Mise a jour : 9 mars 2017.

 
 

Poste Centrale de Buenos Aires :

 

Le « Palacio de Correos », comme rapidement les porteños le nombrèrent fut en fait la poste centrale de Buenos Aires, mais aussi le siège du courrier officiel de la République. Un colosse au milieu de la City dans le quartier de San Nicolas, installée sur la Avenida Alem, face à la bourse, il a régit pendant des années les communications du pays et a participé à l’expansion économique du pays. Si le premier projet date de 1888, il a du à plusieurs reprises dues aux crises économiques argentines et à la première guerre mondiale s’adapter, se transformer, s’arrêter pour repartir et enfin voir en 1928 son achèvement ! 40 ans de saga à ne plus en finir, à éreinter nombres de présidents, de gouvernements et d’architectes. Il finira enfin à envoyer des lettres, à recevoir des colis et à promouvoir le télégraphe entre 1928 et 2002.

Le « colosse vide » va s’endormir ensuite une décennie pour qu’en 2006 on décide de le transformer en centre culturel. A nouveau en 2010 les travaux reprendront pour s’achever officiellement en 2015. Alors que j’écris ces ligne (2017), le centre culturel est bien ouvert, mais encore bien vide. Nommé dans un premier temps « Centro Cultural del Bicentenario » puis en 2012 « Centro Cultural Nestor Kirchner », au fil des successions des présidents de la Nation, on ne sera pas étonné d’une nouvelle dénomination dans quelques mois !

Mais cela est une autre histoire ! Revenons pour ce premier article à la naissance, à la construction et a l’activité de la « Poste Centrale » entre 1888 et 2002. Un second article sur le centre culturel sera écrit ultérieurement !

Photo : Premier projet de 1888 du Palacio de Correos sur Avenida Alem par l'architecte Norbert Maillart.

Il ne sera jamais construit. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Premier projet simple (1888-1890)

 

Le 18 avril 1887, le président de la Nation Juarez Celman (1844-1909) nomme Ramon J. Carcano (1860-1946) directeur général des postes et télégraphe de la Nation (Director General de Correos y Telégrafos de la Nación). Il n’est alors âgé que de 27 ans. Il entreprend de suite de mener une vaste campagne de développement et de modernisation de la poste en ouvrant des succursales dans chaque capitale de provinces (au nombre de 14 en 1888), chapeauté par une poste centrale à Buenos Aires. Tous ces bâtiments devaient être construits spécifiquement pour abriter les nouveaux services. Jusqu’a présent les postes occupaient des bâtiments administratifs cédés par d’autres ministères, et ne disposaient donc ni de la surface, ni même d’une structure suffisante pour trier colis et lettres dont le nombre suivait le développement prodigieux que connaissaient alors l’Argentine de cette fin du XIXème siècle.

Buenos Aires en cette même année 1888, se « fédéralise » c'est-à-dire que la ville se détache de la province et devient une entité à elle seule qui regroupe tous les administrations à la fois du pays et de la ville, et de ce fait la nouvelle ville de La Plata devient la nouvelle capitale de la province. Redécoupage des limites de la ville, nouvelle donne pour les pouvoirs des autorités du pays et des provinces. Ce qui implique une course effrénée à la construction de nouveaux édifices publics à travers la ville qui va changer en l’espace de 10 ans la physionomie de la ville. Le « Palacio del Correo » de la avenida Alem va devenir l’un d’eux, certainement le plus vaste, et aussi le plus complexe à dessiner, à faire adopter et à construire !

Vignette : L'architecte Norbert Maillart en caricature. 

Photo : Vers 1905 le terrain ou se construira à partir de 1912 le Palacio de Correos.

Le Paseo de Julio (E) (A partir de 1919 Avenida Alem).

Faisant face au futur chantier (entouré en rouge) du Palacio de Correos, sur Corrientes 161 (A), un immeuble de 3 étages plus toit mansardé restera debout jusqu'au début des années 80 avant de disparaître laissant place à un parking.  Un peu plus loin l'immeuble (G) de Corrientes 693. Au bout de l'Avenida Rosales (D), les docks (C) de Puerto Madero. Donnant sur cette même avenue un hangar industriel (B) qui ne sera démoli qu'à la fin des années 1950. Le bâtiment le plus haut du Paseo de Julio reste le Palace Hotel (F) juste terminé en cette année 1905. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Norbert MaillartAuguste Norbert Maillart :

L’Etat doit montrer sa puissance et afficher systématiquement par la construction souvent de bâtiments surdimensionnés la solidité de son système économique et politique.

Le département d'architecture du ministère des Travaux publics a choisi l'architecte français Norbert Maillart à mettre en œuvre un projet. L’Architecte français est déjà connu puisqu’il vient (en 1886) d’achever le Teatro de la Victoria à Valparaiso (détruit lors d’un tremblement de terre en 1906). Son projet pour la Poste Centrale de Buenos Aires sera le premier d’une longue série qui le fera devenir l’architecte privilégié des commandes de l’Etat. Palais de Justice (1905-1910), le Colegio Nacional de Buenos Aires (1908).

 

Photo : Norbert Maillart.

 

Photo : Ancienne poste centrale de Buenos Aires, juste à l'angle des calles Reconquista (à droite) et Corrientes (à gauche), ce bâtiment servira de Poste Centrale jusqu'à l'achèvement du Palacio de Correos en 1928.

L'entrée sur Reconquista était réservée aux colis, celle de Corrientes aux télégraphes, quand à celle qui se trouve juste à l'angle elle était destiné aux lettres. Ce bâtiment fut détruit vers 1931-1932.

 (Cliquez sur photo pour agrandir)

Le terrain :

Petit retour en arrière, en 1872, Francisco Seeber créé une société « The Catalinas Warehouses and Mole Company Ltd. », ou « Sociedad Anónima Depósitos y Muelles de las Catalinas », pour installer une digue de déchargement avec ses dépôts portuaires et une douane le long du paseo de Julio (actuelle avenida Alem). Le nom de Catalinas provenant du nom de cette zone nommée « Bajadas de Catalinas » en raison de la proximité de l’Eglise et du couvent de Santa Catalina. En 1888, cette société cède à l’état le terrain qu’il avait gagné sur le Rio en le remblayant, délimité par les calles de Corrientes, Sarmiento, Alem et Bouchard.

Le projet de Maillart est adopté par la Nation en 1888, les travaux de terrassement et de fondation sont entrepris en 1889, mais en 1890, en raison de la crise économique et la chute du président Celman, le projet est stoppé pendant 15 ans !

 

Photo : Maquette en mai 1913 du projet de l'architecte Norbert Maillart du Palacio de Correos surélevé sur une dalle au dessus de la Avenida Alem. (Cliquez sur photo pour agrandir)

 Photo : En juillet 1913, début du montage des plots de fondation.(Cliquez sur photo pour agrandir)

Second projet (1905-1911), le « Versailles de la Poste » :

 

En 1905, on ressort des cartons de nouveau le projet de Maillart pour reprendre les travaux. Mais le pays et la ville ont entre temps terriblement changé, et le projet de 1888 parait bien obsolète. De plus les derniers développements technologiques de la poste demandent une adaptation que ce projet ne peut suivre. Le bâtiment de 1888 avait une taille bien plus réduite et l’entrée principale aurait du donner sur la avenida Alem.

Le Directeur général des Postes et Télégraphes, le Dr Ernesto Bosch, propose un nouveau programme de distribution pour le bâtiment et en 1908 demande une nouvelle fois à Maillart de proposer un nouveau projet. Celui-ci est approuvé en Avril 1909 et les appels d’offre sont remplis en novembre 1911.

Le nouveau projet est à la fois gigantesque mais aussi bien plus osé, puisqu’il pose le bâtiment sur une dalle rehaussée au niveau de la calle 25 de mayo soit à peu près à 09 m au dessus du niveau de la chaussée actuelle. Cela permettait d’éliminer la pente de la calle Sarmiento et de la calle Corrientes sur les deux derrières « cuadras ».

Etaient donc aussi prévus des terrasses donnant sur la calle Bouchard, un jardin en pentes douces entre le bâtiment et la avenida Madero, mais surtout deux ponts enjambant la avenida Alem au niveau des calles Corrientes et Sarmiento.

Ce qui explique les façades de la Bourse du Commerce (1913-1916) sur Alem et l’Edificio Calvet (1915) à l’angle Alem et Corrientes, deux bâtiments édifiés a l’époque ou le projet de terrasse est accepté. On comprend aujourd’hui que le véritable rez-de-chaussée de ces deux immeubles se retrouve au premier étage.

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Photo : En juillet 1913, début de l'installation des plots de fondation sur le terrain. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Maillart se retire et Spolsky poursuit :

 

Usé par des demandes de modifications perpétuelles, et remis en cause dans ses projets, Maillart préfère jeter l’éponge en 1911 (23 ans après le début des études de son projet). La direction National d’architecture se retourne donc vers son principal collaborateur, l’architecte russe Jacques Spolsky (1887-1927) qui a aussi étudié en France et qui était venu sur la demande de Maillart en Argentine.

Une de ses œuvres la plus importante et la Poste centrale de Rosario, il dessinera aussi la poste centrale de Tucuman (1927)

Photo : Une des premières photos du chantier de construction du Palacio de Correos en décembre 1912. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Photo : Début du montage de la structure métallique du coté de la façade de la calle Sarmiento. Photo prise vraisemblablement février 1914.(Cliquez sur photo pour agrandir)

Troisième projet, le "Versailles métallique" de Spolsky (1911-1916)

 

Le projet initial de Maillart subit des changements importants par Spolsky. Tout d’abord le montage d'un squelette métallique en remplacement d’une maçonnerie solide puis l’apparition de dalle en béton armé pour couler les dalles des étages. Enfin l’importance et aussi le poids de l’ensemble rehaussé demande d’enfoncer 2.882 pieux en béton armé de 10 m en moyenne.

En 1913, est fondé la GEOPÉ (Compañía General de Obras Públicas S.A.), entreprise à capitaux allemands, qui est chargée de la construction des principaux grands chantiers de Buenos Aires (Galeria Guemes, Facultad de Derecho de la avenida Las Heras, première ligne A du métro de Buenos Aires, Banco de Boston, Banco Tornquist, Banco Alemán Transatlántico, etc…). Ca sera aussi cette société de construction qui remportera le marché en 1915 pour le chantier de la poste.

Photo : En février 1914, les premiers niveaux de la structure métallique du coté de la calle Sarmiento.

(Cliquez sur photo pour agrandir)

Photo : En Octobre 1916, presque toute la structure métallique est montée.

Les ouvriers commencent la maçonnerie au sous sol.  (Cliquez sur photo pour agrandir)

Quatrième projet : Le palais de la poste perd ses terrasses et ses ponts (1916-1923) :

 

Alors que le chantier est en construction et que l’armature métallique monte en hauteur, le pouvoir exécutif décide en 1916 de suspendre le projet de dalle, des ponts et des terrasses. Nous sommes en pleine première guerre mondiale, et si même l’Argentine n’y participe pas, les exportations et importation sont stoppées et le manque de devises se fait sentir surtout dans les poches de l’Etat.

Il faut revoir en catastrophe à nouveau le dessin des façades, mais aussi des plans intérieurs, pour faire passer le rez-de-chaussée deux niveaux plus bas.

A nouveau les fonds sont épuisés en 1923, et il faut stopper une fois de plus la construction du bâtiment. Le bâtiment est presque terminé, mais il manque tout l’aménagement intérieur, les revêtements de façade sur les deux premiers niveaux, ainsi que certaines parties de la couverture en ardoise sur les coupoles.

Photo : En Octobre 1916, la structure métallique est presque entièrement montée. Au premier plan, la avenida Alem. A droite la façade principale sur calle Sarmiento. A gauche, l'Edificio Calvet (angle Corrientes et Alem). Au fond Puerto Madero. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Photo : Toujours en octobre 1916, vue de la construction angle Alem ( a droite) et av Corrientes à gauche.
La photo est prise de la terrasse d'un immeuble démoli et occupé aujourd'hui par l'Edificio Dreyfus (1923-1925) (av Corrientes 299).(Cliquez sur photo pour agrandir)

Fin de chantier après un arrêt de deux ans (1925-1928) :

 

Le chantier reprend au tout début de l’année 1925, on voit donc sur la avenida Alem, les échafaudages vides pendant presque deux ans qui attendent le revêtement du bas des façades.

C’est avec une nouvelle société de construction que les travaux reprennent.

L’inauguration est avancée en catastrophe le 28 septembre 1928, deux semaines avant la fin du mandat du président Marcelo Torcuato de Alvear. Grande habitude de l’Etat Argentine de procéder a des inaugurations politiques au milieu d’un chantier !

En fait il faut attendre novembre 1928, pour que le public puisse commencer à se servir du nouveau « Palais des postes ».

Photo : En mai 1920. La maçonnerie progresse du bas vers le haut. Il manque encore la structure métallique des coupoles. Tout est monté en briques, puis viendra par la suite les finitions en plâtre, staf et stuc. (Cliquez sur photo pour agrandir)

 

Photo : Octobre 1924, le chantier est arrêté depuis 2 ans, les échafaudages du rez-de-chaussée et de l'entresol sont laissés sur place pour la finition. (Cliquez sur photo pour agrandir)

La valse des sociétés des postes, entre privatisation et nationalisation.

 

Plusieurs société de poste vont se succéder au gré de la politique et des présidents de la Nation, en juin 1944 la « Dirección General de Correos y Telecomunicaciones”, puis en 1949, la “Secretaría de Correos y Telecomunicaciones de la Nación”, un rapide passage au “Secretaría de Estado de Comunicaciones”, pour enfin en 1974 être rebaptisé ENCOTEL (Empresa Nacional de Correos y Telégrafos). Dernière modification sous le mandat de Carlos Menem pour se voir a nouveau transformé en ENCOTESA (Empresa Nacional de Correos y Telégrafos S.A.), que le même président privatisera le 24 mars 1997.

Pour la première fois, la poste argentine devient privée.

Ce n’est pas une surprise si la même année (1997) le bâtiment est déclaré monument historique national.

Car si le service est privatisé, le « Palacio de Correo » reste à l’Etat.

La nouvelle direction (avec une concession de 30 ans, 1997-2027) aux mains de la SOCMA (appartenant a Franco Macri, père du président actuel) préfère déménager en banlieue sud (plutôt que verser un loyer a l’Etat) pour continuer ses activités et commence à transférer peu à peu ses services. En 2002, il ne reste presque plus aucune activité dans un énorme bâtiment vidé et seul le rez-de-chaussée accès coté calle Sarmiento est encore ouvert pour accueillir le public dans une poste aux services minimalistes. Il le restera jusqu’en 2009, année de la fermeture totale.

En parallèle, la société Privée SOCMA commencera dès 1999 à s’endetter par rapport à l’Etat, et en 2003, l’Etat Argentin casse la concession pour se retrouver à nouveau propriétaire du « Correo Argentino ».

Une fois la « Poste » re-nationalisée, le gouvernement argentin, ne cherchera pas à réinvestir le « Palacio del Correo ». Il a déjà dans ses cartons l’idée de transformer l’énorme bâtiment en musée ou en centre culturel.

Photo : Juste avant la fin du chantier du Palacio en 1925, façade principale sur Sarmiento, il manque encore els jardin.  (Cliquez sur photo pour agrandir)

Photo : Vue du 2 ème grand vestibule du rez-de-chaussée. Photo Novembre 1928.

(Cliquez sur photo pour agrandir)  

L’architecture du Palacio de Correos :

 

Un petit retour en arrière pour comprendre comment en cette fin de XIXème siècle, il était de mise pour l’Etat Argentin de sanctifier les bâtiments officiel pour montrer à la fois sa toute puissance sur le pays, mais aussi pour montrer à l’extérieur (et surtout aux puissances européennes) qu’il pouvait aujourd’hui les rivaliser ou même les surpasser. C’était donc une « revanche » face à l’ancienne Espagne colonisatrice, mais surtout une course à vouloir « dépasser » le statut économique anglais, allemand ou français. Une des armes était l’architecture. Nous sommes dans les années 1880-1890, et au niveau de l’architecture, le modèle est souvent Paris après la vague haussmannienne et néo classique, saupoudrée d’architecture industrielle anglaise ou allemande.

Le pays est riche, la ville n’a que le futur pour rêver et les fonds (venant souvent de Londres) paraissent illimités (avant la crise de 1890). L’argent et les idées ne manquent pas, la place est ouverte à toute la mégalomanie des politiques, industriels et des architectes.

Buenos Aires se transforme pour quelques décennies en une « mégalomanopole » (fusion de mégalomanie et de mégalopole).

On parle à Buenos Aires de l’architecture de prestige «arquitectura de prestigio». L’Ecole de Paris, c’est avant tous architecture « Beaux Arts » (qu’on s’évertuera à dire en français), la mode, le mobilier, la culture, la peinture, la sculpture et donc aussi l’architecture devront venir forcement de Paris (même si l’architecte est Madrilène, l’ébéniste belge et l’ingénieur allemand). On veut vivre a Buenos Aires comme à Paris (et même mieux qu’a Paris).

Le palacio del Correo suivra donc les mêmes canons (en plus l’architecte provient lui-même de l’Ecole des Beaux Arts) : Toit mansardé, toiture en ardoises, dômes tronqués, ouvertures hautes en porte fenêtres, colonnes à ne plus en finir, moulures, staffs et stucs en moulures et décorations à rendre jaloux un pâtissier.

Photo : Le salon du bureau du directeur au 4ème étage du Palais. Photo : Novembre 1928. (Cliquez sur photo pour agrandir) 

Photo : La Avenida Alem (E) prise des terrasses de la Casa Rosada (G), au premier plan la statue de Juan de Garay (F) qui se trouve au même emplacement aujourd'hui. Légèrement à droite au fond, le Palacio de Correos (A). Il n'y a pas encore de jardins, mais un parvis (B) qui sert déjà de parking en cette année 1935. L'entrepôt (C) encore debout au pied du Palacio de Correos. Au loin Puerto Madero (D).(Cliquez sur photo pour agrandir)

Prendre modèle sur la Poste Centrale de Paris pour la dépasser :

 

Le terrain s’étend sur 12.500 m2 et sa surface est de 88.050 m2.

La Poste Centrale du Louvre à Paris (datant de 1878-1886 de l’architecte Julien Guadet) ne compte que 35.000 m2. Celle de Buenos Aires sera plus deux fois plus étendue !

Celle de Paris est inaugurée le 14 juillet 1886. 9 mois plus tard, on décide à Buenos Aires d’en construire une aussi !

Julien Gaudet (1834-1908) est l’architecte de celle de Paris, qu’importe à Buenos Aires on ira chercher un de ses élèves Norbert Maillart (1856-pas de date de décès) (promotion 1874 aux Beaux Arts, second prix de Rome en 1881) (Julien Guadet étant son chef d’atelier à partir de 1871).

La poste de Paris est haute de 30m, celle de Buenos Aires de 60 m ! Celle de Paris dispose de 4 étages, celle de Buenos Aires de 9 étages.

Il faut que l’élève Maillart dépasse son maître.

Le terrain est gigantesque, de plus Maillart se heurte a devoir monter en hauteur et donc a perdre de la lumière pour éclairer les espaces intérieurs. Dans un premier temps il pensait installer une seule cour centrale, mais doit se résoudre à y apporter deux autres plus petites pour la ventilation et aussi pour éclairer la totalité des bureaux des étages inferieurs.

A force de devoir surélever son premier projet (1888) ne comptant que 3 étages, il pense perdre avec son projet de 1905 le respect des proportions de son style académique. De plus l’annulation des terrasses en 1916, terminera définitivement d’enlaidir son bâtiment. Il aura déjà jeté l’éponge avant (1911) pour ne plus a avoir subir cet affront esthétique.

Maillart ce n’est pas l’homme des buildings et des premier gratte ciel, il est classique est s’accroche a cet esthétisme qu’il a appris a paris. Son élève Spolsky moins regardant sur les relations harmonieuses entre masse et vide (cour intérieur) mais aussi espace sur rues et avenues devra « sauver les meubles » en gardant au maximum l’ « Esprit Maillart ».

Toute la partie sur la calle Sarmiento a été préservée et restaurée, donc le Hall de los « buzones » (des boites a lettres) comme le hall public est en l’état. Les salons et bureaux des étages coté Sarmiento, tout comme les escaliers et les deux blocs ascenseurs placés entre les deux patios ont été restaurés.

Photo : Palacio de Correos, aujourd'hui centre culturel. Photo du 31 octobre 2015. (Cliquez sur photo pour agrandir)

Photo : Second hall. 24 mai 2010.

Lors d'une présentation au public de l'avancement des travaux du Centre Culturel.

(Cliquez sur photo pour agrandir) 

p. 

Les conseils du Petit Hergé :

 

A voir absolument lorsque vous êtes dans le centre de Buenos Aires. Le premier conseil que je vous donnerai est, d’avant entrer vous perdre dans la « baleine », d’en faire le tour à bonne distance, pour en percevoir la hauteur, le nombre d’ouvertures et ses dimensions pharaoniques.

De plus, les travaux des abords en espaces verts ne sont pas encore terminés en ce début d’année 2017, donc le jardin va surement s’épaissir au fil des prochaines années, et profitez en pour jeter un coup d’œil au statues qui la ornent, comme celle de Samuel Morse.

L’entrée publique se fait par la façade Sarmiento (comme au temps de la poste), donc profitez du porche d’entrée, de la salle publique du rez-de-chaussée et ensuite de toute la partie conservée sur cette même façade, avant de découvrir la partie moderne du centre Culturel.

Le lundi l’ensemble est fermé, et allez y uniquement à partir de 13h les autres jours. Entrée gratuite comme tous les musées nationaux en Argentine. Les soirs super éclairage de couleurs sur les façades.

De ce pas, me voilà déjà rédigeant un second article sur ce qu’est devenu notre palais, Le centre Culturel Kirchner. (Très prochainement publié sur le site).

Je réponds bien sur à toutes les questions que vous pourriez avoir sur le sujet et n’oubliez pas que si vous êtes intéressés par le bâtiment, je peux vous le faire visiter !

Photo : Un des deux patios intérieurs. Photo : 07 juin 2015. (Cliquez sur photo pour agrandir)

 

Photo : Un des deux patios intérieurs. Photo : Mai 2015.(Cliquez sur photo pour agrandir)

 

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