Mise à jour : Jeudi 22 mai 2008.

María Onetto et Lucrecia Martel (à droite).La Mujer sin Cabeza.


Autre participation du cinéma argentin lors du Festival de Cannes 2008. Après projection mercredi 21 mai 2008 à 16h dans la salle Lumière, critiques positives mais aussi négatives du film de Lucrecia Martel.

Il s’agit en fait d’un film très anti-conventionnel qui en a dérangé plus d’un (je parle des critiques dans la salle), puisque le film a été à plusieurs fois sifflé. (Une autre manière de ne pas passer inaperçu). Une poignée d’autres critiques ont applaudi et défendu ce troisième long métrage de la productrice salteña. Lucrecia est déjà habitué à ces réactions vives, puisqu’au festival de Cannes de 2005, la projection de son second long métrage : La Niña Santa avait essuyé les mêmes sifflets.

Sortie en salle en Argentine : 08 juin 2008.
Sortie en salle en France : mars 2009.


Photo :
A gauche l'actrice María Onetto, et avec ses lunettes, la réalisatrice Lucrecia Martel, pour le festival de Cannes 2008.

Le sujet du film :

Une dentiste qui croit avoir heurté un chien (ou une personne) avec sa voiture entre dans un état de choc et perd peu à peu le sens de la réalité dans sa vie quotidienne. Plus qu’une histoire, peut être une manière de dépeindre un état âme.


Photo : Extraite du film "La mujer sin cabeza" (La femme sans tête).

Elle a déclaré lors de la présentation de son film : « Un accident ou une maladie importante est comme un processus contraire à l’éducation, il provoque un changement dans la perception des choses et constitue un moment privilégié pour réapprendre à voir ce que nous avions arrêté de regarder ». L’idée est de construire ce film comme un processus de pensée, et celle-ci comme le film sont composés de plusieurs niveaux émotionnels. Le film se développe en suivant l’état mental de la principale protagoniste, c’est pour cette raison qu’elle a particulièrement travaillé le son pour plonger le spectateur dans un monde qui tout doucement bascule sur autre chose.

Lucrecia Martel en tournagePhoto : Lucrecia Martel sur le tournage de "La mujer sin cabeza"

"Le festival de Cannes est un occasion extraordinaire de pouvoir montrer spécialement un film sud américain qui ne peut pas se permettre d’avoir un budget marketing important pour se faire connaître dans le monde entier. Etre au festival m’oblige à être entièrement et totalement libre pour les rencontres sociales, la presse et les contacts, ce qui m’épuise totalement, mais par chance cela ne se présente que très peu de fois dans sa vie. Pour ce qui est de la critique des professionnels, comme d’habitude, mes films plaisent à certaines personnes et non à d’autres".


Le producteur Pedro Almodovar :
 

Société de production Photo : Logo de la compagnie de production "El Deseo" appartenant à Agustín et Pedro Almodovar.

Le producteur du film, Agustín Almodóvar assure que « depuis qu’avec mon frère Pedro, nous avons vu “La ciénaga”, nous sommes restés fascinés par le cinéma de Lucrecia, parce qu’elle réunit tout ce que nous aimons en tant que spectateur. C’est une réalisatrice qui offre des radiographies humaines, microcosmes magiques qui exigent de la part du spectateur une attitude active car rien n’est explicite. Pedro Almodóvar s’est converti en son premier fan et, nous deux, continuerons à appuyer ses projets, qui pour notre société de production “El Deseo” sont essentiels dans le contexte du cinéma d’auteur ». Dans cette manière de filmer « radiographiquement », ce qui étonnant est de savoir que Lucrecia Martel a fait des études de médecine avant de se lancer dans le cinéma. Ce qui peut être explique toujours son « style médical » de vouloir approcher la camera comme un microscope sur un « fragment » de vie.

Le véritable sujet de ce film est sûrement la manière dont les personnes se servent pour pouvoir sortir, esquiver et oublier les périodes terribles de leur vie.

Pour le futur :

Couverture de l'Album sorti pour les 50 ans de l'Eternauta Photo : Couverture de l'album argentin spécialement sorti por les 50 ans de l'Eternauta.

En ce moment Lucrecia Martel travaille sur une adaptation de l’Eternaute d’après la célèbre bande dessinée argentine des années 50 d’Héctor Oesterheld et de Francisco Solano López. Le futur film sera produit par les sociétés K &amp, S Films d’Oscar Kramer, El Deseo et la compagnie italienne Film-Maker. Une incursion donc de la réalisatrice dans le monde de la science fiction. Elle a aujourd’hui 41 ans et elle a passé la moitié de sa vie à Buenos Aires (l’autre moitié à Salta). L’Eternaute (El Eternauta) est une icône de la culture porteña et de traiter ce sujet est pour elle une manière de redonner à la capitale argentine ce qu’elle lui a offert.

On attend donc ce futur film avec impatience !

La filmographie de Lucrecia Martel :

Affiche argentine de Photo : Affiche argentine du film de Lucrecia Martel "La niña santa" (2004).

Entre 1988 et 1995, 4 court-metrages :

- El 56 (1988).
- Piso 24 (1989).
- Besos rojos (1991).
- Rey muertos (1995).

Un telefilm en 1999 : Las dependencias.

Puis 3 long-metrages :

- 
La ciénaga (2000)
- La Niña Santa (2004)
- La mujer sin cabeza (2007)


La Vidéo :


Vidéo : Bande annonce argentine du film "La mujer sin cabeza" (2008) de Lucrecia Martel. 1 mn 21 s.

La Ciénaga (2000)D'autres articles sur le cinéma argentin dans le Petit Hergé :

- Pablo Trapero et "Leonora".
-
Le cinéma argentin.
-
Histoire du cinéma argentin.
-
Ciné argentin 2000-2001.
-
Ciné argentin 2002-2003.
-
Ciné argentin 2004-2005.

Photo : Extraite du film "La Ciénaga" (2000).

 

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