaient disparus ! Je me demandais a cette époque comment un étrangers, un « fraichement débarqué » d’Ezeiza qu’il soit européen mais aussi brésilien, uruguayen, chilien où même provenant de Salta ou de Jujuy pouvait comprendre quelque chose, dans cette multitude de monnaies, billets, série. De plus les faux billets de Patacones commencèrent à circuler. Pas de suite, car même les faussaires ne croyaient pas en ces bonos ! (pour vous dire !), mais dès le début 2002, j’en ai eu quelques uns en mains (j’ai même voulu en faire une collection sur le moment), ils étaient horribles et très mal fait, mais dans cette ambiance chaotique du moment on arrivait à tout refiler à n’importe qui ! Quelques autres exemple aussi fut à l’époque les billets en Australes ainsi que d’anciens Bonos des années 90 (ceux de Salta et de Tucuman) que les touristes étrangers recevaient avec le sourire ! Nous étions vraiment dans un délire des moins contrôlables où après tout même les « vrais billets » en pesos avaient perdu en 1 mois 75% de leurs valeurs ! Photo du haut : Du grand délire dans ces années 2001-2002. Un vendeur de chaussure accepte les patacones mais refuse les dollars !!!! |
A lire dans le Petit hergé : .
- Tout ce qu'il faut savoir avant de partir #1. Concernant Avion, passeport, douane. - Tout ce qu'il faut savoir avant de partir #2. Concernant Argent, retrait, change. - Tout ce qu'il faut savoir avant de partir #3. Concernant Liaisons intérieurs, bus, électricité, climat, vaccins, heure, sécurité. - Tout ce qu'il faut savoir en arrivant à l'aéroport d'Ezeiza. Passage de la douane, formalités, Ezeiza ou Aeroparque, change, vols internes et transferts. |