Mise à jour : 15 juillet 2010.

Comment suivre la valse des etiquettes ?

Comment faire pour protéger ses économies dans un pays qui possèdent une des inflations (avec le Venezuela) les plus fortes au monde ? 30 à 40 % pour cette année ? Et pourtant si vous placez votre argent en banque, aucune ne pourra vous donner 40 % d’intérêt ! Acheter des dollars ou des euros ? Pas intéressant non plus, puisque le dollar n’a été évalué que de 3,41 % entre juillet 2009 et juillet 2010. (Pour l’euro c’est pire puisqu’il a perdu 5,47 % face au peso). Alors que reste t’il ? Il n’existe qu’une seule solution, vous débarrasser de votre argent, pas n’importe comment, mais il faut absolument le dépenser puisque l’argent qui restera à la fin du mois aura déjà perdu 2 à 3 % en pouvoir d’achat !

Achetons tout, de préference à crédit !

Les argentins achètent à tout va (ceux qui en ont les moyens et surtout à crédit), la classe moyenne supérieure achète donc des produits électrodomestiques (téléviseur, frigo, lave-linge, etc. …) quitte même à en acheter plusieurs et les revendre dans quelques mois. Le marché de l’automobile explose aussi pour les mêmes raisons (quelques 4x4 sous bâche dans le parking attendront ainsi quelques mois pour être revendu par leurs propriétaires), et puis bien entendu l’immobilier à Buenos Aires, dont les prix dans les quartier les plus chics de la capitale atteignent des sommets. Car dans la classe sociale la plus privilégiée on achète uniquement à Recoleta, Puerto Madero, quelques coins de Barrio Norte et certaines parties de Palermo. (Pas sur Palermo Viejo, trop bobo et mauvais genre, mais plutôt Palermo Verde, Botanico ou Palermo Chico.

Acheter pour stocker :

 

Sur Botanico on détruit des hôtels particuliers ou des petites maisons, et on édifie des immeubles de 13 étages (on a le droit sur toutes les rues) ou sur les avenues des tours de 30 ou 40 niveaux. Et ça se vend ! On ne les utilise pas, car les propriétaires ont déjà plusieurs appartements (pour ne pas dire une bonne dizaine) mais on les garde (comme les 4x4 sous bâche) en prévoyant les vendre un à un les années qui suivront !

Les principaux slogans publicitaires des agences immobilières sont « cher mais mieux ! » ou «  Appartenir a ses privilèges ! (Dans le sens appartenir à notre catégorie sociale). Ce qui est sûr c’est que vivre aujourd’hui dans le bon Recoleta (pas celui qui est devant le cimetière, mais derrière) et sur Botanico est réservé de plus en plus à une élite.

 

Photo : Les deux tours Le Parc Figueroa Alcorta sur l'avenue du même nom. Elles viennent d'être inaugurées. Huates de 173 m.

Photo : Avenida Libertador au nievau de la Calle Salguero, une des zones les plus chères. 

Plus c'est grand, plus c'est cher au m2 !  

 

Le prix de l’immobilier dans la zone comprise entre les avenues Figueroa Alcorta, calle República de la India, Avenida Las Heras et Avenida Pueyrredon a augmenté de 18% en un an (donc on perd un peu moins, mais on perd encore un peu sur l’inflation). Certains appartements se vendent à presque 4.000 USD le m2 (une folie), 18% c’est quand même presque le double du reste des autres quartiers de Buenos Aires intra muros (le reste de Bsas a gagné 10% les douze derniers mois).

Une étude a été faites sur les 32 immeubles en constructions sur cette zone V.I.P. qui compte 108.802 m2 en vente. La moyenne est de US$ 3.537 le m2. Les appartements qui atteignent les 4 000 USD sont ceux qui ont le plus de m2 (encore un illogisme, à Paris il est plus intéressant de transformer un deux pièces en deux studios, ici il vaut mieux vendre des 300 ou des 400 m2 puisque le m2 vaudra plus !). Le moindre studio dépasse quand même les 100.000 USD dans cette zone, quant aux 400 m2, je vous laisse calculer ! (Certains dépassent quand même les 2.000.000 USD).

 

Photo : la mode du "faux-vieux", l'édifice Grand bourg datant de 2007. Sur avenida Alcorta.

Les places de parking suivent :

Les appartements augmentent et les places de parking aussi, les rues n’étant pas extensibles, et chacun voulant acheter plusieurs voitures, tout le monde se rue maintenant sur les places de parking, certaines sont cotées entre 25.000 et 38.000 USD. Près de cette zone sous le parc Las Heras, le gouvernement de Buenos Aires a commencé les travaux pour créer deux parcs de stationnement publics qui compteront au total 700 places.

 

Photo : Louer une place dans une cochera coute de plus en plus cher à Buenos Aires.

La recherche des espaces verts :

 

Pourquoi cette zone s’arrachent elles plus que les autres ? Roberto Ledo, directeur de l’agence immobilière Bullrich, explique que cette zone a toujours été traditionnellement résidentielle, qu’elle compte tous les services de transports (bus, métro) mais surtout qu’en ces temps d’une économie imprévisible, l’option d’acheter des appartements est une option sure et tranquille en sachant que la revente se fera très facilement.

Il ne faut oublier aussi que cette zone est bordé par de nombreux parcs (Parque Las Heras, Parc Botanique, parc zoologique, et le parc de Palermo), il est donc certain que la qualité de vie dans ce secteur est exceptionnel.

Caballito et Villa Urquiza :

 

Les deux autres zones qui connaissent un changement spectaculaire dans l’édification dense et qui proposent des appartements de haut standing, sont les quartiers de Caballito et de Villa Urquiza. On regrette la disparition de nombreux hôtels particuliers ou petites maisons qui ont laissé la place à des grandes opérations immobilières de prestige. Ces quartiers ont changé et la population aussi.

Les acheteurs sont souvent des porteños déjà habitant la zone et qui veulent soit s’agrandir, soit changer d’immeubles pour chercher de nouveaux services (les immeubles de haut standing ont maintenant des piscines, spas, voir terrains de tennis), et bien sur d’autres y trouvent un refuge pour y mettre leur argent !

Plus l’inflation se précise, plus les porteños qui en ont les moyens achètent des appartements (sans les occuper). Entre janvier 2010 et juin 2010, il y a eu 34,6 % (pour être précis) d’augmentation du nombre d’achat d’appartement à Buenos Aires ! Les notaires sont contents ! 2010 restera sûrement pour eux la meilleure année pour longtemps !

Liens exterieurs :

-  Arqa.com Architecture, construction et design.

- Agence immobilière Bullrich.

A lire dans le Petit Herge :

 

- Quand la faim sert d'arme. (Juin 2008).

- Achetons à crédit. (Mai 2008).

- Les tours de Rosario. (Janvier 2008).

- Les bars historiques de Rosario. (Janvier 2008).

- La guerre des celullaires. (Juillet 2010).

- Le sentiment d'insécurité. (Juillet 2010).

- Ministère du Tourisme. (Juillet 2010).

- Premier semestre 2010 d'inflation. (Juillet 2010).

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