Edificio Railway Building (Quartier de Montserrat - Buenos Aires)
30 sept. 2016Mise à jour : 30 septembre 2016. Catégorie Buenos Aires.
Le Railway Building (1907-1910) (Quartier de Montserrat – Buenos Aires)
Ne vous trompez pas, bien qu’ayant reçu un nom anglais, ce bâtiment est bien installé à Buenos Aires. Il est considéré aujourd’hui comme le premier gratte ciel édifié dans la ville (Si on fait abstraction du Plaza Hotel, datant de 1909). Il fut monté entre 1907 et 1910 pour les différentes sociétés contrôlant les chemins de fer argentins (souvent aux mains de capitaux britanniques ou français) pour regrouper leurs services au sein d’un même bâtiment. |
Voilà comme on pouvait voir le centre de Buenos Aires en 1928.
Sur cette photo aérienne de 1928, le Railway Building apparait en plein centre du cadrage. Le Railway Building (A) qui a déjà 18 ans, se dresse comme l’immeuble le plus haut sur le Paseo Colon. Derrière lui, l’ancien bâtiment de Rentas Nacionales (B) installé depuis 1858-1860 sera démoli quelques années plus tard en 1936 pour laisser la place au bâtiment du Ministère de l’Economie. En (C) La Casa Rosada, au premier plan, on voit l’aile qui sera détruite en 1938. L’Ancien Gran Hotel Argentino (1868) sera détruit en 1927 pour permettre en cette année 1928 de construire l’édifice (D) qui deviendra le siège de la SIDE (Services secrets argentins). En (E), l’ancienne bourse de Buenos Aires (1885) qui était déjà depuis 1916 rattachée au Banco Nacion. L’ensemble sera détruit en 1939 pour construire le Banco Nacion que l’on connait aujourd’hui. L’ancien Palais Episcopal (F) est accolé à la Cathédrale (G). Il sera détruit par un incendie intentionnel en juin 1955. Le Palacio de la Municipalidad (H)(1890-1893) fut le premier bâtiment à se construire sur la toute nouvelle avenida de Mayo. On aperçoit les toits du Cabildo (I). Sur Diagonal Sur, l’énorme bâtiment du Palacio Législatif de la ville (J) est en construction (1926-1931). En construction aussi le gratte ciel de l’Edificio Union Telefonica (K) (1928-1929). Sur la Plaza de Mayo, se dressaient un certain nombre de grands hôtels dont celui de Londres (L) (1897), il fut détruit lui aussi en 1942. La Basilique San Francisco et ses patios (M). Les ruines de l’ancien Moulin San Francisco (N), inauguré en 1846 et détruit en 1937 pour laisser la place à l’Edificio La Forestal. L’Edificio Villalongua (O) datant de 1908 est aujourd’hui démoli depuis longtemps ! Par contre, l’Edificio Lahusen (P) (1926) est toujours bien debout ! |
Construction du premier gratte ciel porteño :
La commande date de 1907 et il faut montrer alors à tout Buenos Aires la puissance de ces nouvelles sociétés ferrovières. Le projet est confié aux architectes Eustace Lauriston Conder (1863-1935) anglais immigré en 1888. Il a travaillé essentiellement en Argentine sur quelques gros projets dont la gare de Retiro. Il sera accompagné lors de la construction de cet immeuble par Sydney George Follett (1883-1968), arrivé en 1911 en plein chantier. C'est ce Follett qui, à la mort de Conder, reprendra son atelier. Conder travaille sur ce projet en partenariat avec un autre gros cabinet anglais installé à Buenos Aires, celui de Paul Bell Chambers (1868-1930), aussi Anglais et qui a principalement oeuvré à Buenos Aires, c'est l'architecte des grands magasins Harrods de Buenos Aires et de son associé et ami Louis Newbery Thomas (architecte du siège de Bank Boston sur Diagonal Norte en 1920). Le projet est copié sur le Ansonia Hotel de New York datant de 1889 et construit par l'architecte français Paul-Emile Duboy (1857-1907). Le Railway est un peu plus modeste est ne monte qu’a 80 mètres. Son style est un mélange d’architecture victorien et édouardien. |
Photos : A gauche le modèle, l'Ansonio Hotel de New York, à droite le Railway Building de Buenos Aires. |
Photo : Façade sur le Paseo Colon des trois premiers étages du Railway Building. |
Adresse : Paseo Colon 181 Dates de construction : 1907-1910. Inauguration : 1914 Utilisation : Bureaux Visite : N’a pas de visite organisée, mais on peut y entrer en semaine aux heures de bureaux.
Photo : Porte d'entrée donnant sur la calle Alsina. |
Photo : Le Railway Building, vue à partir du Paseo Colon sur l'étroite rue Alsina. |
Les conseils du Petit Hergé :
Certainement un de mes bâtiments préférés du Paseo Colon avec l’Edificio Lausen et le Ministerio de Agroindustria. Pour les amants de l’architecture du début du XXème siècle, assez pompeux. Comme il s’agit d’un bâtiment de bureaux, il n’y a aucune visite prévue, mais ne sous estimez pas la « buena onda » des porteños et demandez au concierge de vous laissez entrer, c’est du domaine du possible. Uniquement en semaine. Comme vous trainez dans le coin, n’oubliez pas d’aller voir le Musée du Bicentenaire, le musée de l’Ancien Congrès, la Basilique San Francisco, la Casa Rosada et le Musée de la Ville, tout ça dans un rayon de 200m. Un des coins les plus riches au niveau du Patrimoine du quartier de Montserrat.
Photo : La coupole du Railway Building. |
Photo : Une douzaine d’années après la première vue aérienne placée au début de l’article, en voilà une autre datant de 1940. On reconnait le Railway Buiding (A) sur Paseo Colon noirci par la pollution de l’époque (On se chauffait au charbon et le port de Puerto Madero et ses vapeurs n’étaient pas loin). L’édifice tranche par rapport à la blancheur du tout nouveau Edificio La Forestal (N) (de 1938), et le Bâtiment du Ministère de l’Economie (B) (de 1937). La Casa Rosada (C) a déjà perdu (en 1938) son aile sur la calle Yrigoyen. Sur la Plaza de Mayo, on voit encore l’ancien Congreso (R) (qui sera détruit en 1942), tout comme l’Hotel de Londres (S) détruit aussi en 1942. L’Edificio Union Telefonica (K) lui a aussi noirci depuis la photo de 1928, tout comme l'Edificio Lahusen (P). La Basilique San Francisco (M) est toujours là, et sur cette vue on voit aussi un peu plus loin l’Eglise Santo Domingo (V). Le collège National (T) se dresse sur la calle Bolivar depuis 1908, comme le Palacio Raggio (U) occupe l’angle de la calle Alsina depuis 1910. Au centre de la photo, L’Edificio Villalonga (O) est toujours debout mais n’y restera plus longtemps ! |
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