Spécial Géo sur l'Argentine
21 nov. 2008Mise à jour : 20 novembre 2008
L'Argentine vue par le mensuel Geo.
Tout d'abord un grand merci à Alain Lebrun pour m'avoir prévenu de la sortie de ce numéro de Géo special Argentine.
Je l'ai donc sous la main et bien entendu je me suis plongé dedans pour lire d'un oeil critique (hehehehe) mais juste les 6 articles de ce numéro 357 de Géo de novembre 2008.
- Pages 60-61 : Présentation
- Pages 62-64 : Contexte / Un pays riche qui jongle avec les crises. (Ecrit par Antoine Bigo)
- Pages 65-67 : Cartes et Graphiques
- Pages 72-88 : Itinéraire / Sur les traces de Saint Exupéry en Partagonie
- Pages 90-102 : Ville / Buenos Aires (Ecrit par Eduardo Belgrano Rawson, traduit par René Solis)
- Pages 104-105 : La capitale sur le devant de la scène (Ecrit par Aurélia Coulaty)
- Pages 106-116 : Reportage / Altiplano, le dieu soleil à la rescousse des indiens (Ecrit par Antoine Bigo)
- Pages 118-119 : Témoignage / Les deux mémoire de Cordoba (Ecrit par Eugenia Almeida, traduit par René Solis)
Au total, 24 pages de photo, 19 pages de texte, 4 pages d'infographie, et 13 pages de publicité intercallées entre les pages 60 et 119.
a) Un pays riche qui jongle avec la crise. Pages 62-64 par Antoine Bigo
Bonne introduction au dossier Argentine, bonne façon de donner un aperçu rapide en 3 pages sur le pays en parlant de l'histoire, de l'économie et des derniers évènements sur la crise du campo.
Simplement quelques détails sans trop d'importance pour le lecteur lambda à relever dans ce texte et à éclaircir d'un autre point de vue que celui d'Antoine Bigo.
Page 62, concernant la conquête dite "du désert", ce ne sont pas les immigrés européens qui font le ménage, le texte sous entend que ce fut le besoin de nouvelles terres de la part de ses agriculteurs qui poussèrent l'armée à partir à l'aventure de conquête des territoires indiens. En fait il s'agissait d'une course contre le temps pour que les britanniques et que les chiliens (certains parlent aussi de français) n'aient pas le temps de s'y intéresser. Les indiens se sont retrouvés au milieu de tout ça et furent les dindons de la farce (si on peut dire). Les grandes plaines fertiles occupées par les indiens décrites dans le texte ne le sont absolument pas, les indiens occupaient des territoires plutôt désertiques, inhospitaliers et broussailleux (c'est justement pour cela, que les européens ne s'y étaient jamais installés). A cette époque les territoires indiens étaient composés par l'actuelle zone du Chaco, la Pampa aride et par la Patagonie. Aucun "colon" ne voulait s'y installer en 1879, surtout pas, il préférait de loin les provinces humides et avec de la bonne terre comme les provinces de Bsas, Entre Rios, Santa Fe et de Cordoba qui étaient encore que partiellement parsemées de petits villages, il y avait donc encore de la place.
De plus, il ne faut pas croire que les indiens ont été "réduits en esclavage" à cette époque ! (Lu dans le texte), En 1879-1880, cela faisait déjà fort longtemps qu'il n' y avait plus d'esclaves en Argentine, pour en trouver il faut se plonger un siècle en arrière du temps de la Vice royauté du Rio de la Plata coloniale espagnole.
Après cette guerre, principalement sur la Patagonie, les 13.000 indigènes (on emploie le terme d'indigènes en espagnol; il n'y a rien de péjoratif, les peuples indiens se nomment eux même "pueblos indigenas") furent capturés, 3.000 envoyés sur Bsas, certains furent employés comme ouvriers et domestiques, ceux qui avaient participés directement aux batailles furent vraiment emprisonnés. (on les estiment à 10.000). Les derniers groupent "d'indiens" résistèrent éparpillés jusqu'en 1888 principalement dans le territoire du Chubut. N'oublions pas non plus que sur les 6.000 soldats de l'armée argentine il y avait 1.000 soldats indigènes intégrés.
Arrêtons aussi de tomber dans le cliché : Riches étrangers = méchants et pauvres argentins = gentils. C'est un peu facile ! L'Argentine et les argentins sont tous des étrangers puisque justement eux même, leurs parents ou grands parents sont venus d'ailleurs. "Les Benetton" sont italiens comme 40% des immigrés installés en Argentine, et ont acheté leurs terres au gouvernement provincial. Maintenant nous savons tous que les gouvernements provinciaux sont largement corrompus et que tout se passe en dessous de table et en magouilles pour obtenir au prix les plus bas les terres dites "fiscales" (appartenant à un gouvernement provincial). La famille Kirchner en a d'ailleurs largement profité pour se vendre (comme gouverneur de Santa Cruz) et s'acheter (comme citoyen) des terres dans cette même province à des prix à faire rire tout mapuche.
Donc inutile d'attaquer la famille Benetton, attaquons dont le gouverneur en place lors de la vente de ces terres.
Pour ce qui est de savoir si un indien ou un groupement d'indigènes a le droit de contester toute propriété parce que un de ces ancêtres a il y a un siècle et demi galopé sur ces même terres, nous entrons là dans un autre sujet. Les provinces de Tierra del Fuego, Santa Cruz, Chubut, Rio Negro, Neuquen, La Pampa, sud de Mendoza, sud de San Luis, sud de Cordoba, Formosa, Chaco, est de Salta, est de Santiago del Estero, nord de Santa Fe occupées il y a 125 ans par les indiens. C'est à dire que si vous achetez aussi un lotissement à Bariloche, ou une maison à Santa Rosa dans la Pampa, vous pouvez avoir un jour un indien qui sonne a votre porte pour vous expliquer que vous êtes sur la terre de son aïeul. 10.000.000 d'argentins, européens, métissés à tout degré et indiens vivent dans ces provinces. En ont ils alors le droit ?
Depuis 1880, l'enseignement obligatoire (pour tout le monde) fait que tout le monde est allé a l'école, l'Argentine a le taux d'alphabétisation le plus haut du continent (après le Canada), et le métis ou indien est AUSSI aujourd'hui ingenieur, prof de fac et avocat. Il est aussi argentin, et l'odeur de l'argent pour lui aussi est de plus agréable. Alors il est bien simple d'attaquer un "riche" comme Benetton en mettant en avant le droit du sol de son aïeul non pour récupérer les terres (impossible de toute façon et peu rentable) mais plutôt de faire une campagne de dénigrement, histoire de soutirer quelques millions de USD à cette société. Car oui; le métis, l'indien tout comme le basque argentin est aussi corrompu et corruptible !
En fait, ceux qui attaquent Benetton s'en contre foutent de leurs ancêtres, ce qu'ils veulent se sont les dollars qui vont arriver en "dédommagement". Arrêtons l'hypocrisie ! Ce qui est dommage c'est de trouver dans un canard français, un texte qui alimente justement (sans le vouloir, j'en conviens) facilement les esprits en faisant croire que les "gentils indiens sans défense" sont encore et toujours des victimes.
Je prends parti pour l'association indigène qui veulent récupérer le lieux des ruines de Quilmes dans la province de Tucuman en se battant contre les autorités de la même province. Là ils se battent pour leur patrimoine, ils en ont le droit et même le devoir pour la mémoire de leur peuple.
Mais croire que le conflit contre Benetton est justifié ça en devient puant ! Nous avons affaire a un groupement de mafieux caciques.
Comme d'habitude je m'emballe, bien entendu plus je rentre dans le texte plus il y a des points qui méritent "éclaircissement", comme je l'ai dit au début de cet article, les 3 pages pondues par Antoine Bigo valent la peine d'être lues, il y a beaucoup de vrai et de senti la dedans, mais ce que je reproche toujours (ce n'est pas la première fois) aux journalistes français c'est de vouloir faire "trop vulgarisation", "tellement raccourci" qu'au final on arrive à des clichés qui reflète une contre-réalité.
Je m'arrête là pour aujourd'hui, j'attend vos commentaires, mails et autres, et poursuivrais un autre jour sur les autres articles de ce numéro de Géo. En tout cas, ce premier eu pour but de déclencher une foule de nouveaux thèmes à traiter.
A très bientôt !
D'autres articles dans le Petit Hergé :
- Mar del Plata Historique.
- Généralités sur la province du Chaco.
- Tourisme dans la province de Corrientes.
- La ville de Alta Gracia.
- San Salvador de Jujuy
- Puerto Iguazú.
- Villa El Chocón.
- Cachi
- Bariloche : Généralités et histoire.
- Visite de Rosario.