Des nuages sur le parlement
04 juil. 2008Photo : Deux semaines de discussion au parlement sur le décret 125/08, et on vote aujourd'hui !
On vote aujourd'hui à l'Assemblée Nationale pour ou contre la Résolution 125/08. Depuis ce matin, la police a coupé toutes les rues au trafic autour du Congreso. Quelques unités sont stationnées aux alentours pour parer a toute eventualité. C'est qu'il risque d'avoir quelques "bousculades" dans le quartier.
Je n'ai vu personne
Officiellement il n'y a pas de pression de la part du gouvernement sur les députés, ni sur toute autre institution mais...
Mais voilà qu'on a appris qu'il y a quelques jours Cristina Kirchner avait reçu le président de la Cours Suprême de Justice, Ricardo Lorenzetti. Bien entendu officiellement cette rencontre n'a jamais eu lieu. Alors encore plus étrange que ce soit Nestor Kirchner (simple président de parti politique) qui demande à ce même Ricardo Lorenzetti de démentir.
Mais le plus bizarre est que justement hier soir soit tombé un communiqué du centre de presse de la Cours Suprême. Le voilà :
"En virtud de numerosas consultas periodísticas recibidas con motivo de asuntos de conocimiento público, la Dirección de Prensa y Comunicaciones de la Corte Suprema de Justicia de la Nación informa que la función institucional del Poder Judicial es ocuparse de las cuestiones de Estado y no intervenir en los debates políticos y, en caso de controversias, sólo opina a través de sus sentencias".
Donc comme la Cours Suprême de Justice n'a pas à interférer dans les débats politiques, nous voilà totalement (et surtout à moitié) rassurés. Quand a Cristina elle n'a donc jamais du voir Ricardo Lorenzetti.
C'est qu'en fait, il paraîtrait que la résolution sur les retentions est inconstitutionnelle, mais bon comme c'est justement la Cours Suprême de Justice qui a le pouvoir de le décider, maintenant que Cristina n'a jamais vu et n'a donc jamais conseillé quoi que ce soit à son président, il y a de forte chance qu'on trouve caché derrière les fagots un article qui prouve que le décret sur les rétentions est bien constitutionnel. Cristina est donc pour le moment rassurée de ce coté là, depuis hier, Ricardo Lorenzetti l'aime aussi.
Du coté du vice président de la Nation
Voilà maintenant plusieurs semaines qu'il y a de l'eau dans le gaz entre Cristina Kirchner et son vice président Julio Cobos. En temps normal au sein de la République Argentine, le présidente et son vice marchent la main dans la main, mais cette fois, après les élections d'octobre 2007, il a fallu que Cristina relance l'ascenseur à "ceux qui des autres partis qui l'avaient aidé", c'était le cas de Julio Cobos (ancien de l'UCR, Union Civica Radical, l'opposition du PJ). Nous voilà donc avec un pays aux mains du PJ, mais avec un électron libre dangereux en la personne de Julio Cobos qui parle comme il en a envie au nom de la vice présidence de la Nation. Alors c'est sur, ça fait désordre dans le "pays merveilleux de Cristina" !
Hier soir il a encore sorti une petite phrase dirigée à "celle qui devrait aimer portant".
"Sería lamentable que el vicepresidente de la Nación, que tiene tanta representación como la Presidenta, tenga que pedir permiso o autorización para ejercer una función, sea protocolar o de opinión"
"Ca serait lamentable que le Vice président de la Nation qui a autant de representation (dans le sens légitimité, puisque lui aussi a été élu) que la Présidente doive demander permission et autorisation pour exercer sa fonction, qu'elle soit protocolaire ou d'opinion"
Huy ! dur, dur pour la Cristina. Elle doit être mauvaise ce matin ! Ben voilà c'est dit : Il dit ce qu'il veut quand il veut et où il veut et si ce ne fait pas plaisir à celle qui habite la Casa Rosada, ce n'est pas son problème. Il faut qu'il fasse gaffe quand même, maintenant un accident de voiture est si vite arrivé !
La gaffe de Mister Bean
Pour terminer aujourd'hui, la gaffe du jour par Mister Bean lui même, je veux parler de Nestor Kirchner, qui en a laché une de bonne !
"Si se suspenden las retenciones, ¿con qué vamos a pagar la salud, los hospitales, las obligaciones externas de los argentinos? ¿Creen que vivimos en un paraíso fiscal? Si vamos juntando monedita tras monedita para poder sacar a este país del infierno en el que estuvo"
"Si ils (les députés) suspendent les rétentions, avec quoi allons nous payer les hopitaux, la santé, et les obligations externes des argentins ? Croient ils que nous vivons dans un paradis fiscal ? Si c'est pour compter les petites pièces pour sortir ce pays dans l'enfer dans lequel il était"
Ah Bon ! Mais les rétentions ce n'était pas justement pour les pauvres de Cristina ? C'est pour payer les obligations et les dettes du pays maintenant ?
Hein comment ? Moi j'ai dit quelque chose ? Mais Mimine voyons, je n'ai rien dit de mal ? Ah, tu crois ? Bon, et le TGV on le paye toujours avec un nouvel emprunt non ?
Il est 14h00, à Buenos Aires (19h00 Paris) alors que je termine d'écrire cette note. A partir de 15h00 normalement les députés se réunissent pour délibérer, la soirée risque d'être longue !
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