Apres la réunion avec Alberto Fernandez
29 mars 2008Buenos Aires, samedi 29 mars 2008, 09h00 (13h fra).
Finalement Alberto Fernandez a pris la parole devant les journalistes à 00h15 (samedi 29 mars 2008) pour présenter la nouvelle proposition du gouvernement qui ne remet toujours pas en cause l’augmentation des impôts sur les exportations mais veut mettre en place toute une série de mesures d’aide pour aider les petits exploitants agricoles.
Il a reconnu en fin de conférence de presse, que le gouvernement n’avait pas la même vision que les syndicats et qu’il restait des points à travailler.
En 30 mn de conférence, il a d’ailleurs au moins utiliser une vingtaine de fois la phrase : « le gouvernement allait travailler sur des nouvelles mesures », mais tout reste flou.
Mon sentiment est qu’Alberto Fernandez avait très peu de marge de négociation entre Cristina Kirchner qui reste de marbre et immobile dans ses bottes et dans son idée de trouver de l’argent frais une fois de plus dans le monde rural, et les syndicats pressés par leur base qui ne peuvent plus non plus revenir bredouille de la réunion avec uniquement des promesses (qui ont toutes les chances de s’envoler en quelques jours).
A la question d’une journaliste si la loi de « rétention » (augmentation des impôts) avait déjà été votée et allait être donc applicable, Alberto Fernandez a répondu que oui, ce qui finalement revient à dire qu’il n’y a aucune négociation sur ce point possible, et que si discussions et négociations il y a, elles ne porteront que sur des aménagements d’aide aux petits exploitants. Alberto Fernandez a terminé en donnant rendez vous aux syndicats agricoles le lundi matin pour en discuter.
A 01h00, les syndicats n’ont pas fait de déclarations sur le déroulement de cette réunion, mais la base « très chaude » a toute suite répliqué qu’ils barraient de nouveau toutes les routes. Nous voilà donc de nouveau à la case départ après 16 jours de conflit.
La situation :
- Les routes sont de nouveau bloquées, mais voitures et bus passent, seuls les camions transportant des denrées agricoles sont stoppés et mis sur le bord de la route.
- A Buenos Aires, la viande est maintenant devenue presque introuvable.
Hotels et restaurants sont obligés de changer leurs cartes.
- Cristina Kirchner commence à perdre quelques appuis, tels que certains mouvements socialistes de la mouvance de Raul Castells qui hier a arrêté une marche sur avenida Callao pour ne pas avoir à affronter les piqueteros K qui occupaient la plaza de Mayo.
D’après un sondage (mené par l’institut D’alessio IROL).
56% des argentins qualifient comme très préoccupante la situation pour la stabilité du pays.
32 % la qualifient de préoccupante.
8% d’un peu préoccupante
4% pas du tout préoccipante.
Comme l’indice de l’INDEC est totalement truqué par le gouvernement (voir article), la presse s’appuie sur d’autres instituts. « Consumidores Libres » annonce donc depuis le 1er janvier, une augmentation des prix de 10,47% soit une inflation de plus de 3% par mois.
Aujourd’hui samedi, les syndicats agricoles consultent leurs bases et doivent faire une déclaration.
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