Mise à jour : 11 août 2011. Catégorie : Buenos Aires.

Article écrit par Linda Souak.

Le café Miramar :

Situé au croisement des calles San Juan et Sarandi dans le quartier San Cristobal, le Miramar est difficile à définir ; surtout connu pour son restaurant et sa cuisine porteña typique (avec une touche espagnole), le lieu a tout de même conservé l’une de ses activités initiales : la rôtisserie.

Pour un lieu aussi renommé que le Miramar, la devanture peut sembler quelque peu discrète mais la décoration intérieure vient  vite rappeler aux clients le riche passé des lieux. En effet, en entrant dans le restaurant, on retrouve meubles et comptoirs en bois comme c’était déjà le cas dans les années 1950 ainsi que de nombreuses bouteilles de vin disposées sur de hautes étagères en guise de décoration ; on plonge alors immédiatement dans l’histoire du Miramar.

Sombrereria Casa Della Corte : 1920 - 1948 :

Mais de quel passé parle t-on ? Pourquoi  ce croisement entre San Juan et Sarandi est-il si évocateur pour les porteños de l’ancienne génération? Il convient pour cela de remonter à l’année 1920, année où fut ouverte à ce même emplacement une chapellerie nommée Della corte ; mais attention pas n’importe quelle chapellerie puisqu’entre les années 1920 et 1948 celle-ci eut entre autres pour clients les très célèbres Carlos Gardel – dont la photo trône fièrement au-dessus du comptoir encore aujourd’hui- Francisco Canaro ou Vincent Greco. D’ailleurs, à l’occasion des cinquante ans de la fermeture de la chapellerie, la ville de Buenos Aires a décidé de renommer le croisement où se situe désormais le Miramar : celui-ci porte aujourd’hui le nom de « Gardel, Canaro et Greco ».

 1948 : Le Bar Miramar

En 1948, la chapellerie Della Corte fit place à une épicerie-dépôt de boissons détenue par la famille Manuel Ramos, et qui prit le nom de Miramar. Selon l’un des serveurs du restaurant, ce nom viendrait de la station balnéaire argentine du même nom qui était très en vogue dans les années 1950…

Depuis cette époque, le Miramar semble ne pas avoir connu beaucoup de bouleversements, le décor ayant été impeccablement conservé et pour cause le propriétaire actuel, Fernando Ramos, est un descendant direct du fondateur du restaurant. De plus, la municipalité de Buenos Aires considérant le lieu comme faisant partie intégrante du patrimoine de la ville, a demandé récemment à ce que le Miramar ne subisse pas de modifications notables afin que la tradition puisse se perpétrer encore et encore.

Cependant si le Miramar actuel semble avoir conservé son identité et son aspect traditionnel, il convient de rappeler brièvement l’évolution de cette épicerie en l’un des restaurants les plus appréciés de la ville de Buenos Aires.

En effet, lorsque l’on entre au Miramar on pourrait penser que rien n’a changé –ni même l’emplacement des tables- depuis les années 1950, or il n’en est rien. Comme il l’a été dit auparavant, le Miramar a longtemps été un lieu où se côtoyaient un bar et une épicerie.  Le restaurant, tel qu’on le connait aujourd’hui, n’est l’activité principale du lieu que depuis une quinzaine d’années.

 

 Le restaurant aujourd’hui

Plutôt calme en journée, le Miramar jouit d’une très bonne réputation auprès de la population mais aussi des guides gastronomiques qui ne cessent de vanter une cuisine typique, simple mais délicieuse. L’emplacement du restaurant donne aussi un certain charme au lieu puisque situé dans le quartier de San Cristobal-Congreso, celui-ci n’est jamais bondé de touristes bruyants comme on peut en rencontrer à Palermo ou Recoleta. Ici se mêlent hommes d’affaires au déjeuner, habitués du coin au diner ce qui vient appuyer l’aspect traditionnel du lieu.

Enfin les mozos du restaurant, qui eux aussi n’ont pas changé depuis des années, viennent s’ajouter au décor du Miramar ; vêtus de manière similaire, ils aiment apporter de précieux conseils quant au choix des nombreux vins proposés par la maison, mais aussi raconter l’histoire du lieu comme s’ils y travaillaient depuis sa création. Oscar, Marcelo, Federico pour n’en citer que quelques uns auraient d’ailleurs été élus meilleurs serveurs de la capitale selon de nombreux clients passés par le Miramar… et je ne peux qu’appuyer cette affirmation. Un petit souvenir à Hugo Paz de la province de Santiago del Estero a travaillé dans ce café pendant 45 ans, c’était une institution à lui tout seul ! Aujourd'hui le plus ancien Ramon avec deja 13 ans de présence au Miramar !

Les spécialités de la Casa :

Dans le désordre, on peut citer : Los caracoles a la bordalesa (escargots), las ranas (grenouilles), las Sardinas de Vigo (sardines), los mejillones a la provenzal (moules)

Aujourd'hui le café c'est transformé en restaurant, cela signifie qu’il y a des horaires, on n’y vient plus depuis une quinzaine d’années pour y prendre le vermouth de l’après midi ou le café du matin mais uniquement pour y déjeuner ou y diner !

 Alors ouvert entre le mardi et le dimanche, on y dejeune de midi à 16h et on y dine de 20h jusqu’à ce que les mozos et la cuisine se fatiguent ! (minuit en semaine plus tard les vendredis et samedis).

Pour les amateurs de bon vins, vous pouvez trouver du haut de gamme argentin, bouteille jusqu’à 500 pesos (80 €) Toute la bodega Rutini (Pinot Noir par exemple), l’ensemble de ce qui existe chez Finca La Anita et jusqu’à un Catena Zapata. La carte est large, je vous rassure il y a aussi des vins tout à  fait abordables ! On peut s’y restaurer pour 100 pesos par personne (à midi ou le soir) (avec un petit vin pour deux).

Les conseils du Petit hergé :

Encore un très bon exemple, de restaurant « original » où les consommateurs sont 100% porteños, et composés d’habitués. Chut ! Ne l’ébruitez pas, il faut que cela reste entre nous ! De la tres bonne cuisine. Le guide Vidal Buzzi lui donne 30 points (cuisine 23, service 5, cadre 2). 30 points chez Vidal c’est tout à fait respectable ! Comme déjà pr´cisé ci dessus, le bar Miramar n'est plus un "bar" mais aujourd'hui un restaurant ! Il faut le savoir ! Fermé donc dans l'après midi !

 On est bien loin de la cuisine branchouille de Puerto madero et bobo new age de Palermo. Reservez vous une soirée pour y aller diner !

Photo : La table est prête.

Fiche technique :

Restaurant Miramar

San Juan, Av. 1999 / Sarandí 1190, San Cristóbal

Tel: 4304-4261

Ouvert de mardi à dimanche, de 12h à 16h et de 20h à la fermeture.

Budget moyen : 100 pesos pour le déjeuner, 110 pesos pour le diner (vin compris).

A lire dans le Petit Herge :

Bar Sur (San Telmo - Buenos Aires)- Bar Sur de Buenos Aires (Août 2011). Ricardo Montesi, 70 ans, moustache argentine, cheveux blancs et costume impeccable inspire la classe et le respect. Cet homme est l’humble fondateur  du Bar Sur.

 

Las Cantinas de Buenos Aires

- Les cantinas de Buenos Aires.(Juillet 2009). Pas de chichi, rien pour inciter le piéton à y entrer ! De toute façon, une bonne cantina a forcemment 50 ou 70 ans d'existance, donc plus besoin de rabattre des clients.

 

Mar del Plata : Les restaurants (Prov. Buenos Aires)

- Les restaurants de Mar del Plata.(Juillet 2011). Le plus intéressant est de chercher les bonnes tables qui s’adressent aux marplatenses qui sortent le weekend end ou qui viennent y célébrer une date spéciale.

Musée du vin et de la vigne de Cafayate (Salta)

- Musée du vin à Cafayate.(Mars 2011). Pour un village qui aura fait sa réputation par les bodegas, il était donc normal de disposer d’une infrastructure à la dimension de ses prétentions et d’offrir au salteños comme aux visiteurs un lieu consacré au vin (pour ne pas dire un "temple").
 
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