Mise à jour : 05 juillet 2008

Un débat marathonien de 19 heures pour un vote  !
 

 

La cession a commencé hier vendredi à 19h. Le quorum était atteint et les députés ont commencé à prendre la parole, par tranche de 20 mn chacun pour exposer leurs convictions et proposer des aménagements. On attend à peu près 90 orateurs ce qui doit mathématiquement nous amener à débuter le vote à partir de midi ce samedi (17h h.Paris). Chacun est arrivé avec des modifications à faire sur le texte de base, les kirchneristes pour essayer de tempérer les plus recalcitrants de leurs députés et les joindre à l'acceptation des retentions. Quant à l'opposition, son but était tout d'abord de ne pas arriver au quorum pour pouvoir déplacer le vote d'une semaine, puis de refuser toute nouvelle proposition d'aménagement (un maquillage du décret d'après eux) de la part des kirchneristes.

Normalement le texte va être adopté à une très faible majorité. Je dis très faible, car des péronistes refusent toujours de le voter, tels que Felipe Sola qui s’est fait chahuté hier (s’en est venu aux mains dans les couloirs de l’assemblée, il a été injurié et nommé de traître par un administratif kirchneriste).

Debut de cession à 19h vendredi 04 juillet 2008.

Le vote : 129 Pour, 122 Contre, 2 abstentions.

Donc pas trop de surprise, à 14h00 de ce samedi après 19 heures de cession sans interruption, le vote a eu lieu pour une approbation de la résolution 125/08.

Qui est content ?

En façade : Tout le monde a gagné. Les officialistes kirchneristes crient victoire, puisque le vote est passé. Les ruralistes le sont aussi, car nous avons presque affaire à un 50%-50%, et il n'aurait fallu que les 2 voix d'abstention plus 3 voix de ceux qui ont voté "pour", pour renverser la vapeur. Depuis le vote (il y a maintenant trois heures), on a appris que quelques uns ont décidé au dernier moment de voter "Pour", donc c'est passé d'un poil ! Cristina a faillit perdre sa couronne.

En réalité : Tout le monde a perdu. En première place l'Argentine qui au bout de 120 jours n'a toujours pas résolu son problème agricole. Le gouvernement aussi a perdu, parce que le voilà au fil des jours de plus en plus fissuré, de nombreux députés PJ ont maintenant rejoint le campo. Les ruralistas aussi ont perdu, ils avaient pensé il y a deux semaines qu'en apportant le probleme au Congreso, ils auraient eu gain de cause, ce n'est pas le cas. De plus la base du campo s'impatiente de plus en plus. Les 4 entités syndicales agricoles sont maintenant obligés de "durcir leur propos" face au gouvernement pour ne pas perdre cette base.

La prochaine étape :

Les deputés sont rentrés dans leurs provinces pour se reposer (où pour se faire lyncher par leurs agriculteurs pour certains) de ces deux semaines éprouvantes. Les journalistes creuvés aussi font relâche jusqu'à lundi, car ce jour là c'est maintenant au tour du Sénat d'engager des discussions pour ensuite adopter ou non la résolution. Le système legislatif argentin est totalement copié sur le modèle français.

Il faut donc s'attendre à une nouvelle prise d'arme dès la semaine prochaine.


Les 5 prochains articles sur le sujet :

- 06 juillet 2008 : Analyse du vote du 05 juillet 2008
- 07 juillet 2008 : 14 juillet VIP à Buenos Aires.
- 08 juillet 2008 :
Le Quebracho en délire.
- 14 juillet 2008 :
Les tontons flingueurs contre la Castafiore.
- 16 juillet 2008 :
Deux manifs, deux mondes distincts.

Les 5 derniers articles du Petit Hergé sur le sujet :

- 04 juillet 2008 : Des nuages sur le parlement.
- 02 juillet 2008 : On marche sur des oeufs
- 29 juin 2008 : Comme un air de Foir du Trône.
- 24 juin 2008 : On peut en parler comme ça
- 21 juin 2008 : La bataille change de terrain.

En attendant :

Les casquettes sur la Plaza Congreso
Photo : Des dizaines de bus remplis chacun par 50 "casquettes" se sont déversés en milieu d'apres midi sur la Plaza Congreso pour "défendre la démocratie de Cristina Kirchner". A midi je passais non loin de la, sur l'avenida Callao où au coin de B.Mitre un "gros bras péroniste" verifiait les DNI d'une quinzaine de "casquettes" pour leur remettre 20 pesos.  J'avais l'appareil photo a ce moment laà, mais je me suis dégonflé de peur de me retrouver avec un marron dans la figure.

 

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